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La civilisation phénicienne |
Origines |
Sur cette étroite bande de terre, se trouvent aussi la cité de Tyr (Sour), fondée vers - 2750, et celle de Sidourna (Sidon). Sous l'influence des Sumériens la civilisation phénicienne s'appuie sur ses cités, comme et avant les Grecs. Autour de ces cités; de riches petits royaumes forment une "confédération" assez lâche. Ce commerce fructueux entre Byblos et l'Egypte est en net ralentissement durant la 1ère période intermédiaire. Simultanément, une invasion amorrite provoque un affaiblissement de la cité. La principale richesse de Tyr est la pourpre. Ugarit, (Ougarit) qui entretient des relations commerciales et politiques avec Chypre, connaît le premier alphabet au XIVème siècle.
Transport par flottage des cèdres (Khursabad - Irak)
Dominés par les Hyksos, puis occupés par les Egyptiens de la XVIIIème dynastie, bloqués de tous côtés par la montagne, les Phéniciens se tournent vers la mer et s'imposent dans le trafic commercial. Ils commercent avec les Crétois puis les Mycéniens. La ruine de la thalassocratie crétoise, vers - 1400, profite aux Phéniciens qui dominent la Méditerranée depuis que les Doriens ont ruiné les flottes grecques. Le protectorat égyptien dure 400 ans et semble marqué à Byblos, Sidon devient une base navale pour les pharaons tandis que les Hittites font pression sur le littoral, en particulier sous le règne de Suppiluliuma et ils dominent Ougarit qui participe à la bataille de Kadesh.
Tyr, dominée par Sidon jusqu'au XIVème
siècle assure l'hégémonie, tandis qu'Ougarit dont
le port procure aux Hittites le blé
égyptien est détruite par les
Peuples de la Mer, vers - 1190. Cette invasion épargne les
autres cités phéniciennes et les affranchit de la tutelle
égyptienne. Vers -1110, Sidon est prise par les Philistins.
Téglath-Phalasar, le roi assyrien lutte contre les
Araméens en Syrie, contraint les cités
phéniciennes au paiement d'un tribut, vers - 1100. L'occupation
assyrienne est courte, l'invasion des
Araméens a raison du premier empire assyrien. C'est le
début de l'expansion maritime, sous la conduite de Tyr. Son roi
Hiram 1er (969-935),
agrandit les deux ports, les relie par un canal, et s'allie avec le roi hébreu Salomon. Il
envoie des matériaux et des techniciens pour la construction du
Temple de Jérusalem.
Trirème phénicienne
Sur le pourtour de la Méditerranée, les
Phéniciens créent de nombreux comptoirs commerciaux.
Installés à Chypre au Xème siècle, ils se
heurtent aux Grecs sur la côte Ionienne et sont chassés de
Rhodes et des Iles de la Mer Egée. Au début du 1er
millénaire, les Phéniciens se tournent vers l'Occident et
atteignent rapidement la Sicile. Ils se fixent en Egypte, en Libye et au Maghreb. Et pour
leur besoin en cuivre et en étain, ils abordent la
péninsule ibérique. Ils s'établissent
même sur la côte atlantique marocaine à Mogador
(Essaouira) à Lixus (Larache) et à Sala. En outre,
associés aux Hébreux sous les rois Salomon et Hiram de
Tyr, ils trafiquent sur la côte orientale de l'Afrique et en
rapportent de l'or.
Leurs navires sont calfatés au bitume provenant de la mer Morte. Pendant la période obscure de la Grèce, ils sont seuls à sillonner la Méditerranée et ils fondent un empire commercial entre le Xème et le VIIIème siècle. Ils détiennent le monopole de l'étain, indispensable pour confectionner le bronze et donc les armes. Ils gardent soigneusement le secret sur sa provenance : outre l'Ibérie, ils se rendent en Armorique et aux "Iles Cassitérides" (Iles Scilly). Des récits terrifiants et la chasse aux navires étrangers leur assurent cet avantage jusqu'à la fondation de Massilia. Ils sont aussi les seuls à naviguer en haute mer, s'orientant avec le soleil le jour et l'étoile Polaire la nuit.
A la différence de celle des Grecs, la colonisation phénicienne n'a pas pour but de conquérir de nouvelles terres, mais de fonder un réseau commercial.
C'est au IXème siècle que les Assyriens reviennent
en
force. D'abord Assur-Nazirpal II puis Salmanasar III font campagne en
Palestine
et imposent le tribut aux cités phéniciennes.
On lit dans les Annales d'Assur-Nazirpal II :
"Le tribut des rois de la côte de la mer, ceux de Tyr, de Sidon, de Byblos, de Makhalata, de Maisa, de Kaisa, d'Amurru et d'Arvad qui se tient au milieu de la mer, se composait d'argent, d'or, d'étain, de cuivre, de vases de bronze, de vêtements de laine, de vêtements de lin, de singes et d'un nakhirou, animal marin. Je reçus tout cela comme tribut et ils baisèrent mes pieds"
C'est en - 875, il n'y a pas eu de bataille, les cités de
la
côte traitent avec l'envahisseur qui va revenir...
Cette ponction financière et les menaces assyriennes provoquent le départ d'une colonie tyrienne autour de la princesse Didon (Elissa ou Elyssa) en - 814. Ils fondent en Tunisie, la ville de Quart Hadasht ou Qrthdst c'est à dire la nouvelle ville. L'échec de la bataille de Qarqar, les difficultés internes de l'empire assyrien et la présence de l'Urartu en Syrie atténue la domination assyrienne des cités phéniciennes. Mais après une nouvelle révolte, Tiglath-Phalasar III, chasse les Ourartéens de Syrie et fait payer le tribut à plusieurs cités phéniciennes. La véritable conquête commence. Vers - 742, la Phénicie est soumise et le commerce avec l'Egypte ou les Philistins est interdit.
Sargon II annexe les cités
phéniciennes
et Chypre, la colonie phénicienne prospère. Il capture
les
cités de Damas et de Samarie, alliées des rois de Tyr.
Après
sa mort, les Phéniciens et les royaumes de Palestine se
révoltent
contre l'empire assyrien, le roi de Sidon et celui de Juda en prennent
la tête. En - 701, Sennacherib intervient avec son armée
dans
une guerre rapide, son but est d'attaquer au plus tôt l'Egypte. Le
Pharaon Chabaka les soutient en envoyant une petite armée
commandée
par son frère Taharqua, qui se dirige vers Lakis mais celui ci
n'insiste
pas devant l'avance de l'armée assyrienne. Sidon est prise,
Sennacherib
est victorieux à Elteqeh, la révolte est jugulée.
Sennacherib doit repartir lutter contre les Elamites et les
Babyloniens.
Il installe des princes favorables à sa cause.
En 676, Sidon se révolte contre la domination assyrienne et en réponse Assarhaddon rase les murailles et déporte sa population, y compris les troupeaux en Assyrie. Tyr tient bon face aux Assyriens qui l'assiègent en - 672 et - 668. Assarhaddon lui impose un traité qui lui permet de contrôler le commerce phénicien. Libéré du joug pesant des Assyriens en - 612, l'indépendance dure environ 40 ans, soutenue par l'Egypte et sa flotte mais tout recommence avec la nouvelle puissance : les Babyloniens qui éliminent la puissance égyptienne de la région par la victoire de Karkémish en - 605. Tyr subit de leur roi, Nabuchodonosor II, un siège de 13 ans et tombe en - 573, toute la partie continentale de la ville est détruite. Nabuchodonosor aurait mieux traité les Phéniciens que les voisins de Juda ou l'Egypte. Sidon reprend la première place, et la Phénicie entière est soumise. En - 539 la prise de Babylone par le perse Cyrus, permet le retour de la prospérité dans les ports phéniciens. Dans la cinquième satrapie perse, les Phéniciens sont biens traités, car les Perses ont besoin de la flotte perse et des marins phéniciens. Ainsi la conquête de l'Egypte par Cambyse est soutenue par les navires phéniciens. Xerxès les utilise durant les Guerres Médiques. En récompense, le Grand Roi leur offre des villes telles Dor et Jaffa. Il construit deux palais à Sidon, le siège du gouverneur perse. La flotte perse est souvent commandée par des amiraux phéniciens. La bataille de Salamine qui aligne 300 vaisseaux phéniciens sur 1207, est d'abord une défaite des navires phéniciens face à leurs rivaux athéniens. Des capitaines de vaisseaux phéniciens ont quitté le combat devenu un piège. Les relations avec le Grand Roi se dégradent vite. Vers - 351, les comportements du satrape et des géneraux perses provoquent la révolte dans les cités phéniciennes.
Le roi de Sidon Tennis ou Tennès rassemble une armée et reçoit l'aide de l'Egypte sous la forme de 4 000 mercenaires grecs, commandés par le général Mentor. Le satrape et le gouverneur de Cilicie sont vaincus. Artaxerxès attaque alors la Phénicie avec une armée très nombreuse et met le siège devant les 3 fossés et le haut mur de Sidon. Après un combat héroïque, la cité est investie et les Sidoniens mettent le feu à leur ville. Les Grecs arrivent trop tard.
Avec la conquête d’Alexandre en 333, prend fin la puissance maritime de la Phénicie en Orient. Il faut un effort conséquent pour venir à bout de la résistance héroïque de Tyr. Les autres cités, en froid avec les Perses accueillent Alexandre et fournissent des vaisseaux pour le siège de Tyr. Mais la position de l'île est très forte. Il faut que les Macédoniens construisent une rampe gigantesque pour prendre pied dans la citadelle et le combat continue désespéré. En septembre - 332, au bout de 7 mois, les survivants sont vendus comme esclaves.
Au temps des Diadoques, la Phénicie, est un enjeu du conflit entre les Séleucides et les Lagides. L'héllénisation du pays se poursuit.
En - 64, Pompée conquiert la Phénicie, la "paix
romaine"
fait retrouver aux ports phéniciens la prospérité
économique disparue.
Monnaie de Sidon de l'Epoque perse
La trirème est symbole de puissance maritime
La flotte de guerre des
Phéniciens
Byblos, Sidon et Tyr ont eu tôt besoin d'une flotte puissante pour veiller sur leurs intérêts économiques et défendre les rivages contre toute attaque ennemie. Pour celà, ils ont construit des ports comprenant de longues jetées faites avec des blocs de pierres atteignant 3 mètres, pour briser les lames et offrir une protection à la flotte. Pour éviter l'entrée des navires ennemis, un mur élevé sépare le port de commerce du port de guerre.
Les navires de guerre phéniciens sont conçus pour un type de combat précis. Ils sont petits, rapides et maniables. Les dimensions varient entre 15 et 20 mètres de longueur et entre 4 et 6 mètres de largeur. L'équipage compte de 20 à 40 rameurs. La proue est terminée par un éperon pointu et solide qui perce l'ennemi sous la ligne de flottaison. L'étage inférieur est occupé par les rameurs, l'étage supérieur par les fantassins. Le principe de la bataille navale est le choc. Le but recherché est le heurt violent pour soit percer la coque avec l'éperon, soit blesser les rameurs et briser les rames, puis une fois l'ennemi immobilisé, c'est l'assaut ou l'attaque à l'arme de jet ou à la torche. Excellent constructeurs de bâteaux, les Phéniciens sont aussi d'excellents pilotes.
Hérodote dit des Phénicens "ils sont les meilleurs navigateurs du monde et les Sidoniens les meilleurs parmi les Phéniciens" tandis qu' Homère les présentent aussi comme des "marins rapaces qui, dans leur noirs vaisseaux, ont mille camelotes".
Les flottes phéniciennes vont se mettre au service de
l'Assyrien
Sennacherib au VIIIè siècle, dans une expédition
punitive
dans le Golfe Persique. Ils commandent et composent l'essentiel de la
flotte
perse des Achéménides, puis Alexandre le Grand mobilise
les
flottes de Byblos, Sidon et Arvad pour faire le siège de Tyr.
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