Les entrées de peuples barbares dans l'Empire romain,
principalement des Germains, sont fréquentes et
l'armée romaine a beaucoup recruté ces guerriers.
Sur le plan politique, le fils cadet de Théodose, Flavius
Honorius, devient empereur d'Occident à l'âge de
10 ans et son frère Arcadius, en Orient à 18 ans.
Bien entendu, Théodose a chargé le
général vandale Stilichon de protéger
les deux empereurs. Ce dernier devient Régent de l'Empire
d'Occident dont il est le véritable maître. Il
commence par inspecter la frontière sur le Rhin et fait
systématiquement réparer les défenses
et reconduit les traités signés avec les Francs
et les Alamans. Un différent apparaît rapidement
entre Honorius et Arcadius au sujet de l'Illyricum oriental que
Théodose a enlevé de l'Empire d'Orient pour le
rattacher à l'Empire d'Occident. Arcadius et Ruffin refusent
le statu quo. Stilichon se rend sur place mais il ne fait qu'envenimer
les relations entre les deux exécutifs.
Carte de l'Illyricum (en noir) origine wikimedia
La régence de Stilichon
Il va rapidement devoir repousser les Wisigoths
fédérés mécontents car ils
sont privés d'une partie du butin qu'ils devaient
recevoir après la bataille de la rivière froide
en 394. Conduits par Alaric, ils envahissent la Thrace, la
Macédoine et le Péloponnèse, ils
pillent et vendent les habitants comme esclaves. Stilichon se
déplace, les arrête puis les renvoie en
Mésie. Arcadius nomme Alaric préfet de l'Illyrie.
En 400, Alaric et son allié Radagaise attaquent l'Italie
du Nord, des esclaves en fuite rejoignent les Goths. La cité
d'Acquilée est pillée, l'empereur Honorius doit se
réfugier à Ravenne, mais Stilichon remporte la
victoire près d'Aquilée en 401. Alaric se retire
et ravage la plaine du Pô et, en 402, les Goths
assiègent Mediolanum (Milan). Stilichon rassemble des
troupes venues de Gaule et de Britannia et des cavaliers Alains,
dirigés par Saul. L'arrivée de l'armée romaine
force Alaric à lever le siège, il se dirige alors vers
Asti
Pendant ce temps, le comte d'Afrique, le Maure Gildon, qui a
refusé d'envoyer des troupes auprès de
Théodose pendant l'usurpation d'Eugène, se
révolte en 396 contre Rome en Mauritanie et s'allie avec
Arcadius, on a dit qu'il a agi sous l'influence d'Eutrope, le
chambellan de l'empereur d'Orient. Plus grave pour Rome il
établit en 397 un blocus pour les navires porteurs de
blé et autres marchandises à destination de
Rome et de l'Italie. Il est en outre accusé d'avoir fait
périr les enfants de Mascizel, son frère qui a pris
le parti de Rome. Au printemps 398, Gildon est déclaré
ennemi public. Gildon se rapproche des donatistes et des
circoncellions. Stilichon envoie une armée de cinq mille
légionnaires en Afrique, conduite par Mascizel qui remporte
la bataille de l'Ordalio en 398, entre Theveste (Thebessa aujourd'hui
en Algérie) et Ammaedra (actuellement Haïdra en Tunisie).
Gildon s'enfuit dans le désert et se serait supprimé.
Après qu'il se soit vengé de son frère, Mascizel
meurt, précipité par son cheval au passage d'un pont.
Afrique du Nord en 400 (origine http://encyclopedie-afn.org)
Le 6 avril 402, les troupes romaines rattrapent les Goths dans la
plaine de Pollentia dans le Piémont. Les Wisigoths
fêtent Pâques en célébrant la
messe selon la religion arienne et pensent que les Romains ne
vont pas attaquer. Les cavaliers alains, placé sur les
ailes de l'infanterie romaine, entament le combat en premier.
Ils attaquent les Wisigoths démontés mais la
contre-attaque d'Alaric met les cavaliers alains en fuite, Saul
est tué. Alors l'infanterie romaine, composée des
légionnaires et de barbares alliés, attaque.
Stilichon fait manoeuvrer les fantassins de manière
à repousser les Wisigoths vers la montagne qui se jette
dans le Pô. Les hommes d'Alaric sont bloqués par
le fleuve et subissent de lourdes pertes avant de s'enfuir. Les
Romains entrent dans le camp d'Alaric et reprennent le butin
ramassé par les Barbares. Mais Alaric repasse le
Pô et trouve le moyen de rester en Italie du Nord et de
saccager les villes qu'il rencontre.
En été 403, Alaric assiège Vérone. Les
fortifications permettent à la cité de
résister jusqu'à l'arrivée de Stilichon. Une
nouvelle bataille s'engage qui se solde par une nette victoire de
Stilichon qui manque de peu la capture d'Alaric. Cette fois les
pertes sont telles que les Wisigoths quittent l'Italie et se
replient en Illyricum. Cette campagne se termine par un triomphe
à Rome pour l'empereur et Stilichon, de somptueuses
fêtes etles derniers jeux de gladiateurs de la Rome
antique.
Diptyque de Stilichon (vers 400)
En automne 405, une nouvelle tentative d'invasion de l'Italie,
tentée par Radagaise à la tête d'une
forte armée, comprenant des Ostrogoths auxquels se sont
joints des Vandales, des Alains, des Suèves et des
Hérules, se dirige vers la Toscane et assiège
Florentia (actuelle Florence) qui résiste victorieusement.
Stilichon accourt avec des troupes de Britannia, sans doute les
dernières légions stationnées dans
l'île. Il a pris des décisions dans l'urgence,
mobilise de nombreux provinciaux et des esclaves auxquels on promet
la liberté selon le Codex Theodosianus. Il doit aussi
dégarnir le front du Rhin pour barrer la route de Rome et
encercler l'armée ennemie près de Fiésole.
Affamés, beaucoup de Barbares se rendent, les autres sont
éliminés. Radagaise est pris et exécuté
le 22 août 406. Ces déplacements de troupes faciliteront
la traversée du Rhin en hiver 406. Stilichon est honoré
après cette victoire. Mais la cour d'Arcadius lui est hostile.
La traversée du Rhin par les Barbares, hiver 406
En cet hiver 406, un évènement significatif se
produit sur la frontière du Rhin. Stilichon a fortement
dégarni ce front qui n'est défendu que par onze
petites garnisons de Limitanei (fantassins), selon la Notitia
Dignitatum, (compilation des dignités militaires et civiles
de l'Empire romain tardif). Le duc de Mayence qui commande ces
fantassins, réquisitionne les colons militaires francs de la
région de Trèves selon Grégoire de Tours
ainsi qu' un groupe d'Alains commandés par leur chef Goar
qui restera au service de Rome jusqu'en 411. Le 31 décembre
le Rhin est gelé et la nuit est sans lune. Les Vandales
attaquent l'Empire et se heurtent à trois mille Francs
qui se battent énergiquement et tuent leur roi
Godégisèle ainsi que vingt mille soldats au cours
d'une bataille qui aurait causé bien plus de pertes
chez les Vandales sans l'intervention in extremis de la cavalerie
lourde des Alains qui décide de la victoire. Le roi des Alains
Respendial a redirigé ses troupes pour secourir les Vandales
menés par Gundéric le fils de Godegisèle.
Les Francs battus, les Vandales, les Alains et tous les peuples
poussés par les Huns traversent le Rhin, anéantissent
les garnisons de Mayence, de Bingen, de Worms et de Spire. Puis de
Spire, les troupes barbares prennent la route qui longe le Rhin
et détruisent les garnisons de Rheinzabern et de Seltz
et prennent Argentoratum (actuellement Strasbourg) et se
répandent en Gaule. Dans les "envahisseurs" se trouvent
en outre des Francs, des Suèves, des Quades, des Gépides,
des Hérules et des Burgondes. Ce sont environ quatre cent mille
personnes dont cent mille guerriers qui sont entrées dans
l'Empire romain d'Occident. Ils évitent la région
de Lugdunum (Lyon) qu'ils savent gardée par des troupes
régulières romaines.
Alors que Stilichon a fait revenir une bonne partie des
légionnaires de Britannia, ceux qui restent n'attendant
plus rien de bon de l'empereur, proclament leur propre
général, empereur, pensant qu'il saura mieux
défendre leurs intérêts. En 407, c'est
un officier du nom de Marcus qui est rapidement
éliminé par ses troupes, puis c'est un autre
officier du nom de Constantin qui est choisi. Ce Constantin
décide rapidement d'emmener toutes ses troupes sur le
continent pour faire reconnaître son autorité
impériale. Il s'installe en 407 à Augusta
Treverorum (Trèves), il confie la garde du Rhin
au Franc Edobich et restaure les fortifications sur ce
front. Il détourne les Barbares qui ont
pénétré en Gaule vers l'Aquitaine et
les Pyrénées.
Stilichon ne parvient ni à
arrêter le flot de Germains qui rentre en Gaule, ni
à empêcher l'usurpateur Constantin III de
débarquer de Britannia en Gaule. Sa politique est proche de
celle de Théodose 1er, intégration des Barbares
dans l'armée romaine et lutte contre les païens et
les hérétiques ariens et donatistes. Elle lui
aliène le Sénat de Rome et les élites
romaines.
Stilichon laisse Constantin III se battre avec
succès contre les envahisseurs et engage Alaric à
attaquer Constantinople pour l'éloigner de l'Italie, le roi
Goth se méfie et exige de l'argent et des territoires. Un
accord est trouvé. En mai 408, Arcadius, l'empereur d'Orient
meurt. Honorius devient le premier Auguste et le tuteur du jeune
empereur d'Orient Théodose II, âgé de
sept ans.
En 408, Constantin III déplace la capitale de la Gaule de
Trèves en Arles. Stilichon envoie une armée
conduite par le wisigoth Sarus. Selon le chroniqueur byzantin
Marcellin, en automne 407, Sarus est vainqueur des troupes de
l'usurpateur et l'assiège dans la cité de
Valence. Mais Edolbich et Gerontius avec des troupes
composées de Francs viennent à son secours. Sarus
doit se retirer et repasser les Alpes. Mais il est bloqué
par une Bagaude, (foule de Gaulois armés en
révolte contre la rapacité du fisc, la rigueur
des juges ou le despotisme des grands propriétaires),
qui le dépouille d'une partie de son butin.
A la cour de Ravenne, un complot est mené par le
parti anti-barbare contre Stilichon qui a recruté 12 000
nouveaux auxiliaires goths et Honorius se laisse influencer. Stilichon
est assassiné à Ravenne le 22 août 408.
Mais Honorius est confronté à un usurpateur qui
réussit à s'installer en Gaule qu'il est venu
défendre contre les assauts des Barbares.
Constantin étend son autorité sur
l'Ibérie, mais en 409, son officier Gerontius proclame
empereur, Maxime à Tarragone. Les Vandales, des Alains et
des Suèves passent les Pyrénées la
même année, ils sont intégrés comme
fédérés. Seuls quelques groupes
d'Alains restent en Gaule. Les Suèves vont le long de la
côte Nord de l'Espagne, les Alains vont vers les Asturies et
les Vandales traversent les Pyrénées plus
à l'Est et occupent les régions
méditerranéennes.
Alaric et
la prise de Rome
Alaric 1er roi des Wisigoths (395 - 410
(origine wikipedia)
L'assassinat de Stilichon provoque des réactions hostiles
chez les Barbares aussi bien dans l'armée romaine
qu'à la cour. Alaric réclame les 2 tonnes d'or
que Stilichon a fait promettre au Sénat de payer pour
arrêter la guerre. Après la mort de Stilichon,
les troupes romaines éliminent les familles
de fédérés qui à présent
rejoignent Alaric, à l'exception des Goths de Sarus.
Alaric, ne pouvant renouveler l'alliance avec Stilichon,
décide d'envahir une nouvelle fois l'Italie en septembre
408 et assiège complètement Rome dont la circulation
sur le Tibre est bloquée, en 409. Les négociations
commencent. Les habitants de Rome affamés, acceptent de
payer une tonne d'or, de la soie, du poivre ainsi que du cuir.
Le siège est levé. Mais Alaric revendique autre
chose. Il veut un vaste territoire comprenant une partie de la
Dalmatie, la Pannonie et le Norique (du Danube à la
Vénétie) ainsi que le titre le magister militum
de l'armée impériale. Honorius, à l'abri
dans Ravenne, refuse. Le siège de Rome et les
négociations reprennent. Le comte des Largesses
Sacrées d'Honorius, Priscus Attale est convoqué
par le Sénat pour servir de négociateur entre
l'Empereur et le roi des Goths. Puis Alaric force le Sénat
à proclamer la déchéance d' Honorius et le
titre d'Auguste pour Attale.
Ce nouvel empereur nomme Alaric magister militum et ils marchent
sur Ravenne qui résiste à l'armée d'Alaric.
Honorius reçoit des renforts de troupes de l'Empire d'Orient
et le siège de Ravenne est levé tandis qu'en Afrique,
le gouverneur Heraclien coupe l'approvisionnement en blé de
Rome et de l'Italie tout en fournissant Ravenne et Honorius. Les
négociations échouent et Alaric reprend le siège
de Rome qui dure plusieurs mois. Le 24 août 410, la Ville
décide de se rendre et délègue auprès
d'Alaric, Basilius qui a administré des provinces et Jean,
le premier tribun des notaires qui connaît le roi des Goths.
En présence de ce dernier ils parlent avec hauteur et ainsi
déclarent :
"- Si Alaric refuse de leur accorder une capitulation honorable,
il peut donner le signal et se préparer à combattre
une multitude de guerriers exercés aux armes et animés
par le désespoir.
- Plus l'herbe est serrée, et mieux la faux y mord."
Telle est la réponse d'Alaric, qui éclate de rire.
Rome se rend, ce n'était pas
arrivé depuis 800 ans et les Gaulois de Brennus ! Les Goths
pillent Rome, brûlent des bâtiments mais les basiliques
de Saint-Paul et de Saint-Pierre sont épargnées et violent
pendant trois jours. Puis ils repartent vers le sud de l'Italie en
emmenant des otages dont Gallia Placidia, la demi soeur de l'empereur
Honorius.
Alaric part vers l'Afrique où il compte trouver de quoi nourrir
son armée. Mais arrivé à Tarente, la flotte
rassemblée pour la traversée est détruite par une
violente tempête et le roi des Goths meurt à 40 ans. Le
projet est abandonné, Athaulf, un Goth apparenté à
Alaric, lui succède, les Wisigoths rebroussent chemin et repartent
vers la Gaule méridionale qui est atteinte en 412. Ils disputent
la Provence aux usurpateurs ainsi que l'Aquitaine en 413. Puis le 1er
janvier 414, Athaulf épouse à Narbonne Gallia Placidia,
fille de Théodose. Mais pressé par l'armée de
Constance, au service d'Honorius, Athaulf traverse les
Pyrénées et prend Barcino (actuellement Barcelone).
Constance
III
Pendant ce temps là, l'arrivée des Barbares en
Ibérie provoque le repli en Afrique, des Romains, dont des
évêques. Le général Gérontius
bat l'armée du César Constant, fils de Constantin
III. Le César est tué et Constantin se réfugie
en Arles. Gérontius commence à l'assiéger quand
arrive le général d'Honorius, Flavius Constance,
nommé Patrice depuis 409. Gérontius se retire et
Constance obtient la reddition de Constantin III qui est
envoyé à la cour d'Honorius et exécuté
en novembre 411. Gérontius rentré en Ibérie
est abandonné par ses soldats et tué. Maxime est pris
et exécuté.
Mais sur le Rhin, l'incapacité d'Honorius et de Constantin
III à assurer la sécurité en Gaule suscitent
un nouvel usurpateur. Il s'agit d'un chef gaulois, Jovin qui est
élu empereur par ses pairs à Mongotiacum (actuellement
Mayence). Sarus, en froid avec l'empereur Honorius, le rejoint en
411. Jovin dispose de soldats Alains et Burgondes de l'armée
romaine. Jovin nomme son frère Sebastianus co-empereur en 412.
Mais l'aventure de Jovin s'arrête à Valence où
il est capturé par Athaulf qui le livre à Dardanus,
le Préfet des Gaules et il est exécuté à
Narbo Martius (actuellement Narbonne) en 413. Wallia combat pour
Rome en Espagne où il détruit les Vandales Silling et
leur roi Frédébal et une partie des Alains. Sa
capitale est Tolosa (actuellement Toulouse) depuis 413. Les Vandales
Silling et les Alains rescapés se replient en Bétique
(vers le Sud de la péninsule ibérique) et se rallient
au roi vandale Hasding Gundéric.
Flavius Constance agit habilement avec les Wisigoths d'Athaulf.
Après les avoir affamés en 414, il les oblige
à quitter l'Espagne et à revenir en Aquitaine en
traitant avec leur nouveau roi Wallia car Athaulf est assassiné
en 415, en raison de son comportement trop favorable aux Romains. Il
libère Gallia Placidia, échangée contre 70 000
sacs de blé soit 3 500 tonnes venant d'Afrique, et la remet
à Honorius ainsi que Priscus Attale. Flavius Constance
épouse Gallia Palcidia en 417. Il octroie le statut de
foederati (fédérés) au peuple wisigoth en 418
pour l'Aquitaine seconde et la paix avec Rome dure jusqu'en 456.
Wallia combat pour Rome en Espagne où il détruit
des Vandales et des Alains. En 414, l'Armorique se rend
indépendante jusqu'en 417 où l'autorité de
l'Empire est rétablie par Exuperantius.
Proclamé empereur par ses troupes il est connu sous le
nom de Constance III et en accord avec Honorius, ils se
partagent l'Empire d'Occident en 421. Mais il n'est pas reconnu
par Théodose II, l'Illyrie reste une pomme de discorde
entre les deux empires. Constance III prépare une
expédition contre l'empire d'Orient quand il meurt le 2
septembre 421. L'autorité impériale est
rétablie en Occident même si une expédition
menée par le magister militum Castinus avec des Goths
contre les Vandales, est un échec en 421 - 422, suite
à une défection de Boniface. L'empereur Honorius,
apitoyé par les Brito-romains aux prises avec Vortigern,
envoie une légion qui repousse les Saxons, mais c'est
la dernière fois. L'empereur meurt en 423 de maladie.
L'empereur d'Orient songe à rétablir
l'unité de l'Empire mais à la cour de Ravenne,
les fonctionnaires élisent empereur le primicier des
notaires, Jean (Johannes) qui n'est pas reconnu par l'Empire
d'Orient. Théodose II, influencé par Gallia
Placidia, considère Jean comme un usurpateur et veut
placer sur le trône de Ravenne, son cousin,
le fils de Gallia Placidia et le neveu d'Honorius, le futur Valentinien
III. Théodose II prépare la guerre et envoie une armée
commandée par le général Ardaburius et son fils Aspar
pour soutenir Gallia Placidia et le jeune Valentinien. Jean charge Aetius
de recruter des mercenaires Huns en Pannonie. Qui arrivera le premier
à Ravenne ?
Ardaburius atteint Aquilée en mai 425, prend cette cité
où s'installent Gallia Placidia et Valentinien et atteint
Ravenne. Jean est capturé, emmené à Aquilée
et exécuté. Aetius arrive trois jours plus tard, avec quarante
ou soixante mille Huns recrutés chez le roi Uldin et, sagement,
il se rallie au futur empereur Valentinien III que Théodose se
résigne à nommer Auguste à Rome, le 23 octobre 425.
C'est un enfant de six ans qui monte sur le trône et c'est sa
mère, Gallia Placidia qui est en charge de la régence.
Un traité fixe le mariage du jeune empereur avec Eudoxie, fille
de Théodose le Grand ainsi que la cession de l'Illyrie à
l'Empire d'Orient. L'unité de l'Empire romain cesse et les lois
d'un Empire n'ont plus d'effet dans l'autre. Aetius renvoie les
mercenaires huns et il est nommé magister militum pour les Gaules.
La situation militaire se dégrade à nouveau. En 426, Gallia
Placidia nomme Aetius Préfet du prétoire. Il est d'origine
scythe par son père Gaudentius et il a été envoyé
comme otage chez Alaric et Ruga le Hun.
Aetius (395 - 454)
Aetius
Aetius se met rapidement à l'ouvrage. En 427, il part avec une
armée d'environ 40 000 soldats, pour la Narbonnaise, car
Théodoric, le roi des Wisigoths a quitté l'Aquitaine et
assiège Arles. Aetius bat Théodoric, le force à
lever le siège et le raccompagne en Aquitaine. Mais en 430, les
Wisigoths reviennent assiéger Arelate sous la direction d'
Anaolsus. Aetius intervient, bat les Wisigoths et capture leur chef.
Une nouvelle bataille oppose Aétius et les Wisigoths en 438 ou
439 selon Flavius Méraubaude qui décrit une victoire
écrasante pour l'armée romaine. Il s'agit de la
bataille du Mons Colubrarius non loin de Narbonne.
Aetius combat les Francs Saliens qui se sont emparés
de territoires en Belgique seconde vers 428. Clodion le
Chevelu, leur roi ne cherche pas le butin mais plutôt
à s'installer dans cette riche région. Aetius
est vainqueur des Francs à la bataille de vicus Helenae
(actuellement Vieil-Hesdin, Pas de Calais, France) et
récupère ainsi une partie du territoire perdu.
En 431, les Francs Saliens obtiennent le statut de
fédérés et peuvent s'installer dans
l'Empire à proximité de Turnaco (aujourd'hui
Tournai en Belgique).
Mais un rival dangereux s'oppose à Aetius et il est
soutenu par Gallia Placidia. Il s'agit du comte Boniface, ce
général est nommé comte d'Afrique, la
province la plus riche de l'Empire d'Occident. Par des intrigues,
Aetius réussit, en 427, en l'absence de son rival en Afrique,
à obtenir la disgrâce de Boniface qui est
déclaré ennemi de Rome en 428. Boniface aurait selon
Procope de Césarée et Jordannes, pour se venger,
appelé les Vandales en Afrique. En 430 et 431, Aetius
combat la tribu des Juthungi et rétablit la domination
romaine en Norique et en Rhétie, sa présence est
prouvée à Vindelice. Alerté par l'
évêque Hydatius des attaques des Suèves dans le
sud de la Gaule et il les fait retourner en Espagne.
Pendant ce temps
là, les Vandales survivants aux guerres que les
Wisigoths leur ont faites, investissent la Bétique, le
sud de l'Espagne, et s'emparent de Valencia Edetanorum
(actuellement Valence) en 425. Gundéric, leur roi, fait
construire un grand nombre de navires. Le nom Andalousie vient
du mot Vandale. Ces nouveaux marins s'entraînent avec leur
nouvelle flotte et effectuent des raids vers les îles
Baléares. En 429, ils débarquent avec leur nouveau
roi Genséric, en masse, dans la région de Tingis
actuellement Tanger au Maroc). Combien sont ils ? Selon
l'historien byzantin du VIè siècle, Procope de
Césarée :
"A la vérité le nombre des Vandales et des Alains
ne dépassait pas 50 000 hommes."
Ajoutons quelques transfuges romains. Ils partent en direction
de Carthage. Sur leur chemin, on note la destruction des
murailles de Caesarea Mauretaniae, (actuellement Cherchell
en Algérie), alors la capitale de la province de
Mauritanie Cesarienne et celles de Tipaza dans la même
province en 430. Genséric recrute beaucoup de Numides.
L'avance vers Carthage s'arrête à Hippone
pour un long siège de quatorze mois. Une armée est
envoyée par l'Empire d'Orient et menée par
Aspar pour faire lever le siège d'Hippone. Le comte
Boniface qui a reçu des renforts de son côté
décide de combattre les Vandales. Genséric qui
devant la famine qui frappe son camp envisageait de renoncer au
siège, se réjouit de voir les Romains lui livrer
bataille. Les Romains sont écrasés, les Vandales
font un nombre considérable de prisonniers parmi lesquels;
le futur empereur Marcien, alors assesseur d'Aspar. Les autres
soldats "romains" se sauvent avec peine entre les rochers. Aspar
réussit à regagner Constantinople et Boniface
rejoint l'Italie et Gallia Placidia. Les habitants d'Hippone
effrayés fuient la cité. C'est une fois Hippone
tombée et pillée qu'un traité est
signé avec Ravenne en 435, qui reconnait à
Genséric le titre de foederati et le contrôle
d'un grand territoire autour de la Numidie, jusqu'à
Calama (actuellement Guelma en Algérie). A la suite
de ce traité, Genséric paie à Rome un
tribut annuel et laisse son fils Hunéric en otage
à la cour de Valentinien. Après la prise de
Carthage, par surprise, le 19 octobre 439, et celle de
la Sicile par les Vandales, un nouveau traité
est signé entre Genséric et Valentinien pour
échanger la Sicile contre la reconnaissance de
l'autorité des Vandales sur les deux Maurétanies
et la Numidie ainsi que la province romaine d'Afrique. L'empire
d'Orient reconnait au roi vandale ses conquêtes.
Mais le conflit avec Boniface n'est pas terminé. Ce dernier
est chaleureusement reçu en Italie par Gallia Placidia,
qui lui donne le rang de Patrice, tandis qu'elle retire le
commandement militaire à Aetius pour le confier à
Boniface. Aetius se sent perdu et il marche contre Boniface.
La rencontre a lieu près d' Ariminum (actuellement Rimini),
Aetius conduit des mercenaires face aux légions de Boniface.
L'armée de Boniface remporte cette bataille de Rimini ou
de Ravenne et Aetius fuit par la Dalmatie et se réfugie
auprès de Rugias, le roi des Huns. Boniface est gravement
blessé et il meurt trois mois plus tard. Aidé par
son ami Rugias, Aetius reçoit le titre de magister militum
qu'avait Boniface et il achète les propriétés
de son rival et épouse sa veuve Pélagie.
En Italie, Aetius est le principal personnage de l'Etat, il
est le Protecteur du jeune empereur Valentinien et de sa
mère Gallia Placidia. En Gaule il règle la
situation des Burgondes qui réclament leur
établissement dans les actuelles Champagne et Lorraine,
en battant leur roi Gunther, avec l'aide des Huns, en 436
et envoyant des Huns contre eux l'année suivante pour
les forcer à traiter. Pendant ce temps là Aetius
et Litorius répriment une Bagaude en Armorique. Les
Wisigoths, après leur défaite de Mons Colubrarius,
remportent une victoire contre une armée romaine
où Litorius est tué. Dans les années 440,
Aetius décide d'installer les Burgondes dans la Sapaudia
(ou Sabaudia). Cette région correspond au territoire des
Allobroges, un morceau de l'Helvétie, de part et d'autre
du Rhin. Cette décision consolide la défense du
plateau suisse contre l'appétit des Alamans et la Sapaudia
constitue une réserve de guerriers pour les
différentes guerres qui surviennent en Gaule.
En Italie, Aetius est le principal personnage de l'Etat, il est le Protecteur du jeune empereur Valentinien et de sa mère Gallia Placidia.
En Gaule il règle la situation des Burgondes qui réclament leur établissement dans les actuelles Champagne et Lorraine, en
battant leur roi Gunther, avec l'aide des Huns, en 436 et en envoyant des Huns contre eux l'année suivante pour les forcer à
traiter. Pendant ce temps là Aetius et Litorius répriment une Bagaude en Armorique. Aetius envoie Litorius pour repousser les
Wisigoths qui menacent Narbonne. Après le défaite de ces derniers au Mons Colubrarius vers 438, rapportée par Méraubaude,
Litorius avec ses mercenaires huns, les repoussent jusqu'à leur capitale Tolosa (Toulouse). Il met le siège devant la cité
et rejette toutes les demandes de paix qu'on lui propose, voulant emporter Tolosa d'assaut. Un combat sanglant s'engage devant la cité et les Huns
sont défaits et Litorius blessé est capturé, il meurt de ses blessures. Dans les années 440, Aetius décide d'installer les Burgondes dans la Sapaudia (ou Sabaudia). Cette région correspond au territoire des Allobroges, un morceau de l'Helvétie, de part et d'autre du Rhin. Cette décision consolide la défense du plateau suisse contre l'appétit des Alamans et la Sapaudia constitue une
réserve de guerriers pour les différentes guerres qui surviennent en Gaule.
Attila en Occident
Et puis après tous les peuples germaniques qu'ils ont
poussés devant eux vers l'Empire, voici les Huns
rassemblés sous le commandement unique d'Attila. Depuis
445, ils occupent la Pannonie et leur quartier
général se trouve dans la plaine de l'actuelle
Hongrie orientale. Ce ne sont plus les bandes isolées
qu'Aetius recrutait dans l'armée romaine. Rua d'abord
puis Attila ont fédérés ces populations
puis agrégés des peuples gothiques
rencontrés tels les Ostrogoths vivant près du
Pont-Euxin. Attila, a ravagé les Balkans et soumis
l'Empereur d'Orient au tribut, il est même nommé
magister militum comme Alaric une quarantaine d'années
plus tôt. Attila profite d'une faiblesse de la princesse
de sang royal, Honoria qui lui a remis un anneau comme gage de
sa foi alors qu'il était otage à la cour de
Ravenne, pour réclamer, vingt ans plus tard, la
réalisation de cette promesse à Théodose
II chez qui Honoria réside. Le refus outrageant que ses
ambassadeurs ont essuyé et qu'il attendait, est le motif
de la guerre inexpiable qu'il déclare à l'Empire
romain. Tous les peuples alliés ou soumis aux Huns ont
fourni leurs contingents, parmi lesquels les Ostrogoths et les
Gépides sont nombreux.
Empire hunnique vers 450 (origine wikipedia)
En début d'année 447, un tremblement de terre
à Constantinople apporte la disette dans les provinces
orientales. Puis Théodose II meurt en 450 d'une chute de
cheval et à Constantinople il n'est plus question d'acheter
la paix! Attila se tourne alors vers l'Occident. Les Huns sont
redoutés depuis la bataille d'Andrinople, où les
légionnaires sont vaincus par les Goths qui ont fui comme
des moutons devant l'avance des Huns ! Voila comment les
décrit Ammien Marcellin, leur contemporain ;
"Vous pourriez, sans hésitation, les qualifier de guerriers
les plus terrifiants qui se puissent imaginer, parce qu'ils combattent
à distance en envoyant leurs traits équipés
de pointes très acérées en os ... ensuite ils
traversent au galop le champ de bataille pour venir combattre corps
à corps à l'épée, indifférents
à leur propre vie ; et tandis que leurs adversaires
s'efforcent de parer les coups pour éviter les blessures
de leurs pointes acérées, ils leur envoient des
lanières tressées avec des noeuds coulants pour
entraver leurs membres et les priver ainsi de leur liberté
de mouvement, au point de leur interdire la chevauchée comme
la marche."
Attila dissimule ses intentions, cette considérable
armée, environ 400 000 soldats, ne serait rassemblée
que pour soumettre complètement la Pannonie, replacer le fils
aîné de Clodion sur le trône des Francs à
la place de Mérovée et parcourir la Germanie
pour conclure des traités d'alliance avec tous
les peuples. Après cela il s'établirait en Germanie
et pour ne pas dévoiler ses intentions, il établit
son Quartier Général à Castra Regina (devenu
Ratisbone), en automne 450. Et les voilà qui approchent du
Rhin en 451 ! Au printemps, une des branches de l'armée
cosmopolite d'Attila attaque et détruit complètement
Argentoratum (actuellement Strasbourg). Il faut attendre
l'époque de Clovis, en 496, pour que la cité
soit reconstruite.
Par la chaussée stratégique,
Mettis (Metz) est atteinte. La défense de la cité
dirigée par Livier de Marsal a déjà
repoussé les Huns lors d'un premier siège en 450.
Mais les défenseurs sont peu nombreux et la cité est
prise et largement brûlée le 7 juin 451. Ensuite, les
Huns atteignent Durocortorum (Reims). Et cette cité est
détruite. Une autre branche de l'armée d'Attila,
après la destruction de Worms et de Mayence, attaque et
réduit en cendres Colonia Claudia Ara Agrippinensium
(Cologne) puis Tumaco,(Tournai), Cambrai, Samarobriva (Amiens)
et Bellovacum (Beauvais).
Attila, depuis Durocortorum, se dirige vers Paris dont les habitants
effrayés, se préparent à fuir. Mais
Geneviève, une jeune fille d'origine campagnarde, a compris
que la cavalerie d'Attila ne passera pas dans cette Ile de France
gorgée d'eau en raison des pluies incessantes en ce
printemps 451. Elle exhorte les habitants à rester
derrière les murailles et à monter la garde. Elle
est tellement convaincante qu'on la laisse parler et elle
réussit à redonner du courage à la
population. Attila s'arrête avant Paris et traverse la Seine
s'oriente vers Aurelianum (aujourd'hui Orléans) dont il
commence le siège. Et c'est vers le 14 juin qu'arrive Aetius
qui rassemble tant bien que mal assez de troupes dont celles de
Merovig (connu sous le nom de Mérovée), le roi des
Francs Saliens, celle du roi des Armoricains Gradlon, les Alains
conduits par leur chef Sangiban, des Burgondes et leur chef
Gondioch et convainc le roi wisigoth Théodoric 1er de
participer à cette campagne contre Attila. Devant cette
armée nombreuse, Attila lève le siège
et se retire. L'armée d'Aetius suit celle d'Attila
qui décide le 20 juin de faire face. Selon Jordanes, Attila
veut tuer Aetius. De toutes façons, le convoi des Huns,
chargé de butin ne permet pas d'avancer bien vite et pour
traverser la Marne, le seul passage possible est à Catalauni
(actuellement Châlons en Champagne), bloqué par le
roi des Francs Ripuaires nommé Sigebert le Boiteux.
La
bataille des Champs Catalauniques 451.
Ces deux coalitions comportent des peuples présents
des deux côtés, les Francs par exemple, et le
nombre des combattants varie beaucoup selon les auteurs, comptons entre
cinquante et cent cinquante mille combattants environ de
chaque côté si on tient compte d'un combat la
veille de la bataille entre partisans d'Aetius et Gépides
fidèles à Attila qui se solde par quinze mille
soldats hors de combat de chaque côté. On peut
reconstituer la bataille de cette façon, Attila au centre
de son armée attaque les Alains en face de lui et les bat, mais
les Armoricains de Gradlon, placés derrière, les
empêchent de quitter le champ de bataille. Pendant ce temps
les Gallo-Romains, à l'aile gauche, attaquent les Germains
d'Attila et les refoulent, Aetius peut occuper une colline
boisée et dominer l'aile droite d'Attila. A l'aile droite,
les Wisigoths sont attaqués par les Ostrogoths
commandés par leur roi Valamir et les repoussent.
Attila se porte vers les Wisigoths et le combat est âpre
et les pertes sont nombreuses parmi lesquelles le roi des
Wisigoths. Son fils Thorismond est blessé mais les Huns
sont contenus. Attila risque d'être encerclé. Il
réussit à se retirer au prix de lourdes pertes,
la défaite est nette. La nuit tombe et Attila est
réfugié derrière un rempart de chariots,
prêt à se défendre. Aetius ne peut continuer
à assiéger les Huns, ses pertes sont significatives et
le lendemain, les Wisigoths partent enterrer leur roi. Attila peut
quelques jours plus tard, sortir avec son butin et s'échapper
au delà du Rhin. Aetius a vaincu Attila mais ne l'a pas mis
hors combat. Il le suit à distance pour éviter tout
nouveau pillage.
Porte romaine à Vérone
Car Attila n'est pas fini, il continue sa marche vers l'est,
refait ses forces, détruit Augusta Vendelicorum
(actuellement Augsbourg en Allemagne). En 452, il
réclame à nouveau sa "fiancée" Honoria,
nouveau refus et il envahit l'Italie avec une armée
composée principalement de cavaliers huns, en passant
par Aquilée qu'il assiège et détruit.
Aetius intervient et obtient des succès limités
contre les lieutenants d'Attila qui ravagent la plaine du Pô,
Bergomum (Bergame) et Patavium (Padoue) sont détruites,
Mediolanum (Milan) et Vérone sont pillées. A
Ravenne et à Rome, l'inquiétude est grande et
une délégation est envoyée vers Attila
qui comprend le pape Léon 1er, le préfet du
Prétoire Trigetius et le consul Avienus. L'empereur
romain d'Orient, Marcien est sollicité par Valentinien.
Il mobilise son armée et concentre des troupes en
Grèce, menaçant les Huns en traversant le Danube.
Enfin la délégation romaine venue à Mantua
(aujourd'hui Mantoue), propose à Attila un énorme
dédommagement en métaux précieux. L'entrevue
se termine au mieux pour les Romains. Attila obtient ce qu'il est
venu chercher par cette campagne, un énorme butin.
Il vient aussi de subir des pertes au siège
d'Aquilée et une épidémie frappe son
armée. Peut être pense-t-il se venger de l'attitude
belliqueuse de Marcien. Attila revient en Pannonie pour consolider
les limites orientales de son empire en particulier dans le Caucase.
Mais en 453, le soir de son mariage, il meurt d'un écoulement
de sang qui lui bouche les voies respiratoires.
Aetius est triomphant, il a obtenu de l'empereur le projet de mariage
de son fils Gaudentius avec la fille de Valentinien. Mais
à la cour de Ravenne, il est soupçonné de
s'être entendu avec Attila, puis de vouloir devenir empereur
par un coup de force, enfin de vouloir éliminer Valentinien
pour mettre son fils a sa place. Et Valentinien lui plante une lame
dans sa poitrine le 21 septembre 454. Son fils disparaît peu
de temps après, à
l'âge de quinze ans. Mais l'empereur ne lui survit
guère car le 16 mars 455, il commet une
dernière bourde en abusant de l'épouse du
sénateur Petronius. Celui ci par vengeance complote contre
Valentinien et le fait assassiner par deux gardes du corps d'Aetius
alors qu'il assiste à une course de chars, le 16 mars 455.
Valentinien n'ayant que deux filles et pas de fils, Petronius est
acclamé empereur par ses partisans le 17 mars. Il
épouse, contre son gré, Eudoxie, la veuve de
l'empereur assassiné et son fils Palladius épouse
Gallia, la fille aînée de Valentinien.
Genséric annexe les Maurétanies.
Les
Vandales pillent Rome en 455
Eudoxie appelle Genséric à son aide et le Vandale
se précipite avec une flotte qui se présente
à Portus Augusti, le port situé à
l'embouchure du Tibre, le 31 mars 455. C'est la panique dans Rome
et beaucoup de citoyens s'enfuient, les autres s'enferment chez
eux. Petronius tente de fuir mais il est rattrapé par le
peuple qui lui reproche d'avoir attiré les Vandales et
de fuir comme un lâche. Il est mis en pièces et
son corps est jeté dans le Tibre. Genseric rencontre le
Pape Léon qui tente de sauver la Ville du massacre et de
la destruction. Et il obtient du Vandale qu'il respecte les vies
humaines ainsi que les immeubles. Genseric peut sans se
parjurer, piller Rome tout à loisir mais il doit contenir
ses troupes dans leur "enthousiasme"...Genseric prend Eudoxie et
ses filles comme otages ainsi que de nombreux personnages influents
et avec tout ce monde, il repart à Carthage. Mais à
présent, c'est la guerre ouverte entre Rome et les Vandales.
Genseric profite de sa supériorité maritime pour
lancer des expéditions vers la Corse, la Sardaigne et les
Baléares, qui sont suivies d'une véritable occupation
avec garnisons. D'autres expéditions prennent pour cible les
cités sur les côtes même de l'Italie. Les Vandales
s'installent sur l'île d'Aenaria (ancienne Pithécuse des
Grecs et depuis le Moyen Age appelée Ischia en Italie,
près de Naples). De ce refuge, ils lancent des raids en
Campanie et en Calabre.
Monnaie à l'effigie de Genséric
Pendant ce temps l'Empire romain d'Occident connaît
des maîtres en difficulté. A la mort de Petronius,
le magister militum Eparchus Avitus est en mission
auprès du roi des Wisigoths, Théodoric II qui a
éliminé et remplacé son frère
Thorismond. Le roi des Wisigoths le pousse à devenir
empereur et à la suite d'une réunion de
sénateurs gallo-romains à Urgenum (aujourd'hui
Beaucaire en France), Avitus accepte et le 9 juillet 455, il est
proclamé empereur à Arelate (en Arles). Puis il se
rend en Pannonie, pour rencontrer Valamir le roi des Ostrogoths
et conclut un traité dans lequel les Ostrogoths s'engagent
à défendre la frontière septentrionale
de l'Empire. Ce n'est qu'en novembre 455 qu'il entre dans Rome.
Il choisit le Suève Ricimer comme magister militum. Avitus
demande aux Wisigoths d'attaquer les Suèves en Espagne.
Théodoric II les écrase en octobre près
d'Astorga et capture leur capitale Braga, le roi Suève,
Réchiaire est prisonnier puis exécuté.
Le royaume suève est coupé en deux, au nord du
fleuve Minho, ce qui reste indépendant est dirigé
par Framta jusqu'en 457, et au sud du fleuve, la région
est dominée par les Wisigoths en la personne d'Agiulf.
Après la mort d'Attila, les peuples soumis aux Huns se
révoltent sous la direction d'Ardaric, le roi des
Gépides et les successeurs d'Attila sont vaincus
à la bataille de la
Nedao, près de la Save, en 454, par une coalition
comprenant les Ostrogoths. La menace des Huns disparaît.
Peu apprécié à Rome, Avitus est
reconnu par l'empereur d'Orient Marcien et soutenu par les Wisigoths.
Mais la guerre contre les Vandales se poursuit et Ricimer remporte un
succès naval près de la Corse contre une flotte
vandale de soixante navires qui bloque les côtes italiennes
et sur l'île de Sicile, le général
Marcellinus est vainqueur dans un combat terrestre contre ces
mêmes ennemis. Avitus ne rencontre pas de succès
dans ses tentatives pour impliquer Marcien dans cette guerre,
c'est peut être dû à l'influence d'Aspar
favorable aux Vandales. Après ces premiers succès
la guerre est décevante et les raids ennemis contre les
côtes italiennes, sont mal perçus en Italie. En
456, Avitus demande aux Wisigoths d'attaquer les Suèves
en Espagne. Théodoric II les écrase en octobre
près d'Astorga et capture leur capitale Braga, le roi
Suève, Réchiaire est fait prisonnier puis
exécuté. Le royaume suève est coupé
en deux, au nord du fleuve Minho, ce qui reste indépendant
est dirigé par Framta jusqu'en 457, et au sud du fleuve,
la région est dominée par les Wisigoths en la
personne d'Agiulf. Ricimer profite des difficultés
d'Avitus pour monter un coup d'état avec Majorien, le
chef de la Garde Impériale, le 15 octobre 456. Par manque
d'argent, Avitus a renvoyé ses gardes du corps goths et
fait fondre des statues de bronze pour faire frapper de la monnaie
et payer leur départ. Ricimer a gagné le soutien du
Sénat pour lancer une expédition contre l'empereur.
Avitus réussit à s'échapper et se réfugie à Arelatum, il demande de
l'aide à Théodoric mais ne reçoit aucune réponse car il est en Espagne
pour combattre les Suèves. Avitus rassemble les troupes qu'il peut trouver
et repasse les Alpes. Il subit une défaite sanglante à la bataille de
Plaisance, le 18 octobre 456, son Patrice Messianus est tué et Avitus est
capturé. Il est fait évêque de Plaisance mais il part vers sa Gaule natale
et il disparaît, sans doute exécuté en chemin. A Constantinople, Ricimer
obtient le titre de Patrice de la part de l'empereur Léon. Théodoric prend
pour prétexte, le renvoi d'Avitus pour mettre le siège devant Arelatum,
signant ainsi la fin de leur alliance avec la cour de Ravenne. C'est un
échec et en même temps le début d'une expansion continue vers l'ouest.
Il faut un nouvel empereur à l'Ouest, Ricimer soutient
Majorien pour ce poste en 456, en accord avec l'empereur
Léon. qui octroie le titre de magister militum à
Majorien, leur responsabilité étant
limitée à l'Occident et dans les faits
à l'Italie car les Wisigoths, les Burgondes et
l'aristocratie gallo-romaine les rejettent. En avril 457,
l'armée proclame Majorien, empereur. Le nouvel empereur
envoie Aegidius en Gaule mater la rébellion de
l'aristocratie et reprendre aux Burgondes la cité de
Lugdunum, (Lyon). Les Wisigoths sont toujours
occupés en Espagne, Aegidius, avec l'aide d'auxiliaires
francs, réussit à reprendre ce qui demeure de la
Gaule romaine. En 458, Majorien s'installe à Arelatum
(Arles) Ricimer à Ravenne. Le nouvel empereur projette
venger le sac de Rome en 455 et fait construire une
très grande flotte pour partir à la
reconquête de l'Afrique ex romaine. Il se déplace
en Bétique (le sud de l'Espagne) avec des architectes et met
en chantier cette flotte dont la construction mobilise l'Italie et la
Gaule. Majorien veut agir en véritable empereur et il laisse
de côté Ricimer.
En 460, une flotte de 300 fortes galères
complétée par un nombre appréciable de
vaisseaux de transports et de petits navires est rassemblée
au port de Carthagène. Genséric tente par tous
les moyens de conclure un traité de paix avec Majorien. Mais
l'empereur est inébranlable. Alors Genséric
envoie une flotte attaquer par surprise la flotte romaine au port et
avec quelques trahisons du côté des Romains, une
grande partie des vaisseaux romains sont coulés ou
brûlés ou capturés.
Royaume vandale sous Majorien
en jaune ce qui est sous l'autorité de l"empereur
en rose les Suèves, en vert les Wisigoths, en orange les
Vandales
et en hachuré bleu la Dalmatie indépendante de
Marcellinus
Majorien après ce désastre revient en Italie par
la Gaule, passe l'hiver à Arelatum et il pense toujours
à cette guerre en Afrique après avoir
réparé la flotte selon l'historien Procope. Mais
Genséric envoie des ambassadeurs et un traité est
signé avant la fin de l'année. Les Alains
s'agitant dans la Gaule, Majorien divise ses forces pour y faire face.
En Espagne, les Suèves se livrent à des pillages
et d'autres légionnaires sont détachés
pour régler celà. Enfin Majorien se décide
à rentrer en Italie. Mais Ricimer voyant que Majorien
décide seul et qu'il est populaire, il envoie des troupes
sûres pour intercepter l'empereur à la sortie des
Alpes et le 2 août Majorien est déposé
à Dertona (actuellement Tortona dans le Milanais) et le 7
août , il est assassiné dans la même ville.
Une vacance du pouvoir de quelques mois suit cette disparition. Le
temps pour Ricimer de trouver un romain incapable de vouloir diriger ce
reste d'Empire. En novembre 461, le Patrice Ricimer propose au
Sénat, Libius Severus qui devient empereur. Mais c'est plus
que jamais Ricimer qui commande. L'empire d'Occident s'est
réduit car en Gaule, la seule partie qui restait sous
autorité romaine, entre la Somme et la Loire, est
administrée par Aegidius qui a fait sécession
à la nouvelle de la désignation de Severus et
s'est allié avec les Francs de Childéric 1er. En
outre, la Dalmatie est devenue le fief de Marcellinus, l'ancien
comes rei militari, qui a construit une flotte et écume
l'Adriatique et ne reconnait pas le nouvel empereur. Mais le
principal souci pour Ricimer demeure Genséric et les
Vandales qui ont envahi la Tripolitaine et redoublent
d'activité sur les côtes italiennes, espagnoles
ainsi que dans l'Empire d'Orient.
Ricimer ne pouvant affronter seul la puissance vandale se tourne
vers l'empereur d'Orient Léon 1er. Mais ce dernier n'accepte
pas cet empereur fantoche choisi par Ricimer. Les Vandales ont
annexé la Tripolitaine en 442 et semblent
délaisser l'Ouest du Maghreb, se concentrant sur la
région la plus riche en céréales et en
oliviers. En Gaule les Burgondes s'emparent de Lugdunum, en font en
461, la capitale de leur royaume et coupent ainsi l'enclave romaine
d'Aegidius de l'Italie. En 465, Severus meurt empoisonné, on
ne sait pas qui est responsable, mais Ricimer en profite pour prolonger
l'interrègne jusqu'en 467 et l'arrivée du Patrice
Procopius Anthemius, le candidat choisi par Léon 1er, un vrai
militaire, pour l'Empire d'Occident.
Pendant ce temps Ricimer chasse les Vandales de Sicile et le roi
des Wisigoths, Théodoric II est tué par son
frère Euric en 466, ce qui met fin au foedus (traité
de paix) convenu une cinquantaine d'années plus tôt
entre Rome et les Wisigoths. Anthemius arrive en Italie en
février 467 et Ricimer l'accepte et épouse sa fille
Alypia car une importante aide militaire est promise par Léon
1er contre les Vandales. Anthémius est acclamé empereur
par ses troupes. Marcellinus cesse sa révolte contre Ravenne
et participe à la nouvelle guerre contre Genséric.
Pour
en finir avec les Vandales
Effectivement, Léon 1er dont l'empire est ravagé
par la flotte vandale a fait un gros effort. La source qui donne
les chiffres les plus faibles, celle de Georgius Cedrenus, indique
que la flotte principale qui attaque Carthage comprend 1 113
vaisseaux et transporte 100 000 soldats et marins. L'empereur
Léon l'a confiée à Flavius Basliscus, son
beau-frère. Une seconde flotte convoie une autre armée
qui cingle vers les côtes de la Lybie pour attaquer Carthage
par la terre sous la direction d'Heraclius d'Edesse tandis que
l'armée de Marcellinus attaque la Sardaigne.
En 468, la campagne commence bien pour les Romains, Marcellinus
conquiert la Sardaigne et Heraclius, la Lybie. Basiliscus se dirige
vers le Promontorium Mercurii, (actuellement le Cap Bon, en Tunisie)
et Genseric, averti de ces mouvements, tente de s'y opposer en
envoyant ses galères contre la flotte ennemie qui se concentre
en Sicile, mais c'est un échec, les Vandales perdent 340
galères sur 500 et les tentatives d'arrêter l'armée
d'Heraclius sont aussi vaines. Quand la flotte de Basiliscus jette
l'ancre au Promontorium Mercurii, Genséric semble prêt
à capituler et il obtient par la négociation, un
délai de cinq jours pour conclure la paix.
Pendant cette trêve, imprudemment acceptée par
Basiliscus, Genséric rassemble sa flotte, fait
préparer des brûlots et profitant d'un vent
favorable, les envoie en pleine nuit vers la flotte ennemie,
tassée, qui se met à flamber. Les navires qui
tentent de fuir sont bloqués par les galères
vandales. Basiliscus a perdu la majorité de ses
navires, brûlés, capturés ou coulés.
Il repart avec le reste de sa flotte vers la Sicile et de
là rentre à Constantinople où il se cache
pour sauver sa vie. Heraclius, apprenant ce désastre,
bat en retraite, la Sicile est perdue, Marcellinus est
assassiné par un de ses officiers sur ordre de Ricimer.
C'est un échec total qui a coûté à
Byzance, le budget annuel de l'Empire.
Odoacre, un prince Skire du Pont Euxin dirige une troupe de
Saxons et occupe Angers en 469. Vaincu par les Romains
il entre au service de l'armée romaine et combat avec
eux les Alamans qui menacent le nord de l'Italie.
Genséric reprend ses attaques en
Méditerranée. L'empire d'Occident n'a qu'un
faible rideau de troupes pour défendre l'Italie.
Anthemius a perdu tout crédit en Occident, son train
de vie et son entourage étranger font scandale. En
outre, il favorise le paganisme interdit et tolère
les hérésies chrétiennes. Les relations
entre l'empereur et Ricimer se dégradent, Anthemius
n'est pas assez "docile". En 471, pour arrêter les
Wisigoths dans le sud de la Gaule, l'empereur envoie une
armée importante dirigée par son fils
Anthemiolus et les généraux Everdingus,
Hermianus et Thorisarius. Ricimer est mis à
l'écart. La bataille a lieu près d'Arelatum
(Arles) et Euric à la tête des Wisigoths leur
inflige une cinglante défaite. Anthemiolus et les
trois généraux sont tués.
Au printemps 472, Ricimer décide que cela ne peut plus durer,
y compris l'attitude favorable aux païens de l'empereur, il
fait appel au jeune prince burgonde, Gondebaud, son neveu et à
son armée et les fait venir en Italie, il le nomme Magister
militum en Gaule, il enrôle 6000 légionnaires
prévus pour la guerre contre Genséric et
déclare son opposition armée contre Anthemius.
Il choisit un empereur à sa dévotion et c'est
Olybrius, l'époux de Placidia la Jeune, fille de Valentinien
III et de surcroit le candidat de Genséric. Le Sénat
et l'armée approuve la nomination d'un noble Romain.
Soutenu par ces forces, Ricimer rassemble ses troupes et les
fédérés burgondes et marche sur Rome
où s'enferme Anthemius avec une troupe d'Ostrogoths. La
résistance dure deux mois. Ricimer prend la cité
quartier après quartier. Rome est une nouvelle fois
pillée et saccagée. Le 14 juillet 472, Anthemius
est découvert par les soldats de Ricimer parmi un groupe
de mendiants. Il est fait prisonnier et exécuté.
Olybrius est un sénateur, ancien consul et envoyé
par l’empereur Léon pour réconcilier Anthemius
et Ricimer. Ce dernier lui propose de remplacer Anthemius.
Olybrius accepte et il nomme Gondebaud Patrice. Il est le
beau-frère d’Hunéric, le fils de
Genséric. Ricimer meurt d’une hémorragie
le 19 août 472 et Olybrius recherche la reconnaissance de
l’empereur d’Orient. Bien entendu Léon 1er
refuse, Gondebaud devient le général en chef des
armées d'Italie. Puis Olybrius meurt d'hydropisie le 2
novembre 472.
La mort d'Olybrius met Léon 1er en situation
d' empereur unique, en charge de nommer un nouvel empereur pour
l'Occident, mais l'empereur d'Orient est vieux,
préoccupé par sa succession et atteint par ses
échecs contre les Vandales. C'est donc le Patrice Gondebaud,
en 473 qui choisit son homme de confiance Flavius Glycerius,
le chef de la garde impériale, pour devenir empereur.
Léon 1er se désintéresse désormais,
du sort de l'Empire d'Occident.
Glycerius devient empereur le 3 ou 5 mars 473. Il
promulgue une loi contre la simonie ( le trafic des charges
ecclésiastiques). Il n'a pas de concurrent à
l'intérieur de l'Empire mais n'a guère de troupes,
car Gondebaud et ses Burgondes sont repartis en Gaule, pour la
succession du roi Gondioch auquel le Patrice est appelé.
Aussi quand une nouvelle bande d'Ostrogoths menace d'envahir
l'Italie, Glycerius doit négocier et fournir suffisamment
d'or pour les "persuader" de bifurquer vers la Gaule. Cette
négociation réussit et les Ostrogoths viennent se
joindre aux Wisigoths.
Mais en 473, Léon 1er entend organiser la
succession des deux Empires. En août, il refuse la
reconnaissance de Glycerius et à sa place, il nomme Empereur
d'Occident, Jules (Julius ?) Nepos, neveu de Marcellinus. Et il nomme
son petit fils, Léon II, empereur d'Orient en novembre.
Nepos part vers Ravenne, avec sa flotte er une petite armée
pour remplacer l'Empereur d'Occident et débarque en
début d'année 474. Glycerius, sans armée, fuit vers
Rome mais la Ville lui ferme ses portes. Jules Nepos capture
l'empereur à Ostie et le force à abdiquer le 24
juin 474. Glycerius est tonsuré et expédié
en Dalmatie pour devenir évêque de Salone selon
Ennodius de Pavie. Là, il est bien surveillé et il
meurt vers 480.
La
fin de l'Empire romain d'Occident
Jules Nepos est le fils de Nepotien, magister militum
sous l'empereur Majorien, vers 458 - 451, selon Sidoine
Appolinaire. Il a succédé à son oncle
Marcellinus comme "roi" de Dalmatie en 468. Zénon qui est
devenu empereur d'Orient par l'accord de son fils Léon II,
octroie à Nepos le titre de César, le 9 février
474. C'est à ce titre qu'il a évincé Glycerius.
Il se fait acclamer empereur, le 24 juin 474, par ses soldats. Mais
Nepos est seul en Occident, considéré comme un Byzantin
par les Romains et faiblement pourvu en troupes. Il nomme Ecdicius,
Patrice. Flavius Oreste, noble pannonien romanisé et ancien
secrétaire d'Attila, rejoint Nepos avec une troupe et se met
à son service en été 474. En septembre
474, il écarte Ecdicius et prend son titre et ses fonctions.
Euric, le roi des Wisigoths, exploite cette situation
pour arracher l'Auvergne et se fait reconnaître, par
traité en 475, son autorité sur l'Espagne
wisigothique et la Gaule de la Loire aux
Pyrénées, l'empereur cède l'Auvergne
pour obtenir le retrait des Wisigoths de la Provence. Les
sénateurs de Rome sont furieux car ils pensent que
l'approvisionnement de la capitale, en blé est
menacé. Un coup d'état est préparé
avec Oreste et les troupes fédérées
d'Italie et le 24 juin 475, Nepos a juste le temps de
s'embarquer de Classis, le port de Ravenne pour la Dalmatie !
Oreste place son fils Romulus, sur le trône impérial,
il a à peine 15 ans. Le 29 ou 31 octobre 475, Romulus est
acclamé empereur par les soldats d'Oreste. La situation
n'est pas désespérée, Oreste assure la
régence de ce qui reste de l'Empire romain d'Occident,
l'Italie, la Dalmatie, et de façon toute théorique,
le domaine du roi des Romains Syagrus, reconnu par les Francs,
les Burgondes et les Wisigoths. Oreste a veillé à
ce que des traités de paix avec les Vandales, les
Burgondes et les Wisigoths garantissent un début de
règne paisible. L'empire d'Orient ne reconnaît
pas Romulus mais il n'est pas en état de le
déloger.
Mais en 476, Odoacre qui est entré dans la garde impériale sous l'empereur Nepos, a une grande influence sur les mercenaires barbares qui s'agitent, n'étant plus payés. Comme l'empire a souvent rémunéré en terres les soldats et qu'un grand nombre de terres sont abandonnées, Odoacre et ses soldats réclament à Oreste le tiers des terres italiennes. Lenrégent refuse cette demande. Les soldats se révoltent et proclame roi d'Italie, Odoacre. Oreste, sans troupes loyales, s'enfuit vers Pavie. Les soldats prennent Pavie, Oreste fuit vers Plaisance. La cité est prise et Oreste est fait prisonnier. Il est décapité le même jour, le 28 août 476. Le 4 septembre 476, Odoacre prend Ravenne et met la main sur l'empereur.
Il l'oblige à écrire une lettre de démission au Sénat et envoie les insignes impériaux à l'empereur d'Orient Zénon en lui demandant pour lui même, le titre de patricien et fait surprenant, il laisse la vie sauve à Romulus. Cette version optimiste n'est confirmée que par un courrier de Theodoric, le nouveau roi d'Italie, écrit par Cassiodore, à Romulus, daté de 507 ou 511, relative à la pension de Luculus, où Romulus et sa mère ont vécu en résidence surveillée, au moins jusqu'à cette période avec une pension de six mille sous d'or. La version pessimiste stipule que Romulus considéré comme un imposteur pat Odoacre qui reconnait jusqu'au bout Népos comme empereur d'Occident, est éliminé
en 476.
En début d'année 477, Nepos demande
à Zénon de l'aider à reprendre son poste
d'empereur d'Occident mais l'empereur d'Orient est aux prises avec
Theodoric, le roi des Ostrogoths et ne peut lui fournir que des
encouragements. Nepos reste un empereur en exil jusqu'en
début mai 480, date de sa mort, peut être un
assassinat par les comtes Victor et Avida dans le palais de
Dioclétien où il réside. Cette mort serait
planifiée par l'évêque Glycerius mais ce
fait n'est pas prouvé, il est peut être mort
naturellement, âgé d'environ cinquante ans.
L'armée
romaine du Vème siècle
C'est essentiellement, en Occident, une
armée composé de Barbares. Et pas
seulement les guerriers ! La plupart des officiers y
compris les officiers supérieurs sont Francs, Goths,
Suèves etc... La réforme importante
commencée par Dioclétien à la fin du
IIIe siècle et prolongée par Constantin, a
modifié l'armée et ses fonctions. La
défense des frontières est axée sur
deux échelons. La défense du limes est
réservée à des unités
statiques, les limitanei, de faible qualité qui ne servent
qu'à la police des frontières. La défense est
assurée par des unités plus mobiles, les comitatensis
et les palatina dont l'élite, les scholae. Elles comprennent
l'autre innovation dans l'armée, une cavalerie puissante et
diversifiée. Ces forces dépendent
directement de l'Empereur ou du César ou du
Patrice.
La cavalerie qui est indépendante de la
légion maintenant, comprend des unités
légères (tels les Numides) dès le Haut
Empire, mais aussi des catafracti et clibanarii, soit une cavalerie
lourde et cuirassée présente
à la bataille d'Andrinople. Cette cavalerie lourde
se bat avec le contus, lance très longue et certains
cavaliers lourds sont aussi pourvus d'arcs, en outre, parmi les
barbares recrutés, des archers montés, les
sagittari.
Au Vème siècle les
légions passent au second plan derrière
les troupes auxiliaires composées de Barbares,
commandés par leurs seigneurs et
équipés souvent à la
manière de leurs pays. Ces troupes
fédérées sont complexes à
utiliser sur le champ de bataille. Leurs chefs sont
quasiment ou mal romanisés et leurs guerriers
n'obéissent qu'à leurs officiers. Les
légionnaires sont moins chargés que sous le Haut
Empire. On peut parler d'Infanterie légère. La
spata, longue épée de 85 centimètres a
remplacé le court gladium. L'équipement militaire
est standardisé, les armes proviennent de fabricae
spécialisées dans un type d'équipement.
La marine romaine a évolué et
les lourds navires sont remplacés par des vaisseaux
légers et rapides dont le plus connu est inspiré
de la liburne, de un à cinq rangs de rameurs. Il est vrai
que le rôle essentiel de la marine romaine est, depuis
Actium, de faire la chasse aux pirates. La diminution de ressources,
liée à la perte de provinces ne permet pas
à l'Empire d'Occident de faire jeu égal avec les
Vandales de Genséric.