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ASSYRIE |
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L'époque médio-assyrienne L'empire néo-assyrien Sargon II la fin de l'empire L'armée assyrienne |
L'histoire de l'Assyrie débute vers - 2100, dans le Nord de l' Irak actuel, sur la route la plus directe entre la haute et la basse Mésopotamie, empruntée par les échanges entre Sumer ou Akkad et les riches régions minières du Kurdistan, de l'Arménie et de l'Anatolie. Assour est l'objet de la convoitise des royaumes et empires mésopotamiens : au 23 ème siècle Manishtusu prend Assur pour les Akkadiens, les Goutis, (originaires des monts Zagros ) l'envahissent, puis Ur-Nammu, au 22 ème siècle, l'annexe à la III ème dynastie d'Our. Elle devient indépendante vers - 2025, lorsque l'Empire sumérien s'effondre sous les attaques élamites et amorrites.
La domination politique d'Assur se limite
strictement à la ville elle même et à ses environs
immédiats : c'est une cité État, au territoire
très restreint. Au 20 ème siècle, Assur se
développe par le commerce avec la Cappadoce, en particulier au
moyen du karum (comptoir) de Kanesh, actuellement Kültepe qui
contrôle une quinzaine d'associations de marchands assyriens dans
autant de villes d'Anatolie centrale. Les marchands assyriens exportent
de l’étain et des étoffes de luxe vers l'Anatolie, et
rapportent uniquement l’argent de la vente de ces produits et des
ânes qui les ont portés.
Sargon 1er
Sargon Ier, Puzur-Ashur II et Naram-Sin (-1860 -1819), règnent successivement sur le trône assyrien et luttent contre les voisins : Elam, Mari, bientôt conquise, Eshnunna, Yamkhad. C'est le début de l'expansion territoriale. Assur devient une puissance commerciale et politique au début du IIème millénaire, ses objectifs se dessinent : au Sud vers la Basse-Mésopotamie, au Nord-Ouest vers la Méditerranée.
Ce premier empire assyrien, s'effondre vers - 1755 sous la conquête d'Hammourabi de Babylone. L'Assyrie passe alors sous la tutelle de la Dynastie Amorrite de Babylone, puis sous celle des Kassites, peuple issu du Zagros central et enfin celle du Mitanni. Vers -1440, comme Assur ne paie plus le tribut, Shaushtatar, roi du Mitanni, effectue un raid sur le petit royaume d'Assur et pille la ville, emportant en particulier les portes d'Assur. La supériorité de l'armée mitannienne vient de ses chars de guerre à deux roues, une innovation pour l'époque.
L'époque médio-assyrienne
La guerre que livre les Hittites au Mitanni, et l'effacement de ce dernier au 14 ème siècle, permettent à l'Assyrie de reprendre son autonomie. Eriba-Adad Ier réussit le premier à rejeter la tutelle mitannienne et au début du 14 ème, reprend la cité de Ninive ainsi que les territoires situés aux abords du Tigre.
Ensuite, c'est Assur-Uballith Ier (- 1366 -1330) qui affirme sa puissance et se fait reconnaître comme souverain indépendant par le pharaon égyptien Aménophis IV, des relations diplomatiques sont établies. Il marie sa fille au fils du roi de Babylone, créant une excellente occasion d'intervenir ultérieurement dans les affaires politiques babyloniennes. C'est le début d'un long cycle de révolte/répression entre l'Assyrie et la Babylonie. Sous son règne, l'Assyrie s'étend jusqu'à l'Euphrate. Assur-Uballith impose au souverain affaibli du Mitanni, Artatama II puis son fils Suttarna III, la restitution des portes d'Assur. Adad-Nirari 1er lui succède et vainc les Kassites. Vers - 1300, il réduit en vassalité le Mitanni et atteint Karkemish.
Adad-Nirari 1er est victorieux dans l'Hanigalbat (partie orientale du Mitanni). Il profite du conflit entre Muwatalli, le roi hittite et Ramsès II le pharaon égyptien pour intervenir dans le reste du Mitanni passé sous la protection des Hittites, en accusant le roi hurrite, de l'agresser, il le bat et l'oblige à verser un tribut à vie. Les Assyriens combattent les montagnards du Zagros et du Kurdistan et disputent aux Babyloniens le contrôle des routes commerciales menant en Iran.
Sous Salmanasar Ier ou Shulmanu-asharid Ier, au milieu du 13 ème siècle, toute la haute Mésopotamie est sous le contrôle des Assyriens qui portent leur frontière sur l'Euphrate et leur domination jusqu'à Karkemish. Ce souverain poursuit les terribles Goutis qui harcèlent le pays et expulse les Hittites du Mitanni, leur disputant la première place dans la région. Cette menace forcera le roi hittite Hattusili et le souverain égyptien Ramsès II à signer le premier traité de paix de l'histoire.
Son successeur, Tukulti-Ninurta Ier doit faire
face dès son avènement à des révoltes dans
le Zagros et dans le Haut Tigre. Il utilise la terreur pour
étouffer toute tentative de révolte. Il est
attaqué vers 1235 dans le sud, par le roi kassite Kashtiliash
IV. Le roi assyrien réplique violemment,
remporte une brillante victoire sur les Babyloniens affaiblis par
les assauts des Elamites, capture Kashtiliash IV, pille Babylone et
déporte une partie de la population
dont des scribes, en Assyrie. Babylone est annexée pendant une
vingtaine
d'années. Akkad et Sumer sont sous domination assyrienne.
Tukulti-Ninurta
reprend la lutte contre l'empire hittite affaibli et remporte, vers -
1230, une victoire décisive face à Tudalya IV. Il
décide la construction d’une nouvelle capitale,
Kâr-Tukulti-Ninurta,
située sur le Tigre en face d’Assur. Vers - 1208, il
périt
assassiné par les nobles tandis que le royaume de Babylone est
reconstitué.
Deux archers assyriens
Les invasions
La Babylonie kassite a retrouvé son rang et un conglomérat de peuples apparaît : au nord-ouest, les Moushkis et Kaska (montagnards du Pont) et, au sud-ouest, les Araméens, venus des montagnes de Syrie, qui forment bientôt une puissante confédération sur l'Euphrate. Dans le sud, les Chaldéens s'installent dans la région d'Ur. Au milieu du XIIe siècle, l'Assyrie, ainsi assiégée, subit l'attaque des Élamites et leur concède la région du Petit Zab. Une crise de succession affaiblit l'Assyrie et ne se termine qu'avec l'avènement d'Assurresh-ishi Ier. Puis les Gasgas, les Phrygiens et les Moushkis détruisent l'empire Hittite, brûlent Hatusa leur capitale et nombre de cités jusqu'au nord de l'Assyrie, les invasions araméennes ravagent ce royaume par l’ouest. Le roi assyrien Tiglath-Phalasar Ier écrit : « Vingt-huit fois à la poursuite des Araméens j’ai traversé l’Euphrate ». Vers - 1100, les Annales cunéiformes assyriennes du roi citent les attaques des Moushkis, partie des Peuples de la Mer, sur le haut Euphrate, menaçant Ninive et signalent sa victoire, au début de son règne sur les 20 000 hommes du pays des Moushkis, menés par leurs cinq rois, peuple qui est une menace constante au nord ouest. Le roi Tiglath-Phalasar Ier, (Tukulti-apil-Esharra Ier) doit faire campagne au nord vers le lac de Van et à l'ouest autour de Palmyre. Il fait aussi face aux Elamites et lutte à deux reprises contre Babylone. Son armée pénètre au pays d'Amourrou et en Syrie. C'est la première fois depuis un siècle, qu'une armée assyrienne franchit l'Euphrate. Mais elle ne peut arrêter les Araméens qui poussent leurs incursions jusque sous les murs de Ninive. L'Assyrie survit à ces menaces, par le développement de son armée et la modernisation de ses armes et de ses tactiques.
Au début du 11ème siècle, les campagnes militaires de (Tiglath-Phalasar, le conduisent jusqu'à la mer Méditerranée. Il soumet les peuples du Tigre supérieur et il poursuit les Araméens jusqu'en Syrie, il oblige les villes phéniciennes et le roi de Karkemish à payer le tribut. La frontière est repoussée jusqu'à la côte phénicienne. L'Assyrie transforme la guerre, telle qu'on la connaît dans l'Antiquité. Son armée attaque par surprise, avec pour principal but le pillage, elle massacre les prisonniers suppliciés. C'est une guerre totale. Ces victoires procurent aux Assyriens le contrôle des routes de commerce importantes, en particulier vers la Méditerranée. Les guerres contribuent aussi à fournir au pays les matières premières dont il manque. Une grave crise suit la mort de Tiglath-Phalasar Ier, ses conquêtes sont perdues après sa disparition. Les Araméens, après avoir conquis Babylone, s'installent au cœur du pays assyrien et dévastent les campagnes. C'est un coup d'arrêt à l'expansion assyrienne, pour plus d'un siècle.
L'époque néo-assyrienne
Même menacée dans son
intégrité territoriale, l'Assyrie n'a pas perdu son
potentiel militaire. La lignée dynastique ininterrompue, assure
à l'Empire une solide continuité politique et,
malgré une noblesse turbulente, le pouvoir
bénéficie
d'une relative stabilité.
La conjoncture internationale est favorable :
La Babylonie subit la pression des Araméens, l'Égypte,
absente d'Asie depuis longtemps, est divisée entre pharaons
libyens sur le delta du Nil et grands prêtres d'Amon en
Haute Egypte.
Les souverains Adad-Nirari II au X ème siècle,
Tukulti-Ninurta II, et
Assur-Nazirpal
(Assur-natsir-aplil) II , au IX ème siècle, profitent de
cette conjoncture.
Frondeurs
La « reconquête » assyrienne
Elle est progressive depuis la fin du Xe
siècle. Il s'agit d'abord de contrôler les voies de
communication vitales. Le roi Tiglath-Phalasar II doit repousser une
attaque des Arméniens et réprimer des révoltes en
Syrie. Puis vient Assurnazirpal (Assur-natsir-apli) II,
qui chaque année, mène ses armées en campagne,
réprimant les rebellions avec une férocité
impitoyable et fondant de nouveaux centres, renforçant ainsi la
puissance assyrienne. Il lance de nombreuses expéditions en
haute Mésopotamie. Assurnazirpal II atteint la
Méditerranée, rançonnant au passage les
cités phéniciennes. Ces campagnes, par le pillage
et le paiement d’un tribut annuel, accroissent soudain le
potentiel économique de l’Assyrie et assurent des
rentrées régulières. Assurnazirpal II fait
construire une nouvelle capitale à Kalhu (site actuel de
Nimrud). Une muraille longue de plus de sept kilomètres est
édifiée, enfermant une superficie de trois cent soixante
hectares. Une citadelle de vingt hectares domine le site.
Tiglath Phalasar II au cours d"un siège (wikipedia)
La reconquête reprend avec Adad-Nirari II vers - 912 - 891 et Assur-Nazirpal II - 884 - 859. En premier, le pouvoir réorganise l'armée qui est formée de corps de fantassins lourds, de cavaliers combattant avec l'arc et la lance, de chars de guerre et de remarquables services du génie équipés de machines (béliers, tours roulantes) et bien entraînés à la guerre de siège. Une revanche est à prendre sur les Araméens, fixés dans les villes ou dispersée en Babylonie. Ils pillent les cités et les terrifient quand elles ne paient pas le tribut. Adad-Nirarî II annexe un petit état araméen centré sur Nisibis. Son fils Tukulti-Ninurta II en fera de même autour de la cité d'Harran et dans la vallée centrale de l'Euphrate. Dès lors, les nomades, les cités araméennes, les néo-hittites et les Phéniciens subissent la puissance assyrienne retrouvée. Assur-Nazirpal II étend la domination assyrienne vers le nord et vers l'ouest, tout en se gardant d'attaquer ses puissants voisins : l'Ourartou au nord et la Babylonie au sud.
Salmanasar (Shulman-asharédu) III entreprend 32 campagnes durant les 35 années de son règne. Il se tourne vers l’Occident : Syrie du nord, Anatolie méridionale et Cilicie. Ces États, néo-hittites ou araméens sont faibles. En - 856, après plusieurs campagnes, l'état araméen du Bît Adini est vaincu et intégré à l'empire : l’Assyrie contrôle désormais jusqu’à la boucle de l’Euphrate. Les campagnes vont au-delà, mais sans annexions. La confrontation avec les États de Syrie et Palestine culmine à la bataille de Qarqar en Haute Syrie, sur l’Oronte, en - 853. Salmanasar est arrêté par une coalition de princes araméens (Damas, Hamath), de Phéniciens et d'Egyptiens, alliés à Israël dont le roi Achab fournit le plus important contingent de chars sans oublier le chef arabe Djendîb ou Gindigu ou Gindibu et ses 1 000 méharistes. C'est un échec cuisant et les Assyriens repartent sans tribut. Ils reviennent en - 842 et ont plus de succès, mais ne peuvent rester à Damas. Salmanasar s’intéresse aussi à la Babylonie pour soutenir Marduk-zakir-shumi monté sur le trône en - 854, contre son frère révolté. Salmanasar, vainc le rebelle en - 850 et impose son protectorat. Il mène aussi une campagne contre les Chaldéens du Sud, et revient en Assyrie chargé d’un lourd butin.
A la fin du règne de Salmanasar III, un
de ses fils se révolte contre lui, appuyé par la petite
noblesse. Il est vaincu par son
frère, Shamshi-Adad V (- 823 à - 811) qui doit
récompenser
ses partisans. Les successeurs sont affaiblis, tandis que les officiers
supérieurs s'imposent et que la petite noblesse s'agite.
L'Assyrie
perd son influence, elle est même menacée par l'Ourartu
qui
contrôle la Syrie du nord. L'empire est en sommeil pendant 75
années.
Cependant Salmanasar IV doit entrer en campagne contre les Mèdes
Tiglath-Phalasar (Toukoulti-apil-Esherra) III (- 745 -727) qui vient
au pouvoir par une révolte, décide de fonder un empire
universel.
Il conforte son autorité en réduisant le pouvoir des
nobles
et établit une armée permanente basée massivement
sur des contingents étrangers. Les Assyriens montent à
cheval,
sans selle ni étriers. Cette cavalerie remplace la charrerie. Il
planifie ses campagnes dans le but d'annexer les territoires ennemis.
Pour
rompre leur cohésion, les peuples conquis sont
déplacés
et installés en Assyrie. Il soulage l'empire de la pression des
Araméens qui menace la région du Tigre central et chasse
les Ourartéens de Syrie, leur capitale Turuspa (Van) est prise.
L'Ourartou est vaincu en 743 et ensuite il s'attaque à la Syrie.
Il annexe les états araméens de Damas et d'Arpad et fait
payer le tribut à Israël , à Juda et à
plusieurs cités de Phénicie. Il fait campagne contre les
Mèdes vers - 737.
A Babylone, en - 729, il règne sous le
nom de Poulou, instaurant un système de double monarchie. la
Syrie est complètement soumise. La Palestine est occupée
pour faire pièce aux Egyptiens. Salmanasar V succède
à son père Tiglat-Phalasar III en - 726, mais ne
règne que cinq ans. Il met le siège pendant deux ans
à Samarie.
Sargon II
Sargon II (Sharroukin), monte sur le trône à sa place, en - 722. La capitale du royaume d’Israël, Samarie, tombe en - 721, la population est déportée et remplacée par des Babyloniens, des Arabes et des Hittites. Les princes syriens et celui de Gaza, appuyés par une armée égyptienne, se révoltent mais Sargon triomphe à Qarqar et Raphia, les soldats du "pharaon éthiopien" sont battus. Israël et l'Arménie sont annexés. En -720, un Chaldéen, Merodach-baladan profite de la vacance du trône pour s'installer à Babylone, aidé par l'Elam. La guerre éclate et la rencontre a lieu près de Dêr, et même si Sargon s'annonce victorieux, il doit lutter dix ans pour écraser la révolte de Babylone. Une coalition du roi de Hamat (appuyée par le pharaon " éthiopien ") est écrasée. Au nord, vers - 719, il affronte le puissant l'Ourartu dont le roi Rousa 1er meurt au combat. Le butin est considérable. Une seconde offensive se concrétise par l'élimination d'un allié de l'Ourartou, Mettati après une longue résistance. Mais les forteresses ourartéennes (Teishebaini, Erebuni) sont intactes.
Le roi phrygien Mi-ta-a, Midas pour les Grecs, vers - 717, s'allie au roi Pisiri de Karkémish pour résister à la pression assyrienne. En 711 Sargon prend Ashdod. En 709, Sargon mène une grande offensive contre les Moushkis. En trois attaques, il prend leur deux plus importantes forteresses, situées en haute montagne et ravage la région. Les Moushkis demandent la paix à Sargon qui impose la présence d’un représentant assyrien à la cour du roi Midas. Karkémish est annexée et, vers - 707, Midas paie tribut à Sargon mais son royaume reste libre. Les états néo-hittites du Taurus, sont conquis ainsi que Chypre et la Phénicie. Ceci provoque un affranchissement des comptoirs de l'Ouest dont Carthage). Les Cimmériens venus d'Ukraine sont repoussés. Sargon est tué dans un combat en Anatolie, en -705. La domination assyrienne va de la Méditerranée au Golfe Persique.
L'Assyrie dans son extension maximale vers - 670
Le fils de Sargon II, Sennacherib
(Sîn-ahhê-eriba) (- 704 à - 681), provoque la
révolte des Araméens et des
Elamites en choisissant les rois de Babylone. Le mouvement est
comparable
en Palestine et chez les Phéniciens
dès la mort de Sargon, les Egyptiens les soutiennent en envoyant
Taharqa, le fils du pharaon commandant une petite armée qui se
replie
devant l'avance rapide des soldats assyriens. Sennacherib réagit
promptement. En - 701, Sidon est prise, puis Ascalon. Une bataille
à
Elteqeh, près d'Ashod, permet à Sennacherib de briser
l'alliance
ennemie. La ville palestinienne de Lakish, se rend après un
siège
en - 701 et Sennacherib s'avance vers Jérusalem, alors
Ezéchias,
le roi de Juda paie un lourd tribut. Mais l'armée assyrienne
poursuit
sa campagne. Les points d'eau ayant été supprimés
par Ezéchias, Sennacherib rentre à Ninive. La victoire
des
Assyriens à Kish oblige les Elamites à battre en
retraite.
Il consacre beaucoup de temps à embellir sa capitale Au Nord,
l'Ourartou
et la Phrygie sont affaiblis par les Cimmériens. A nouveau
l'Assyrie
doit se défendre contre l'Elam qui envahit la Babylonie,
après
le pillage par les Assyriens de plusieurs villes élamites. Le
conflit
se termine par la bataille d'Hallullê, au bord du Tigre, en - 691
que les Elamites remportent en infligeant de lourdes pertes aux
Assyriens.
Excédé, le roi d'Assyrie prend par surprise Babylone (-
689)
et les soldats pillent et massacrent aveuglément. Puis
Sennacherib
part vers l'Egypte. Hérodote raconte que la nuit, une immense
invasion
de rats affamés détruit le camp assyrien et contaminent
les
soldats de la peste. Sennacherib y voit une punition divine et rentre
à Ninive Le roi choisit comme successeur son cadet Asarhaddon,
et est assassiné à l'instigation de son fils
aîné, mais après six semaines de guerre civile,
Asarhaddon (Assur-ah-iddin) devient roi à son tour (- 680
à - 669).
La mauvaise santé du roi, l'oblige à rester
reclus. Babylone
connaît la paix et renoue avec la prospérité. La conquête de l’Egypte, commence
à partir de 679 et demande de grands efforts à l'empire.
Les Assyriens viennent en « libérateurs » des
Égyptiens, face à la XXVe
dynastie d’origine nubienne. Ils se rendent maîtres de la
Basse-Egypte (prise de Memphis en - 671, perdue en - 669, mais aucune
de leurs conquêtes ne dure. Asarhaddon meurt à Harran en
669. Sa succession est bien préparée : un engagement de
fidélité est exigé de toute la population, qui
ratifie le choix d’Assurbanipal (Assour-bân-appli) comme
héritier sur le trône d’Assyrie, et de son frère
jumeau Shamash-shum-ukîn sur celui de Babylonie.
Assurbanipal à l'époque de la guerre contre l'Elam
En Egypte, le Delta et Thèbes sont
occupés en - 667, libérés vers - 663, la
"punition" en est la destruction de Thèbes la même
année. Les Assyriens sont maîtres des deux royaumes
d'Egypte encore un dizaine d'années et en sont chassés
par Shamash-shum-ukîn, toujours souverain de Babylonie, qui prend
la tête des ennemis d'Assurbanipal II, c'est la guerre en - 652.
Babylone est détruite vers - 648 et la Mésopotamie est
réunie par l'Assyrie. Assurbanipal II poursuit les
Nabatéens qui ont soutenu son frère. Pétra est
pillée. L'Elam est soumis après plusieurs campagnes et
Suse, la capitale élamite, est en ruine, tout l'Elam est
bouleversé. Psammetique 1er profite des guerres qui occupent les
Assyriens pour les chasser avec ses
mercenaires grecs
et ils remportent en - 635 la victoire d'Ashdod, tandis que les
Mèdes qui se sont soulevés sous la conduite de Phraorte
sont vaincus et Phraorte est tué. La fin du règne
d'Assurbanipal II est très sombre. Les
Scythes
se font menaçants et ravagent la Palestine et l'Ourartu.
Il
choisit son fils Ashur-Ete-Ilani pour lui succéder. A sa mort en
- 627, une compétition féroce oppose les candidats au
trône
de Babylone, dont. Nabopolassar sort vainqueur. Vers - 625, il bat,
dans
une
bataille près de Nippur, Ashur-Ete-Ilani qui trouve la mort. Le
2ème fils d'Assurbanipal, Sin Shar-Iskhun, se fait
proclamer
roi d'Assyrie, pendant que Nabopolassar devient roi de Chaldée
puis
roi de Babylone.
Archer de cavalerie sous Assurbanipal
http://www.miscellanees.com/
La fin de l'empire assyrien
En - 616, Nabopolassar, le roi de Babylone, hésite à affronter seul l'Assyrie qui de son côté demande l'aide de l'Egypte, mais Psammetique 1er reste étranger au conflit. Un an après, les Mèdes envahissent l'Assyrie et Cyaxare prend la ville d'Arapha puis en - 614, met le siège devant Assur. La ville est rapidement prise et pillée. Les Mèdes et les Babyloniens s'allient, les Scythes les rejoignent et en - 612, tous lancent un assaut contre Ninive. La capitale assyrienne résiste deux mois avant de devenir un monceau de ruines.
Sin Shar-Iskhun se réfugie à Haran qui tient face
aux
Babyloniens et aux Mèdes jusqu'en - 610. Assur-Uballith II
et les Assyriens se replient sur Karkemish, tandis que Nechao II, le
pharaon égyptien vient à leur secours. Il est
retardé par la résistance de Josias le roi de Juda
allié des Babyloniens qui trouve la mort à la bataille de
Megiddo. En - 605, les dernières forces assyriennes et
l'armée égyptienne commandée par Nechao II sont
sévèrement battues par l'armée babylonienne
dirigée par Nabuchodonosor II à Karkémish..
L'empire assyrien n'existe plus. Le pays est divisé en deux parties : la plaine de Suse pour les Babyloniens, la région montagneuse d'Anshan pour les Mèdes.
L'armée assyrienne commence ses luttes
avec une infanterie armée de piques, des paysans peu aguerris.
Mais elle reprend sur de nombreux points l'organisation hourrite et
devient l'armée la plus efficace du monde oriental. Les
Assyriens adaptent le cheval et le fer, empruntés l'un et
l'autre aux Hittites, à des fins militaires. Ils "inventent" la
cavalerie qui remplace le char.
Au 9ème siècle, elle est devenue une armée
régulière comprenant des soldats professionnels, qui
domine ses rivales sur le plan des armes, des armures et du
ravitaillement, une armée intégrée,
organisée
autour d'un noyau d'infanterie d'assaut soutenu par des troupes
légères
et une aile mobile de chars et troupes montées à dos de
chameaux
et de chevaux. Cette armée peut combattre en plaine, où
les
chars, talonnés par la cavalerie, jouaient un rôle
crucial,
mais aussi sur des terrains plus accidentés où les
chevaux
et les chars n'ont que peu d'utilité. Ils produisent des haches
en fer au 9ème siècle, et des casques et des pointes de
flèches
de ce métal au 8ème siècle.
archer à cheval
La cavalerie et les chars
C'est l'arme de choc, véritable nouveauté sur le champ de bataille antique (voir les Hyksos en Egypte) et instrument décisif de la domination militaire assyrienne par sa capacité à mener des raids en profondeur. Son équipement est semblable à celui de l'infanterie. Les premiers cavaliers montaient leur cheval à cru, accompagnés chacun d'un servant, qui dirigeait leur cheval pendant l'action. Au temps d'Assurbanipal, l'animal est recouvert d'un caparaçon et, suite aux progrès de l'équitation, un seul homme conduit le cheval en combattant.
Le char de guerre, apparu au 18ème
siècle,
monté sur de hautes roues massives, est tracté par deux
chevaux
profite de l'amélioration des mitanniens. Les roues sont
à
présent formées de six à huit rayons. Le char
devient
plus léger. Il porte trois hommes : le cocher, à gauche,
le dirige, un guerrier combat de la lance ou de l'arc et un servant les
protège avec un bouclier.
L'infanterie
L'infanterie lourde est équipée d'un casque conique, d'une cuirasse ou cotte de mailles, d'un bouclier, d'une épée, d'une longue lance, le tout en fer et de hautes bottes. L'infanterie légère comprend les mêmes genres de soldats, moins protégés mais plus mobiles : le bouclier est en osier. Elle est divisée en deux types de troupe : des archers munis d'un arc et d'un carquois et des piquiers portant une longue lame et un bouclier rond et convexe , les deux dotés d'épées courtes pour le combat rapproché. Les armes sont légères : arcs, frondes et javelots. Chacun emportait une outre de peau imperméabilisée qui une fois gonflée lui permettait de franchir des cours d'eau sans risque. Montagnards robustes et résistants, les soldats assyriens sont d'excellents combattants.
Poliorcétique (technique de siège des villes)
Pour les sièges, les sapeurs et pionniers spécialisés, utilisent des chars cuirassés portant des gros béliers. Les Assyriens disposent d'une véritable "artillerie" capable de projeter des traits et des grosse pierres. Des tours mobiles et des béliers complètent le dispositif.
Les Assyriens sont passés maîtres dans l'art de prendre les cités fortifiées. Il n'était pas rare que les cités insoumises soient complètement détruites. Les habitants étaient soit tués soit esclaves dans une autre région de l'empire.
Une réputation de cruauté
Avant de partir en campagne, le roi consulte les dieux ; des espions sont envoyés dans les territoires à conquérir. L'armée marche sous les ordres du roi, ou du général en chef, qui mène le combat, sur son char, à la tête de l'armée. Des étendards, assurent les communications au sein des troupes.
Les Assyriens vainqueurs, s'illustrent par leur cruauté sans bornes : les cadavres sont décapités pour couronner les murs de la cité prise avec leurs têtes, les villages sont brûlés, les femmes et les enfants sont emmenés en captivité, les divinités sont enlevées de leurs temples, les rebelles sont écorchés vifs ou emmurés vivants. Et tous les rois assyriens se vantent de leur cruauté et des destructions effectuées. Cette réputation de cruauté devient une arme et facilite les conquêtes : beaucoup se soumettent rapidement, quitte à se révolter plus tard quand les circonstances semblent propices.
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