CONFLITS ET BATAILLES DE L'HUMANITÉ |
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EUROPE /
MÉDITERRANÉE / GRECE
La Guerre du
Péloponnèse 1ère partie
|
Les Prémisses de la guerre Début des hostilités La guerre totale La guerre d'Archidamos La paix de Nicias |
Durant les Guerres Médiques, devant la
menace formidable de la puissance perse, les cités grecques sont
restées désunies, en - 499, Athènes est presque
seule pour soutenir Milet dans sa
révolte
contre l'empire. De la même façon quand Darius attaque Athènes
en - 490, seule la petite cité de Platées vient la
soutenir. Ensuite Athènes et Sparte sont les seules à
rejeter la demande de soumission de l'empire perse. Après la
victoire de Marathon, Athènes est
seule à se préparer activement à une revanche des
Perses par la construction d'une flotte de guerre. Enfin
à la rencontre décisive de la deuxième guerre
médique, en - 479, la bataille de Platées,
Thèbes combat avec l'armée perse et Sparte a
hésité avant de venir renforcer le camp grec. Les
Hellènes ont gagné face aux Perses mais c'est
Athènes qui en est le principal bénéficiaire. Il
est vrai que Sparte s'est éclipsée après la
capture de Chypre et de Byzance en - 477 et la trahison de Pausanias le
chef de la flotte grecque et a laissé Athènes
libérer les cités ioniennes et terminer la guerre en
chassant les Perses de Thrace après l'élimination d'une
nouvelle flotte perse en - 466 à la bataille de
l'Eurymédon. Selon Thucydide :
"les Lacédémoniens n'expédièrent plus personne, dans la crainte de voir leurs envoyés se corrompre hors du pays, comme c'était arrivé avec Pausanias. D'ailleurs ils désiraient en finir avec la guerre contre le Mède, estimaient que les Athéniens étaient en état de la conduire et, pour l'instant, les deux peuples entretenaient de bonnes relations."
Thémistocle fait construire rapidement
les Longs Murs entre Athènes et le port du Pirée, sans
écouter les ambassadeurs spartiates lui demander de renoncer
à relever les murailles de la cité pour "éviter,
en cas de retour offensif du Barbare, que celui-ci dispose d'une
position sûre qui puisse lui servir de base d'opération
» (Thucydide). La ligue de Délos est fondée suite
aux plaintes des cités ioniennes envers la tyrannie de Pausanias
le spartiate qui commande la flotte alliée en - 477. Cette ligue
a une finalité défensive contre les Perses et
Athènes en assure la direction et s'étend en installant
des clérouques (colons militaires) à Scyros et
Byzance. Mais des cités alliées qui deviennent
tributaires se révoltent contre
Athènes comme Naxos qui est assiégée et
réintégrée dans la Ligue de Délos et
devient un état sujet d'Athènes en - 471. Comme Cimon
d'Athènes leur a permis, les alliés ont pour la plupart
choisi de payer une contribution plutôt que de fournir une flotte
ce qui les rend vulnérables face à la "super puissance"
qu'est Athènes. Cimon, le fils de Miltiade, s'oppose à
Thémistocle au sujet de la rupture avec Sparte et réussit
à le faire ostraciser. Thasos qui s'est révoltée (
-465 -
463) contre la décision d'Athènes d'envoyer des colons en
Thrace exploiter les mines d'argent du mont Pangée est
réprimée, elle doit livrer sa flotte, abandonner ses
possessions en Thrace, payer des indemnités de guerre et raser
ses murs.
Sparte connaît en - 464, un tremblement de terre destructeur qui
tue les
éphèbes dans le gymnase et les Hilotes et les
Périèques se révoltent. Battus en rase campagne,
les Hilotes et les Périèques se fortifient sur le
mont Ithome. Les Spartiates, en guerre contre les
Messéniens, demandent l'aide des Athéniens
réputés pour leur habileté à conduire les
sièges. A l'Assemblée d'Athènes, malgré une
forte opposition, Cimon obtient l'envoi de 4 000 hoplites en soutien de
Sparte. Mais en l'absence de succès décisif, les
Spartiates congédient les Athéniens en automne - 462.
C'est un affront pour les Athéniens et Ephialtès fait
ostraciser Cimon. Athènes rompt avec Sparte et s'allie avec tous
les ennemis de la ligue du Péloponnèse: Argos puis
Mégare qui se révolte contre Sparte en raison des
attaques de
Corinthe en - 461.
Périclès devient le responsable politique
athénien vers - 460, répond à la demande d'aide
formulée par le prince égyptien Inaros
révolté contre Artaxerxès et envoie une partie de
la flotte de deux cents vaisseaux athéniens et alliés qui
combattent à Chypre, soutenir cette révolte. En
même temps Athènes répond favorablement à
une demande d'aide de Mégare contre Corinthe et Epidaure.
Artaxerxès apporte des riches présents aux Spartiates
pour qu'ils attaquent
Athènes et fassent revenir leur corps expéditionnaire
d'Egypte. Sparte refuse et rend les présents.
Début des hostilités
On peut parler d'une première guerre du
Péloponnèse consécutive à cette rupture. En
- 459, Athènes échoue dans son
attaque des Corinthiens à Haleis, et remporte le
combat naval à Kehryphaleia dans le golfe Saronique. Quand en -
458, Athènes attaque son ancienne rivale Egine, elle doit aussi
repousser une flotte de secours spartiate tandis que les
vétérans de Myronidès repoussent les
Corinthiens devant Mégare. Dans la bataille navale, Egine perd
soixante dix navires et accepte les conditions d'Athènes.
L'année suivante, Egine est
forcée d'intégrer la Ligue de Délos et sa
population est déportée en Laconie et
remplacée par des colons athéniens. En juin - 457, les
Athéniens et les Argiens sont vaincus à la bataille
de Tanagra par les Doriens et la ligue Béotienne
appuyé par les Spartiates. En fait les Spartiates, de retour
d'une expédition en Doride, sont
bloqués au nord du golfe de Corinthe et Athènes envoie
une force de 14 000 hommes
comprenant des Argiens et d'autres alliés. L'armée
incluant les Spartiates comprend 11 500 hoplites dirigés par
Nicodème, subit de lourses pertes mais s'ouvre le passage et les
Spartiates peuvent rentrer chez eux. Mais les Athéniens
prennent leur revanche deux mois plus tard à Oinophyta,
près d'Athènes; en l'absence des Spartiates. La marine
athénienne effectue des raids sur les côtes du
Péloponnèse et Zacinthe et Céphalonie, deux
îles à l'ouest, adhèrent à la Ligue de
Délos tandis que Tolmidès a l'audace d'incendier
l'arsenal
maritime spartiate à Gythéion. Ces nombreux raids ont
pour but d'attaquer l'ennemi sur son propre terrain, de prouver que les
Spartiates ne peuvent ou ne veulent pas protéger leurs
alliés, de forcer l'ennemi à quitter rapidement l'Attique
et de financer le déploiement de la flotte.
Pendant ce temps, la flotte athénienne
combattant en Egypte est perdue suite à une ruse du
général perse. Une flotte perse supérieure en
nombre et une armée de trois cents mille hommes commandée
par Achaemenès, fils de Darius, est envoyée par
Artaxerxès selon Diodore de Sicile. Ne voulant pas affronter les
trières grecques, Achaemenès fait assécher le
canal autour de l'île du Nil Prosopis où sont
rangés les navires grecs. Les Egyptiens font la paix avec les
Perses, les Grecs brûlent cette flotte inutilisable et se
préparent à attaquer l'armée perse. Les Perses
leur proposent un traité leur permettant de sortir d'Egypte et
ainsi les Grecs survivants partent pour Cyrène et rentrent au
pays. Athènes prend la cité de Naupacte (Lépante)
sur le golfe de Corinthe et occupe l'île de Zante En - 454, le
trésor fédéral conservé
à Délos est transporté à Athènes et
une partie de ce trésor commun sert à construire le
Parthénon et d'autres monuments athéniens. La politique
impérialiste d'Athènes est de moins en moins
supportée par les alliés qui voient la menace perse
écartée. En - 451, une trêve de cinq ans est
conclue entre Athènes et Sparte. La Ligue du
Péloponnèse contribue financièrement à la
reconstruction d'Athènes. En - 449, les
Guerres Médiques sont officiellement terminées par la
paix de Callias, le Grand Roi Perse s'engage à ne pas envoyer
d'armée à moins de trois jours de marche des côtes
et reconnaît l'indépendance politique des cités
grecques d'Asie.
En - 448, les Phocidiens prennent Delphes. Les
Spartiates accourent suivis par les Athéniens. Au cours de la
deuxième guerre sacrée, les Spartiates ont d'abord
l'avantage, puis sont vaincus. Le pouvoir de la Phocidie sur la
ville est rétabli par les Athéniens. L'année
suivante, des exilés béotiens occupent Orchomène
et Chéronée et d'autres places. Athènes intervient
et envoie une petite armée d'un millier d'hoplites plus les
contingents des alliés conduite par Tolmidès en
Béotie qui s'empare de Chéronée, y laisse une
garnison et réduit sa population en esclavage, puis s'en va.
Thèbes d'abord ne réagit pas. Mais l'armée de
Tolmidès est vaincue et capturée par les exilés
béotiens d'Orchomène, les réfugiés
eubéens et des Locriens soutenus par Thèbes.
Athènes accepte une trêve et abandonne la Béotie en
échange du retour de leurs prisonniers.
Mégare se révolte et massacre la
garnison athénienne. En - 446, l'Eubée sauf Charystos, se
soulève contre Athènes qui dépêche une
armée importante conduite par Périclès, mais une
grande coalition se forme pour soutenir la révolte de
Mégare. Les Corinthiens, les Sicyoniens et les Epidauriens se
mobilisent pour défendre cette cité. Pleistoanax et une
armée de Péloponnésiens ravagent la plaine de
Thiria. Périclès quitte l'Eubée en toute
hâte, Pleistoanax se retire. Périclès retourne en
Eubée, soumet l'île entière et deux
clérouquies sont fondées pour garantir la docilité
de l'île. Pleistoanax est accusé d'avoir reçu de
l'argent pour se retirer et il est exilé. La Paix de Trente Ans
est conclue sous l'égide de Callias, le négociateur
athénien, entre Athènes et Sparte, en - 446. Par ce
traité Athènes doit retirer ses troupes de Mégare,
d'Achaie et des territoires appartenant à la Ligue du
Péloponnèse et laissent la Béotie sous le
contrôle de Thèbes. Sparte et Athènes s'interdisent
d'intégrer dans leurs ligues des cités autres
qu'indépendantes. Athènes conserve sa
puissance maritime mais renonce à agir sur le continent.
Périclès a réalisé qu'Athènes avait
trop d'ennemis, entre - 449 et - 446, il obtient une paix qui lui
permet de gérer la Ligue de Délos et l'arrière
pays, la Thrace, la Macédoine et les détroits
Athènes réprime les cités
d'Eubée et en particulier Histiée qui a massacré
l'équipage d'un navire athénien, ses habitants sont
chassés et la cité est donnée à des
clérouques permettant à Athènes de contrôler
le chenal nord de l'Eubée, la cité d'Orée est
fondée par 2 000 colons athéniens sur les ruines
d'Histiée. En - 440, commence la révolte
de Samos contre Athènes. Une rivalité oppose Samos et
Milet à propos de la possession de Priène. Milet a le
dessous et demande un soutien à Athènes, soutenu par
certains Samiens qui souhaitent le renversement du régime.
Athènes ordonne à Samos de cesser les hostilités
et de soumettre la contestation à un tribunal athénien ce
que Samos refuse. Périclès et Sophocle, les nouveaux
stratèges athéniens, l'attaquent avec 44 navires,
renversent les oligarques de Samos, emmènent une cinquantaine
d'otages à Lemnos et laissent une garnison. Ces oligarques
reprennent le pouvoir soutenus par le satrape Pissouthnès,
délivrent leurs otages à Lemnos et livrent aux Perses la
garnison et les représentants athéniens. Byzance
s'associe à cette révolte.
Les Athéniens alertés repartent
pour
Samos et Périclès, avec cinquante trois navires, engage
devant l'île de Tragia, la flotte de Samos forte de soixante dix
navires dont vingt transports de troupes et remporte la victoire. Les
chefs spartiates sont révoltés par la défaite des
oligarques de Samos. Cette cité espère une intervention
de la flotte perse et aussi des Spartiates mais c'est Athènes,
soutenue par Lesbos et Chios, qui envoie une flotte de 200 vaisseaux et
remporte une nouvelle bataille navale. Samos est assiégée
par Périclès qui la soumet à un blocus naval. Mais
Périclès part avec la moitié de la flotte à
la rencontre d'une hypothétique escadre phénicienne.
Mélissos, le chef samien en profite pour battre la flotte
athénienne et faire rentrer des renforts dans la place.
Périclès revient immédiatement, repousse l'ennemi
et entoure la cité par une contrevallation. Le siège dure
neuf mois. Samos est prise en - 439, elle est sévèrement
sanctionnée, doit abattre ses murailles, livrer sa flotte,
livrer des otages et payer une indemnité de guerre de 1 200
talents. Byzance est soumis peu de temps après.
Puis c'est Corinthe et sa colonie Corcyre
(actuellement Corfou), qui,
en - 435, sont en conflit au sujet d'Epidamne, la colonie de Corcyre.
Alors que Corcyre veut éviter la guerre selon Thucydide et
propose des médiations, Corinthe refuse et fait appel aux
Mégariens, aux Epidauriens et d'autres cités grecques
pour fournir un soutien naval. Corcyre, avec un renfort d'Illyriens,
assiège Epidamne qui est soutenue par la flotte corinthienne. La
flotte de Corcyre, forte de 120 navires dont 40 assiègent
Epidamne, est victorieuse de celle de sa métropole forte de
soixante quinze vaisseaux, en détruit quinze, et le
même jour, Epidamne est prise. Puis les Corcyréens
viennent ravager Leucas, une colonie de Corinthe et commettent des
dégâts chez ses alliés. L'année suivante,
Mégare se révolte et élimine la garnison
athénienne. En représailles, Athènes
décrète en - 432, que Mégare est exclue de tous
les ports et
mouillage de "l'empire athénien". Ce décret est une des
causes de la guerre du Péloponnèse. En - 433, devant la
menace de reprise des hostilités de la part de Corinthe, Corcyre
obtient d'Athènes l'épimachia (alliance
défensive) après deux jours de débats
contradictoires à l'assemblée. Concrètement une
flottille athénienne
empêche les Corinthiens de punir Corcyre à la bataille des îles Sybota
remportée par la flotte corinthienne qui aligne avec ses
alliés 150 navires face aux 110 navires de Corcyre
accompagnée par 10 navires athéniens. Ces navires,
à l'aile droite, ont l'ordre de ne pas attaquer mais seulement
d'empêcher un débarquement ennemi. A l'aile gauche, les
navires corcyréens mettent en fuite l'aile droite corinthienne
et la poursuivent vers la côte mais sur l'aile gauche
corinthienne, en supériorité sont nettement vainqueurs.
Les navires athéniens alors participent à la bataille et
quand les Corinthiens veulent éliminer la flotte
corcyréenne, à la tombée de la nuit, ils virent de
bord en voyant arriver vingt autres navires athéniens. Les
pertes de Corcyre s'élèvent à soixante dix navires
et un millier de prisonniers et celles de Corinthe et de ses
alliés sont de trente bâtiments.
En outre, toujours en -
433, Athènes craint de perdre Potidée en Chalcidique
ainsi que ses alliés en bordure de la Thrace en raison de
l'influence de Corinthe (c'est une colonie corinthienne) et de la
Macédoine. Athènes impose à Potidée de
raser le mur tourné vers la presqu'île, de fournir des
otages et d'expulser la commission de surveillance corinthienne (les
Epidémiurges) qui vient annuellement. Potidée qui a
obtenu la garantie d'une intervention spartiate en Attique en cas
d'attaque athénienne rejette
l'ultimatum. Athènes dispose dans la région de 1 000
hoplites et 30 navires destinés à contrer la
défection de Perdiccas II, le roi de Macédoine. Corinthe
envoie 2 000 mercenaires en soutien. Athènes ajoute 2 000
hoplites et 40 navires commandés par Callias et soutenus par 600
cavaliers macédoniens menés par Philippos et Pausanias et
un grand nombre d'alliés selon Thucydide. Aristeus commande
l'infanterie péloponnésienne et potidéate,
Perdiccas dirige la cavalerie. Aristeus, sur son aile repousse les
Athéniens qui lui sont opposés mais sur le reste du
front, Callias remporte la
bataille de Potidée mais y laisse la vie. Athènes
assiège Potidée en - 432.
Corinthe porte l'affaire
devant la confédération péloponnésienne.
Périclès reste opposé à tout compromis.
Sparte hésite mais les "affaires" de Corcyre, Mégare et
de
Potidée, et les doléances de Corinthe et d'Egine
entraînent une réunion rapide des représentants de
la Confédération à Sparte. La majorité vote
rupture de la trêve et
la guerre mais une action immédiate est exclue car les
alliés ne sont pas prêts.
Carte de l'empire athénien en - 431 (wikipedia)
La guerre totale
La situation est claire et asymétrique :
Athènes et ses alliés dominent
sur mer avec une flotte bien entraînée, 300 trières
athéniennes et celles de Chios, Lesbos et maintenant Corcyre,
soit entre 150 et 200 trières. La
Ligue du Péloponnèse, malgré la part corinthienne
et éginète, a une flotte modeste.
En revanche, cette dernière peut
aligner 40 000 hoplites et un grand nombre de cavaliers,
béotiens pour la plupart tandis qu'Athènes n'a que 13 000
hoplites et 1 200 cavaliers (1 000 aristocrates formant une cavalerie
d'élite et 200 archers de cavalerie scythes) auxquels il faut
ajouter 16 000 soldats de
réserve (dont 1 600 archers), les éphèbes
âgés de 18 à 20 ans et les hommes âgés
de 50 à 60 ans qui tiennent les forts et les
remparts.
Aussi, la politique affirmée de
Périclès consiste à laisser les Spartiates envahir
l'Attique, se refuser à toute bataille rangée mais
défendre les Murs et
répliquer par des raids maritimes sur les arrières de
l'ennemi.
La
guerre d'Archidamos ou guerre de dix ans
Au début du mois de mars - 431, les
Thébains, à l'appel des oligarques de la cité,
s'emparent de Platées de nuit. Les Platéens ne voient pas
l'ennemi et nous dit Thucydide, se tiennent tranquille, mais durant les
discussions, ils se rendent compte du petit nombre des envahisseurs et
décident d'attaquer. Ils barrent les rues avec discrétion
et avant la fin de la nuit passent à l'attaque. Les
Thébains plient sous le nombre et ne peuvent sortir de la
cité. Le plus grand nombre périt et le reste tente de
fuir. Mais
ils sont fait prisonniers par les
démocrates. Les Thébains reviennent en force et
investissent Platées. Ils se retirent en ayant la promesse que
les prisonniers auront la vie sauve. Mais les Platéens
éliminent leurs 180 prisonniers et avertissent les
Athéniens qui envoient un corps de troupes à
Platée. Pendant ce temps, les Spartiates
envoient plusieurs ambassades à Athènes réclamer
la levée du siège de Potidée,
l'indépendance d'Egine et l'abrogation du décret
concernant les Mégariens. A l'Assemblée, les
Athéniens sont divisés sur la décision à
prendre. Périclès convainc les citoyens de refuser les
demandes spartiates et de faire la guerre.
Les deux camps se préparent à la
guerre et sollicitent leurs alliés. Les Athéniens
transportent de la campagne à la ville, les femmes, les enfants
et les objets mobiliers et convoient leurs troupeaux en
Eubée et sur les îles voisines. Et pour le plus grand
nombre, ils campent où ils peuvent dans Athènes, le long
des Grands Murs et au Pirée. Une flotte de 100 vaisseaux est
équipée contre le Péloponnèse. Dès
l'été - 431, environ 25 000 Péloponnésiens
traversent la Mégaride et mettent le siège devant
Oenoè, un bourg fortifié à 35 kilomètres
d'Athènes. Archidamos prend son temps espérant que
les Athéniens feront des concessions. Mais les assaillants ne
peuvent prendre Oenoè et aucun envoyé d'Athènes
n'apparaît. Alors l'armée abandonne le siège et
reprend son avance, envahit l'Attique puis saccage Eleusis et la plaine
de Thiria et s'installe aux environs d'Acharnes. Dans Athènes
des rassemblement se forment et réclament une sortie contre
l'ennemi. Périclès envoie régulièrement des
cavaliers pour tenir à distance les avant-gardes ennemies Un
combat a lieu à Phrygies entre des cavaliers athéniens
supportés par des Thessaliens face à la cavalerie
béotienne. Les deux camps font jeu égal jusqu'à
l'arrivée des hoplites venant combattre aux côtés
des Béotiens. Les Athéniens et les Thessaliens se
retirent et leurs pertes sont minimes. La flotte de 100 vaisseaux avec
10 hoplites et 4 archers par vaisseau est commandée par
Carcinos, Protéas et Socratès. Après un mois
de ravages et afin de défendre leurs côtes contre la
marine athénienne, les Péloponnésiens
rentrent chez eux. Athènes supporte bien cette
première invasion. Les Spartiates récidivent en - 430, -
428, - 427, - 426 et - 425.
Trière grecque (origine mandragore2.net)
La flotte athénienne est renforcée par 50 vaisseaux de Corcyre et par quelques alliés dont les Messéniens. Elle débarque à Méthoné de Laconie et donne l'assaut. Mais l'éphore spartiate Brasidas est à proximité avec une centaine d'hoplites. Il se jette dans Méthoné et sauve la ville. Les Athéniens repartent et ravagent la riche campagne d'Elide pendant deux jours, repoussent un corps d'élite de 300 hoplites venus défendre la cité de Pheia. Puis ils repartent car une importante armée éléenne approche. Et ils ravagent d'autres contrées. Ils prennent l'île de Céphalonie et ainsi contrôlent la sortie du golfe de Corinthe.
Une autre flotte athénienne de 30
vaisseaux,
commandée par Cléopompos, est envoyée faire le
tour de la Locride et garder l'Eubée. Elle fait des ravages sur
le littoral, prend Thronion, se fait livrer des otages et défait
des Locriens venus au secours de la ville. En outre, une autre flotte
d'Athènes chasse tous les habitants d'Egine,
considérés comme responsables de la guerre et les
remplace par des clérouques. Une partie des Eginètes
seront autorisés par les Spartiates à s'installer
à Thyréa et dans les campagnes voisines. Mégare
est aussi attaquée par les Athéniens. De façon
presque continue, des attaques ne dépassant pas huit
kilomètres à l'intérieur des terres, frappent les
côtes du Péloponnèse, du golfe de Corinthe, du
nord-est et du nord-ouest de la Grèce et dans la mer
Egée. Les Athéniens font de Cythère et Naupacte,
des bases permanentes. des négociations s'ouvrent avec la
Macédoine et le royaume des Odryses et bientôt Perdiccas
le macédonien entre en campagne avec les
Athéniens contre les Chalcidiens. A la fin de l'automne,
13 000 hoplites athéniens et métèques
réunis envahissent la Mégaride sous la conduite de
Périclès. Après avoir ravagé le pays cette
armée rentre derrière les Murs.
En -
430, une nouvelle invasion dirigée par Archidamos envahit
l'Attique et avance jusqu'au Laurion. Ils dévastent d'abord la
partie sud puis le nord, Périclès refuse toute sortie des
Athéniens. Une épidémie se déclare dans le
camp retranché athénien. On a parlé de peste mais
c'est probablement le typhus qui se développe rapidement en
raison de l'entassement des populations de l'Attique. Archidamos
décide rapidement d'arrêter cette campagne.
Périclès envoie à nouveau cent vaisseaux
athéniens et une soixantaine d'autres originaires de Chios ou de
Lesbos saccager les côtes du Péloponnèse, Epidaure,
Trézène, Halias et Hermionè puis ils prennent la
ville de Prasies en Laconie et la mettent à sac ce qui
entraîne le retour des Péloponnésiens. Hagons et
Cléopompos se mettent en campagne avec 4 000 hoplites contre les
Chalcidiens de Thrace et contre Potidée mais
l'épidémie frappe l'armée. Les Spartiates envoient
une ambassade en Perse pour obtenir une aide financière. Les
ambassadeurs sont arrêtés en Thrace et
exécutés à Athènes. Les Athéniens
critiquent Périclès et le considèrent comme
responsable de leurs malheurs. Des propositions de paix sont faites aux
Spartiates en juin - 430. Ces derniers se montrent intransigeants et
ces ouvertures ne donnent rien. Les Athéniens condamnent
Périclès à une amende de 50 talents et il est
déchu de toutes ses dignités. Et peu de temps
après il est de nouveau réélu stratège. La
flotte athénienne commandée par Périclès
ravage la côte laconienne et la partie est de l'Argolide mais
sans réussir à s'emparer d'Epidaure. Une tentative des
Spartiates et leurs alliés contre l'île de Zacinthe, avec
cents vaisseaux, commandée par le navarque Cnémos ne
réussit pas à prendre l'île. L'année
suivante, Périclès meurt de l'épidémie. A
partir de ce moment là, la politique d'Athènes est un peu
chaotique. Le siège de Potidée prend fin, la ville est
prise d'assaut, les habitants doivent la quitter, des clérouques
athéniens s'y installent.
En -
429, Les Péloponnésiens renoncent à envahir
l'Attique, probablement par crainte de l'épidémie, le
général athénien Phormion remporte un engagement
naval contre une flotte corinthienne plus nombreuse que la sienne. Un
convoi de 47 navires est chargé d'approvisionner les troupes
péloponnésiennes opérant en Acarnanie pour isoler
Corcyre et prendre la base athénienne de Naupacte. Une flotte de
vingt vaisseaux athéniens attaque le convoi. Les Corinthiens forment
le kyklos, c'est à dire qu'ils mettent leurs vaisseaux
en cercle, la proue vers l'extérieur, les galères et les
navires plus faibles à l'intérieur. Les Athéniens
approchent en une seule ligne et tournent autour de ce cercle pour le
resserrer. Puis Phormion attend un vent qui se lève avec le
soleil pour attaquer. Le vent souffle, les vaisseaux corinthiens
serrés se fracassent d'autant plus qu'ils sont conduits par des
marins inexpérimentés. Les vaisseaux athéniens
coulent le navire amiral corinthien, brisent plusieurs autres navires
et en capturent douze avec leur équipage puis la flotte
athénienne rentre à Naupacte. Mais la saison de
navigation n'est pas terminée et les deux camps renforcent leur
flotte, les navires corinthiens réfugiés à
Cyllène sont augmentés jusqu'à 77 tandis que
Phormion reçoit 20 vaisseaux supplémentaires. Les
Corinthiens réussissent à faire entrer les
Athéniens dans le golfe de Lépante en faisant croire
à Phormion qu'ils allaient assiéger Naupacte. Mais
dès que la flotte athénienne a passé le
détroit, une partie des vaisseaux ennemis en occupent
l'entrée tandis que les autres enveloppent les vaisseaux
athéniens. Toutefois onze vaisseaux athéniens traversent
la ligne ennemie et plusieurs autres s'échouent sur la
grève. Les navires corinthiens s'échouent sur les bancs
de sable, les Athéniens en profitent pour attaquer, remettent
à flot leurs navires, dispersent la flotte ennemie et capturent
six navires. Les Spartiates font le siège de Platées
depuis juin - 429. Archidamos entoure la ville d'une palissade, fait
élever une terrasse face au rempart et utilise des machines de
guerre, en peu de temps une grosse brèche est faite dans la
muraille des Platéens qui résistent en élevant un
mur et en saisissant avec des noeuds coulants les machines pour les
briser. Pour finir, un coup de main est tenté par
Brasidas contre le Pirée déserté par la flotte
athénienne, de nuit, avec 40 vaisseaux Mégariens mais au
lieu d'aller droit sur le Pirée, ces vaisseaux commencent par
piller l'île de Salamine. Des feux sont allumés par les
habitants de l'île et les Athéniens avertis envoient
quelques vaisseaux pour défendre les entrées du port,
Brasidas voyant son projet éventé fait demi tour.
L'offensive de la Ligue du Péloponnèse contre l'Acarnanie
échoue suite à une sortie vigoureuse des Acarnaniens.
En -
428, Archidamos revient en Attique mais les
Péloponnésiens sont harcelés par les cavaliers
athéniens et ne trouvent rien à piller, ils repartent
donc lorsque leur ravitaillement n'est plus assuré. Mais
Athènes reçoit une mauvaise nouvelle, Mytilène, la
capitale de l'île de Lesbos, alliée des Athéniens
et dotée d'une puissante flotte, bascule du côté de
Sparte. Avant d'avoir reçu du Pont Euxin, des vivres et des
mercenaires et élevé ses fortifications, comme les
proxènes d'Athènes ont prévenu la métropole
que Mytilène préparait sa défection, la
cité
bascule dans la rébellion. Ce sont les riches citoyens qui ont
fait venir des ruraux conservateurs dans la ville et ont modifié
la composition de la cité. Les Athéniens prévenus
par leurs partisans n'y croient pas mais les députés
athéniens envoyés à Mytilène ne peuvent
faire cesser ces préparatifs. Une flotte de 40 vaisseaux
commandée par Kleippidès part alors que les
Mytiléniens se préparent à célébrer
une fête en dehors de la ville. Mais un homme réussit
à rentrer d'Athènes à Mytilène et avertit
les Mytiléniens de l'expédition en cours. Ces derniers
ajournent la fête religieuse et se mettent en état de
défense. Dans l'île de Lesbos, toutes les cités
sauf Méthymne fidèle à Athènes, suivent
Mytilène. La flotte athénienne arrive à
Mytilène, voit les préparatifs, transmet les ordres
d'Athènes et devant le refus qui lui est opposé se
prépare à la guerre. Les vaisseaux mytiléniens
sortent devant le port et sont pris en chasse par les vaisseaux
athéniens. Des négociations s'engagent et une
députation est envoyée à Athènes pour
obtenir le départ de la flotte et une trière est
envoyée à Sparte. Les pourparlers à Athènes
ne donnent aucun résultats. A Lesbos, les Mytiléniens
font une sortie en masse contre les partisans
d'Athènes à Méthymne qui n'est pas concluante. Les
Mytiléniens restent tranquilles tandis que les
Athéniens font appel à leurs alliés qui y
répondent bien volontiers. Un blocus naval est bientôt mis
en place autour de Mytilène qui reste maître du terrain.
Mytilène entre dans la Ligue du
Péloponnèse. En plus de la flotte envoyée à
Mytilène, Athènes expédie une flotte de 100
vaisseaux autour du Péloponnèse qui fait quelques
incursions sur les côtes et une autre dirigée par Phormion
vers l'Acarnanie. En outre 100 vaisseaux gardent l'Attique,
l'Eubée et Salamine, et une partie de la flotte croise toujours
auprès de Potidée. Résultat de cette forte
activité navale athénienne, les Spartiates ne voyant pas
les flottes de leurs alliés rappellent leus vaisseaux qui se
dirigeaient vers Mytilène. Les navires athéniens qui
naviguent autour du Péloponnèse se replient
également. Cet effort épuise les ressources
financières d'Athènes. Les Mytiléniens pendant ce
temps, tentent d'attaquer Méthymne et c'est un échec,
mais quand les habitants de Méthymne attaquent Antissa, ils
subissent de lourdes pertes et se retirent avec précipitation. A
cette nouvelle, les Athéniens envoient à l'automne, mille
hoplites dirigés par Pakhès, qui font pendant la
traversée office de rameurs. Ils enserrent Mytilène d'un
mur et établissent des forteresses sur les hauteurs. En hiver,
Mytilène est étroitement cernée par terre et par
mer. Les Athéniens éprouvent des difficultés
à faire rentrer l'argent des contributions demandées aux
alliés sur la proposition de Cléon. A la fin de l'hiver,
à Mytilène, Salaethos, un émissaire spartiate,
réussit à passer à travers les lignes
athéniennes et porte aux Mytiléniens la nouvelle
suivante : l'Attique sera prochainement envahie et une flotte de
quarante vaisseaux viendra à leur secours. Le moral des
assiégés remonte et la tentation de traiter avec les
Athéniens s'éloigne.
Pendant ce temps, le siège de
Platées continue, les Platéens et les Athéniens
assiégés souffrant de la faim décident de faire
une sortie en force. La moitié de la garnison y renonce mais
deux cents vingt soldats prennent le risque et construisent des
échelles de la hauteur des murailles ennemies. Ces murailles
sont dressées face à la cité et face à
l'extérieur et espacées de 16 pieds. Tous les dix
créneaux, une haute tour se dresse. Par mauvais temps ou la
nuit, les sentinelles quittent les remparts et s'abritent dans les
tours. Les Platéens choisissent une nuit sans lune et
ventée pour passer inaperçus, c'est Amméas qui le
premier grimpe sur l'échelle et commande l'opération. La
majorité de ces soldats sont de type psiloï, de
l'infanterie légère armée de javelines et d'arcs.
L'escalade commence et un nombre important des fugitifs a atteint la
courtine quand l'alarme est donnée par les gardes des tours.
Mais dans l'obscurité, les Péloponnésiens ne
voient rien. En outre, dans Platées, une attaque simulée
vers un mur opposé jette le trouble. Les gardes de deux tours
sont rapidement éliminés et un grand nombre de fugitifs y
montent tandis que les Péloponnésiens qui accourent sont
criblés de flèches et de javelines. La redescente se fait
de la même façon et les Péloponnésiens qui
arrivent vers eux la torche à la main et sans boucliers font de
belles cibles. Puis les fugitifs partent dans la direction
opposée d'Athènes pour tromper l'ennemi et après
un long détour, deux cents douze soldats atteignent cette
cité et parmi eux les Platéens seront citoyens
d'Athènes.
Les deux Ligues grecques en présence
En jaune la Ligue du Péloponnèse (Sparte)
En vert la Ligue de Delos (Athènes)
En violet les Perses
En marron les neutres
Comme prévu, les
Péloponnésiens envahissent l'Attique en juin - 427, pour
la quatrième fois et envoient une flotte de 40 vaisseaux
commandée par Alkidas à Mytilène. Mais les
Mytiléniens impatients et dans la disette commencent à
négocier avec Pakhès. Une sortie contre l'ennemi est
prévue et des armures d'hoplites sont fournies au peuple pour
combattre les Athéniens. Une fois équipés, ces
combattants réclament une juste répartition des
céréales que les riches dissimulent, sinon ils livreront
la cité aux Athéniens. Les magistrats de crainte
d'être mis de côté, acceptent la reddition de
Mytilène à la condition qu'une députation soit
envoyée à Athènes pour décider du sort des
Mytiléniens et que jusqu'à son retour, aucun mal ne soit
fait aux habitants de la cité. Pakhès interne ceux qui
ont traité avec les Spartiates à Ténédos et
se rend maître de Mytilène et d'Antissa. La flotte
Péloponnésienne arrive à Embathos sept jours
après la reddition; Le capitaine éléien Teutiaplos
propose d'attaquer par surprise et de nuit, à Mytilène,
les Athéniens qui ne s'attendent pas à une arrivée
de leur flotte. Des exilés ioniens et lesbiens proposent de
prendre une ville d'Ionie pour soulever cette région dont
Athènes tire une bonne partie de ses ressources, mais Alkidas
refuse et décide de rentrer dans le Péloponnèse,
il passe par Myonésos où il fait tuer de nombreux
prisonniers faits pendant la croisière comme Sparte s'est
engagée à le faire envers tous les marins
soupçonnés de défendre la cause athénienne.
Puis il atteint Ephèse et voyant des
vaisseaux athéniens, gagne le large et file vers le
Péloponnèse.
Pakhès averti le poursuit
jusqu'à l'île de Patmos. Au retour, l'Athénien
s'arrête à Notion, cité où les Colophoniens
partisans de la Perse ont pris le pouvoir associés aux
mercenaires arcadiens et barbares que le satrape Pissouthnès a
envoyé à la demande d'une faction. Un groupe important
d'exilés demande à l'Athénien de les
rétablir et de chasser les Arcadiens. Pakhès propose un
entretien avec Hippias, le chef des Arcadiens de la citadelle,
promettant, si un accord n'est pas trouvé de le faire reconduire
sain et sauf à l'intérieur des murs. Pakhès
déclenche une attaque surprise et s'empare de la citadelle, fait
tuer tous les Arcadiens et la Barbares qu'il y trouve, y ramène
Hippias qu'il exécute immédiatement. Il remet la place
aux Colophoniens à l'exclusion des partisans de la Perse. Puis
Pakhès revient à Mytilène, il s'empare de Pyrrha
et Erésos, deux cités de Lesbos et envoie vers
Athènes, la majorité de ses troupes, Salaethos et les
Mytiléniens retenus à Télédos et ceux qu'il
juge avoir participé à la révolte soit environ
mille personnes.
A Athènes, Salaethos est
immédiatement mis à mort et une première
délibération statue sur le sort des prisonniers. Mais les
Athéniens votent la mort non seulement des suspects
envoyés par Pakhès mais aussi de toute la population
adulte de Mytilène, soit six mille personnes et l'esclavage pour
les femmes et les enfants. Une trière est envoyée
à Mytilène pour que Pakhès mette à
exécution la sentence. Puis les Athéniens se ravisent et
une deuxième délibération est
décidée. Deux orateurs s'opposent, Cléon pour une
peine capitale pour tous les Mytiléniens pour servir de
leçon aux candidats à la trahison et Diodote partisan
d'un châtiment proportionné à la faute, pour
éviter la collusion entre le peuple généralement
favorable à Athènes et ses élites. Cette
deuxième délibération désapprouve la
proposition de Cléon et une nouvelle trière est
envoyée à Mytilène, un journée après
la première, chargée du nouveau décret et des
récompenses considérables sont promises à
l'équipage s'il arrive à temps. Et la première
trière avance avec répugnance si bien que la
deuxième arrive au moment où Pakhès vient de
recevoir le premier ordre et donc la sentence n'est pas
appliquée. A Athènes cependant les mille suspects sont
mis à mort et à Mytilène, les fortifications sont
rasées et la flotte de guerre capturée. Le territoire de
l'île sauf Méthymne est réparti entre les
clérouques, au nombre de 2 700 et une part d'environ dix pour
cent consacrée aux dieux.
Peu de temps après Platées, dont
les réserves de nourriture sont épuisées, se
rend aux Péloponnésiens qui a envoyé un
héraut pour leur dire que s'ils livrent leur ville, les
coupables seront punis mais nul ne sera condamné sans jugement.
Les Platéens épuisés livrent la ville et les
vainqueurs nourrissent la ville jusqu'à l'arrivée de cinq
juges de Sparte. Une simple question est posée aux
Platéens :
"Pendant la guerre, avez vous rendu service
aux Spartiates et à leurs alliés ?"
Sur leur réponse négative, deux
cents Platéens et vingt cinq Athéniens sont
exécutés. Un an après, la cité est
rasée par les Thébains. Les Athéniens n'ont rien
fait pour sauver les Platéens comme Sparte n'a pas secouru
Mytilène.
Dans le même été, Nicias
mène une expédition contre l'île de Minoa
utilisée par les Mégariens comme fortin. Il attaque du
côté de la mer et prend les deux tours avec ses machines.
Puis il fortifie le point proche du continent d'où un pont est
jeté.
A Corcyre une révolte couve contre
Athènes depuis le retour des marins prisonniers dans la
bataille de Sybota, libérés par les Corinthiens contre
un engagement à leur livrer Corcyre. C'est ce qu'ils tentent de
faire, un navire athénien et un autre corinthien arrivent,
amenant des députés. Les Corcyréens
décident de rester dans l'alliance avec Athènes et rester
amis avec les Péloponnésiens. Peithias, un des chefs du
parti démocratique et proxène d'Athènes est
tué avec une soixantaine de personnes à la suite d'un
complot. Les conjurés décident le peuple à
ratifier la décision suivante : Il ne faut revoir qu'un seul
vaisseau à la fois et traiter en ennemis les vaisseaux qui
viendront en plus grand nombre. Et des députés sont
envoyés à Athènes pour expliquer la nouvelle
situation. Sitôt arrivés à Athènes, ils sont
internés à Egine. A Corcyre, l'arrivée d'une
trière corinthienne est utilisée pour attaquer avec
succès le parti démocratique. A la nuit tombée, le
peuple se retire à l'Acropole et au port Hyllaikos et s'y
fortifie. Le lendemain le combat reprend et des appels sont
adressés aux esclaves de la campagne, leur promettant la
liberté. La majorité rejoint le parti
démocratique. Huit cents auxiliaires venus du continent
renforcent les conjurés. Après un jour de calme, la
lutte reprend, le peuple qui a l'avantage du nombre et de la position
est vainqueur, soutenu par les femmes qui participent activement au
combat. Les conjurés craignant d'être
éliminés, mettent le feu aux bâtiments qui
entourent l'agora. Les combats sont arrêtés, la nuit
tombe, les deux camps restent sur leurs gardes. Pendant la nuit les
auxiliaires quittent l'île et le vaisseau corinthien
s'éloigne vers le continent. Le lendemain, douze vaisseaux
athéniens et cinq cent hoplites messéniens, arrivent de
Naupacte, sous la direction de Nikostratos. 400 aristocrates craignant
pour leur vie se réfugient dans un temple. Ils sont
transportés sur une île proche avec des vivres. Quelques
jours plus tard, une flotte de 53 vaisseaux
péloponnésiens commandés par Alkidas et Brasidas
approche de Corcyre.
Les Corcyréens arment soixante
vaisseaux dans le désordre et la confusion, deux vaisseaux
rejoignent le camp adverse et sur d'autres les troupes
embarquées se battent entre elles. Alkidas envoie vingt
vaisseaux contre les Corcyréens et le reste contre les douze
vaisseaux athéniens. Les Corcyréens subissent des pertes
sévères et les Athéniens redoutant
l'encerclement n'osent pas attaquer l'ennemi qui reste
groupé. Ils attaquent une des ailes ennemies et coulent un
vaisseau. La flotte péloponnésienne prend une formation
circulaire, les Athéniens tentent de les déborder par une
aile mais les vaisseaux opposés aux Corcyréens
épaulent leurs compagnons et déjouent la manoeuvre. Puis,
la flotte rassemblée attaque les Athéniens qui reculent
lentement pour laisser les Corcyréens se replier. Le combat
s'arrête au coucher de soleil. Le lendemain, malgré
l'avis contraire de Brasidas, Alkidas refuse d'attaquer Corcyre et
ravage le pays autour du Promontoire de Leukimné. Corcyre
équipe trente nouveaux vaisseaux et convainc quelques
aristocrates de servir de marins. Une flotte athénienne de 60
vaisseaux commandée par Eurymédon, est envoyée de
Leukas. La flotte péloponnésienne reprend la mer à
la mi journée et rentre dans ses ports discrètement
pendant la nuit. Les Corcyréens introduisent les soldats
messéniens dans la ville et mettent à mort tous leurs
ennemis y compris ceux qui ont accepté de monter sur les
vaisseaux. 50 suppliants sont traduits devant la justice et
condamnés à mort. Les femmes sont vendues comme esclaves.
Enfin 500 Corcyréens fugitifs
ont réussi à s'échapper de cette tuerie et se sont
emparés de forts sur le continent face à Corcyre. Ils
partent de cet endroit pour piller les habitants de l'île et
provoque la famine. Puis ils débarquent dans l'île avec
des auxiliaires, au total ils sont six cents. Ils s'installent sur le
mont Istone et le fortifient et deviennent les maîtres de la
campagne.
A la fin de l'été,
Athènes envoie 20 vaisseaux sous la direction de Lakhès
et Kharceadès, en Sicile. Les Léontins, en guerre avec
les Syracusains ont demandé le soutien d'Athènes en
qualité d'Ioniens, les Syracusains sont alliés aux villes
dorienne de Sicile et à Sparte. C'est le motif des
Athéniens pour intervenir, faire cesser l'exportation de
blé dans le Péloponnèse. Les Athéniens
s'installent à Rhegio, sur le continent. Durant l'hiver, les
Athéniens lancent une attaque avec trente vaisseaux sur
l'île Lipari, les Lipariens sont alliés des Syracusains.
Ils ravagent le territoire sans pouvoir s'en rendre maître et
repartent vers Rhegio. .
En - 426, l'invasion de l'Attique est
dirigée par le fils d'Archidamos Ii, le jeune Agis II nouveau
roi de Sparte. Il s'avance jusqu'à l'isthme mais s'arrête
après plusieurs tremblements de terre. Est ce la seule raison
pour expliquer que les Spartiates abandonnent leur projet d'invasion de
l'Attique ? C'est peut être aussi en raison de
l'épidémie qui s'est réveillé l'hiver
précédent dans le réduit athénien.
Thucydide parle de 4 400 hoplites et 300 cavaliers. L'invasion est trop
précoce, les céréales sont trop vertes pour
être consommées ou brûlées.
Une nouvelle fois, Athènes envoie une
flotte de trente vaisseaux, commandée par Demosthenes et Prokles
écumer les côtes du Péloponnèse pendant que
Nicias avec 2 000 hoplites et soixante vaisseaux, part réduire
Mélos, une île de la mer Egée, proche de Naxos, qui
refuse d'entrer dans la Ligue de Délos. Les Athéniens
ravagent le pays mais ne réussissent pas à
réduire les Méliens. Ils repartent vers Oropos,
débarquent et se dirigent vers Tanagra, au nord
d'Athènes, proche de Thèbes. Les Athéniens de la
cité les rejoignent et les hoplites athéniens battent les
Tanagréens soutenus par des Thébains qui ont
effectué une sortie.. Puis la flotte athénienne ravage
les côtes de Locride et rentre à Athènes.
La flotte dirigée par Demosthenes
augmentée de quinze vaisseaux de Corcyre, dépose les
troupes athéniennes près de Leukas et avec l'aide des
Acarnaniens ravagent les alentours. Pressé par les Acarnaniens
d'attaquer la cité, Demosthenes se laisse convaincre par les
Messéniens d'attaquer l'Etolie, pensant qu'il pourrait ensuite
avec les Etoliens prendre les Béotiens à revers.
Il
quitte Leukos pour Sollion, les Acarnaniens refusent de la suivre et
les vaisseaux corcyréens se retirent. Demosthenes maintient son
projet et part d'Oeneon en Locride et part vers l'Etolie, une
région montagneuse en suivant les conseils des Messéniens
qui lui conseillent d'attaquer rapidement les bourgades qu'il
rencontrera. Or Demosthenes doit rencontrer des Locriens qui sont
alliés d'Athènes et combattent de la même
façon que les Etoliens. Il prend d'assaut Aegition dont les
habitants sont réfugiés sur les hauteurs. Les
Etoliens attaquent en criblant les Athéniens de traits et en
reculant quand les hoplites avancent sur eux. Les archers permettent de
les tenir en respect mais quand leur chef disparaît ils se
débandent. Les hoplites, à bout de souffle, sous la
grêle de traits, refluent et sont massacrés ou se perdent
dans une forêt sans issue que les Etoliens brûlent. Les
survivants regagnent la mer, de nombreux alliés sont morts,
Prokles et cent vingt hoplites athéniens aussi.
Les Etoliens ont pris contact avec les
Spartiates et ceux ci envoient trois mille hoplites commandés
par Eurylokhos, Makarios et Ménédaeos. Cette armée
se réunit à Delphes et doit traverser l'Etolie pour
attaquer Naupacte. Les Locriens lui fournissent des otages et ces
peuples se joignent à l'armée spartiate. En
avançant, ils prennent les cités locriennes qui
ne se joignent pas au mouvement, Oeneon et Eupalion. Mais
Demosthenes a anticipé la destination de cette armée et a
sollicité les Acarnaniens pour défendre Naupacte et ceux
ci
envoient par mer 1 000 hoplites. Eurylochos, après
avoir ravagé la campagne et le faubourg de Naupacte
et pris Molycreion, se retire dans l'Eolide, jugeant la prise de
Naupacte impossible d'assaut.
Les Ambracites, alliés des Spartiates, envoient 3 000 hoplites attaquer Argos (du golfe d'Ambracie) devant lequel se déroule quatre siècles plus tard la célèbre bataille d'Actium. Ils réussissent à s'emparer d'Olpae, une cité au fond du golfe. Les Acarnaniens qui l'ont fortifiée, tentent d'empêcher les troupes d'Eurylochos de les renforcer. Mais ce dernier avance rapidement à travers l'Arcananie et rejoint les Ambracites à Olpae. Les Athéniens arrivent avec 20 vaisseaux dans le golfe d'Ambracie, Demosthenes est accompagné de deux cents hoplites messéniens et soixante archers athéniens. Les Acarnaniens et quelques Amphilochiens l'ont choisi comme stratège. Il dispose d'une armée moins nombreuse que la coalition des Spartiates, des Acarnaniens et des Mantinéens. Demosthenes prévoit que l'ennemi va l'envelopper et il décide de placer en embuscade un corps de 400 hommes comprenant des hoplites et de l'infanterie légère avec mission de rester caché dans le chemin creux, masqués par d'épais fourrés jusqu'à ce que l'ennemi déborde l'aile athénienne et alors ils se démasqueront et prendront l'ennemi à revers. Demosthenes commande l'aile droite composée de Messéniens, à gauche les Acarnaniens et les archers amphilochiens. En face, Eurylochos et ses troupes sont à l'aile gauche face à Demosthenes puis les Mantinéens et à droite les Péloponnésiens et les Ambracites. Au début du combat, Eurylochos et ses troupes débordent l'aile droite adverse et tentent de la tourner. Les Acarnaniens embusqués surgissent et les mettent en fuite ce qui provoque la retraite de la majorité de l'armée. Les Ambracites repoussent leurs adversaires et les poursuivent vers Argos. Mais en revenant ils voient la situation perdue et sont attaqués par les Acarnaniens, ils subissent des pertes sévères.. Seuls les Mantinéens se retirent en bon ordre. Eurylochos et Makarios sont morts au combat. Menedaios prend le commandement d'une armée isolée et bloquée côté mer par les vaisseaux athéniens. Demosthenes laisse les Péloponnésiens enterrer leur morts et partir les Mantinéens, Menedaios et les autres chefs Péloponnésiens pour compromettre ces derniers.
Puis Demosthenes est aussi vainqueur des
Péloponnésiens à la bataille d'Amphilochia. Il
restait des troupes d' Ambracites qui sans connaître le
détail
des opérations d'Olpae viennent défendre la cité.
Ils se positionnent sur une colline à Idoméné.
Demosthenes place les Messéniens en tête et
leur ordonne d'utiliser le dialecte dorien en approchant les
Ambracites. Le contact a lieu la nuit et les Ambracites
pensent que ce sont des gens de chez eux. La surprise joue pleinement
et les Ambracites perdent un grand nombre d'hommes nous dit Thucydide.
Ceux qui s'enfuient dans les montagnes sont surclassés par
les Amphilochiens qui sont armée légèrement et
connaissent parfaitement le terrain. Ils tombent dans des embuscades ou
dans les ravins. Demosthenes apporte à Athènes 300
panoplies complètes d'hoplites qui lui permet de rentrer sans
crainte dans la cité. Dans ces deux batailles, les Ambracites
perdent un millier de combattants.
Durant l'été, en Sicile, les
Athéniens et leurs alliés luttent contre les Syracusains
mais leur stratège Kharceades meurt au combat. Lakhes qui
commande
l'escadre attaque avec les alliés Myles défendu par deux
corps de troupes messéniens. Ces derniers tendent une embuscade
aux Athéniens qui les mettent en fuite et en éliminent un
grand nombre. La cité est prise et ses habitants sont
obligés de combattre les Messéniens qui ne tardent pas
à se rendre. Durant l'hiver, Athènes envoie 40
vaisseaux en plusieurs vagues, d'abord avec le stratège
Pythodoros, puis Sophokles (le futur philosophe) et Eurymedon. Pendant
ce temps les
Athéniens de Sicile, en liaison avec les Sicules
débarquent à Himera et font une incursion puis l'escadre
agit dans les îles éoliennes. Les Syracusains ne sont pas
suffisamment équipés pour disputer la maîtrise de
la mer. A la fin de l'hiver, Pythodoros a reprit le commandement de
l'escadre et attaque le fortin des Locriens d'Italie qui le repoussent.
En -
425, une nouvelle armée
péloponnésienne envahit l'Attique, toujours
commandée par le roi Agis. Eurymedon et Sophokles partent avec
40 vaisseaux pour la Sicile et doivent soutenir Corcyre
inquiétée par les exilés réfugiés
dans la montagne, soutenus par une flotte de soixante vaisseaux
péloponnésiens. Demosthenes démobilisé
demande à pouvoir utiliser ces vaisseaux pour effectuer des
coups de main autour du Péloponnèse. Aussi quand la
flotte longe la Laconie, la nouvelle des vaisseaux
péloponnésiens à Corcyre pousse Eurymedon et
Sophokles à s'y rendre rapidement, alors que Demosthenes
propose de faire escale à Pylos et de reprendre la mer
après les travaux. L'accord ne peut se faire. Mais une
tempête vient opportunément pousser la flotte vers Pylos.
Une fois arrivé Demosthenes conscient de la position remarquable
de Pylos, demande qu'on fortifie la position
et fait valoir les avantages du lieu et la possibilité de nuire
aux Péloponnésiens. Mais il ne convainc ni les
stratèges, ni les Taxiarques, ni les soldats. Enfin, les soldats
eux mêmes, immobilisés par le mauvais temps, se mettent
à fortifier la position en évitant d'attirer l'attention
des Spartiates qui à ce moment célèbrent une
fête en pensant que les Athéniens partiraient à
leur arrivée. En six jours les Athéniens fortifient les
endroits qui en ont besoin et laissent Demosthenes avec cinq vaisseaux
et deux venus de Naupacte
pour garder la position, puis partent avec le reste de l'escadre pour
Corcyre.
La
bataille de Sphactérie - 425
Les Spartiates et le roi Agis, à la
nouvelle de l'occupation de Pylos, abandonnent l'Attique et rentrent au
pays. Cette invasion ne dure que quinze jours. Au même moment, le
stratège athénien Simonides s'empare par trahison de la
ville d'Eion en Thrace. Mais il est rapidement chassé par les
Chalcidiens. Dans le Péloponnèse, la nouvelle menace des
Athéniens sur la Messénie mobilise pour reprendre Pylos,
les soixante vaisseaux
présents près de Corcyre sont rappelés, mais
Demosthenes envoie à temps un vaisseau à Eurymedon et un
autre vers l'escadre de Zakinthe, prévenir de la situation et
demander le secours rapide de la flotte. Les
Spartiates présents sur les lieux ne doutent pas que cette
construction rapide et peu défendue va être rapidement
conquise et si cette opération dure, il faut bloquer
l'entrée du port pour empêcher l'escadre de Zakinthe
d'entrer. L'île de Sphactérie occupe une position
importante pour défendre l'entrée du port et ne laisse
que deux étroits goulets permettant le passage de quelques
vaisseaux
seulement. L'île est inhabitée et recouverte de bois, les
Spartiates y débarquent 420 hoplites dont une moitié de
citoyens et une moitié de Périèques,
commandés par
Epitadas et les autres troupes
restent sur le continent pour empêcher un débarquement..
Demosthenes voyant les Spartiates prêts
à l'attaquer par terre et par mer fait remonter les
trières restantes pour en faire des palissades et leurs
équipages sont équipés avec des armes de
récupération, 40 hoplites messéniens s'ajoutent
aux défenseurs. Demosthenes déploie les plus grand nombre
de soldats vers le continent où les fortifications sont les plus
solides et où l'assaut est attendu. Lui même avec 60
hoplites plus quelques archers se poste vers la mer, sur le rivage et
il exhorte ses hommes à attaquer les assaillants avant qu'ils
débarquent de leurs vaisseaux. L'attaque spartiate commence sur
le rivage et par la terre simultanément. 43 vaisseaux
commandés par le navarque Thrasimédidas, approchent par
petits groupes vers le rivage où Demosthenes attend. Brasidas
commande un vaisseau et voyant les difficultés pour aborder,
ordonne de fracasser le vaisseau pour débarquer. Mais au moment
de descendre à terre, il est repoussé par les
Athéniens, reçoit des blessures et perd connaissance et
son bouclier que
les Athéniens recueillent. Cet assaut est un
échec. Deux jours de combats ne changent pas la situation et les
Spartiates envoient quelques vaisseaux chercher du bois pour construire
des machines et attaquer la muraille du côté port. C'est
alors que la flotte de Zakinthe forte de 50 vaisseaux
épaulée de quelques unités de Naupacte et de 4
vaisseaux de Chios apparaît !
Ne pouvant aborder ni sur le continent ni sur
lîle de Sphactérie tant les hoplites
Péloponnésiens sont nombreux, les vaisseaux alliés
se dirigent vers l'île de Prôté peu
éloignée. Ils y passent la nuit et le lendemain, ils
attaquent, les goulets ne sont pas fermés, et les
Péloponnésiens se préparant à mettre leur
trières à la mer. Par les deux passes, les vaisseaux
athéniens chassent les adversaires et les poursuivent, un grand
nombre de vaisseaux est endommagé et cinq sont capturés
dont un avec son équipage. Les Athéniens commencent
à détruire ceux qui sont encore sur le rivage. Les
hoplites spartiates interviennent et après un combat
acharné, sauvent deux vaisseaux. Le combat s'arrête et les
vaisseaux athéniens croisent autour de l'île de
Sphactérie, isolant les hoplites. Les Spartiates demandent
de négocier le ravitaillement de cette troupe et
Cléon fait monter les enchères. Les députés
spartiates proposent la paix immédiate. Sparte doit livrer 60
trières, Cléon demande en plus l'Achaie, les ports de
Mégare et de Trézène. Sparte refuse ces conditions
et les négociations s'arrêtent. Sphactérie est
ravitaillée par des nageurs ou des hilotes en esquif qu'on a
motivés en leur promettant la liberté. Les
Athéniens gardent les 60
trières et rajoutent 20 vaisseaux pour surveiller
Sphactérie. Les Spartiates réussissent à alimenter
leurs hoplites de l'île jusqu'à la fin de l'automne.
A Athènes, Cléon critique Demosthenes qui avec 10 000
guerriers (800 hoplites athéniens, 200 hoplites
messéniens, 800 archers, 800 peltastes, entre 5 et 7 000
rameurs), ne vient pas à bout de 420 Spartiates. Nicias le
pousse à partir pour Sphactérie montrer ses
capacités. Cléon accepte et promet de réussir en
20 jours !
Cléon vient avec des peltastes venus
d'Enos et des
archers et, prudent, il se concerte avec Demosthenes. Un feu mal
éteint vient de brûler les bois sur l'île ce qui
facilite les
projets d'invasion. Demosthenes est du même avis que Cléon
et un héraut est envoyé chez les Spartiates pour donner
l'ordre aux soldats de l'île de se rendre sans combat,
prisonniers étant traité avec douceur ! Ces propositions
sont repoussées. L'attaque a lieu de nuit, les avant
postes spartiates sont balayés et cette force athénienne
comprenant beaucoup de troupes légères atteint rapidement
les sommets de l'île d'où ils harcèlent les
hoplites spartiates qui de tous côtés sont exposés.
Ils ne restent pas en place, légers, sans
armures, ils sont insaisissables, les Spartiates sont aveuglés
par les cendres du récent incendie et immobiles forment des
cibles mal protégées, criblées de flèches,
de javelots et de balles de fronde lancés à cinquante
mètres à peine. Les Spartiates perdent leur chef Epitadas
et le second Styphon est blessé. Ils se retirent dans un fort en
ruines à l'extrémité de l'île et
résistent jusqu'au moment où un corps messénien
apparaît au dessus de leurs têtes après les avoir
tournés. Epuisés, encerclés, les Spartiates
consentent à se rendre après avoir consulté les
Spartiates se trouvant sur la côte voisine. Ceux ci leur laissent
carte blanche à condition de rester dans l'honneur. Cette
victoire illustre le manque de mobilité des hoplites par rapport
à de l'infanterie légère.
Les Spartiates ont perdu 128 hoplites, sur les 292 survivants, 120 sont
des citoyens spartiates; le blocus a duré 52 jours.
Côté athénien, on estime à moins de 50 les
pertes car, comme dit Thucydide, "on n'avait pas combattu en bataille
rangée.". Cléon réussit à capturer ces
Spartiates et les ramener à Athènes en vingt jours. Une
garnison est établie à Pylos, les Messéniens de
Naupacte parmi les plus belliqueux en font partie.
Après cette victoire inattendue, les
Athéniens sont plus portés vers la guerre à
outrance tandis que les Spartiates inquiets de voir leur nombre
d'hommes libres (les égaux) diminuer, sont prêts
à
toutes les concessions et à faire la paix pour
récupérer ces 120 otages. Cléon
devient le principal responsable à Athènes et il refuse
les offres de paix que Sparte propose. Au début de l'automne,
une expédition de quatre-vingts vaisseaux, deux mille hoplites
et deux cents cavaliers, commandés par Nicias est envoyée
contre Corinthe. Les alliés de Milet, Andros et Karystos (au sud
de l'Eubée) y participent. Ils abordent en Khersonèse de
nuit pour éviter les Corinthiens qui surveillent cette
opération. Mais Lykophron, un des stratèges corinthiens,
attaque l'aile droite athénienne et les Karystiens nouvellement
débarqués. Le combat est rude et sanglant mais les
Corinthiens doivent reculer. Le combat se poursuit et l'arrivée
d'un corps corinthien met l'aile droite athénienne en
déroute et la poursuit jusqu'à la mer. Là, les
Athéniens refoulent leurs adversaires. Lykophron doit aussi
repousser l'aile gauche athénienne. Mais la cavalerie donne
l'avantage aux Athéniens et les Corinthiens se retirent sur les
hauteurs. Mais dans ce mouvement de recul, l'aile droite corinthienne
souffre et subit de lourdes pertes dont Lykophron, de nouvelles troupes
corinthiennes faisant mouvement vers eux, les Athéniens se
replient vers leurs vaisseaux et gagnent les îles voisines. Le
bilan de cette opération est de 212 Corinthiens et une
cinquantaine d'Athéniens tués selon Thucydide.
Puis la flotte athénienne rejoint le pays d'Epidaure, les
soldats
s'emparent de l'isthme reliant la presqu'île de
Méthoné, le fortifient, dévastent les campagnes
alentour, et laissent une garnison. A Athènes les caisses sont
vides, la contribution des membres de la Ligue de Délos
est
quasiment triplée et Athènes ne récolte pas tout
ce qui est demandé. Les Spartiates inquiets d'une révolte
possible des hilotes depuis la prise de Pylos, proposent d'affranchir
ceux qui se sont le mieux comportés à la guerre. 2000
sont ainsi désignés, et ils disparaissent peu
après..
En
-424, les hostilités reprennent en
Sicile, sous l'influence des Locriens désireux de s'approprier
le territoire de Rhegio. Syracuse renforce sa flotte croisant
près de Messine qui vient d'abandonner le camp athénien.
Persuadés que la plus grosse part de la flotte athénienne
est près de Pylos, les Syracusains et leurs alliés
combattent avec 30 vaisseaux la flotte athénienne de 16
vaisseaux épaulés par huit vaisseaux de Rhegio. Les
Athéniens sont vainqueurs, la flotte syracusaine perd un
vaisseau et
rejoint ses troupes à Peloris. Les Athéniens et leurs
alliés les attaquent mais perdent deux vaisseaux tandis
que les Syracusains regagnent le port de Messine. La flotte
athénienne part défendre ses alliés siciliens.
Ainsi les Messéniens assiègent Naxos la Khalcidienne mais
les Sicules attaquent les Messéniens, les Naxiens
encouragés sortent, mettent les Messéniens en
déroute et leurs infligent un millier de pertes. Les survivants
sont étrillés par les Sicules. Les Léonins se
proposent d'attaquer Messine affaiblie et avec leurs alliés et
le renfort des Athéniens attaquent la cité. Mais les
Messéniens commandés par Demoteles et appuyés par
des Lokriens font
une
sortie, surprennent et mettent en fuite les Léonins. Les
Athéniens sortent de leurs vaisseaux, bousculent les
Messéniens et les poursuivent jusqu'à la cité.
Puis
ils se retirent et laissent les Siciliens continuer à se battre.
En juin, Nicias conduit une expédition
de soixante vaisseaux, deux mille hoplites, un peu de cavalerie et les
alliés, contre l'île de Cythère. Ils
débarquent les hoplites de Milet près de Skandeïa et
s'en emparent. Puis le reste des troupes débarque face au
cap Malée vers la ville des Cythériens qui sont sortis
pour la défendre. Le combat tourne à
l'avantage des Athéniens et les Cythériens se rendent
à discrétion. Nicias installe une garnison à
Cythère. Les Spartiates sont démoralisés
après le "coup de Sphactérie" mais ils équipent
quatre cents cavaliers et des archers, ce qui est inhabituel. Puis la
flotte athénienne ravage la contrée et se dirige vers
Thyréa
où les Spartiates ont installé les Eginètes
expulsés en - 431. Les Athéniens attaquent la
ville, la brûlent et la détruisent totalement puis
emmènent à Athènes les Eginètes
survivants qui seront tous condamnés à mort
En Sicile, une conférence de
réconciliation se tient à Gela après l'armistice.
Le syracusain Hermocratès tient un discours visant à
établir la paix loin des intervention étrangère.
Et les Siciliens décident de mettre fin à la guerre. La
flotte athénienne rentre au Pirée mais Pythodoros et
Sophokles sont bannis, Eurymedon est puni d'une amende. En
été, les Athéniens sont appelés par la
faction démocratique de Mégare qui craint le retour des
exilés. Les stratèges Demosthenes et Hippokrates se
voient
proposer la livraison de la cité. Le plan consiste à
l'attaque des Longs Murs par les Athéniens puis à la
livraison de Mégare. Les Athéniens interviennent de nuit
et deux corps sont formés, le premier commandé par
Hippokrates est fort de six cents hoplites, le deuxième
dirigé par Demosthenes comprend des troupes
légères platéennes et les péripoles (ceux
qui font la ronde). Les
deux groupes s'embusquent à proximité des murailles,
celui de Demosthenes étant le plus proche. Les Mégariens
favorables à Athènes usent d'un procédé
habituel pour entrer, venir avec un canot sur un chariot comme ils le
font souvent pour exercer la piraterie sans se faire voir des
Athéniens. Les portes s'ouvrent et le corps de
Démosthène se précipite vers la ville. Les
Platéens sont vainqueurs des Péloponnésiens
arrivés immédiatement et les Athéniens
franchissent la porte. La résistance ne dure pas, les
Péloponnésiens se retirent à Nisea. Mais les
habitants de Mégare se reprennent et bloquent les
entrées.
Les Athéniens construisent un mur
autour de Nisea et abattent les Longs Murs partant de Mégare.
C'est alors que Brasidas qui prépare une expédition en
Thrace, apprenant ces faits, appelle les Béotiens à le
rejoindre et marche avec plus de 4 000 soldats vers Megare. Puis
apprenant que la ville est prise, il prend 300 hommes d'élite et
profite que les Athéniens sont près de la mer pour
approcher Mégare. Les habitants indécis refusent de le
recevoir. Brasidas rejoint son armée. Les Béotiens
envoient le lendemain deux mille hoplites et six cents cavaliers. Les
hoplites athéniens sont rangés en bataille près de
Nisea, les cavaliers béotiens chargent l'infanterie
légère dispersée et la repousse, alors les
cavaliers
athéniens interviennent, la bataille ne montre aucun net
vainqueur, l'hipparque des Béotiens est tué ainsi que
quelques uns de ses
hommes. Les cavaliers béotiens rejoignent leur armée et
les
Athéniens rentrent à Nisea Puis Brasidas vient avec
son armée, se met en ordre de bataille sur une position
avantageuse et attend. Les Athéniens sortent de la ville, se
rangent aussi en ordre de bataille et attendent. Rien ne se passe.
Enfin les
Athéniens se replient et les Péloponnésiens les
imitent. Brasidas est considéré comme vainqueur et
Mégare lui ouvre ses portes. Après le départ des
Athéniens, une partie des Mégariens compromis avec eux
quittent la
ville et ceux qui sont restés sont condamnés à
mort.
A Mytilène, les habitants
entreprennent de fortifier Antandros. Les stratèges
athéniens Demodokos et Aristides qui lèvent le phoros
(le tribut des alliés), rassemblent des troupes alliées
et
font voile vers Antandros. Ils sont vainqueurs des habitants qui se
sont opposés à eux et reprennent la place. A l'appel du
roi de Macédoine Perdiccas et de quelques cités de
Chalcidique, Brasidas se
met en route
avec 1 700 hoplites vers la Thrace. Aidé par des guides
thessaliens, il traverse la Thessalie à marches forcées
par Pharsale, puis Phakion et de là, il traverse le territoire
des Perrhaebiens pour rejoindre Dion en Macédoine. Perdiccas
veut soumettre le roi des Lynkestes, Arrhabaeos. A la nouvelle de
l'arrivée de Brasidas sur les côtes de Thrace,
Athènes déclare Perdiccas ennemi public. Ce dernier joint
ses forces à celle de Brasidas et marche contre le roi
Arrhabaeos. A l'entrée du territoire des Lynkestes, Brasidas
déclare qu'il entend faire entrer Arrhabaeos dans l'alliance
spartiate malgré la vive opposition du roi Perdiccas. Brasidas
convainc le roi des Lynkestes et ramène son armée hors de
son territoire. Perdiccas furieux, réduit le ravitaillement
promis.
L'armée de Brasidas, renforcée par des Chalcidiens,
marche
sur Akhanthos, une colonie d'Andros où deux partis sont en
présence. Comme la récolte n'est pas encore
rentrée, les démocrates acceptent de l'écouter et
de délibérer ensuite. Brasidas leur tient un discours
indiquant que Sparte travaille pour le bien commun et pour
délivrer les Grecs. Les Akhantiens votent et abandonnent le
parti d'Athènes. Stagyre, une autre colonie d'Andros suit le
même mouvement.
La grande opération pour les
Athéniens est une campagne en Béotie pour y installer des
points d'appui "démocrates". Le projet est trop ambitieux, il
s'agit d'attaquer la Béotie par le Nord (par mer), Demosthenes
arrivant avec sa flotte devant Siphes et par le Sud
(par la terre), Hippokrates conduisant une armée à
Délion, le tout en
même
temps. Mais la logistique ne suit pas, Demosthenes arrive en
avance et de plus le secret est
éventé, les Béotiens occupent Siphes avant
qu'Hippokrates n'arrive. Celui ci a recruté large y
compris les Métèques et les étrangers
présent dans la cité qui ne combattront pas mais pourront
effectuer des travaux de génie, le but étant
d'établir un poste avancé fortifié. A
Délion, Hippokrates
fait fortifier l'enceinte du temple, creuser un fossé, former un
rempart avec la terre retirée, élever une
palissade et des tours de bois en trois jours puis les troupes
légères rentrent en Attique. Les hoplites forment les
faisceaux et se préparent à partir eux aussi pour
l'Attique. Les Béotiens se sont concentrés près de
Tanagra
et le béotharque Pagondas exhorte ses collègues à
attaquer les Athéniens et les conduit vers Délion.
La
bataille de Délion, hiver - 424
Pagondas range l'armée en ordre de
bataille :
Ce sont sept mille hoplites, dix mille
fantassins légers, mille cavaliers et cinq cents peltastes
Les Thébains et leurs
confédérés sont à la place d'honneur,
à l'aile droite, les soldats d'Haliartos, Koroneia et des
riverains du lac Kopais au centre, les forces de Thespies, Tanagra. et
Or khomenos à gauche. Pagondas a rangé les
Thébains sur 25 rangs de profondeur. Les cavaliers et les
troupes légères sont placés aux ailes.
Les Athéniens ont autant d'hoplites,
mais l'infanterie légère fait défaut et celle qui
était là, essentiellement des alliés, vient
de repartir en Attique. La cavalerie athénienne est plus
nombreuse, mais environ 300 cavaliers sont laissés en
réserve, aux abords de la ville, et 1 000 cavaliers selon
Thucydide sont placés sur les côtés de
l'armée. Les hoplites sont rangés en phalange classique
de huit hommes en profondeur.
Le champ de bataille est limité de
chaque côté par des torrents, l'action se passe en hiver.
Les Béotiens descendent la colline, les Athéniens
avancent au pas de course. Sur leur aile droite, les Athéniens
bousculent les Thespiens et les enfoncent de la moitié de leur
profondeur, ils restent sur place et sont taillés en
pièce. Sur leur aile gauche, les Athéniens ne peuvent
tenir face aux Thébains et reculent, poursuivis par eux.
Pagondas voyant son aile gauche en danger, envoie deux escadrons de
cavalerie qui en arrivant sur le champ de bataille, surprennent les
Athéniens vainqueurs de l'aile droite qui croient que ce sont
des ennemis et se mettent à fuir. Les Athéniens
abandonnent le combat sur toute la ligne et partent soit vers
Délion et la mer, soit vers Oropos soit encore vers le mont
Parnes. Ces fugitifs sont massacrés jusqu'à la
tombée de la nuit par les cavaliers béotiens ainsi que
par des cavaliers de Locride qui viennent d'arriver.
Le lendemain, les Athéniens laissent
une garnison à Délion et rembarquent vers l'Attique. Les
Béotiens renforcés par 2 000 hoplites corinthiens, des
archers et des frondeurs du golfe Maliaque et des Mégariens,
lancent une attaque contre la fortification de Délion. Thucydide
nous décrit un engin réalisé spécialement
pour l'occasion qui
"provoque une très grande flamme et mit
le feu au retranchement. nul ne put résister; les
assiégés durent s'enfuir en abandonnant leur
poste."
Délion est pris dix-sept jours
après la bataille, deux cents défenseurs sont faits
prisonniers. Au total les Athéniens ont perdu un millier
d'hommes dont Hippokrates, les Béotiens, la moitié.
Demosthenes subit un échec à Sicyone.
Amphipolis est un point d'appui important pour
Athènes en Thrace. Le spartiate Brasidas tente avec
l'aide de la population d'Argilos, une ville voisine et de ses
partisans dans la cité, de
retourner la population contre Athènes. Thucydide qui vient
d'être nommé stratège est à l'île de
Thasos, à proximité d'Amphipolis. Appelé par
Euclès le stratège présent et les Amphipolitains
fidèles à Athènes, il vient avec sept voiles
tenter d'arriver avant la reddition de la cité. Pendant qu'il
aborde à Eion et la met en état de défense,
Brasidas fait une proclamation très modérée qui
permet aux habitants de rester en conservant tous leurs droits ou
de partir durant cinq jours avec tous leurs biens. La population
accepte cette proposition et les habitants de la ville haute rejoignent
Thucydide à Eion. Brasidas tente un attaque terrestre contre
cette ville et une interception de la navigation sur le Strymon, il
est repoussé à chaque fois. Mais Myrkinos et deux
colonies de Thasos, Galepsos et Oesymé se livrent à
Brasidas aidé par le roi Perdiccas. Athènes voit avec
inquiétude la perte de ses colonies qui lui fournissent du bois
pour construire ses vaisseaux ainsi que des revenus. Les autres villes
sujettes se préparent à faire défection,
l'attitude modérée de Brasidas et la récente
défaite de Délion encourage ce mouvement. Athènes
envoie rapidement des garnisons dans les villes de Thrace
menacées. Brasidas demande à Sparte des renforts qui ne
lui sont pas accordés car la restitution des prisonniers de
Sphactérie et la fin de la guerre sont recherchées. Mais
Brasidas réussit à séduire la plupart des villes
grecques de Chalcidie.
Il investit de nuit la ville de Toroné,
la garnison athénienne se replie sur la forteresse de
Lékythos. Le lendemain, les Athéniens repoussent les
assauts des Spartiates. Le surlendemain, les Spartiates approchent du
rempart avec une machine destinée à y mettre le feu comme
à Délion. Les Athéniens se postent à
l'endroit le plus exposé et y construisent rapidement une tour
de bois qu'ils chargent d'amphores d'eau et de grosses pierres. Une
troupe nombreuse s'y installe et soudain tout s'écroule. Les
Athéniens éloignés de l'incident pensent que la
fortification est perdue et s'enfuient vers les vaisseaux. Brasidas
l'aperçoit et lance une attaque en promettant une
récompense de trente mines d'argent à celui qui le
premier escaladerait le rempart. La fortification est prise d'assaut,
les prisonniers sont mis à mort. Brasidas fait raser
Lékythos, organise la défense des places conquises et se
prépare à attaquer les autres.
En -
423, dès le printemps, Athéniens et Spartiates
conviennent d'une trêve d'un an
Ce traité n'est pas signé par
les Béotiens mais leur adhésion est recherchée.
Les ambassadeurs et les hérauts chargés de mettre fin
à la guerre sont protégés dans leurs
déplacements. Les différentes parties conservent leurs
conquêtes mais ne doivent pas pénétrer sur le
territoire des autres parties. En ce qui concerne la mer, chacun a
l'usage de ses côtes et de celles de ses alliés, les
Spartiates ne pourront naviguer sur la Mer Egée avec des bateaux
longs (vaisseaux de guerre) mais uniquement avec des barques à
rames d'un poids ne
dépassant pas 500 talents (13 tonnes). Aucun transfuge ne sera
reçu dans la cité. Les litiges seront résolus par
voie de justice et non par la guerre. Les Athéniens pensent
qu'en un an, ils peuvent empêcher Brasidas de provoquer de
nouvelles défections. Les Spartiates préfèrent
arrêter Brasidas dans son élan pour
récupérer leurs prisonniers.
Mais pendant qu'on ratifiait ce
traité, Sicyone rompt avec Athènes et se donne à
Brasidas qui prend le risque de rallier cette ville par la mer. Il y
est bien reçu et fait venir une garnison. Il envisage une action
contre Mendè et Potidée où il a des alliés.
C'est alors qu'arrivent les députés chargés
d'annoncer l'armistice. Il y a un athénien, Aristonymos et un
spartiate, Athenaeos. Ils apprennent à Brasidas les
décisions prises pour la trêve et si Aritonymos inclut
dans le traité les autre cités de la Thrace qui viennent
de passer sous l'obédience spartiate, il refuse pour Sicyone car
leur défection est survenue deux jours trop tard. Brasidas
refuse cet avis.
Athènes avisé par Antonymos est prête à
intervenir immédiatement contre Sicyone. Sparte envoie à
Athènes une ambassade signifier qu'une intervention violerait
les conventions de la trêve, et sont prêts à
soumettre ce litige à un arbitrage. Athènes sous
l'inspiration de Cléon, refuse cet arbitrage et prend la
décision de détruire Sicyone et de mettre à mort
ses habitants.
Mendé, une colonie d'Erétrie
dans la péninsule de Palléné choisit de quitter la
Ligue de Délos et Brasidas l'accueille volontiers. Les
Athéniens s'impatientent et Brasidas met à l'abri les
femmes et les enfants de Sicyone et Mendé à Olynthe et
envoie pour défendre ces villes, cinq cents hoplites spartiates
et trois cents peltastes chalcidiens sous le commandement de
Polydamidas.
Mais pendant ce temps, Brasidas mène
avec Perdiccas une campagne contre les Lynkestes et leur roi
Arrhabaeos, Macédoniens, Spartiates et leurs alliés
remportent une nette victoire et font fuir les Lynkestes. Mais
Perdiccas attend les Illyriens pour conquérir le pays ce qui ne
convient pas à Brasidas. En été, les Illyriens
changent de camp et soutiennent Arrhabaeos. Perdiccas et Brasidas sont
d'accord pour cesser leur campagne mais les Macédoniens saisis
de panique fuient précipitamment et Perdiccas est
obligé de les suivre. Brasidas se trouve donc seul avec ses
Péloponnésiens, les Chalcidiens, les Akhantiens et les
contingents d'autres cités. Il forme les hoplites en
carré avec les troupes légères au milieu comme une
forteresse en marche, se place avec trois cents guerriers
d'élite à l'arrière de la colonne pour parer
à toute attaque et il commence sa retraite. Les attaques des
"Barbares" comme les appelle Thucydide, se brisent sur la colonne de
Brasidas. C'est au tour des Macédoniens en fuite de subir cette
pression et les pertes sont importantes. Mais ce n'est pas fini pour
les Spartiates, ils doivent repasser dans une gorge resserrée
où les "Barbares" sont positionnés en embuscade.
Dès que la colonne entre, elle est cernée. Brasidas
ordonne à ses trois cents guerriers d'élite de monter
à l'attaque d'une colline sans garder les rangs et de chasser
l'ennemi rapidement. Ces Spartiates chassent les "Barbares" et le reste
de la troupe suit. Brasidas peut ensuite rentrer en Macédoine
où ses soldats furieux du comportement de leurs "alliés"
pillent les bagages laissés par les troupes macédoniennes
et massacrent les attelages de boeufs. Perdiccas traite Brasidas en
ennemi et veut de rapprocher d'Athènes.
Nicias et Nikostratos sont partis avec une
flotte de cinquante vaisseaux, mille hoplites, six cents archers, mille
mercenaires thraces et des peltastes levés chez les
alliés pour affirmer la suprématie
athénienne sur Sicyone et Mendé La première
tentative sur Mendé est un échec. Les Mendéens
soutenus par des habitants de Sicyone et les auxiliaires du
Péloponnèse soit un total de sept cents hoplites sont
commandés par Polydamidas, et sont installés sur une
colline naturellement fortifiée, extérieure à la
ville. Nicias tente un coup de main avec six cents archers, soixante
hoplites et cent vingt fantassins légers de Méthone, et
par un sentier tente d'aborder la colline. Il est blessé et doit
reculer. Nikostratos avec le reste de l'armée prend le chemin le
plus long pour atteindre la colline mais il ne peut déloger les
ennemis. Les Athéniens se retirent et forment un camp. Le
lendemain, Nicias ravage la campagne tandis que Nikostratos se poste
face aux portes qui conduisent vers Potidée. Un affrontement
dans la cité a éclaté entre le peuple en armes et
les troupes de Polydamidas qui se réfugient dans la citadelle.
Les Athéniens entourent la citadelle d'une muraille qui va
jusqu'à la mer. Une fois la citadelle prise, les
Athéniens se dirigent vers Sicyone. C'est alors que Brasidas
arrive à Toroné, il y reste et met la ville en
état de défense. Les Athéniens s'approchent de
Sicyone, les habitants et leurs alliés
Péloponnésiens sortent et s'installent sur une colline
que les Athéniens doivent prendre pour investir la ville. Une
violente attaque des Athéniens les chasse et ces derniers se
préparent à assiéger Sicyone. Les
assiégés de Mendé réussissent une sortie du
côté de la mer et se fraient un passage jusque dans la
ville de Sicyone.
Au même moment; Perdiccas se lie avec les Athéniens. Nicias le pousse à intervenir auprès des Thessaliens qui empêchent le passage d'une armée de secours pour Brasidas en Thrace, dirigée par Ishkagoras. A la fin de l'été, les travaux du siège de Sicyone sont terminés. Athènes rapatrie une partie de l'armée et laisse le reste pour tenir le siège. Les Thébains rasent les murailles de Thespies qui vient de perdre beaucoup de soldats à Délion. En hiver, Athènes et Sparte respectent la trêve mais les Mantinéens et les Tégéates livrent bataille à Laodokeion, le combat est très sanglant et chacun revendique la victoire. A la fin de cet hiver, Brasidas tente un coup de main sur Potidée mais découvert alors qu'il grimpait sur le mur, il abandonne et replie son armée.
La
bataille d'Amphipolis
En - 422, au
début de l'été, la trêve prend fin.
Cléon est élu stratège et part avec 1 200 hoplites
et 300 cavaliers
athéniens, davantage de soldats alliés et 30 vaisseaux en
direction de la côte trace. Il débarque à Sicyone,
reprend des hoplites parmi les assiégeants, puis débarque
près de Toroné peu défendu. Cléon va
à l'attaque de cette ville et envoie 10 vaisseaux devant le
port. Il se heurte au rempart qui couvre le faubourg construit
récemment par Brasidas. Il est repoussé par
Pasitélidas le spartiate et la garnison qui s'est porté
au rempart mais à la nouvelle que les vaisseaux athéniens
pénètrent dans le port, la garnison se replie vers la
ville. Les Athéniens de la flotte l'ont déjà
investie et Cléon poursuit la garnison. Les Spartiates sont
morts ou prisonniers comme Pasitélidas. Brasidas alerté
se pressait pour défendre la ville, mais il renonce à la
nouvelle qu'elle est prise. Tous les hommes (700), y compris les
Péloponnésiens sont envoyés à
Athènes, les femmes et les enfants sont réduits en
esclavage. Cléon laisse une garnison dans la ville et repart
vers Amphipolis. Il tente de prendre Stagyre mais ne réussit
pas. En revanche il s'empare de Galepsos, une colonie de Thasos. Il
fait appel au roi Perdiccas selon les termes de l'alliance qui vient
d'être conclue et demande au roi des Odomantes, Pollès de
recruter le maximum de mercenaires thraces. et en attendant, il
s'installe à Eion. Brasidas vient se placer en face de lui
à Kerdylion, sur une hauteur. Il se prépare à
combattre les Athéniens quand ils voudront aller à
Amphipolis et fait venir 1 500 mercenaires thraces. Cléon
temporise mais ses soldats le poussent à attaquer, il s'avance
vers Amphipolis et établit son camp sur une colline face
à la ville. Aucun soldat n'apparaît sur les remparts.
Brasidas aussitôt rentre dans Amphipolis et prépare une
ruse pour les Athéniens. Il s'agit d'attaquer avec 150
hoplites d'élite et au moment où le combat fera rage,
Klearidas qui commande les troupes d'Amphipolis sortira et attaquera
les Athéniens surpris. Brasidas voit Cléon inspecter dans
la ville l'armée ennemie et se décider à se
replier. Cléon ne voulait pas combattre avant l'arrivée
des renforts. Les Athéniens partent sur la gauche vers Eion mais
trop lentement au goût de Cléon qui fait effectuer
à l'aile droite une conversion à gauche,
découvrant ainsi le flanc. Brasidas voit le moment favorable et
avec ses hommes, avance au pas de course et bouscule le centre
athénien qui fuit. Klearidas comme prévu sort des
murailles et attaque. Ce double mouvement imprévu
stupéfie les
Athéniens. L'aile gauche est disloquée et fuit, Brasidas
se lance vers l'aile droite mais il est blessé et emporté
par ses hommes. L'aile droite résiste, Cléon a pris
immédiatement la fuite mais il est rejoint et tué par
un peltaste myrkinien. Les hoplites grecs se regroupent sur la
colline, repoussent les assaut de Klearidas, mais cernés par les
cavaliers et les peltastes et accablés de traits, ils sont
obligés de fuir. Brasidas meurt de ses blessures. L'armée
athénienne perd 600 soldats, les Péloponnésiens
seulement sept, nous dit Thucydide. Les Athéniens
enlèvent leurs morts et rentrent en Attique. A la fin de
l'été, un renfort de neuf cents hoplites conduit par les
Spartiates Ramphias, Autokharidas et Epykididas, partent vers le
littoral thrace mais Brasidas est mort, les Athéniens sont
vaincus, les
Thessaliens hostiles les décident à faire demi tour.
La paix de
Nicias (printemps -421)
Les deux camps veulent la paix. Les
Athéniens viennent de subir deux échecs coûteux en
hommes, Délion et Amphipolis et craignent que leurs
alliés les quittent. Les Spartiates, eux, n'ont rien obtenu en
ravageant l'Attique et le désastre de Sphactérie, les
incursions maritimes, les désertions des Hilotes, tout cela
laissait présager une révolution aggravée par la
fin de la trêve de Trente Ans conclue avec les Argiens. Sparte
voulait surtout récupérer ses prisonniers de l'île
de Sphactérie parmi lesquels des Spartiates de familles
célèbres. Les deux chefs les plus bellicistes Brasidas et
Cléon ont disparu. A leur place, Pleistoanax, revenu
récemment d'exil et Nicias sont
favorables à la paix. Les négociations s'engagent en
hiver et au printemps, la paix semble possible à condition de
restituer ce qui a été pris pendant la guerre, les villes
comme les habitants. Mais ni Corinthe, ni Thèbes, ni
Mégare, ni Elis n'acceptent de la voter, car elles ont des
revendications territoriales envers Athènes. 17 citoyens de
chaque côté prêtent un serment solennel qui sera
renouvelé chaque année. Les Spartiates doivent commencer
les restitutions. Ils rendent immédiatement leurs prisonniers.
En Thrace, Klearidas doit rendre Amphipolis, il montre une mauvaise
volonté mais Sparte a engagé sa parole, alors il
obéit à leur injonction de rentrer à Sparte. Les
Spartiates craignant la reprise des hostilités
avec les Argiens, concluent une alliance avec Athènes pour
cinquante ans.. Les Athéniens rendent les prisonniers de
l'île avant l'été. Cette paix n'est qu'une
suspension d'armes.
.
La suite ici
dans la
deuxième
partie de la Guerre du Péloponnèse jusqu'à la victoire finale de
Sparthe, Thèbes et Corinthe.
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