CONFLITS ET BATAILLES DE L'HUMANITÉ |
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ASIE /Extrême Orient |
Shang et Zhou Printemps et automne Royaumes Combattants |
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Empire Qin Han "occidentaux" Xin |
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Han postérieurs La bataille de la Falaise Rouge Carte de la Chine |
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Céramique
Dawenkou (wikipedia) |
hache de
jade rituelle (http://depts.washington.edu/) |
Pendant ce temps, dans les provinces maritimes du
Jiangsu et du Zhejiang, au sud, des cultures liées aux
îles du Pacifiques cultivent le riz depuis - 5000.
Dans le Henan (Chine du Nord), (Chine du Nord), à la fin du 3ème millénaire, commence l'histoire de la Chine. Une économie agricole, (les cultures de Yangshao à l'est et de Longshan à l'ouest), va connaître ses trois premiers souverains puis la dynastie légendaire des Hia ou Xia, fondée par Yu le Grand. Au tout début du XXIIème siècle, elle comprend dix-sept souverains. Cette dynastie qui voit la naissance de la métallurgie du bronze, semble avoir disparu après cinq siècles, en raison de la corruption, renversée par des vassaux, conduits par le prince Tang le Victorieux.
La dynastie des Shang
Vers le XVIIe siècle avant J.C, la
première dynastie historique, appelée Shang (ou Yin)
est liée à l'apparition de l'écriture (- 1766), et
l'apogée de la métallurgie du bronze, apparue vers - 2000,
qui développe un artisanat spécialisé et une
noblesse guerrière. Elle a pour capitale Dayi, aujourd'hui
Anyiang et se défend dans des citadelles aux murs de loess
tassé aussi dur que la pierre, et utilise des chars de combat.
Ses archers sont redoutables. Ils utilisent l'arc composite,
constitué de plusieurs couches de matériaux flexibles.
Assez court pour être utilisé à cheval, il a tout
de même une longue portée. La prise est
particulièrement efficace lors de la tension de l'arc en raison
d'un anneau pour le pouce utilisé par les archers. La guerre est
fréquente contre les nomades, éleveurs de chèvres
des steppes de l'intérieur
La dynastie des Zhou
Au XIème siècle, un peuple semi nomade et vassal
de l'Ouest, les Zhou, installé dans la vallée de la Wei,
mené par le prince Wen attaque le royaume Shang. Ils
maîtrisent l'usage du char dont l'attelage comporte quatre
chevaux de front et sont habitués à la guerre contre les
barbares de la steppe. La victoire est complète à la
bataille de Muye, au nord du fleuve Jaune, et le dernier roi
Shang, Zhouxin (Cheou-sin), est décapité et
remplacé par Wou-wang. La dynastie des Zhou ou Tcheou est
fondée. Le roi porte le titre de tianzi "Fils du Ciel", et
exerce surtout des fonctions religieuses. La capitale est Hao (Xi'an)
sur la rivière Wei (dans l'actuel Xinjiang). Une administration
centrale apparaît. Le royaume s'accroît vers le Sud, pour
atteindre les vallées du Huaihe et du Yangzijiang. Un roi de
cette dynastie, parmi les plus énergiques, semble être
Mu Wang (règne de - 1001 à - 947) qui tint à
distance un peuple d'éleveurs, les Quanrong et leur reine Xiwangmu.
Au début du IXe siècle, l'affaiblissement des
Zhou est évident lors de l'accession au trône du roi Yi,
imposée par une coalition de vassaux. Sous le règne
suivant (878-828), la dynastie manque d'être renversée.
Les premières attaques des nomades de la steppe débutent
vers 822 et sont stoppées par l'énergique roi Xuang. Vers
- 771, une invasion des Quanrong ( nomades du Nord Ouest) pille la capitale
Hao et tue le roi You. La dynastie des Zhou se rétablit plus à
l'Est à Luoyi (actuelle Lo-yang au Henan), région où
le roi dépend davantage de ses vassaux, on parle des Zhou Orientaux.
L'autorité du souverain s'évanouit au profit des
seigneuries qui se forment à partir des fiefs octroyés
aux membres de la famille royale. Une nouvelle catégorie de
fonctionnaires, les shi, fournissent les officiers de l'armée.
La menace extérieure impose de trouver un chef parmi les
vassaux, alors que l'autorité centrale est défaillante.
Au Nord, Zeng joue ce rôle, mais il est récusé par
les royaumes du Sud.
La période des Printemps et Automnes (Chunqiu)
L'émiettement est tel que plusieurs centaines de "pouvoirs locaux" coexistent. La guerre devient bientôt le mode classique de relations entre ces "états" naissants, qui, alliés éventuellement à des groupes non chinois, se regroupent et effacent le royaume des Zhou.
La période est appelée : "Printemps et Automnes" et aussi Chunqiu, elle dure de - 722 à - 481. Le pouvoir, jusque là reposait sur des fondements religieux, à présent c'est l'aspect militaire qui prévaut. Quatre principauté périphériques, les Hégémons dominent la Chine du Nord (Chu, Qin, Jin et Qi).
En - 633, le Chu attaque l'état de Song qui demande l'aide des autres Hégémons contre le Chu et ses alliés (Cai, Shen, Cao et Wei). Le Jin est vainqueur du Cao et du Wei en - 632. En avril, les armées alliées (Jin, Qi, Qin et Song) vainquent celles du Chu, du Chen et du Cai à Chengpu. Dans cette bataille, les chars portant le conducteur au milieu, le lancier à droite et l'archer à gauche, sont décisifs et la cavalerie absente. Jin aligne 700 chars, le nombre est inconnu pour le Chu. Les deux armées comportent chacune trois corps. L'armée de Chu comprend dans son corps de droite les troupes des États de Cai et de Chen, c'est l'aile la plus faible. Elle est rapidement vaincue par le corps du bas de l'armée Jin. L'armée du haut des Jin feint la retraite. Le général Ziyu ordonne aux corps de gauche de l'attaquer. Le général Jin, Xian Zhen attaque avec le corps du milieu son homologue Chu, l'empêchant d'avancer. Les corps Jin du haut et du bas attaquent ensemble le corps de gauche Chu et l'anéantissent. Le général Ziyu fuit avec le corps du milieu. La Chine du Nord est dominée par le Jin jusqu'en - 597, année où il est vaincu par Chu.
Des états puissants apparaissent après annexion des petits états voisins :
Jin dans le Shanxi actuel
Qin au nord-ouest
Zhao (Tchao), Han et Wei sur le territoire des provinces actuelles
du Shanxi et Shanxxi
Yan dans la région de Pékin
Qi et Lu au Shandong
Chu au Hubei
Wu vers l'embouchure de Yangtse
Qi revendique l'hégémonie en rompant avec les
Zhou (- 667), et impose un serment d'alliance aux autres seigneuries.
Le clan héritier des Shang, les Song, veut reconstituer la
royauté à son profit, mais il est battu par Chu. Pendant
ces deux siècles et demi, le nombre des royaumes importants
diminue et l'usage du fer modifie les conflits. Au Sud, "des royaumes
barbares" utilisant la métallurgie du bronze apparaissent.
La
période des royaumes combattants (Zhanguo)
La période des Royaumes Combattants (Zhanguo) en détail Cliquez ici
La période des « Royaumes combattants » (- 481- 221) poursuit cette évolution et oppose les 7 grands royaumes chinois puissants et leur administrations centralisées (Qin, Qi, Chu, Yan, Zhao, Han et Wei). Cette période commence par l'affrontement des principaux "concurrents" Qi, Chu, Han et Wei. Mais l'état frontalier de Qin, aguerri par le voisinage des barbares et maîtrisant la fabrication d'armes en fer, conquiert le Nord Ouest et l'Est (Chu dominé vers 316), puis au cours de la fin du 3ème siècle élimine un par un les autres états. L'efficacité de son armée tient au choix de la mobilité, face au choc : développement de l'infanterie légère et de la cavalerie.
Le IVe siècle est celui de l'invention de l'arbalète et de la composition de l'Art de la guerre, par Sun Tzu, C'est aussi le début de la construction par tronçons de la première muraille de Chine par les royaumes du Nord, simples remparts de terre et de cailloux.
L'empire est fondé en -221.
En - 221, le royaume de Qin étant seul vainqueur, Qin
Shihuang réunit ses conquêtes au sein d'un même empire.
Il lance une série d'offensives militaires en direction du sud. Vers
- 214, le général Meng Tian est envoyé par l'empereur
combattre les Xiongnu avec une armée de 300 000 hommes. Meng Tian
réussit à repousser les nomades sur 400 kilomètres et
étend la domination de l'Empire sur le Henan. Le général
prend position dans le district de Shang (dans le Shangxi) et fait construire
des tronçons de la Grande Muraille pour protéger cette
conquête.
Cavalier Xiongnu ou Hiongnu (site chine-informations.com)
Ses généraux sont choisis parmi les soldats et non plus uniquement dans la noblesse. Son armée dispose d'armes modernes comme l'arbalète à répétition, capable d'expédier 10 traits à pointe de fer en 15 secondes ! Elle a été conçue par le stratège Zhuge Liang. Sa portée utile atteint 70 mètres et la portée maximale est limitée à 180 mètres. La pointe est souvent empoisonnée. Elle est appelée en Chine : Chu Ko Nu.
Le premier empereur - 221 - 210
Qin Shi Huang
Le roi de Qin s'attribue alors le titre de huangdi, "empereur". La volonté de faire de la Chine, alors utilisant plusieurs écritures et systèmes de poids et mesures, un état unitaire, soumis à la loi écrite, est brutalement mise en oeuvre. Les fonctionnaires administrent le pays en évinçant les féodaux. L'opposition des lettrés confucéens est brisée par la destruction des livres. L'empereur meurt en 210.
Fin de l'empire de mille ans
Mais sa mort est tenue secrète le plus longtemps
possible parce que Zhao Gao, le chef des eunuques, craint pour sa
vie, il a mal traité l'héritier Fusu. Aussi il lui
envoie un courrier muni du sceau de l'empereur, lui reprochant de
ne pas avoir vaincu les Xiongnu et lui ordonnant de se suicider et
Fusu s'exécute. Le second fils de Qin Shi Huang, Huhai, a eu
comme précepteur Zhao Gao. Il devient empereur sous le nom de
Qin er Shi (- 210 , - 207). Mais il est faible de caractêre et
si influencé par le premier ministre Li si et par Zhao Gao
qu'on peut le désigner comme un fantôche. La Chine est
gouvernée de manière tyrannique. Les paysans se
révoltent et, en - 207, Zhao Gao craignant que l'empereur
l'accuse, monte un complot qui aboutit au suicide de Qin er Shi.
Zying, le fils de Fusu est mis sur le trône par Zhao Gao. Mais
il n'est que roi de Qin (octobre - décembre 207) car l'Empire
est déjà morcelé, les prétendants
découpant le territoire en fiefs. L'un d'eux, Xiang Yu,
remporte la victoire de Julu contre une armée Qin conduite
par Zhang Han en - 207. Secouée par la rébellion, la
capitale Qin, proche de l'actuelle Xian, tombe aux mains d'une
armée d'insurgés en - 207, commandée par Liu
Bang. Zying élimine rapidement Zhao Gao et renonce à
la couronne en faveur de Liu Bang. Rapidement la Chine est
partagée en deux parties, contrôlées
par Xiang Yu et Liu Bang. La guerre entre ces deux hommes va durer
cinq ans, de 206 à 202. La victoire finale revient à
Liu Bang par une ruse. Il attaque Xiang Yu alors que celui ci ne s'y
attend pas (rupture de trêve). Liu Bang prend le titre
d'empereur et fonde en - 202
la dynastie Han occidentaux (Xihan),
ou antérieurs (Qianhan).
Liu Bang utilise l'administration mise en place par les Qin,
et utilise les lettrés pour faire pièce aux
féodaux. Les Han installent peu à peu un gouvernement
central puissant doublé d'une administration locale efficace.
Ils nomment les fonctionnaires d'une administration très
hiérarchique, sur la base du mérite plutôt que de
la naissance, suivant là un principe confucéen.
La sélection et la qualification reposent sur des examens
écrits.
Liu Bang ( -256 - 195)
source Wikipedia
Pendant ce temps, au delà des murailles, le Chan-yu Maodun, le chef des Xiongnu (Hiong-nou) s'impose parmi tous les peuples de la steppe et est reconnu par eux comme leur shanyu équivalent de le plus grand). Un empire de la Steppe est né et il représente une menace pour cet empire dépourvu de cavalerie et dont les chars ne sont plus qu'un souvenir. En - 201, Maodun envahit le Shanxi et écrase l'armée des Han à Pingcheng, aujourd'hui Datong. Les troupes chinoises, exclusivement des fantassins, sont harcelés par des charges incessantes d'archers montés qui se dérobent et reviennent toujours, comme les Egyptiens face aux cavaliers Hyksos.
.Wudi le conquérant
La menace des nomades s'ajoute à celle des
féodaux qui relèvent la tête. C'est l'empereur Han,
Wudi (- 140 - 87) qui traite ces deux dangers. Pour affaiblir les
princes doté de grands fiefs, il décide qu'au
décès du prince, le patrimoine est partagé entre
tous les enfants. Cette mesure morcelle les propriétés
féodales en quelques générations et renforce le
pouvoir impérial. Il s'adresse aux Yue-tche qui viennent
d'être chassés à l'Ouest par les Xiongnu, mais
les Yue-Tche, satisfaits de leur nouveau royaume en Sogdiane ne
s'intéressent plus au Gobi. Wudi entreprend l'expansion vers
l'Ouest et vers le Sud. A l'ouest, les expéditions contre les nomades
Xiongnu (redoutables archers à cheval Huns) et Xianbei, ouvrent
une brèche vers l'Asie Centrale et établissent un
protectorat sur le bassin du Tarim, vers ce qui va devenir la Route
de la Soie. Elles s'avancent jusqu'à la vallée du fleuve
Iaxarte (actuelle Syr-Daria, au Kazakhstan). Wudi doit équiper
sa cavalerie de chevaux du Fergana pour lutter contre les nomades.
En - 133, une armée chinoise importante, environ 300 000 soldats,
monte une embuscade autour de la cité de Mayi qui est semble t il
prête à se livrer aux Xiongnu. Mais le chef nomade, le
Shanyu, aperçoit beaucoup de bétail autour de la cité
mais aucun gardien de troupeau. Très méfiant, il fait
capturer un soldat Han qui lui dévoile tout le piège. Les
troupes nomades sont rapidement évacuées avant que les
Chinois interviennent. En revanche en - 129, le jeune général
Wei Quing remporte une victoire à l'issue d'un long raid vers un
lieu sacré des Xiongnu appelé Longcheng ainsi qu'en - 119.
Pendant ce temps les échanges commerciaux continuent entre les deux
adversaires.
L'empereur Han Wudi
de - 141 à - 87
Cette fois, l'empereur Wudi prépare une grande campagne
et envoie les armées Han en deux colonnes composées
chacune de 50 000 cavaliers et 100 000 fantassins, commandées,
l'une par Wei Quing et l'autre par Huo Qubing. Le premier part vers
l'Ouest de Dingxiang et il y a conflit entre les officiers
supérieurs. L'armée chinoise tombe dans une embuscade
tendue par les nomades. C'est la bataille de Mobei en - 119. Les
Chinois sont fatigués par cette longue étape et une
"division" manque, perdue dans le désert de Gobi, les soldats
Han sont en infériorité numérique. 10 000 cavaliers
d'élite nomades chargent, mais Wei Quing a ordonné de
former le cercle avec les chariots et les archers et les
arbalétriers agissent avec précision face aux puissantes
charges de cavalerie. La cavalerie chinoise déloge les nomades
qui ont réussi à s'infiltrer. La ligne chinoise tient.
Quand les nomades sont fatigués une tempête de sable
s'abat sur le champ de bataille. Wei Quing saisit l'opportunité
et envoie ses cavaliers en nombre encercler l'ennemi dans ces
conditions de mauvaise visibilité. L'armée nomade est
prise entre deux feux et accablée. Le chan-yu Yi-tche-sie, voyant
l'encerclement, s'enfuit avec quelques centaines d'hommes. Les Chinois
détruisent plus de 19 000 ennemis et poursuivent les autres
jusqu'aux montagnes du Khangai en Mongolie centrale.
La deuxième armée, composée des meilleures
troupes, part vers l'Est à partir de Dai et est en
supériorité numérique manifeste par rapport aux
Nomades. Après une très longue marche (1 600
kilomètres), ils rencontrent l'armée nomade
dirigée par Tuqi. La bataille est rapide, les forces nomades
ne sont pas de taille face à la cavalerie d'élite
commandée par Huo Qubing. Celle ci encercle rapidement la
cavalerie nomade et la surpasse. Les Xiongnu perdent 70 000 hommes et
3 seigneurs nomades et 83 nobles sont capturés. La poursuite des
fuyards continue jusqu'au lac Baïkal et l'élimination du
clan Xiongnu. Toutefois la menace persiste jusqu'en - 43.
Double offensive chinoise de l'empereur Wudi (origine http://eng.korean.net/)
Une tentative d'invasion de la péninsule
coréenne aboutit la création de la commanderie de
Canghai mais celle ci est abandonnée dès - 126.
En 108, une nouvelle
invasion de la péninsule se termine par la
création de quatre commanderies, dont celle de Lolang,
instalée pour surveiller les mouvements des nomades croisant
au nord de la Grande muraille. A la fin du 2e siècle avant
notre ère, le sud de la Mandchourie et une grande partie de la
Corée sont conquis, de même les royaumes du Min Yue et du
Nan Yue (respectivement au sud est de la Chine et la côte nord
du Vietnam). L'île de Hainan devient chinoise et des colonies
sont fondées autour du delta du Xi jiang. La capitale,
Chang'an (actuelle Xian), compte 250 000 habitants. La muraille est
étendue vers le nord ouest. La boussole est déjà
inventée sous la forme d'un "char magnétique" portant une
statue mobile indiquant toujours le sud, guidée par un barreau
aimanté. On peut parler de Pax Sinica.
Mais vers - 100, le général Li Ling part en Mongolie combattre les Xiongnu avec cinq mille soldats selon le Hanshu*. Cette armée est attaquée par les archers à cheval et doit battre en retraite. Les soldats sont capturés dans un défilé, seuls quatre cents hommes peuvent s'échapper. Les lettrés confucéens profitent de cette défaite pour critiquer la politique belliqueuse de l'empereur. Mais en - 36, une expédition chinoise contre les Xiongnu réussit à capturer une capitale, Tchatch (actuellement Tachkent), et exécuter le Shanyu (souverain) Luanti Hutuwusi, connu sous les noms de Zhizhi ou Tche-tche. Les conquêtes de Wudi épuisent les réserves financières de l'empire et nécessitent des mesures impopulaires pour renflouer le Trésor public. Les impôts sont majorés, les monopoles d'État restaurés et la monnaie dévaluée. Les souffrances des paysans sont aggravées par la croissance démographique. Les familles de grands propriétaires fonciers, défiant les collecteurs d'impôts du gouvernement central, acquièrent une sorte d'exonération fiscale. Le fardeau supporté par les ruraux soumis à l'impôt se fait de plus en plus lourd. Les révoltes paysannes se multiplient. Un premier recensement évalue à 57 millions la population chinoise en l'année 2 de notre ère, mais la population est concentrée dans le Nord du royaume.
* Hanshu : livre historique appelé aussi Livre des Han antérieurs, qui décrit l'histoire des Han occidentaux de -206 à 25.
La dynastie Xin (9-23 ap. J.-C.)
Profitant de cette période de troubles, un fonctionnaire ambitieux, Wang Mang, dépose l'empereur Han Ruzi, alors enfant de quatre ans, dont il assume la régence, en l'an 9. Il crée la dynastie éphémère des Xin et tente de rétablir l'autorité du gouvernement impérial et d'améliorer le sort des paysans avec des principes confucéens. Il lutte en particulier contre les grandes propriétés exemptées d'impôts. Celles-ci sont confisquées au profit du domaine impérial et redistribuées aux paysans qui les cultivaient. L'esclavage est aboli, les monopoles impériaux sont renforcés, et de nouveaux, établis. Mais la résistance des propriétaires est si forte que Wang Mang est contraint d'annuler sa réforme du régime foncier en 12. La crise agraire s'aggrave en particulier dans la Chine du Nord, où une violente insurrection paysanne éclate, en 23 ap. J.C., dirigée par les «Sourcils rouges». Ces derniers sont soutenus par les grands propriétaires, qui prennent d'assaut Chang'an et tuent l'usurpateur Wang Mang après la bataille de Kunyang (juin juillet 23). Dans cette bataille, le prince Liu Xiu, pressenti par les révoltés pour devenir le nouvel empereur, écrase les forces considérables (on parle de 430 000 soldats), réunies par Wang Mang, qui assiègent la cité de Kunyang (actuellement Henan). La dynastie Han est rétablie.
Le prince Liu Xiu (25-57 apr. J.-C.), devenu plus tard Guang
Wudi, fonde la dynastie des Han postérieurs (Houhan), ou Han
orientaux (Donghan). Leur capitale est transférée
à Luoyang. Entre 73 et 91, la Chine repousse les Xiongnu vers
l'ouest. La conquête du bassin du Tarim est achevée par le
général Ban Chao dont l'armée prend Kasghar au
Turkestan. Cette expansion vers la Mer Caspienne est la plus occidentale
que la Chine ait connue. Vers 90, Ban Chao mène une campagne contre
les Indiens du Kushana dont l'armée
est conduite par Kanishka et les oblige à retourner en Inde en 90.
. Son fils
Ban Yong repousse une tentative de conquête du bassin du Tarim par les
Koushans d'Inde. Les Chinois, qui contrôlent la route de la Soie,
développent un commerce actif avec les peuples barbares d'Occident.
Mais la pression des tribus Qiang dans le nord-ouest et les luttes de
factions à la cour où des enfants sont couronnés
empereurs, affaiblissent gravement l'empire dans la seconde moitié
du 2ème siècle. La faiblesse et l'inefficacité de
l'administration impériale aggrave la situation. En 184, après
une série de "catastrophes" agricoles, deux révoltes
éclatent, menées par des sectes taoïstes. La
première, celle des «Turbans jaunes», répare
les ponts, rétablit les routes et distribue gratuitement du riz
aux affamés. La révolte éclate en 184 dans le sud
du Ho-pei, les districts voisins du Chan-tong et le bassin du Houai-ho.
Les centaines de milliers d'adeptes armés et commandés
débordent partout les autorités. La cour doit la réduire
par la levée d'armées considérables pour
reconquérir le pays. Les Turbans Jaunes se reforment dans la
vallée de la Han et sont brisés avec la prise de leur
dernier réduit, Nan-yang. La seconde, la
«Société des cinq boisseaux de riz», au
Sichuan, n'est matée qu'en 215 par le général
Cao Cao (T'sao T'sao). Pendant ce temps, les Xiongnu effectuent un
retour menaçant sur les frontières, vers 196. La
séparation existe de fait entre le Wei, royaume le plus puissant
dominé par le "premier ministre" T'sao T'sao, au nom de l'empereur
"docile", le royaume Shu, le plus faible, dirigé par Liu Bei, et
au Sud , le royaume de Wu a pour responsable Sun Quam.
La
bataille de la Falaise Rouge ( Chi_bi) en 208
En 208, après avoir remporté plusieurs victoires
contre Liu Bei, T'sao T'sao lève une armée
composée de 200 à 800 000 soldats (selon les sources),
dont beaucoup de soldats néophytes, soutenue par une flotte de 2
000 bateaux,. Il s'agit d'attaquer le Wu pour faciliter l'unification
de la Chine. Liu Bei adresse Zhuge Liang au royaume de Wu pour nouer
une alliance contre le Wei. Cette négociation est un
succès. Zhou Yu, le stratège de Wu est convaincu par
Zhuge Liang et Sun Qiam donne son accord. Mais l'ensemble des forces
militaires des deux états se limite à 50 000 soldats
environ. T'sao T'sao envoie cette "armada" sur et à
côté du Yang Tse Kiang. en fait l'armée
commandée par T'sao T'sao est plus proche de 220 000 soldats ce
qui lui donne une confortable supériorité. Une
première escarmouche oppose les forces alliées de Liu
Bei et de Sun Quan à l'avant-garde de l'armée de T'sao
T'sao, fatiguée et malade qui est obligée de se replier.
T'sao T'sao fait attacher ses bateaux ensemble de la proue à la
poupe, sans doute en raison du mal de mer de ses troupes peu
habitées à naviguer. Le commandant de division de la
flotte de Sun Quan, Huang Gai propose une attaque incendiaire et
l'exécute, feignant de se rendre et une fois près de la
flotte ennemie, l'embrase au moyen de navires incendiaires
poussés par le vent du sud. Incapable de se détacher, la
flotte brûle ainsi que beaucoup de soldats et de chevaux. La
falaise devient rouge avec ce feu ardent et depuis on l'appelle "Chi bi"
la falaise rouge. T'sao T'sao n'a pas d'autre choix que de remonter vers
le Nord par la route, mais les marais du Lac Dongting sont meurtriers
pour ces soldats dont beaucoup se noient. Les troupes commandées
par Zhou Yu et Liu Bei les poursuivent et déciment les troupes de
T'sao T'sao qui se retire vers le Nord. L'arrière garde
commandée par Cao Ren résiste aux attaques des
alliés et sauve les restes de l'armée de T'sao T'sao.
On assiste à un retournement d'alliance où Sun Quam se détourne de Liu Bei et rejoint T'sao T'sao à la bataille de Fancheng en 219. La cité de Fancheng (actuellement Xiangfan) est assiégée par Guan Yu, commandant les forces de Liu Bei. En août, les inondations de la rivière Han ont permis à Guan Yu d'écraser les forces commandées par Yu Jing, général de droite et Pang De qui perdent quarante mille tués et dont trente mille soldats se rendent. Les forces favorables à T'sao T'sao restent sur la défensive.
Le général T'sao T'sao meurt vers le 15 mars 220
et son fils Cao Pi lui succède. Il dépose le dernier
empereur Han quelques mois plus tard et se proclame empereur de la
dynastie Cao Wei. En mai 221, Liu Bei fait la même chose avec la
dynastie Shu Han. Sun Quan félicite Cao Pi qui lui donne le
titre de roi du Wu.
Le pouvoir est aux mains de chefs locaux et l'empire se divise en 3 royaumes:
- Wei au nord, de loin le plus peuplé, correspond
à la région du Fleuve Jaune.
- Shu à l'ouest ou Shu Han, équivaut au Sichuan.
- Wu au sud, c'est la Chine du Yangsi.
C'est le royaume Wei qui seul demeure et rétablit une apparence d'unité en Chine vers 265. Le Tarim est abandonné. Le pays est ruiné, la population a diminué de moitié suite aux guerres entre les 3 royaumes. Chaque bataille s'accompagne de la décapitation de dizaines de milliers de soldats vaincus. Les luttes violentes entre les membres de la famille royale, (guerre entre les Huit Princes), à la fin du 3e siècle, profitent aux nomades qui sont installés pour garder les frontières, comme feront les Barbares avec les Romains.
La suite de l'histoire de la Chine antique
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