CONFLITS ET BATAILLES DE L'HUMANITE |
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LE MONDE La guerre durant la préhistoire |
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Aux temps préhistoriques, l'homme est un chasseur et aussi un tueur pour les autres hommes. Ceci explique les plus anciennes fortifications, les armes, et les squelettes meurtris. Au Paléolithique supérieur, vers - 40 000 ans, l'outil devient une arme, et peut être même avant ( cf le fragment d’épieu en if de Clacton-on-Sea en Angleterre, daté du paléolithique inférieur tout comme celui trouvé à Lehringen et les trois javelots ou lances en épicéa, datés de 360 000 ans, découverts dans la mine de lignite de Schoëningen en Basse-Saxe). La percussion entre deux silex est remplacée par le travail du silex au moyen d’autres percuteurs comme le bois de cervidé ou de renne. Les premières gravures rupestres représentant des combats avec propulseurs, datent de - 17 000 ans. Voir le fonctionnement de cet engin
Comment se battaient nos ancêtres ?
La première bataille de l'humanité dont on a retrouvé les traces est en Egypte, sur le site de Jebel el Sahaba, vers - 13 740 plus ou moins 600 ans. Dans un cimetière, près d'Assouan, 58 squelettes portent les marques de flèches, de sagaies et d'armes contondantes qui sont responsable de ce massacre. La moitié des squelettes découverts portent des traces de mort violente causées par de petits éclats de pierre acérés, parfois en grand nombre sur le même corps. La fracture de certains os est due à des gestes pour parer les coups. Voir plus d'explications ici
Avant cette date, toujours en Egypte, des archéologues ont trouvé dans le Wadi al-Ressis, (dans la région de Suez), un graffiti qui représente deux hommes au combat, l'un monte un dromadaire et est armé d'un bâton dans la main gauche, l'autre (à pied) tient un long bâton à la main droite et un bouclier à la main gauche. Les spécialistes estiment que cet endroit date de l’époque de la domination du dromadaire, vers le moyen et le nouveau paléolithique. Les graffitis du site sont estimés dater de - 52 000. Voir plus d'informations ici
Au Néolithique, l'homme apprend
à fabriquer des armes associant la pierre et le bois du type
tomahawk. En Amérique, le silex est remplacé par de
l'obsidienne ou d'autres pierres dures. L'arc se répand
rapidement et il allonge sensiblement la portée des armes de
jet. Le guerrier porte beaucoup plus de flèches que
de javelots. La "puissance de feu" est supérieure.
un poignard
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et deux têtes de propulseurs
(à droite
celle du faon à l'oiseau du magdalénien,
à gauche aux bouquetins affrontés. Grotte d’Enlène)
La confrontation se fait d'abord dans l'espace compris entre les habitats humains, puis directement sur le territoire de l'agressé et les fortifications apparaissent. Les effectifs mis en jeu au néolithique au Proche Orient sont comparables aux troupes combattant sur la majorité des champs de bataille du Moyen Age, soit 5 à 10 000 hommes, mais ils sont souvent utilisés en groupes plus réduits de quelques centaines d'individus.
On a trouvé des peintures rupestres décrivant une ligne de guerriers, tirant sur ordre ou marchant en colonne, derrière leur chef qui est habillé spécifiquement. La tactique n'est pas absente et un double enveloppement est même observable. On ne peut parler de bataille, mais plutôt de raid ou de dévastation du territoire. La lutte a pour cause le contrôle des précieuses ressources (nourritures, eau, matières premières)...
Les traces les plus spectaculaires de la guerre aux temps préhistoriques sont les ruines des massives fortifications construites uniquement pour se protéger d'autres hommes. D'abord les abris naturels comme les grottes suffisent à la protection contre les animaux et les ennemis. Puis les arcs et les frondes obligent les hommes à construire des obstacles artificiels : des hauts murs. A Jéricho, des fortifications néolithiques, tours rondes et «remparts» de 3 mètres d'épaisseur et 10 mètres de hauteur, sont élevées par des chasseurs cueilleurs, au 9ème, 8ème millénaire. Les hommes peuvent travailler la terre derrière ces remparts et amasser des réserves dans cette agglomération de 3 000 personnes. Il n'y a aucune distinction entre civils et militaires. Les captifs deviennent esclaves et les femmes jeunes, concubines.
Les plus anciennes armes connues sont des épieux en bois, déjà pour la chasse, on a retrouvé à Schoëningen (Allemagne), des épieux qu'on a pu dater de 360 000 ans !. Au Paléolithique final déjà, elles étaient munies de pointes spéciales en silex, en os ou en bois de renne (par exemple au Kesslerloch, Suisse). La lance est née de la projection de ces épieux.
Entre - 12 000 et - 8 000, on peut parler d'une révolution technologique de l'armement. Au cours de cette période, quatre armes nouvelles apparaissent : l'arc, la fronde, la dague et la masse. L'arc et les flèches, apparus à la fin de cette époque, restèrent pendant des millénaires les principales armes de jet. Au mésolithique, des flèches sont confectionnées avec des éclats de silex "collés" au moyen d'un goudron végétal. Des pointes de flèches en cristal de roche apparaissent au néolithique moyen. La fronde est supérieure en précision et en puissance à l'arc primitif. En Anatolie on a trouvé des frondes et des projectiles en argile cuite, plus précis que les pierres. A cette époque là, les chevaux sont des proies pour les hommes et ils ne serviront à la guerre que plusieurs milliers d'années plus tard.
archers africains Tassili, Sahara
(Cattle
period 4ème millénaire)
Du Néolithique datent les haches en pierre et les poignards en silex, exceptionnellement en cuivre. Ces objets étaient probablement à la fois des outils, des armes et des marques de prestige. L'abondance de nourriture permet l'apparition de l'artisanat et ainsi du troc entre groupes humains. Dans ces échanges, les outils et les armes vont se diffuser.
La civilisation va en premier se développer dans des fertiles bassins alluviaux des grands fleuves. Ainsi naissent les civilisations
d' Egypte
,
de Sumer
,
d' Harappa (Indus) ,
Jiroft (Iran)
et de Chine
En Amérique du Nord
ou du Sud, il faut
attendre
environ - 40 000 et peut être avant pour que l'homme, venu par le
détroit de Bhering gelé, ou par voie maritime,
commence à peupler le continent. Le passage reste ouvert
à plusieurs reprises en fonction des maxima glaciaires.
En Océanie, la première trace de l'homme remonte aussi à - 40 000 en Australie et Nouvelle Guinée.
Du Paléolithique jusqu'aux premiers états ou cités-états du 3ème millénaire, il n'existe pas d'armée, ni de guerriers permanents, mais des combattants occasionnels.
A la fin de la préhistoire, l'homme
est capable d'un combat organisé.
Chronologie pour la France :
Le Paléolithique archaïque commence il y a 2 300
000 ans (en Afrique) avec l'apparition des premiers outils.
Le Paléolithique inférieur de l’apparition de l’Homme jusqu’à – 200 000 ans.
Le Paléolithique moyen depuis – 200 000 ans jusqu'à – 35 000 ans.
Le Paléolithique supérieur depuis – 35 000 ans jusqu'à – 10 000 ans.
Le Mésolithique ou Epipaléolithique ou Protonéolithique depuis – 10 000 ans jusqu'à – 6 500 ans.
Le Néolithique depuis – 6 500 ans jusqu'à – 2 500 ans.
La Protohistoire ou l’âge des métaux
Le Chalcolithique depuis - 2 500 ans jusqu'à – 2 000 ans.
L’âge du bronze depuis - 2 200 ans jusqu'à – 800 ans.
L’âge du fer depuis - 800 ans jusqu'à – 25 ans.
Une page qui complète celle ci avec des
indications chirurgicales
Une autre page qui traite des outils et des armes de
la Préhistoire.