CONFLITS ET BATAILLES DE L'HUMANITÉ |
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AFRIQUE /
Afrique australe
L'Afrique australe antique |
Les premières civilisations La migration des Bantuphones Les armes des Khoïsans
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Peuplée depuis quelques trois millions d'années
par des hominidés, et depuis cent mille ans par des hommes
modernes (homo sapiens sapiens), cette région de l'Afrique
connaît une culture qui a produit les peintures rupestres
les plus anciennes de l'Afrique trouvées à ce jour, soit
depuis 26 000 ans.
Ainsi au Nord Ouest de la Namibie, à Twyfelfontein, de
nombreuses oeuvres ont été retrouvées.
Il s'agit probablement de réalisations des Khoïsan,
chasseurs cueilleurs nomades, assimilables aux Pygmées qui
occupent tout le sud de l'Afrique
jusqu'aux Grands Lacs depuis quarante mille ans. Vers - 15 000,
après la fin du maximum glaciaire, l'humidité
s'accroît dans l'Afrique australe, le système fluvial de
l'Okawango est très actif et dans le Nord Est de l'actuel
Bostwana, le lac Makgadikgadi a une superficie de 35 000
kilomètres carrés environ. Cette humidité a des
conséquences sur l'alimentation des chasseurs cueilleurs. Vers -
10 000, l'obsidienne locale est taillée près du lac
Nakuru (dans l'actuel Kenya). Les chasseurs cueilleurs installent des
campements saisonniers.
Près du lac Victoria, le site de Lowasera renferme de
nombreux harpons en os et des déchets riches en poissons. Dans
cette période où la pêche devient très
importante, la céramique apparaît. Dans le sud de
l'Afrique, les arcs et l'armature des flèches sont
perfectionnés, les chasseurs deviennent plus efficaces. Au
Vème millénaire les chasseurs cueilleurs commencent
à fumer et sécher les poissons.
Au IVè millénaire, en l'absence d'agriculture, les
ressources alimentaires augmentent : le palmier à huile est
domestiqué au Cameroun et l'élevage se développe
en Ouganda.
Au IIIème millénaire la domestication des plantes
et la céramique se développent à proximité
du lac Victoria. Dans la première moitié du IIème
millénaire, entre l'actuel Cameroun et le lac Victoria, les
vallées sur terres sèches et les clairières
ouvertes sont colonisées par l'agriculture. On y cultive
l'igname, le palmier à huile, le niébé (haricot
africain), le pois bambara et la cola mais aucune
céréales et sans instruments élaborés. Des
tessons de poterie apparaissent en Angola et dans la région du
Cap. Vers
la fin du millénaire, les ProtoBantu progressent au sud du lac
Victoria. Le dessèchement progressif du Sahara repousse les
Khoïsan au fond de la forêt tandis que des populations
sahariennes migrent vers le sud.
La
migration des Bantuphones
La migration des ProtoBantu commence dans l'actuel
Nigéria,
près de la culture de Nok et dans l'actuel Cameroun. Elle est
liée au surpeuplement qui est
dû au développement de l'agriculture et à
l'industrie du fer de la
civilisation de Nok. Une branche de cette
migration part vers le sud de l'Afrique en suivant les fleuves Sangha
et Oubangui. Une autre branche contourne la forêt
équatoriale et se scinde en plusieurs groupes. Le groupe le plus
important s'installe dans la région des Grands Lacs puis avance
vers l'actuelle Tanzanie, un autre avance vers le Chaba.
L'avance est plus rapide vers l'actuelle Zambie que vers l'Angola. Le
reste de l'Afrique australe est dominé par les chasseurs
cueilleurs, y compris la cuvette du Congo. Vers - 1200, dans la
forêt équatoriale du sud du Cameroun, les premiers
villages apparaissent. Vers l'an - 1000, le lac Malawi est atteint par
les agriculteurs et sur la façade atlantique, l'actuel Gabon.
Les ProtoBantu pratique la technique du brûlis, après
avoir déboisé.
Au sein de la population autochtone, deux peuples se sont
différenciés, les
éleveurs qui se nomment Khoîkhoï (les hommes des
hommes) et les chasseurs collecteurs qu'ils nomment Sankhoï
(collecteur d'aliments). Les Khoïkhoï se sont
déplacés vers l'actuel Cap de Bonne Espérance
tandis que les Sankhoï restent à l'intérieur des
terres. Ces deux peuples vivent en rapport étroit.
Au Xème siècle, les Khoïkhoï
élèvent des moutons et des chèvres venus
probablement par la route de l'Ouest par la Namibie et le nord de la
province du Cap. On assiste
à une "explosion" de peintures rupestres dans le Drakensberg
(près de l'actuel Lesotho). L'élevage des bovins atteint
la région du lac Victoria..
Peinture du Drakensberg
(www.lafriquedusud.com)
Les techniques d'élevage ainsi que de
fabrication de la céramique modifient le mode de vie des
Khoïkhoï et des Sankhoï dont la caractéristique
était la mobilité et l'exploitation saisonnière
des ressources. Au IXème siècle, une poussée
démographique s'accompagne de progrès de l'élevage
autour du lac Victoria. Au VIIème siècle, la production
du fer apparaît dans le Rwanda et la Tanzanie actuels mais
l'utilisation de l'outillage lithique continue.
Au Vème siècle avant notre ère, le cuivre
est extrait à Bwana Mkubwa dans l'actuelle Zambie. Au
IVème siècle, la céramique Urewe se
développe autour du lac Victoria. L'agriculture atteint au
IIIème siècle, l'actuel
Mozambique avec le groupe Chifumbaze qui suit la migration ProtoBantu
depuis le lac Victoria au Vème siècle. Les plantes
cultivées sont la courge, le niébé, le sorgho, le
pois et
le millet. Une autre branche des ProtoBantu orientaux forme le groupe
Dambwa au confins du Zambèze et du désert de Kalahari.
L'emploi du fer apparaît au sud du Limpopo.
La poterie existe à l'extrême sud de l'Afrique
dès le 1er siècle avant notre ère en
accompagnement de l'inhumation. Les Khoisan vivent dans l'abondance du
gibier, des poissons et des ressources naturelles comme les Jomon, à la même
époque, au Japon. Les femmes assurant l'essentiel de la
nourriture par des apports en végétaux, les hommes
fournissent le
complément carné plus incertain. Les Sankhoï vivent
en groupes peu nombreux (15 -20 personnes parfois pus), très
mobiles et bien organisés. Leur connaissance des ressources
disponibles, de leur variations dans le temps et l'espace est grande.
Au 1er siècle de
notre ère,
des villages agricoles aux maisons en bois et en argile, apparaissent
entre le Zambèze et le lac
Malawi. La culture Kwale apparaît dans la Tanzanie actuelle.
L'élevage du mouton et de la chèvre se développe
dans l'actuelle Afrique du Sud et l'agriculture continue de progresser
dans l'Afrique de l'Est Au IIIème siècle, le bassin du
Zaïre, l'actuel Angola et l'extrême sud de l'Afrique sont
toujours occupés essentiellement par des chasseurs cueilleurs
pêcheurs. L'agriculture se développe sur les plateaux de
l'Afrique orientale, tel Engaruka dans le nord de la Tanzanie et des
sites près de la côte au Mozambique. Cette recherche des
sites en hauteur est due au besoin de se protéger de la mouche
Tsé Tsé. La progression des agriculteurs ProtoBantu est
très lente, d'une part parce qu'ils sont sédentaires et
ensuite parce qu'ils avancent en fonction de leur accroissement
démographique, c'est comparable à la conquête des îles du
Pacifique par les Austronésiens. Le contact entre
ProtoBantu et Khoisan est pacifique et propice aux échanges.
Mais entre les pasteurs Khoïkhoï et les agriculteurs
bantuphones les rapports sont boen plus facile qu'avec les
Sankhoï. Ainsi le peuple Xhosa (bantuphone) et le peuple Gonaqua
(Khoïkhoï ) sont, selon Le Vaillant, étroitement
liés et l'intermariage est largement pratiqué. Les
chasseurs cueilleurs SanKhoï sont en conflit avec les agriculteurs
et sur des peintures rupestres, on peut voir de petits archers voler du
bétail à des silhouettes plus grandes armées de
lances et de boucliers.
Les Khoïkhoï deviennent agriculteurs et
sédentaires,
tandis que les Sankhoï remplacent l'os et la pierre des pointes de
flèches par le métal et utilisent des poteries. Au
IVème
siècle, l'île de Madagascar est insérée dans
le commerce des épices selon les sources orales. A l'Ouest, au
VIIème siècle, des établissement de migrants
connaissant
la métallurgie du fer sont attestés à Feti la
Choya, dans le sud de
l'Angola,.
Pendant ce temps sur les côtes de l'océan Indien le
commerce maritime à longue distance commence dès
l'époque Néolithique sur îles de Zanzibar et Mafia.
Ce commerce est pratiqué avec l'Egypte
pharaonique et l'Inde de la civilisation
d'Harappa ainsi que les
bateaux phéniciens (vers le Xème siècle)
puis avec Rome.
Les côtes bordant la rivière Rufiji dans l'actuelle
Tanzanie sont décrites dans le Périple de la mer
Erythrée sous le nom d'Azania (qui correspond à la
région de l'actuelle Mogadiscio) et Raphta est le nom
donné
par les Romains au dernier marché des Azania, près de
l'île de Mafia, au Ier siècle de notre ère.
L'ivoire et les écailles de tortues sont exportées contre
des objets manufacturés. Puis
des navigateurs indiens et
indonésiens profitent de la mousson pour atteindre les
côtes de l'Afrique orientale, en particulier la Somalie et le
Kenya actuels où l'ivoire et la corne de rhinocéros sont
échangés contre les objets fabriqués en
Extrême-Orient.
Au Vème siècle, des commerçants
indonésiens viennent faire du troc jusqu'au Mozambique et
établissent des comptoirs, à la
manière des Phéniciens. Madagascar est
intégrée dans ce commerce. Cette île,
longtemps inhabitée est isolée du continent depuis le
Tertiaire et les Pygmées ne sont pas navigateurs. Ce sont donc
des navigateurs de Sumatra et des ProtoBantu qui colonisent l'île
au cours du 1er millénaire avant notre ère, les
Sumatranais imposent leur
suprématie aux Africains. Le trajet parcouru par ces
Indonésiens atteint l'Inde méridionale, puis suit les
côtes méridionales de la Perse et de la péninsule
arabique. Les navires comparables à celui
représenté au temple de Borobudur sont capables de tenir
la haute mer. Ensuite, ces navigateurs de Sumatra rejoignent la grande
île directement à travers l'océan Indien.
Les
armes des Khoïsans
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