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La conquête des Gaules par les Romains |
Les Raisons et Prétextes La conquête de la Narbonnaise La guerre des Gaules de César La conquête de Massalia |
La principale raison de franchir les Alpes avec
une armée
consulaire est pour Rome, d'assurer les communications avec ses
possessions en Ibérie consécutives à la
2ème guerre punique. Il s'agit aussi de protéger les
Massaliotes qui se sont montrés de fidèles alliés
contre Hannibal. C'est enfin pour éliminer la vieille menace
d'invasions directes sur l'Italie. Ainsi en - 181, le consul Paul Emile
a vaincu les Ligures qui tenaient les débouchés des Alpes
mais les a ménagés pour conserver à Rome cet
obstacle aux raids gaulois.
Mais le comportement de Massilia qui rappelle un peu celui de Carthage va changer peu à peu la situation. Massilia est devenue la puissance maritime et commerciale dominante dans la Méditerranée occidentale après la disparition de la capitale punique. Et comme son ancienne rivale, elle cherche à s'étendre en territoire. Ainsi en - 154, les débordements des colons massaliotes sur la rive droite du Var actuel, provoquent une réaction belliqueuse des Oxybiens et des Décéates, deux tribus Ligures qui vivaient là. Antipolis et Nicae sont investies et le siège de ces deux cités progresse rapidement, Massilia envoie des ambassadeurs à Rome demander des secours que le Sénat décide rapidement de fournir. Il envoie immédiatement trois commissaires pour étudier les origines de la guerre et trancher.
Le navire qui les porte, mouille au port d'Aegitna, (près de Cannes), chez les Oxybiens qui refusent le débarquement des Romains. Mais Flaminius, le responsable de cette députation est déjà à terre et veille à décharger ses bagages. On lui intime l'ordre de repartir ce qu'il rejette avec mépris. Les protagonistes échangent des menaces et pendant cette joute verbale, quelques Oxybiens tentent de piller les bagages du Romain, ses esclaves interviennent et un véritable combat commence. Les Romains sont battus, deux gisent par terre, les autres refluent sur le navire, Flaminius qui a dégainé son épée est gravement blessé et repart lui aussi. Les câbles sont tranchés et le navire quitte le port, toutes voiles dehors selon Polybe, Flaminius est soigné à Massilia. Le Sénat manifeste sa réprobation vivement et déclare qu'il faut exercer une vengeance exemplaire des Oxybiens et des Décéates.
Le consul Quintus Opimius rassemble à la hâte des légions à Piacentia et suivant la côte, il vient dans le pays des Oxybiens. Aucune armée ligure ne lui barre le chemin, le consul prend d'assaut la cité d'Aegitna, capture la population et la réduit en esclavage, puis expédie au Sénat les responsables de l'affront. Enfin, le consul rencontre l'armée des Oxybiens qui acceptent le combat malgré leur faible nombre. Ils combattent avec vaillance mais sont vaincus et fuient. Rattrapés par les Décéates, ils retournent au combat avec eux et sont à nouveau vaincus. Rome rase la cité d'Aegitna, livre aux Massaliotes son territoire et soumet les populations vaincues. Elle leur interdit d'approcher à moins de 12 stades de la côte, désarme les bateaux avec lesquels ils se livraient à la piraterie, réclame des otages et maintient des troupes dans les principales cités durant l'hiver suivant, puis les légionnaires repartent.
Vers - 125, les Massaliotes font de nouveau
appel à Rome pour les mêmes raisons, cette fois ci, ce sont
les Salyens alliés aux Voconces, aux Allobroges et aux Arvernes
qui menacent Massilia. Le consul Marcus Flavius Flaccus traverse les
Alpes avec une armée consulaire, c'est la première fois
qu'un consul vient en Gaule avec tant de troupes. Flaccus est
vainqueur des Salyens, habitants de la vallée de la Durance. Son
consulat est prorogé, et en - 124, le consul soumet les
Voconces dont Massilia ne s'est pas plainte puis il rentre
à Rome. En - 123, on envoie le consul Caius Sextius Calvinus,
poursuivre la conquête jusqu'au Languedoc. Il écrase les
Salyens, capture et détruit leur oppidum Entremont en - 123 et
réduit en esclavage la population. De plus, il fait patrouiller
ses légions entre le Rhône et le Var, refoulant les
Gaulois et les Ligures à 1000 pas de la côte. Puis il
donne cette bande de terre à Massilia.
Cavalier Salien trouvé sur la colline d'Entremont
Musée Granet
(http://www.asso-archeo-entremont.com/)
En - 122, Calvinus décide de transformer
le camp construit au
nord de Massilia en une colonie romaine, la première dans la
Gaule transalpine. Elle prend ce nom : Aquae Sextiae (Aix en Provence).
Massilia favorise la formation d'une alliance entre Rome et les Eduens
qui contrôlent le confluent de la Saône et du Rhône.
Le Sénat romain les proclame frères de la
République. Les Eduens sont en conflit avec les Allobroges et
quand ces derniers, alliés aux Arvernes, attaquent les Eduens,
ceux ci font appel à Rome. En 121, le consul Gnaeus Domitius
Ahenobarbus (barbe d'airain)
marche contre les Allobroges, qui soutiennent Teutomal ou Teutomalos ou
Tutomotulus,
le roi des Salyens en fuite. Les Allobroges, terrifiés par les
éléphants, sont vaincus près de
Vindalium, près de l'actuelle Ile-sur-Sorgue, au confluent de la
Sorgue et du Rhône. C'est une sombre journée pour les
Allobroges qui perdent 20 000 tués et 3 000 prisonniers. Mais
ils refusent de
livrer Teutomal, fourbissent leurs armes et sont envahis par le
nouveau consul.
Le roi des Arvernes, Bituit, le chef le plus
puissant de la Gaule,
propose sa médiation mais il est humilié et le consul
refuse de tenir compte de son intervention en faveur des Allobroges.
Pendant ce temps, les Arvernes attaquent les Eduens. Le roi des
Arvernes rassemble toutes ses forces et se porte au secours des
Allobroges. Rome envoie le consul Quintus Fabius Maximus et 30 000
légionnaires en
soutien et les Eduens se rangent du côté romain. Les
consuls prennent l'offensive et Fabius est blessé. Le 8
août - 121, au confluent de l'Isère et du Rhône, les
consuls sont face aux Arvernes qui traversent laborieusement le
Rhône. Bituit a fait construire un pont sur pilotis et il
décide d'en construire un autre avec des barques. Les deux
armées sont en nombre inégal. Du côté
romain, trente mille légionnaires sont accompagnés
d'auxiliaires massaliotes et d'Eduens. L'armée arverne est trois
fois plus nombreuse et comprend de nombreux archers ruthènes.
Le combat est violent et Fabius Maximus, le petit fils de Paul Emile est malade. Les soldats le portent en litière pour qu'il puisse donner les ordres. Quand il envoie les éléphants charger les troupes gauloises, celles ci ne les connaissent pas et ne savent pas comment les combattre, leurs chevaux sont effrayés par les pachydermes, la fuite est générale. Le pont de bateaux cède le premier et de nombreux arvernes se noient. La marée humaine reflue vers l'autre pont qui est rapidement bloqué. Les Romains en profitent pour exterminer les combattants gaulois. Bituit réussit à s'échapper avec le quart de ses hommes et il pousse les Allobroges à se rendre au consul Fabius plutôt qu'à Ahenobarbus. Fabius Maximus rentre à Rome et obtient un triomphe laissant Ahenobarbus gérer la situation. Ce dernier est ulcéré du comportement du roi arverne qui l'a ignoré, s'empare de lui par traîtrise et l'envoie à Rome, chargé de chaînes ainsi que nous le décrit Valère Maxime. Le Sénat blâme le consul pour la violation de la foi jurée mais garde le roi arverne et exige la remise du fils de Bituit, Congonnetiac. Aussitôt, la guerre se rallume, mais les Arvernes sont un nouvelle fois vaincus. Ahenobarbus installe une garnison à Toulouse et utilise ses légions pour créer la route qui porte son nom, la voie Domitienne qui relie le Rhône aux Pyrénées
Les successeurs de Quintus Fabius Maximus, poursuivent la même politique et agrandissent la province jusqu'aux Pyrénées. Les territoires des Helviens, des Volques Arécomiques et des Sordes sont conquis en - 118. Rome fait alliance avec les Volques Tectosages. Le Sénat constate que les routes entre l'Italie et la nouvelle province ne sont pas sous contrôle et que les armées utilisent le chemin difficile qui longe la mer. Le consul Quintus Martius Rex est chargé en - 118, de soumettre les Stoenes. Le consul pénètre prudemment dans la montagne et surprend ces Ligures dans leur cité. Se voyant encerclés par les Romains, ils incendient leurs maisons et se jettent dans le feu.
La paix est établie et une nouvelle
province romaine est
fondée entre les Alpes et les Pyrénées.
Comme en Gaule cisalpine, l'organisation de la conquête
nécessite des colonies bien placées. En - 117, celle de
Narbo Martius (aujourd'hui Narbonne) est fondée et plusieurs
milliers de colons y émigrent, parmi lesquels de nombreux
vétérans des guerres contre les Gaulois. La province est
déclarée consulaire, tous les ans, un consul
s'y rend avec son armée.
La Guerre des
Gaules de Jules César
Cette nouvelle fonction convient parfaitement
à Jules
César en raison de la proximité de la Narbonnaise vis
à vis de Rome et de l'agitation des peuples gaulois. Il pourra
ainsi retourner chaque hiver suivre les intrigues de la vie politique
romaine. De plus la paix en Narbonnaise est menacée.
Déjà en - 61, les Allobroges se sont
révoltés. Arioviste, le roi des Suèves
installés aux "frontières" de la Germanie provoque des
remous jusqu'à la Narbonnaise.
Campagne de l'année - 58
Jules César est conscient de la
nécessité d'anticiper l'invasion des Germains qui ont déjà
déferlé sous le consulat de Marius. Et en - 58,
l'occasion se présente. Les Helvètes, poussés par
Orgétorix, quittent leur territoire dans l'Oberland bernois,
devant la menace des Germains, en détruisant leurs villages et
projettent de s'installer chez les Santons, dans l'actuelle Saintonge.
Ils ont convaincu d'autres peuples de les suivre et l'ensemble atteint
368 000 personnes dont environ 92 000 combattants. Ils demandent à
tous les peuples qu'ils vont rencontrer l'autorisation de traverser et
donc à Rome, la permission de franchir le Rhône à la
hauteur de l'actuelle Genève.
En mars -58, César rassemble ses troupes, fait couper le pont sur le Rhône, demande le temps de la réflexion jusqu'au mois d'avril et fait construire des fortifications. Les Helvètes assurent le proconsul de leurs intentions pacifiques et quand les fortifications sont terminées, César refuse le passage. Les Helvètes alors, s'adressent aux Séquanes et modifient leur itinéraire. C'est à ce moment que le druide Diviciac demande au nom des Eduens, l'aide du proconsul pour arrêter les Helvètes qui se livrent au pillage. César peut intervenir comme le protecteur des Eduens. En mai - 58, il traverse le Rhône au confluent de la Saône avec cinq légions, rattrape les Helvètes au pied du mont Beuvray. Il écrase les Tigurins qui n'ont pas encore traversé la Saône puis traverse le fleuve et poursuit le gros de la troupe. Et quand les Helvètes recherchent l'affrontement, près de Bibracte, Jules César masse ses troupes sur une colline et soutient le choc. Ayant stoppé l'attaque par les jets de pilum, les légionnaires chargent l'ennemi et capturent le camp et les bagages. Les Helvètes font leur soumission. Le proconsul ordonne aux survivants de retourner d'où ils viennent et aux Allobroges de leur fournir du blé
Plus tard, le même Diviciac demande la protection de César
contre Arioviste et les Germains que celui ci a fait venir en Gaule.
Aussi, le Conseil des Gaules rassemblant les principaux chefs des
tribus gauloises, sollicite son aide contre les Germains qu'Arioviste a
installé sur le territoire des Séquanes. Le roi des
Suèves est venu en Gaule quelques années plus tôt,
à la demande des Séquanes en guerre contre les Eduens.
Et trouvant le climat gaulois à son goût, Arioviste
est les siens restent et remportent la victoire de Magnetobriga en - 60
contre une coalition de chefs gaulois en Alsace. Jules Cesar promet de
s'en occuper et tente une entrevue diplomatique dont Arioviste ne voit
pas la nécessité. De nombreux Suèves étant
signalés prêts à franchir le Rhin, le proconsul
marche contre Arioviste. Au passage il s'assure de la cité de
Besançon très facile à défendre.
Après avoir rassuré ses officiers paniqués par
la réputation des Germains, il rejoint Arioviste qui lui
demande une entrevue. Cette discussion est stérile et la
garde d'Arioviste attaque les Romains qui accompagnent Jules Cesar.
Le combat se déroule dans la plaine de l'Ochsenfeld
(près de Mulhouse). Le proconsul attaque l'aile gauche des
Germains et l'enfonce, tandis que l'aile droite accable les
légionnaires sous le nombre mais Publius Crassus qui commande
la cavalerie envoie les troupes de troisième ligne en renfort
et rétablit la situation. Les Germains fuient jusqu'au Rhin et
beaucoup sont éliminés par la cavalerie romaine.
Arioviste traverse le fleuve sur une barque et meurt peu de temps
après. L'armée romaine prend des quartiers d'hiver
chez les Séquanes.
Campagne
de l'année - 57
En - 57, la présence des légions romaines est déjà pesante pour certains peuples gaulois et le proconsul apprend que les peuples de la Gaule Belgique se révoltent contre Rome. Jules César lève deux légions supplémentaires de Gaule citérieure. Informé de la concentration de troupes chez les Belges, Jules César se rend immédiatement chez les Rèmes, le peuple belge, le plus proche. Et ces derniers se placent sous la protection de Rome et l'informent sur les effectifs ennemis. Jules César installe un camp fortifié au nord de l'Aisne, soutient les Rèmes assiégés, fait intervenir les Eduens contre les Bellovaques. Et quand le camp est tout à fait sécurisé, il propose à l'ennemi la bataille. Les deux armées sont séparées par un marais et aucun des deux camps ne prend le risque de le franchir. Une partie des Belges tente d'enlever un poste romain qui contrôle le pont sur l'Aisne. L'ennemi est repoussé et détruit. Les Belges décident de revenir chez eux, en particulier les Bellovaques attaqués par les Eduens. Ils partent de nuit et au matin, le proconsul envoie la cavalerie détruire les traînards. Puis César envahit le pays des Suessions, et met le siège devant leur capitale, Noviodunum.
Alors les Suessions se soumettent et leur
roi Galba est fait prisonnier. Jules César marche sur les
Bellovaques et à la demande des Eduens, accepte leur soumission.
De la même manière, le proconsul obtient la soumission des
Ambiens mais il apprend que le chef suprême des Nerviens,
Boduognatos (le fils de la corneille), refuse la paix. Jules César
s'avance vers eux et apprend que les Nerviens, les Atrébates et
les Viromandues l'attendent de pied ferme derrière la Sambre,
ou l'Escaut, dissimulés dans les bois. Le proconsul fait
établir le camp à proximité et, rapidement, les
Belges attaquent avec impétuosité les légionnaires
préparant le camp, repoussent les cavaliers et avancent très
vite. La situation devient rapidement difficile pour l'armée
romaine et le camp est envahi. Jules César doit redonner courage
aux légionnaires qui rétablissent la situation et les
Nerviens sont vaincus et se soumettent, Boduognatos est mort, c'est la
bataille de la Sabis. Les
Atuatuques, descendant des
Cimbres restés chez les Eburons pendant l'invasion des Cimbres
et des Teutons, se sont barricadés dans une position
fortifiée. Mais en voyant les machines de guerre romaines
s'approcher, ils se rendent à merci et livrent leurs armes. Mais
la nuit, ils attaquent en force et sont vivement repoussés. La
place est prise de vive force et les occupants sont vendus comme
esclaves.
Pendant ce temps, Publius Crassus, avec une
légion,
soumet les peuples marins vivant au bord de la mer, entre la Seine et
la Loire. Jules César part pour l'Italie et l'Illyricum tandis
que les légions hivernent à proximité de la Loire
ou en Belgique. La 12ème légion Fulminata et une partie
de la cavalerie que le
proconsul a envoyée couvrir le passage du Grand Saint Bernard
sont vivement attaquées dans leur camp à Octodure par les
Gaulois. Au bout de six heures de combat, les légionnaires sont
démunis d'armes de jet et fatigués tandis que les Seduns
et les Veragres se relaient. Le fossé est comblé et une
brêche dans le rempart menace
sérieusement le camp, Servius Sulpicius Galba accepte la
proposition du primipile Publius Sextius Baculus d'effectuer une sortie
par toutes les portes en même temps. L'effet de surprise
fonctionne à plein et les Gaulois ne peuvent tenir leur position
ni se retirer en bon ordre. Un tiers des 30 000 assiégeants est
détruit et le reste fuit. Puis, la légion vient prendre
ses quartiers d'hiver chez les Allobroges.
Campagne
de l'année - 56
Puis les Vénètes se
soulèvent quand Publius
Crassus, commandant la 7è légion, installé
près des Andes, au bord de l'Océan, envoie ses tribuns
militaires demander du blé chez les peuples voisins. Ce peuple
puissant entraîne les autres et toute la côte est
bientôt derrière les Vénètes et
réclame les otages qui ont été livrés, en
échange des tribuns qui ont été capturés et
demande l'aide des Bretons. Jules César donne l'ordre de
construire une flotte sur la Loire et de recruter des marins. Et quand
l'hiver est fini, le proconsul rejoint l'armée et trouve les
peuples gaulois de l'Ouest résolus à se battre et
décide d'arrêter la sédition avant qu'elle ne
s'étende encore. Alors il répartit ses forces entre
l'Aquitaine et la Gaule Belgique pour empêcher les Germains de
venir et les autres Gaulois d'aider leurs frères de l'Ouest et
il charge Décimus Brutus du commandement de la flotte romaine et
des navires fournis par les peuples gaulois pacifiés. Jules
César engage son infanterie contre des places qui sont
inaccessibles à marée haute. Mais cette campagne n'est
pas efficace tant les navires des Vénètes sont mieux
adaptés aux tempêtes comme aux fonds plats, peu sensibles
à
l'éperonnage et dominent les vaisseaux romains par leur hauteur.
Aussi les Vénètes ne fuient pas le combat. Mais les
Romains trouvent une solution à la bataille du Morbihan. Avec
des faux au bout de longues
perches, ils coupent les cordages qui tiennent les vergues et les
navires ennemis sont vite immobilisés; il suffit de les attaquer
à trois contre un et de les prendre à l'abordage. Les
Vénètes voyant leurs navires capturés tentent de
fuir mais le vent étant tombé, les navires ennemis
restent immobiles. Ces navires perdus, les Vénètes et les
autres peuples de la côte se rendent à Jules César
sans conditions. Mais César est furieux de la façon
dont on a traité ses ambassadeurs et aussi il fait tuer tous les
sénateurs et vendre les survivants comme esclaves.
Pendant ce temps, Quintus Titurius Sabinus est
avec trois
légions, chez les Unelles, dans l'actuel Cotentin. Viridorix qui
les dirige, a rassemblé les Aulerques Eburovices et les
Lexoviens et dispose ainsi une troupe considérable. Sabinus a
établi un camp très bien situé et y reste
cantonné. Les Gaulois le considère comme un couard et
déjà les légionnaires discutent. Sabinus choisit
un Gaulois habile parmi ses auxiliaires, le décide à
passer à l'ennemi avec un message disant que la nuit suivante
Sabinus sortira du camp pour porter secours à César en
grande difficulté avec les Vénètes. Les Gaulois
décident d'attaquer le camp immédiatement avec des
branchages pour combler les fossés. Alors Sabinus ordonne une
sortie brusque et les Gaulois sont enfoncés et poursuivis par la
cavalerie. Les pertes ennemies sont nombreuses.
Publius Crassus vient en Aquitaine dans la même période et
prudemment, rassemble de la cavalerie et des auxiliaires et appelle des
cités de Toulouse et de Narbonne, nombre de légionnaires
endurcis. Les Sotiates à son approche, regroupent une foule de
combattants et tendent une embuscade avec leurs cavaliers qui reculent
et sont poursuivis jusqu'à l'endroit où l'infanterie
gauloise se tenait prête à attaquer. Le combat est "long
et acharné" mais les Sotiates sont repoussés avec de
nombreuses pertes et Crassus tente de prendre la citadelle des
Sotiates. Les Sotiates résistent vaillamment par des sorties ou
des mines mais les légionnaires tiennent bon, les
assiégés se soumettent, livrent des otages et rendent
leurs armes.
Puis Publius Crassus se rend dans le pays des Vocates et des Tarusates
qui reçoivent continuellement des renforts venus d'Hispanie. En
conséquence, Crassus décide d'attaquer le lendemain et
déploie son armée devant le camp. Les Aquitains
préférant pousser l'ennemi à la retraite en
l'affamant, restent au camp. Crassus poussé par l'ardeur de ses
troupes, attaque le camp ennemi. Les légionnaires se heurtent
à une vive résistance, mais quelques cavaliers reviennent
informant Crassus que la porte opposée est moins
fortifiée. Les cohortes gardant le camp romain, sont
envoyées de façon discrète sur ce point faible et
pénètrent dans le camp sans difficulté. Les
ennemis tentent de fuir mais sont rattrapés par la cavalerie.
Les cinquante mille Aquitains et Cantabres réunis dans cette
bataille sont détruits aux trois quarts. L'essentiel des peuples
de l'Aquitaine se soumettent spontanément.
A la fin de l'été, Jules César constate que seuls
les Morins et les Ménapes, dans la Gaule Belgique, restent en
armes, il y mène son armée. Mais ces peuples transportent
tous leurs biens au milieu des forêts et des marécages. Le
camp est installé à la lisière des forêts et
les Gaulois attaquent quand les légionnaires sont
dispersés. Mais les légionnaires les refoulent et en
détruisent un grand nombre, puis perdent "quelques hommes".
Alors Jules César fait abattre la forêt mais la mauvaise
saison est trop avancée et le mauvais temps interdit de
poursuivre cette campagne.
Campagne
de l'année - 55
Dans l'hiver - 55, deux peuples germaniques, les
Usipètes et les
Tenctères, attaqués par les Suèves, sont
chassés de leur territoire. Ils traversent le Rhin près
de Clèves sur les navires des Ménapes qui vivent des deux
côtés du fleuve, après les avoir vaincus et
s'installent à leur place. Nombre de cités gauloises
incitent les Germains à continuer leur avance jusque chez elles
et Jules César, bien informé, recrute des cavaliers,
s'approvisionne en blé et marche vers les Germains. Ces derniers
négocient des terres où s'installer. Le proconsul leur
propose de s'établir sur le territoire des Ubiens dans le but de
faire un bloc contre les invasion des Suèves. Mais les
négociateurs germains ne cherchent qu'à gagner du temps
pour que leur cavalerie soit au complet. Jules César ordonne
à son avant garde de cavalerie de ne pas attaquer l'ennemi.
Les cavaliers germains attaquent la
cavalerie romaine par
surprise et en infériorité numérique. Ils
sèment la panique et tuent 74 cavaliers dont l'Aquitain Pison.
Alors Jules César décide de livrer bataille dès
que possible. Le lendemain, une délégation de
Germains, comprenant tous les chefs, vient présenter ses excuses
pour l'incident de la veille. Le proconsul fait prisonnier toute la
délégation et sort toute l'armée de son camp. Les
Germains sont surpris et inquiets et ne savent que faire.
Déjà les légionnaires sont dans leur camp ! Les
Germains qui sont armés résistent mais le plus grand
nombre fuient et tentent de traverser le fleuve à la nage et
beaucoup périssent. Les chefs prisonniers
préfèrent rester avec Jules César que d'être
suppliciés par les Gaulois. Puis Jules César
décide de franchir le Rhin pour protéger le peuple des
Ubiens des attaques des Suèves et montrer aux Germains qu'une
armée romaine pouvait traverser et menacer leurs biens.
Les Ubiens ont proposé de fournir de
nombreux bateaux pour la
traversée mais le proconsul préfère construire un
pont. C'est fait en dix jours et laissant une forte garde aux deux
têtes du pont, il s'avance vers le pays des Sugambres chez qui
les cavaliers Usipètes et Tenctères se sont
réfugiés. N'obtenant aucune réponse à ses
demandes de livrer ces cavaliers et voyant qu'ils se sont
réfugiés dans des forêts, il incendie leurs
villages et coupe leur blé. Il se retire chez les Ubiens et leur
promet une protection contre les Suèves qui se
préparent à une grande bataille. Jules César,
après 18 jours de campagne, repasse le Rhin et détruit le
pont.
L'été est bien avancé mais
le proconsul envisage
un débarquement en Bretagne. Aussi il envoie un tribun
militaire, Caius Volsenus Quadratus, faire une reconnaissance de la
côte bretonne, avec un navire de guerre et l'ordre de revenir
très vite. Puis il part avec son armée dans le pays des
Morins, la côte la plus proche de la Bretagne et y rassemble une
grande quantité de navires. Aussitôt, de nombreux
délégués de divers peuples de l'île,
viennent se soumettre et offrir des otages. De la même
façons, des peuples de Gaule viennent présenter leurs
excuses pour avoir combattu les Romains. Jules César fixe un
nombre élevé d'otages à livrer, et les recevant
accepte leur soumission. Puis il fait ponter 80 navires de transport
pour deux légions et affecte 18 transports pour la cavalerie. Le
légat Publius Sulpicius Rufus est chargé de la garde du
port.
Vers la fin du mois d'août, profitant d'un
temps favorable, Jules
César appareille avec ses légions mais sans la cavalerie,
rassemblée dans un autre port et devant le rejoindre. La flotte
arrive vers 9 heures du matin près de Douvres et le proconsul
voit de nombreux Bretons armés sur les hauteurs et juge le
débarquement impossible. Il prévient les légats et
tribuns et à environ sept miles, approche d'une plage
découverte où il range ses navires. Les Bretons ont suivi
à cheval et en chars et s'opposent au débarquement. Les
légionnaires ne sont pas habitués à ce type de
combat et sont dans une situation difficile. Jules César envoie
les vaisseaux longs (les navires de guerre), pourvus de frondeurs,
d'archers et de balistes, sur le flanc droit de l'ennemi qui recule.
Les légionnaires avancent en désordre aussi les Bretons
attaquent les isolés à cheval et lancent une grêle
de traits. Enfin, les légionnaires mettent pied à terre
et l'ennemi en déroute. Les Bretons demandent la paix et livrent
des otages.
Mais quatre jours après l'arrivée
des légions en
Bretagne, une tempête très violente disperse les
transports qui apportaient la cavalerie. Et la même nuit, les
navires qui ont apportés les légions sont fort
abîmés et il n'y a rien sur place pour les réparer,
en outre il n'y a pas de provision de blé. Les chefs bretons
voyant les difficultés des Romains, se préparent à
reprendre le combat. Peu de temps après, les Bretons tendent une
embuscade aux légionnaires sortis moissonner le blé qui
sont secourus à temps par Jules César. Les Bretons
se renforcent de troupes attirées par le butin. Le proconsul
livre bataille devant le camp et met en fuite les ennemis. Les
légionnaires les poursuivent, en tuent un grand nombre et
incendient toutes les maisons sur une vaste étendue. Les Bretons
demandent la paix. Jules César fait revenir
l'armée,
la flotte atteint intacte le continent, mais deux transports sont
déviés chez les Morins qui les attaquent. Jules
César averti, envoie toute la cavalerie présente et les
Morins perdent beaucoup de guerriers. Puis, le proconsul envoie
son légat Titus Labienus, avec les deux légions qui
rentrent de Bretagne, chez les Morins qui se sont
révoltés. Labienus en capture un grand nombre, les marais
étant cette fois ci à sec. Mais les légats Quintus
Titurius et Lucius Cotta, qui opèrent chez les Ménapes
rentrent bredouille après avoir ravagé leur territoire
car les Ménapes sont cachés dans des forêts
profondes. Toutes les légions hivernent dans la Gaule Belgique.
Titus Labienus ( - 100 - 45)
Campagne
de l'année - 54
Pour l'année - 54, Jules César,
partant hiverner en
Italie, a donné l'ordre de construire le plus grand nombre de
vaisseaux et de faire réparer les anciens. Il est bientôt
appelé en Illyricum où les Pirustes se signalent par
leurs incursions dans la province. Le proconsul rassemble les troupes
et aussitôt les Pirustes protestent de leur bonne foi. Jules
César exige des otages et l'affaire est réglée. Il
rentre tard, vers le mois de mai, en Gaule et trouve 600 navires tout
équipés et 28 vaisseaux de guerre. Félicitant les
soldats, il donne l'ordre de concentrer la flotte à Portus
Itius, dans l'estuaire de la Liane (actuellement Boulogne sur Mer).
Puis il part avec quatre légions et huit cents cavaliers chez
les Trévires soupçonnés d'attirer les Germains. Il
trouve deux hommes qui se disputent le pouvoir : Cingétorix qui
vient à sa rencontre l'assurer de la fidélité de
ses hommes et Indutiomaros qui se prépare à la guerre et
se cache dans la forêt des Ardennes. Et comme de nombreux chef
trévires sollicitent le proconsul, Indutiomaros envoie à
son tour des députés à Jules César qui lui
demande deux cents otages dont le fils d'Indutiomaros et ses proches.
Puis il reçoit les chefs trévires et les rallie à
Cingétorix ce qui exaspère Indutiomaros et rend toute
réconciliation impossible.
Jules César se rend à Portus Itius
avec ses
légions. Il y retrouve tous les contingents gaulois qu'il a
demandés. Ne voulant pas d'un soulèvement
général de la Gaule en son absence, le proconsul
décide d'emmener avec lui l'essentiel des chefs gaulois et parmi
eux l'Héduen Dumnorix. Ce dernier usa de tous les
prétextes pour rester en Gaule, puis intrigue auprès des
chefs gaulois. L'armée romaine est retardée environ
vingt-cinq jours par le chorus, un vent qui souffle sur ces côtes
et enfin le vent est favorable, l'ordre est donné
d'embarqué. Mais Dumnorix et la cavalerie héduenne ont
quitté le camp. Jules César suspend le départ,
envoie une grande partie de la cavalerie à leur poursuite avec
ordre de la ramener et de le tuer s'il résiste. Dumnorix est
rattrapé, brandit l'épée et somme ses compagnons
de faire leur devoir d'hommes libres et il est
éliminé.
Le proconsul laisse Labienus avec trois légions et deux mille
cavaliers pour faire face et s'occuper du ravitaillement et s'embarque
avec cinq légions et deux mille cavaliers. Après une
traversée compliquée par le courant de la marée
qui dévie la flotte vers l'Est, il parvient, à force de
rames,
à atteindre les côtes de Bretagne, cette fois ci
désertes. Jules César fait débarquer ses troupes,
choisit l'emplacement du camp, laisse un détachement de six
cohortes et trois cents cavaliers à Quintus Atrius pour garder
la flotte restant à l'ancre. Puis il avance vers l'ennemi qui,
installé sur une position dominante, livre bataille. Les
cavaliers romains repoussent la cavalerie et les chars bretons qui se
cachent dans les bois. Il y a là une position fortifiée
à l'avance d'où les Bretons lancent des traits sur les
Romains. Les soldats de la septième légion forment la
tortue et pénètrent dans la place puis les chassent. Le
proconsul ramènent ses troupes au camp. Le lendemain, la
poursuite est lancée mais Quintus Atrius signale qu'une
très violente tempête a rompu les amarres et que les
navires sont très endommagés.
Jules César revient vite au camp et
rappelle les troupes
avancées, et décide de réparer les navires qui
pouvaient l'être, quarante d'entre eux sont perdus. Les navires
sont tirés au sec et protégés par une
fortification commune à celle du camp. Dix jours plus tard, le
proconsul retourne au contact et l'armée bretonne est sous les
ordres de Cassivellaunos. Un vif combat oppose la cavalerie et les
chars ennemis à la cavalerie romaine pendant la marche de
l'armée. Les Bretons sont repoussés avec beaucoup de
pertes puis ils attaquent vivement le camp. Jules César doit
envoyer deux cohortes pour les soutenir, l'ennemi réussit
à s'enfuir, les légionnaires trop lourdement
équipés ne pouvant les poursuivre. Le lendemain, le
légat Caïus Trebonius est envoyé avec trois
légions et toute la cavalerie pour le fourrage est
attaqué par les Bretons. Les légionnaires les repoussent
et les suivent, les cavaliers romains les chargent vivement et en
éliminent un grand nombre. Après cette victoire, le
proconsul veut porter la guerre dans le pays de Cassivellaunos, au
delà de la Tamise.
Arrivé au seul gué, Jules César voit de nombreux
ennemis de l'autre côté de la Tamise et des pieux pointus
bordant leur berge ainsi qu'au milieu du fleuve. Mais l'élan de
la cavalerie et des légionnaires qui suivent, repousse l'ennemi
qui abandonne la Tamise. Cassivellaunos ne garde que quatre mille
conducteurs de chars et surveille la marche des Romains, retirant vers
les bois, les hommes et les bêtes et interdisant aux cavaliers
romains de s'éloigner de la colonne d'infanterie. Les
Trinnovantes se soumettent et demandent à Jules César de
protéger Mandubracios des violences de Cassivellaunos.
Mandubracios est auprès du proconsul et son père, le roi
des Trinnovantes a été tué par Cassivellaunos. Le
proconsul demande quarante otages et du blé pour l'année
et il envoie Mandubracios. Voyant les Trinnovantes à l'abri de
toutes violences par les troupes romaines, les Cénimagnes, les
Ségontiaques, les Ancalites, les Bibroques et les Casses se
soumettent et renseignent Jules César sur la "place forte" de
Cassivellaunos. Le proconsul y mène ses légions, la place
est bien fortifiée, mais attaqué par deux
côtés, l'ennemi ne résiste pas à l'assaut
des légions et s'enfuit, laissant beaucoup de bétail.
Pendant ce temps, les peuples Bretons du bord de mer, sollicités par Cassivellaunos, attaquent le camp et la flotte. La garnison fait une sortie et tue beaucoup d'ennemis. Un chef est capturé, nommé Lugotorix. Découragé par ces échecs, Cassivellaunos est prêt à se soumettre. Jules César, voulant passer l'hiver sur le continent pour faire face à d'éventuels soulèvements en Gaule, ordonne la livraison d'otages et fixe le tribut annuel que la Bretagne doit payer, en outre, il interdit formellement à Cassivellaunos d'attaquer Mandubracios et les Trinnovantes. Ayant reçu les otages, le proconsul dirige son armée au camp et trouve les bateaux réparés. Le nombre de prisonniers l'oblige à prévoir deux convois. Mais la marée éloigne les navires qui viennent du continent. Alors Jules César décide d'embarquer ses troupes en une fois et profite d'une accalmie pour ramener ses navires intacts. Et comme la sécheresse a rendu les récoltes de blé faibles, les troupes sont envoyées hiverner dans un grand nombre d'endroits peu éloignés les uns des autres. Le proconsul décide de rester en Gaule tant que les camps d'hiver ne sont pas fortifiés.
Tasgétios, le "roi" des Carnutes, remis
à ce rang par
Jules César est assassiné. Jules César envoie en
hâte Lucius Plancus et sa légion, de la Gaule Belgique
chez les Carnutes. Puis les Eburons se révoltent,
influencés par Ambiorix et le Trévire Indutiomaros. Ils
attaquent les légionnaires sortis du camp pour les
corvées puis assiègent le camp. Les cavaliers espagnols
sortent et repoussent l'ennemi qui retire ses troupes et demande un
négociateur chez les Romains. Ambiorix tend un piège aux
Romains. Il n'a attaqué que contraint par son peuple et par
la conjuration des Gaulois qui va attaquer tous les camps romains en
même temps. De nombreux Germains ont franchi le Rhin et
seront là dans deux jours. Si les Romains veulent rejoindre un
camp voisin, il promet de leur donner libre passage sur son territoire.
La discussion est vive au conseil, dans le camp romain : Lucius
Aurunculeius Cotta, l'un des deux légats, les centurions
de la 1ère
cohorte et nombre de tribuns refusent de suivre les conseils de
l'ennemi et de quitter le camp retranché. Mais l'autre
légat, Quintus
Titurius Sabinus est d'avis contraire car si Ambiorix a attaqué
c'est
que le situation est sérieuse et il reste peu de temps pour
sortir de
ce piège. Et Cotta cède et accepte de quitter le camp le
lendemain. Les
Eburons ont dressé une double embuscade dans les bois de
manière à
attaquer la colonne par les deux bouts, mettant les légionnaires
dans
une mauvaise position. C'est la bataille d'Aduatuca. Sabinus s'agite en
vain tandis que Cotta exhorte
les troupes et combat comme un soldat. Les bagages sont
abandonnés et
les légionnaires forment le cercle. Cette mesure réduit
la confiance
des légionnaires et les incite à quitter le rang pour
rechercher les
objets les plus chers.
Les Gaulois au contraire reçurent l'ordre de rester sur place, le butin étant pour eux. Mais au contact, les cohortes détruisent beaucoup d'ennemis. Ambiorix donne l'ordre de combattre à distance en lançant des traits et de reculer partout où les Romains attaquent. Ainsi la cohorte sortant du cercle pour attaquer frappe dans le vide et est rapidement enveloppée. Les Romains subissent beaucoup de pertes mais résistent et en début d'après midi, Sabinus envoie son interprète vers Ambiorix pour qu'il épargne ses soldats et lui même. Le chef éburon lui propose de venir discuter avec lui lui garantissant la vie sauve. Cotta, blessé, refuse de se rendre. Sabinus se rend avec quelques tribuns et les centurions de la première cohorte, il dépose les armes ainsi que les autres Romains. La discussion se prolonge et Sabinus est tué. Les Eburons galvanisés attaquent et bousculent l'ordre des légionnaires. Lucius Aurunculeius Cotta et beaucoup de légionnaires meurent. Quelques uns réussissent à rejoindre le camp du légat Titus Labienus et l'informent. Les autres se replient dans leur camp et combattent jusqu'à la nuit et, sans espoir se donnent la mort.
Dans la foulée, les Atuatuques se
joignent au mouvement ainsi
que les Nerviens. Et les Gaulois réunissent le maximum de
troupes et se jettent sur le camp de Cicéron. Mais les
légionnaires se battent sur les retranchements, les combats sont
rudes. Pendant la nuit, cent vingt tours de défense sont
élevées. Les Gaulois se renforcent, réussissent
à combler le fossé et donnent l'assaut. Les
légionnaires résistent et la nuit préparent
de nouvelles armes et renforcent les défenses. Des chefs
Nerviens obtiennent un entretien et ils déclarent à peu
près la même chose qu'Ambiorix, mais Cicéron
répond qu'il n'est pas dans les usages de Rome d'accepter les
conditions d'un ennemi en armes.
Les Nerviens entreprennent le siège du camp romain, l'entoure
d'un rempart et d'un fossé très rapidement puis
construisent des tours d'assaut avec les conseils de prisonniers
romains. Ils réussissent à incendier les bâtiments
avec des balles de fronde contenant de la tourbe. Les
légionnaires ne quittent pas le rempart et repoussent les
attaques. Une tour qui approchait du rempart est incendiée. Les
courriers que Cicéron a envoyé à Jules
César dès le premier jour ont été
interceptés mais un message lui parvient porté par un
esclave gaulois. Le proconsul réagit très vite et
mobilise la légion de Crassus chez les Bellovaques, celle de
Caïus Fabius et laisse à Titus Labienus le choix de venir
le rejoindre avec sa légion s'il peut le faire. Jules
César laisse Crassus garder les bagages, les provisions de
blé ainsi que les otages et part vers le camp de Cicéron
avec deux légions, Labiénus environné par les
Trévires restant au camp.
Les Gaulois avertis viennent au devant du
proconsul avec toutes leurs
troupes (soixante mille hommes). Cicéron réussit à
le prévenir à temps et il établit un camp
fortifié pour ses sept mille hommes. Les cavaliers reculent
devant l'ennemi et les légionnaires simulent la peur pour
attirer l'ennemi devant le camp. Et quand les Gaulois approchent du
rempart, les légionnaires l'évacuent. Alors les Romains
font une sortie par toutes les portes et la cavalerie intervient. Les
Gaulois sont mis en déroute et perdent beaucoup de combattants.
La nouvelle de cette victoire dissuade les Trévires d'attaquer
le camp de Labienus. Jules César décide de rester en
Gaule pendant tout l'hiver et il est informé des projets de
révolte des Gaulois.
Pendant l'hiver, les Sénons bannissent leur roi Cavarinos.
Indutiumaros, chez les Trévires tente d'attirer les Germains
mais sans résultat. Il rassemble des troupes, déclare
Cingétorix ennemi public et convoque l'assemblée
armée, première étape de la guerre. Puis il
s'approche du camp de Labienus avec toute sa cavalerie et jette des
traits à l'intérieur. Labienus retient ses
légionnaires pour faire croire que les Romains ont peur et il
fait venir des cavaliers des cités voisines. Indutiumaros
continue à provoquer les légionnaires puis les
Trévires s'en vont dans le plus grand désordre. Alors
Labienus fait sortir toute sa cavalerie qui a pour mission,
après
avoir mis en déroute l'adversaire, de s'approcher d'Indutiumaros
et de l'éliminer avant de s'attaquer à ses
compagnons. C'est ainsi que le chef trévire
disparaît et
peu après, les Eburons et les Nerviens se dispersent et la Gaule
redevient calme.
Campagnes de César en Gaule
(wikipedia)
Campagne
de l'année - 53
Pour cette année, Jules César
s'attend à un vaste
soulèvement en Gaule et décide d'augmenter ses effectifs.
Il charge ses légats de lever des nouvelles troupes et il
demande au proconsul Pompée, de mobiliser et lui faire parvenir
les recrues de Gaule Cisalpine. Les rapports se sont
relâchés entre les deux hommes depuis la mort de Marcus Licinius Crassus dans sa
campagne contre les Parthes et surtout celle
de Julia, la fille de César et femme de Pompée.
Néanmoins, ils pensent encore avoir besoin l'un de l'autre.
Pompée agit avec patriotisme et ses légats recrutent
rapidement si bien que trois nouvelles légions sont prêtes
et acheminées en Gaule, cela représente le double des
légionnaires qui ont péri avec Quintus Titurius Sabinus !
Du côté gaulois, on se
prépare à la guerre,
en particulier chez les Trévires qui viennent de perdre leur
chef Indutiumaros. Ils appellent les Germains, mais les plus proches
refusent, donc on s'adresse aux Germains plus éloignés et
l' Éburon Ambiorix entre dans la ligue. Les Nerviens, les
Atuatuques et les Ménapes sont en armes aux côtés
des Germains Cisrhénans. Les Sénons ne répondent
pas à sa convocation et se concertent avec les Carnutes. Tout
ceci incite le proconsul à entrer plus tôt en campagne.
Avant même la fin de l'hiver, il rassemble quatre légions
et marche sur le pays des Nerviens, si rapidement qu'ils ne peuvent
fuir et il fait un grand nombre de prisonniers, capture beaucoup de
bétail et dévaste leurs campagne. Les Nerviens se
soumettent et livrent des otages. Tout est si rapide qu'il
ramène les légions dans leurs quartiers d'hiver.
Au printemps, il convoque l'assemblée de
la Gaule et les seuls
absents sont les Sénons, les Carnutes et les Trévires.
Jules César part à marches forcées, avec ses
légions, pour le pays des Sénons. Acco, le meneur de la
révolte donne l'ordre de rassembler les populations dans les
oppida mais les Romains sont déjà là. Il faut
envoyer des députés et utiliser la médiation des
Héduens. Le proconsul accepte leurs excuses n'ayant pas le temps
de mener des enquêtes. Il exige cent otages qu'il confie aux
Héduens. Les Carnutes lui envoient aussi des
députés et des otages et utilisent la médiation
des Rèmes. Jules César leur fournit la même
réponse et commande aux cités de lui fournir des
cavaliers avant de clore l'assemblée.
Il demande à Cavarinos de l'accompagner
avec la cavalerie des
Sénons, contre les Trévires et les Eburons, pour
éviter des troubles dus à son caractère
violent. Le proconsul cherche à retirer tous les appuis
dont bénéficie Ambiorix, c'est à dire les
Ménapes, les seuls Gaulois qui n'ont jamais envoyé
d'ambassade pour traiter de la paix, et les alliés Germains.
Aussi, il confie tous les bagages de l'armée à Labienus,
chez les Trévires, avec deux légions
supplémentaires. Puis il part avec cinq légions sans
bagages, vers le territoire des Ménapes. Ce peuple est
protégé par une ligne continue de marécages et de
forêts. Jules César compose trois colonnes avec son
légat Caius Fabius et son questeur Marcus Crassus. Il fait
construire des ponts et traverse le territoire en incendiant les
villages, capturant beaucoup de bétail et faisant de nombreux
prisonniers. Les Ménapes doivent demander la paix et livrer des
otages. Le proconsul leur déclare qu'ils seront
considérés comme des ennemis s'ils reçoivent
Ambiorix. Puis laissant chez les Ménapes, Commios
l'Atrébate et de la cavalerie, il marche contre les
Trévires.
Pendant ce temps les Trévires ont
rassemblé de nombreuses
troupes d'infanterie et de cavalerie et se préparaient à
attaquer le camp de Labienus et sa légion quand ils apprennent
que deux nouvelles légions l'ont rejoint. Les Trévires
s'installent à quinze milles de distance et attendent les
Germains. Labienus en profite et laisse cinq cohortes pour garder les
bagages et marche à l'ennemi avec vingt-cinq cohortes (deux
légions et demi) et une nombreuse cavalerie. Il se retranche
à mille pas du camp ennemi, au delà d'une rivière
bordée de rives abruptes. Il ne compte pas la franchir et
l'ennemi attend l'arrivée des Germains. Labienus s'arrange pour
que l'ennemi sache que les Romains vont partir le lendemain. Puis il
fait lever le camp avec plus de bruit et de confusion que d'habitude et
donne à son départ l'allure d'une fuite. Les
éclaireurs ennemis ont tout vu.
Et dès que les derniers légionnaires ont quitté le camp, les Gaulois s'excitent et traversent la rivière. Labienus ralentit la marche, puis il harangue les légionnaires, fait retourner les enseignes et forme la ligne de bataille. L'ennemi est surpris par les trompettes et la clameur de l'attaque puis par les javelots. Ils ne supportent pas le choc et sont mis en déroute, puis refluent dans les forêts voisines. Labienus lance la cavalerie qui en tue un grand nombre et fait beaucoup de prisonniers. Peu de temps après il reçoit leur soumission. Les Germains apprenant cette déroute des Trévires font demi tour. Les parents d'Indutiomaros partent avec eux. Cingétorix est investi de l'autorité civile et militaire.
Jules César, arrivé dans le
territoire des
Trévires décide de traverser le Rhin parce que les
Germains ont soutenus les Trévires et pour éviter
qu'Ambiorix se réfugie chez eux. Il fait construire un pont
près du précédent, laisse une forte garde du
côté des Trévires et traverse le fleuve. Les Ubiens
envoie
des députés pour protester de leur bonne foi, ce n'est
pas de leur cité que sont venus les secours envoyés aux
Trévires. Le proconsul vérifie : ce sont les
Suèves les coupables ! Il apprend des Ubiens que les
Suèves concentrent leurs troupes et celles de leurs
alliés. Le proconsul fait des provisions de blé, fait
construire le camp et donne l'ordre aux Ubiens de s'enfermer dans leurs
villes avec leur bétail et d'envoyer des éclaireurs pour
observer les Suèves. Quelques jours plus tard, il apprend que
les Suèves, connaissant la venue de l'armée romaine se
sont retirés dans une forêt immense appelée
Bacenis, dont ils défendent l'entrée.
Alors Jules César, craignant de manquer
de blé
décide de rentrer en Gaule, mais il fait couper les deux cents
derniers pieds du pont, côté ubien, fait construire
à son extrémité, une tour de quatre étages,
fortifie ce lieu et laisse une garnison de douze cohortes. Il nomme
Caïus Volcacius commandant de la place et part combattre Ambiorix.
Pour cela, le proconsul envoie toute la cavalerie en avant,
commandée par Lucius Minucius Basilus qui a l'ordre
d'éviter de signaler de loin son approche. Basilus, après
une marche rapide, prend par surprise de nombreux ennemis et se dirige
vers la maison d'Ambiorix. Mais pendant que ses compagnons retardent
les cavaliers romains, Ambiorix monte à cheval et fuit dans les
bois. Il envoie des ordres pour que chacun se cache, dans la
forêt des Ardennes, dans les marais ou dans les îles. Les
Sègnes et les Condruses, des Germains vivant en
deçà du Rhin, envoient des députés pour
déclarer la même chose que les Ubiens.
Ambiorix
Jules César rassemble tous les bagages
à Atuatuca, au
centre du pays des Eburons, où Titurius avait pris ses quartiers
d'hiver. Les fortifications sont intactes. Il y laisse Quintus Tullius
Cicéron, la quatorzième légion Gemina Martia
Victis et deux cents cavaliers. Le proconsul envoie Labienus avec trois
légions vers l'Océan et les Ménapes, Caius
Trebonius avec trois légions ravager la contrée voisine
des Atuatuques, et lui même, avec les trois légions
restantes, marche vers l'Escaut et l'extrémité des
Ardennes, où Ambiorix s'est retiré. Labienus et Trebonius
sont invités à revenir dans sept jours. Le proconsul
donne des consignes de grande prudence aux troupes chargées de
trouver les Eburons cachés et il appelle les peuples voisins au
pillage et beaucoup y répondent. Y compris au delà du
Rhin, où les Sugambres font traverser le fleuve à deux
mille cavaliers et autant de voltigeurs. Ils traversent le pays des
Eburons et ramassent beaucoup de fuyards et un nombreux bétail.
Ils apprennent que l'armée romaine a entassé toutes ses
richesses à Atuatuca puis est partie laissant une faible
garnison, alors ils se dirigent vers le camp romain.
Au camp, Quintus Tullius Cicéron,
après sept jours
de respect des recommandations de César, laisse sortir cinq
cohortes pour chercher du blé. Avec ces cohortes, partent 300
légionnaires "guéris" et un grand nombre de valets. Au
même moment, la cavalerie germaine sort du bois et tente d'entrer
par la porte décumane (à l'arrière du camp). Mais
la cohorte de garde soutient le premier choc. Cicéron et
les autres chefs sont comme "absents" et c'est un primipile
blessé, Publius Sextius Baculus qui prend les armes et se porte
vers la porte décumane. Les centurions de garde se joignent
à lui, ce délai permet aux autres de se reprendre et
venir défendre le retranchement. Les cinq cohortes sorties
moissonner, reviennent, entendent les cris, et sont aperçues par
les Germains qui cessent l'attaque du camp et se ruent sur les
arrivants. Une partie se réfugient sur un tertre mais les
soldats chevronnés décident de se former en coin et
d'ouvrir vivement un passage. Ils réussissent à entrer
dans le camp, conduits par Caïus Trebonius, les valets et la
cavalerie passent dans la même charge. Ceux qui sont
restés sur le tertre essaient de rentrer au camp mais un grand
nombre est éliminé, soit l'effectif de deux cohortes. Les
Germains déçus dans leur attaque du camp, repassent le
Rhin avec leur butin.
Dans le camp, la panique est telle que
Caïus
Volsenus arrivant avec la cavalerie ne peut faire croire que le
proconsul sera bientôt là avec l'armée intacte.
Personne ne croit que l'armée romaine est intacte puisque les
Germains ont attaqué le camp. Il faut l'arrivée de
César pour que les légionnaires reprennent leurs esprits.
Ce dernier se montre modéré à l'égard de
Quintus Tullius Cicéron. La campagne contre les Eburons reprend,
en dispersant le gros
contingent de cavalerie reçu des cités voisines en de
nombreux détachements. Villages incendiés, bétail
massacré, céréales moissonnées, la campagne
est faite en septembre, tout est fait pour que les survivants subissent
la disette. Malgré tous leurs efforts, les Romains ne peuvent
capturer le très mobile Ambiorix.
Après ces dévastations, Jules
César conduit
l'armée à Durocortorum en pays rème et y convoque
l'assemblée de la Gaule. Il juge le Sénon Acco dans
l'affaire de la conjuration des Sénons et des Carnutes. Acco est
exécuté à la romaine et cet acte va jouer un
rôle dans la mobilisation des Gaulois l'année suivante. Le
proconsul répartit ses légions en quartiers d'hiver, deux
près des Trévires, deux chez les Lingons, les six autres
dans le pays sénon, à Agendicum et les approvisionne en
blé, puis il part pour l'Italie.
Campagne
de l'année - 52
En hiver - 52, Jules César voyant la
Gaule calme, part pour la
Gaule cisalpine. Il entreprend une levée dans sa province comme
l'ordonne le senatus consulte pour toute l'Italie. En Gaule transalpine
on interprète cela comme la présence de troubles à
Rome qui retiendrait César. Les projets de guerre fleurissent
dans des rencontres secrètes, au milieu des bois, les chefs
gaulois déplorent la mort d'Acco et demandent qu'on entre en
guerre. Ils projettent de couper César de son armée. Les
Carnutes promettent d'être au premier rang des
révoltés. Le serment est prêté par toute
l'assistance et la date du soulèvement est fixée.
Le jour convenu, les Carnutes
entraînés par Cotuatos et
Conconnétodumnos, à un signal donné, massacrent
dans Cenabum (Orléans) les citoyens romains qui faisaient du
commerce et parmi
eux, Caïus Fufius Cita, un chevalier que César a
chargé de l'intendance des vivres. La nouvelle se répand
rapidement à toutes les cités de la Gaule. Chez les
Arvernes, l'exemple est suivi, Vercingétorix, le fils de
Celtill, un jeune homme de vingt ans, convoque ses clients et les
enflamme. On court aux armes mais Gobannitio, son oncle et les autres
chefs ne sont pas d'accord et chassent Vercingétorix de
Gergovie. Mais ce dernier ne renonce pas, il enrôle dans la
campagne des miséreux et convainc les compatriotes qu'il
rencontre. Il rassemble de grandes forces et à son tour, chasse
son oncle et les autres chefs qui l'avaient empêché d'agir.
Ses partisans le proclament roi. Il envoie des
ambassadeurs à
tous les peuples et les supplie de rester fidèles à la
parole jurée. Il a rapidement avec lui, les Sénons, les
Parisii, les Pictons, les Cadurques, les Turons, les Aulerques, les
Lémovices, les Andes et tous les peuples qui touchent à
l'Océan. A l'unanimité on lui confie le commandement
suprême. Une fois investi de ces pouvoirs, il exige des otages,
ordonne qu'un nombre déterminé de soldats lui soit
amené sans délai, fixe les quantités d'armes que
chaque cité doit fabriquer et à quelle date. Il est d'une
sévérité extrême dans l'exercice du
commandement et cette rigueur rallie les hésitants.
Ayant rapidement réuni une armée,
Vercingétorix
envoie le Cadurque Lucterios avec une partie des troupes chez les
Ruthènes et part chez les Bituriges qui demandent aux Eduens
dont
ils sont clients, de les aider contre les ennemis.
Les Eduens, sur les conseils des légats, envoient des
secours aux Bituriges. Mais ces cavaliers et fantassins, une fois
arrivés sur la Loire, s'arrêtent et s'en retournent en
expliquant aux légats qu'ils craignent la perfidie des
Bituriges. Après le départ des légats, les
Bituriges se joignent aux Arvernes.
César informé de ces
événement part
à la fin de l'hiver en Gaule mais il est embarrassé pour
rejoindre son armée. Ne pouvant rejoindre ses troupes en
sécurité, il ne voulait pas les appeler dans la Province
ce qui signifie livrer bataille sans lui. Mais l'évolution de la
situation l'aide à prendre sa décision. En effet,
Lucterios le Cadurque, a gagné les Ruthènes à
Vercingétorix. Il rassemble une forte troupe et se
prépare à envahir la Province. Aussitôt, Jules
César part pour Narbonne. Il place des troupes de la Province
chez les
Ruthènes, chez les Volques Arécomiques,
chez les Tolosates et autour de Narbonne. Puis il concentre une partie
des troupes de la Province et celles qu'il a ramenées d'Italie,
chez les Helviens près des Arvernes. Puis le proconsul part chez
les Helviens et franchit les Cévennes couvertes d'une neige
très abondante. Les légionnaires doivent écarter
la neige sur une profondeur de six pieds. Jules César
débouche ainsi chez les Arvernes. Lucterios a stoppé son
mouvement et reculé, ne voulant pas s'aventurer au milieu des
détachements romains. Les Arvernes sont frappés de
stupeur par l'arrivée du proconsul, ils se croyaient
protégés par les Cévennes en cette période
de l'année. Jules César envoie ses cavaliers terroriser
l'ennemi le plus loin possible. Aussitôt les Arvernes pressent
Vercingétorix de défendre leurs biens. Le roi arverne
lève le camp, quitte le pays des Bituriges pour le pays des
Arvernes.
C'est exactement ce que le proconsul a
prévu. Il ne reste que
deux jours sur place, laisse le commandement de l'armée au jeune
Brutus,
avec l'ordre de faire des incursions de cavalerie très loin et
se dirige vers Vienne, y trouve de la cavalerie fraîche et sans
s'arrêter, traverse le pays des Eduens et rejoint celui
des Lingons ou deux légions hivernent. Puis il ordonne aux
autres légions de se concentrer avant que les Arvernes sachent
qu'il est là. Vercingétorix informé de la
situation, ramène son armée chez les Bituriges et se
prépare à assiéger Gorgobina, la cité des
Boïens que César a placé sous l'autorité des
Eduens. Cette opération présente pour le proconsul de
grands risques. S'il garde ses légions dans leurs quartiers, il
favorise la révolte de la Gaule entière puisque Rome
laisse écraser un peuple tributaire des Eduens, et ne
fournit aucune protection pour ses "clients". Si au contraire, il les
sort prématurément, il souffrira de pénurie de
ravitaillement. Mais Jules César choisit la première
solution, il demande des vivres
aux Eduens et part chez les Boïens, laissant à
Agédincum (Sens) deux légions et tous les bagages.
Le surlendemain, le proconsul est devant
Vellaunodunum (sans doute
Montargis), cité des Sénons. Il en fait le siège,
ne voulant pas être gêné dans son ravitaillement. Au
bout de trois jours, les assiégés envoie des
députés pour traiter la reddition. Jules César
réclame des armes, des chevaux et 600 otages.
Puis il laisse Caius Trebonius, régler cette affaire et poursuit
son chemin vers Cenabum, la cité des Carnutes qu'il veut punir.
Ces derniers viennent d'apprendre la prise de Vellaunodunum et
commencent à rassembler des troupes mais l'armée romaine
est déjà devant la cité. Il est trop tard pour
attaquer, Jules César ordonne à ses troupes de faire
comme d'habitude mais fait veiller deux légions sous les armes.
Un pont traverse la Loire à proximité. Vers minuit les
habitants de Cenabum sortent silencieusement et passent le
fleuve. Le proconsul investit la place, les deux légions tuent
une partie des habitants et font un grand nombre de prisonniers. La
cité est pillée puis brûlée et les
prisonniers sont donnés comme esclaves aux soldats. Jules
César traverse la Loire et entre dans le pays des Bituriges.
A peine Vercingétorix est-il
informé de la venue de
César, qu'il lève le siège de Gorgobina et vient
à sa rencontre, il a perdu l'initiative. Le proconsul
assiège Noviodunum et déjà les habitants
négocient leur reddition. Jules César réclame des
armes, des chevaux et des otages et une partie d'entre eux est
déjà livrée, des centurions et quelques
légionnaires sont entrés dans la cité quand la
cavalerie gauloise apparaît. Les assiégés
aussitôt prennent les armes, ferment les portes et se postent aux
murailles. Les centurions doivent s'ouvrir un passage à la
pointe de leur épée. Le proconsul sort la cavalerie et
quatre cents auxiliaires germains du camp et les lance contre les
Gaulois qui sont mis en déroute et subissent de lourdes pertes.
Les assiégés arrêtent ceux qui les ont
exhorté à reprendre les armes, les livrent aux Romains
et se soumettent.
Jules César poursuit son
expédition punitive se dirige
vers Avaricum, (Bourges), la capitale des Bituriges.
Vercingétorix convoque les chefs gaulois et après cette
série de revers, justifie un changement complet de
stratégie. Il faut priver les Romains de fourrage et
d'approvisionnements. C'est bientôt l'automne, une saison
où l'herbe ne pousse plus et les Gaulois disposent d'une
abondante cavalerie. Les Romains devront se disperser pour fourrager et
la cavalerie pourra les anéantir quotidiennement. Mais il faut
incendier les villages et les fermes pour les contraindre à la
disette et aussi les cités. Et ce programme est approuvé
à l'unanimité et mis en exécution rapidement. Un
conseil de guerre décide du sort d'Avaricum. Les Bituriges font
valoir sa position défensive : Avaricum est entouré par
l'eau et le marais presque complètement. Vercingétorix
s'oppose d'abord à cette proposition puis se laisse
fléchir et organise la défense et installe son camp
abrité par les bois et des marécages à seize mille
pas d'Avaricum. Il est régulièrement informé du
déroulement du siège et peut transmettre ses ordres. Les
détachements romains qui recherchent du fourrage et du
blé sont attaqués.
Avaricum est construite sur
une éminence. Jules César
établit son camp devant la cité, là où les
marais et les cours d'eau laissent un passage (environ un
kilomètre). Le terrain ne se prête pas à la
circonvallation. Il fait construite une terrasse, fait avancer des
mantelets et élever deux tours. Le proconsul harcèle les
Boïens et les Eduens de demandes de blé mais l'aide
apportée est médiocre en raison de la pauvreté des
Boïens et de la mauvaise volonté des Eduens et aussi parce
que les granges ont brûlé. Les légionnaires
manquent de pain et subsistent grâce à du bétail
qui n'a point subi les dévastation de l'armée romaine ni
les destructions des Gaulois. Jules César envisage devant les
troupes de renoncer au siège mais les légionnaires
unanimes considèrent comme un déshonneur d'abandonner le
siège commencé et tiennent à venger les citoyens
romains, qui à Cenabum ont été victimes de la
perfidie des Gaulois.
Les tours sont près des remparts, le
proconsul apprend que Vercingétorix est parti dresser une
embuscade à l'endroit où les Romains viendraient
fourrager le lendemain. Alors Jules César part en pleine nuit et
arrive au matin devant le camp des Gaulois. Ceux ci prévenus par
leurs éclaireurs sont en ordre de bataille sur une colline. La
position est entourée d'un marais difficile à traverser
et plein d'obstacles. Tous les passages sont tenus fermement et
malgré la volonté de combattre des légionnaires,
le proconsul ramène les troupes au camp. Vercingétorix de
retour au camp est accusé de manigances avec César. Il se
disculpe par un long discours et retourne en sa faveur l'opinion de ses
soldats. Et la décision est prise d'envoyer un renfort de dix
mille guerriers choisis dans l'armée pour aider les Bituriges.
Pendant ce temps, le siège continue et
Jules César nous décrit l'habileté et
l'ingéniosité déployée par les
défenseurs, ainsi à l'aide de lacets, ils
détournent les coups des faux romaines et les tirent à
l'intérieur des remparts. De même, la pratique des mines
de fer sert aux Bituriges pour creuser des sapes. Malgré tous
ces efforts et la
météo peu clémente, les légionnaires
réussissent en vingt-cinq jours, à construire une
terrasse de trois cent trente pieds de large et quatre-vingt pieds de
haut ce qui atteint presque le rempart ennemi. Alors les
défenseurs y mettent le feu par une mine, font une sortie par
les deux portes et aussitôt jettent tout ce qui peut activer
l'incendie. Mais la veille habituelle de deux légions permet de
repousser l'attaque tout en éteignant l'incendie. Après
cet effort infructueux, les Gaulois décident d'abandonner la
ville. L'opération est prévue pour la nuit mais au moment
de partir les mères de famille supplient les guerriers de pas
livrer à la cruauté de l'ennemi, les femmes, les enfants
et tous ceux qui ne peuvent fuir. Comme les guerriers restent
inflexibles, elles crient et signalent aux Romains le projet de fuite
qui est aussitôt abandonné.
Le lendemain, il pleut abondamment, Jules
César fait avancer une tour et décide l'assaut en voyant
un relâchement sur le rempart. Les légionnaires
motivés par les récompenses promises aux premiers qui
escaladeront le rempart, bondissent et chassent les Gaulois du mur et
des tours, puis occupent toute la muraille. Les défenseurs
résolus à faire front, craignent de se voir couper toute
retraite, jettent leurs armes et se précipitent vers
l'extrémité de la
cité où ils s'entassent devant les portes. Les
légionnaires les éliminent et ceux qui ont pu sortir sont
anéantis par les cavaliers romains. Les Romains ne pensent pas
au butin nous affirme César mais se rappelant le carnage de
Cenabum n'épargnent ni les vieillards, ni les femmes, ni les
enfants. Bien peu d'hommes, arrivent vivants près de
Vercingétorix. Les défenseurs n'ont pas eu le temps de
brûler leurs réserves, César s'empare de tout le
blé et le fourrage dont il a besoin.
Le lendemain Vercingétorix convoque le
conseil et par un discours ferme, rend l'espoir aux Gaulois et son
autorité est agrandie. Il obtient aussi que les Gaulois
fortifient leur camp ce qui n'est pas l'habitude. Et il s'emploie
à faire entrer dans la coalition tous les peuples de la Gaule,
demande aux différents peuples des contingents
pour réparer les pertes de ses effectifs et ordonne qu'on
recrute et lui envoie tous les archers, nombreux en Gaule. Teutomatos,
le "roi" des Nitiobroges, récents alliés des Romains, le
rejoint avec une forte troupe de cavaliers et des mercenaires
recrutés en Aquitaine.
Jules César trouve dans Avaricum une
grande quantité de blé et d'autres vivres. Il se
prépare à partir en campagne quand une
députation de nobles Eduens vient l'implorer d'intervenir dans
un conflit qui risque de s'envenimer et dégénérer
en guerre civile. Le proconsul veut éviter que le clan perdant
rejoigne Vercingétorix et il se rapproche du territoire
éduen, perdant ainsi du temps. Il tranche en faveur de celui qui
a été nommé sous la présidence des
prêtres et invite les Eduens à se consacrer à la
guerre et lui envoyer toute leur cavalerie et dix mille fantassins.
Puis il confie quatre légions à Labienus pour marcher
contre les Sénons et les Parisii et dirige lui même les
six autres légions chez les Arvernes, vers la cité de
Gergovie en suivant l'Allier sur la rive droite. La cavalerie est
partagée entre les deux armées. Vercingétorix fait
couper tous les ponts de l'Allier et remonte le fleuve sur la rive
gauche.
Les deux armées sont face à face
et Jules César ne veut pas attendre l'automne, période
où l'Allier est guéable. Alors
il va camper dans un région boisée face à l'un des
ponts détruits et y reste avec deux légions
dissimulées tandis que le reste de ses troupes part avec tous
les bagages, en changeant l'ordonnancement pour faire croire que
l'armée est au complet. Quand l'heure est venue de faire le
camp, le pont est reconstruit. Mais sa partie inférieure n'a pas
été détruite ainsi le pont est rapidement
terminé. Les deux légions traversent l'Allier et
installent le camp. Le proconsul rappelle les autres légions.
César dispose de six légions, la VIIIè, la
Xè, la XIè, la XIIIè, la XIVè et la
XVè.
Le
siège de Gergovie
Vercingétorix ne voulant pas livrer
bataille, accélère sa marche vers la Limagne. En quatre
étapes, Jules César est en vue de Gergovie. La place est
sur une hauteur difficile d'accès et difficile à
assiéger. Vercingétorix dispose ses troupes à
l'extérieur de l'oppidum et sur tous les sommets. Le proconsul
établit un grand
camp à deux kilomètres et demi à l'est de
l'oppidum. Au sud de l'oppidum, une colline bien fortifiée est
isolée. Cette position intéresse César mais elle
est défendue par une solide garnison. Le proconsul fait une
sortie de nuit, s'empare de la colline, installe un petit camp et y
laisse deux légions. Puis il relie ce petit camp au grand par un
double fossé
protégeant les légionnaires. Mais Jules César
apprend que les cavaliers éduens ne sont pas fiables et risquent
de passer à l'ennemi. Il fait sortir aussitôt quatre
légions du camp et toute la
cavalerie pour capturer les "traitres" Et après avoir
"retourné" les Eduens, il rentre au camp qui a été
attaqué en force par les Gaulois.
Le proconsul veut en finir et il projette un
piège pour Vercingétorix. Les défenseurs gaulois
voyant les travaux des légionnaires autour du petit camp,
craignent une attaque à revers par le sud et viennent en nombre
faire des fortifications de ce côté et l'oppidum est
nettement moins défendu. Le plan de César consiste
à conforter les Gaulois dans cette attaque de diversion. Des
muletiers déguisés en cavaliers font un large mouvement
tournant vers l'ouest, une légion va dans la même
direction et se cache dans un fond boisé. Des
légionnaires, par petits groupes, passent du grand camp au plus
petit. Les trois légions
prévues pour l'assaut sont suivies par le proconsul avec la
Xème légion et appuyée au nord par les Eduens.
Les légionnaires franchissent rapidement un mur et envahissent
les trois camps gaulois à l'extérieur de l'oppidum.
Teutomatos a juste le temps de s'enfuir. Une grande clameur
s'élève et les Gaulois qui travaillent aux fortifications
accourent en toute hâte, cavaliers en tête et dans une
furieuse contre-attaque, repoussent les légionnaires. Jules
César envoie son légat Titus Sextius et les cohortes qui
gardaient le petit camp, sur la gauche des assaillants pour les
soutenir. C'est la panique dans les rangs des légionnaires qui
sont en outre trompés par la venue des Eduens qu'ils confondent
avec les ennemis.
Au pied de la colline, les légionnaires reprennent leur
formation de combat. Vercingétorix, prudemment, ramène
ses troupes à l'intérieur du retranchement. Jules
César a perdu 700 hommes dont 46 centurions et dans son
commentaire de la guerre des Gaules, il minimise cette défaite
mais elle encourage les partisans de Vercingétorix. Le proconsul
doit lever le siège et la cavalerie éduenne bascule dans
le camp de Vercingétorix. Jules César revient vers
l'Allier, fait reconstruire le pont et traverser ses troupes.
A Noviodunum, le proconsul a rassemblé
tous les otages de la
Gaule, du blé, de l'argent, des chevaux en grand nombre
achetés en Italie et une grande partie des bagages. C'est une
cité éduenne et le peuple éduen a
basculé dans la révolte encouragé par
Convictolitavis. Le tribun militaire Marcus Aristius est
éliminé. Les Romains qui font du commerce à
Cavillonum (Chalons sur Saône), sont expulsés et
détroussés. Des ambassadeurs sont envoyés à
Vercingétorix pour conclure un traité d'alliance.
Noviodunum est une trop belle occasion, le détachement de garde
romain est éliminé ainsi que les marchands, l'argent et
les chevaux sont partagés entre Convictolitavis et les
sénateurs. Les otages sont conduits à Bibracte. La
cité de Cavillonum est brûlée parce
qu'indéfendable. On cherche à couper les Romains de leur
ravitaillement ou à le forcer à rentrer dans la Province
par manque de nourriture.
Jules César refuse d'envisager de descendre en Provence. Ce
serait déshonorant pour lui et dangereux pour Labiénus et
ses légions. Le proconsul atteint la Loire et sa cavalerie
trouve un gué que les légionnaires utilisent.
L'armée romaine trouve du blé et du bétail et se
réapprovisionne, puis se dirige vers le pays des Sénons.
Pendant ce temps, Labienus marche vers Lutèce avec quatre
légions. A l'annonce de son arrivée, des renforts venus
des cités voisines se concentrent et l'Aulerque
Camulogène, quoique très âgé, est
désigné pour commander les troupes. Il établit ses
soldats comprenant des Parisii, des Bellovaques et des Aulerques, dans
un marais longeant la Seine, pour bloquer le passage aux Romains.
Labienus tente de combler le marais et de
construire une
chaussée mais ce n'est pas possible. Il revient sur ses pas et
entre dans Metlosedum (Melun) par surprise. Il s'empare de cinquante
bateaux, en fait un pont et traverse la Seine. Puis il suit le fleuve
et remonte vers Lutèce que les Gaulois incendient.
Camulogène quitte le marais avec ses troupes et s'établit
devant Lutèce face au camp de Labienus. Mais celui ci se rend
compte que la révolte est générale avec la
défection des Eduens. Aussi il change ses plans, il faut ramener
son armée saine et sauve à Agédincum. Pour cela il
donne des ordres pour faire croire à l'ennemi qu'il
remonte le fleuve alors qu'il le traverse en aval. Les Gaulois pensant
que l'armée traverse le fleuve en 3 endroits, fractionnent ainsi
leur armée.
Mais les trois légions sont réunies dans cette bataille
de Lutèce. Très vite, la septième légion
enfonce les Gaulois qui partent en déroute, à l'aile
droite. Mais à gauche, Camulogène encourage ses troupes
qui tiennent bon face aux javelots. Alors les tribuns de la
septième légion font venir leurs troupes
de l'aile droite vers la gauche menaçant ainsi l'arrière
de Camulogène. Les Gaulois combattent
jusqu'au bout, sont enveloppés et tous éliminés.
Les Gaulois qui attendaient devant le camp de Labienus sont
également vaincus et poursuivis par la cavalerie. Labienus peut
retourner à Agédincum où se trouvent les bagages
de toute l'armée et rejoindre Jules César.
Pendant ce temps, les Eduens qui ont
basculé dans la
révolte contre les Romains, revendiquent la direction des
opérations. Le conflit est réglé par une
assemblée générale réunie à
Bibracte. Les Rèmes et les Lingons n'y participent pas en raison
de leur
amitié avec Rome, les Trévires, parce qu'ils sont
menacés par
les Germains. Le suffrage populaire confirme, à
l'unanimité,
Vercingétorix, comme chef suprême. Les Eduens regrettent
leur perte de prépondérance et les faveurs de
César. Vercingétorix demandes aux cités des
otages, ordonne que tous les cavaliers, soit quinze mille, se
concentrent. Il veut éviter la bataille rangée mais avec
toute cette cavalerie, il compte empêcher les Romains de se
procurer du blé et du fourrage, brûler le blé mur
et les granges qui contiennent celui de l'année
précédente. Il ordonne aux Eduens d'attaquer les
Allobroges, aux Gabales et aux tribus arvernes d'attaquer les Helviens
et aux Ruthènes et aux Cadurques de ravager le pays des Volques
Arécomiques. Il promet de l'argent aux chefs et la Province aux
Gaulois.
Le légat Lucius César a préparé une force
défensive de vingt-deux cohortes, levées dans la
Province. Les Helviens attaquent leurs voisins et sont battus. Jules
César, coupé de la Province et de l'Italie par la
cavalerie
très nombreuse des Gaulois, fait appel aux Germains qu'il a
soumis au delà du Rhin et leur demande des cavaliers et de
l'infanterie légère habituée à combattre
avec eux. Et il échange les chevaux médiocres des
Germains contre ceux des tribuns militaires, des chevaliers et des
soldats d'élite. Pendant ce temps, Vercingétorix
rassemble les contingents de cavalerie qu'il a reçu. Comme le
proconsul traverse le territoire des Lingons pour secourir la Province,
Vercingétorix s'établit dans trois camps à dix
milles pas des Romains. Il réunit les chefs de ses cavaliers et
leur annonce qu'il faut attaquer le lendemain. Tous approuvent et le
lendemain, trois corps de cavalerie entourent la colonne romaine, deux
sur les flancs et un qui barre le route en tête de colonne.
Jules César donne l'ordre à sa cavalerie, partagée
en trois, de courir à l'ennemi. La colonne s'arrête, les
bagages sont au centre des légions. Les fantassins soutiennent
les cavaliers en difficulté. Puis les Germains, bousculent les
ennemis sur une hauteur et les poursuivent jusqu'à la
rivière et en font un carnage. Les autres cavaliers gaulois
tentent de fuir et sont anéantis. Vercingétorix retraite
aussitôt et se dirige vers Alésia, en faisant
sortir les bagages de la troupe. Jules César, le poursuit toute
la
journée et lui fait perdre 3 000 hommes de son
arrière-garde. Voyant la
solidité de la position défensive, le proconsul
décide d'investir la
place. Vercingétorix dispose alors de 80 000 fantassins et 15
000 cavaliers. Il y a aussi la population habituelle des Mandubiens.
Des provisions ont été amassées
représentant la nourriture pour un mois. Vercingétorix
attend l'armée de secours qui prendra l'armée romaine
à revers.
Le
siège d'Alésia
Jules César dispose de dix légions
et même ainsi, il est en infériorité
numérique. Il fait commencer immédiatement la
construction de la contrevallation, une ligne défensive de 16
kilomètres entourant la cité.
Vercingétorix envoie ses cavaliers
attaquer les légionnaires qui construisent les fortifications.
Mais, à nouveau Jules César les contre avec ses
mercenaires germains. Alors Vercingétorix, profite d'un passage
libre dans la contrevallation pour envoyer tous ses cavaliers susciter
une
levée en masse, chacun dans son pays. Puis il rationne la
nourriture. Alors Jules César fait construire une nouvelle
ligne défensive de 21 kilomètres de long, la
circonvallation, tournée
vers l'extérieur. Ces deux lignes sont adaptées au relief
accidenté
d'Alésia mais ne sont pas continues sur tout le
périmètre. Chaque
légionnaire est approvisionné en fourrage et en
blé pour trente jours.
Le proconsul sait que les Gaulois réunis en assemblée
générale ont
répondu dans le sens souhaité par Vercingétorix.
Bien sûr certains
peuples restent fidèles à l'alliance romaine et d'autres
restent dans
l'expectative.
Malgré les pertes subies depuis le
début de cette
guerre, la coalition gauloise réunit huit mille cavaliers et
deux cent
quarante mille fantassins sur le territoire des Eduens. Cette
armée de
secours est commandée par Commios l'Atrébate, les Eduens
Viridomaros et
Eporédorix, et l'Arverne Vercassivellaunos, le cousin de
Vercingétorix.
La mobilisation et l'approche de cette armée de secours
sont lentes aussi
la disette est grande dans l'oppidum d'Alésia. Après
discussion,
l'expulsion des non combattants est décidée, ces civils
sont refoulés
par les Romains. Après six semaines, en fin septembre,
l'armée de
secours approche d'Alésia.
Dès le lendemain, l'armée de
secours se positionne de manière à être vue des
assiégés. Ces derniers sortent de leur camp et commencent
à combler le fossé. Jules César fait sortir sa
cavalerie qui est mise en difficulté par l'infanterie
légère et les archers gaulois mêlés à
la cavalerie. En fin de journée, les cavaliers germains mettent
les cavaliers gaulois en fuite et éliminent les archers. Les
assiégés rentrent dans leur camp. Une autre attaque est
tentée après une journée utilisée à
confectionner des échelles. Les pertes sont lourdes des deux
côtés mais les Gaulois ne percent pas et se retirent en
fin de nuit.
Enfin, les Gaulois découvrent un point
des défenses romaines qui n'est pas couvert et une attaque est
programmée. Les assiégés s'y portent avec tout le
matériel qu'ils ont préparé. Les autres
légionnaires font face à plusieurs attaques
simultanées. Jules César envoie des renforts sur les
points menacés. Le moment est décisif. Les Romains
cèdent du terrain, alors Jules César envoie Labienus et
six cohortes en renfort. Les Gaulois comblent les fossés et font
une brèche dans la palissade et le parapet. Le proconsul envoie
encore des renforts puis vient lui même et refoule les Gaulois.
Les légionnaires des postes voisins sont largement mis à
contribution et arrêtent les Gaulois. Les cavaliers les prennent
à revers et en font un carnage. La victoire de César est
complète. Vercassivellaunos est capturé et beaucoup de
Gaulois sont blessés. L'armée de secours se disperse
aussitôt. La cavalerie romaine la poursuit et détruit
l'arrière-garde.
Le lendemain, Vercingétorix se livre
à César et lui remet ses armes comme le proconsul l'a
demandé. Les prisonniers gaulois sont distribués aux
légionnaires comme butin à l'exception des Eduens et des
Arvernes qui doivent être ménagés. Jules
César obtient la soumission des Eduens et celle des Arvernes et
leur rend vingt mille prisonniers, sans rançon. Puis il envoie
les légions prendre leurs quartier d'hiver et réside
à Bibracte.
Reddition d'Alesia par Lionel-Noël Royer 1899
Campagne
de l'année - 51
Mais dans les cités gauloises, de
nouveaux plans de
guerre sont débattus et une volonté d'indépendance
renaît. Aussi, Jules
César, dès les calendes de janvier, quitte Bibracte et
avec deux
légions, surprend les Bituriges dans leurs terres et fait de
nombreux
prisonniers. Les Bituriges se soumettent et livrent des otages. Jules
César récompense ses soldats en leur promettant deux
cents sesterces
par soldat et mille par centurion. Et il les renvoie dans leurs
quartiers d'hiver. Mais peu de temps après, les Bituriges
demandent du
secours contre les Carnutes qui leur ont déclaré la
guerre.
Le proconsul repart avec deux légions
pour punir les
Carnutes, aux calendes de février. Ces derniers quittent
leurs
maisons et partent dans toutes les directions. Jules César
installe ses
légionnaires dans Cenabum mais envoie sa cavalerie et
l'infanterie
auxiliaire partout où l'ennemi est signalé et souvent ils
reviennent
avec du butin. Les Carnutes se dispersent chez les peuples du voisinage
avec beaucoup de pertes. Prévenu par les Rèmes des
préparatifs
militaires des Bellovaques conduits par Corréos et Commios. Ce
sont les
Suessions, soumis aux Rèmes, qui sont la cible des Bellovaques.
Le
proconsul rappelle la onzième légion, emprunte à
Labienus l'une des
siennes et ordonne à Caïus Fabius d'amener ses deux
légions chez les
Suessions.
Puis Jules César marche contre les
Bellovaques,
envoie ses cavaliers faire des prisonniers dont il apprend que tous les
combattants sont réunis avec les Ambiens, les Aulerques, les
Véliocasses et les Atrébates, probablement dans la
forêt de Compiègne.
L'Atrébate Commios est parti chercher des renforts chez les
Germains.
Si Jules César vient avec trois légions, la coalition
offrirait le
combat, si l'armée romaine est plus importante, elle se
contentera de
l'empêcher de faire du fourrage et de se procurer des vivres. Le
proconsul tient à livrer bataille, règle l'ordre de
marche de manière à
ne montrer que trois légions à l'ennemi.
L'armée romaine arrive rapidement en vue
des Gaulois
et ces derniers restent sur les hauteurs. Jules César
établit son camp
face au camp ennemi, un marais les séparant. Ce camp est
construit de
telle façon qu'il est défendu par un double fossé
et par un double rang
de défenseurs bien protégés. Cette fortification
laisse croire que le
proconsul a peur et permet de laisser en défense de faibles
effectifs
quand une sortie est nécessaire. Pendant ce temps, Commios est
revenu
avec cinq cents cavaliers germains. Le temps passe et Jules
César n'a
pas une armée suffisamment nombreuse pour attaquer le camp
ennemi qui
bénéficie d'une position naturelle très forte. Il
écrit donc à Caïus
Trebonius de le rejoindre au plus vite avec trois légions et il
utilise
la cavalerie des Rèmes et des Lingons pour protéger ses
fourrageurs.
Mais les
cavaliers Rèmes tombent dans une embuscade tendue par les
Bellovaques et sont soudain entourés par les fantassins. Ils
doivent se
retirer rapidement en perdant leur chef. Les fantassins germains
recrutés par César, traversent le marais, repoussent les
Gaulois et les
"raccompagnent" jusqu'à leur camp, démoralisent l'ennemi.
Les
Bellovaques avertis de l'arrivée des nouvelles légions,
renvoient les
plus faibles ou les plus âgés, avec les bagages. Mais le
jour les
surprend et les Gaulois sortent du camp pour protéger le
départ de leur
colonne de bagages. Le proconsul fait jeter des passerelles sur le
marais et les légionnaires sont bientôt près du
camp ennemi. Les
Gaulois restent sur leur position. Les légionnaires construisent
un
camp sur place et le fortifient. Puis Jules César les range
devant le
retranchement et place les cavaliers prêts à la poursuite.
Les Bellovaques comprennent qu'ils ne peuvent
rester
sur place, mettent devant leur ligne des bottes de paille et des
fascines et les incendient et profitent du rideau de feu pour s'enfuir.
Le proconsul lance les cavaliers à leur poursuite mais le feu
est trop
violent et les Bellovaques peuvent rejoindre une position très
forte où
ils établissent leur camp. Jules César apprend par un
prisonnier que
Corréos prépare une embuscade pour les fourrageurs, avec
mille
cavaliers et six milles fantassins. Il envoie des auxiliaires avec les
cavaliers et fait sortir plus de légions que d'habitude. Les
cavaliers
entrent dans la plaine par escadrons et rencontrent Corréos avec
un
petit nombre de combattants. Le combat s'engage et peu à peu, le
reste des cavaliers sort des bois. Le combat se prolonge sans
vainqueurs. Alors les fantassins sortent du bois en ordre de bataille
et forcent les cavaliers romains à la retraite. Les auxiliaires
les soutiennent et le combat se poursuit. Les cohortes de
légionnaires se rapprochent et bientôt encerclent
l'ennemi. Les Gaulois sont vaincus et perdent la plus grande partie de
leurs soldats. Ils tentent de fuir mais sont poursuivis et
exterminés. Corréos refuse de fuir ou de se rendre et il
est éliminé.
Apprenant le désastre, les Bellovaques envoient leurs députés à César demander la paix mais Commios l'Atrébate s'enfuit chez les Germains. Les autres peuples impliqués envoient des otages. Plus aucune cité ne prépare une guerre de résistance mais de nombreux habitants désertent les cités et les campagnes pour éviter d'obéir aux Romains. Jules César disperse ses légions, prend avec lui le questeur Marc Antoine et la douzième légion et part ravager le pays d'Ambiorix de manière à l'empêcher de rentrer chez lui. Après avoir envoyé d'autres légions et des auxiliaires chez les Eburons porter la désolation, le proconsul envoie Labienus et deux légions chez les Trévires pour les inciter à la paix.
Dans le Poitou, chez les Pictons, Duratios,
un ami des Romains est assiégé à Lémonum
par Dumnacos, le chef des Andes. Le légat Caïus Caninius
s'y rend et s'installe sur une forte position. Dumnacos l'attaque
plusieurs jours, en vain et retourne assiéger Lémonum. Le
légat Caïus Fabius, averti par son collègue, se
porte à son secours. Dumnacos averti, préfère
faire passer ses troupes de l'autre côté de la Loire.
Fabius qui se dirige vers le même pont, envoie sa cavalerie qui
surprend les hommes de Dumnacos chargés de bagages, en
élimine un grand nombre et font un important butin. La nuit,
Fabius envoie ses cavaliers pour stopper l'armée gauloise mais
les cavaliers gaulois soutenus par l'infanterie se montrent
audacieux. Le combat est acharné. Dumnacos met ses troupes
en ordre de bataille et soudain apparaissent les légions. C'est
la fuite éperdue et les cavaliers romains poursuivent et
frappent. Plus de douze mille gaulois sont éliminés et
les bagages sont capturés.
Fabius part chez les Carnutes et obtient leur
soumission, les cités armoricaines l'imitent. Pendant ce temps,
le Sénon Drappès et le Cadurque Lucterios ont
rassemblé une troupe de deux milles hommes et se dirigent vers
la Province. Caninius les poursuit avec deux légions. Sachant
cela, Drappès renonce à entrer dans la Province et
s'arrête dans le pays des Cadurques (près de Cahors).
Lucterios y a du crédit. Ils occupent la cité
d'Uxellodunum, une place remarquablement défendue par la nature
et convainquent les habitants de rejoindre leur cause.
Caninius découvre cette cité,
défendue de tous côtés par des rochers à
pic, divise ses cohortes en trois corps qu'il place dans des camps
placés en hauteur et fait construire un retranchement tout
autour d'Uxellodunum. Les Gaulois voyant ces travaux, partent en
laissant deux mille défenseurs, faire une ample provision de
blé et une partie d'entre eux avec Lucterios tente de
rentrer de nuit dans la cité. Mais les Romains les entendent et
les chargent. Par les prisonniers, Caninius apprend
que le reste des Gaulois se trouve avec Drappès dans un camp
éloigné de douze milles. Il envoie vers ce camp, toute la
cavalerie et les fantassins Germains. Puis il part avec une
légion à leur suite. Les Germains et les cavaliers ont
déjà engagé le combat, les légionnaires
occupent les hauteurs puis attaquent les ennemis qui sont tous mis hors
de combat, Drappès est pris ainsi qu'un grand butin.
Le siège d'Uxellodunum est repris et
Caninius peut
investir complètement la place. Fabius survient le lendemain
et participe à l'investissement de la cité. Pendant ce
temps, Jules César laisse quinze cohortes et son questeur
Marc-Antoine chez les Bellovaques pour surveiller les Belges. Il
séjourne chez les Carnutes et les voyant inquiets du
châtiment qui les menace, demande qu'on lui livre Gutuater pour
punir ce principal responsable de la guerre. Il reçoit des
lettres de Caninius l'informant de l'obstination des habitants
d'Uxellodunum et décide de le rejoindre avec toute la cavalerie
à marches forcées. Il laisse son légat Quintus
Calenus commander les deux légions et le suivre à
étapes normales.
Le proconsul surprend tout le monde par son
arrivée
et il décide, en voyant que la place était totalement
entourée par les fortifications du siège, d'aller
jusqu'au bout. Sachant que les assiégés avaient de
grandes réserves de blé, il veut les priver d'eau. Une
rivière coule au pied de la montagne sur laquelle est
bâtie la cité, mais il ne peut la détourner, en
revanche il est possible et il le fait, de placer des archers, des
frondeurs et de l'artillerie qui battent le chemin utilisé par
les assiégés pour chercher de l'eau. Aussi, ils ne
viennent plus s'approvisionner qu'à la source jaillissant au
pied du mur. Jules César fait construire un terrassement face
à la source, au prix de continuelles escarmouches. Une haute
tour est montée sur ce terrassement, et de l'artillerie et
installée en haut pour frapper les assiégés venant
chercher de l'eau. Pendant ce temps des légionnaires creusent
des conduits souterrains vers la source.
Devant cette menace, les assiégés
réagissent avec vigueur et font rouler des tonneaux remplis de
suif, de la poix et de minces lattes de bois, enflammés, vers
les constructions romaines, et en même temps déclenchent
des attaques vives. Un violent incendie éclate et de nombreux
légionnaires sont blessés. Le proconsul fait monter les
cohortes à l'assaut des murailles ce qui fait rappeler les
Gaulois qui attaquent les constructions romaines. Le feu est rapidement
éteint mais la lutte continue jusqu'au moment où l'eau
est coupée par les canaux souterrains et les
assiégés qui vouent un culte aux sources, y voient une
intervention défavorable de leurs dieux et se rendent. Jules
César craint que d'autres peuples suivent cet exemple et il fait
couper les mains à tout ceux qui ont porté les armes.
Pendant ce temps Labienus livre une combat de
cavalerie chez les Trévires et en élimine un grand
nombre, il agit de même avec les Germains qui soutiennent les
Gaulois en guerre. Puis voyant la situation favorable en Gaule, le
proconsul se dirige vers l'Aquitaine avec deux légions. Toutes
les cités se soumettent et il part pour Narbonne avec une
escorte de cavalerie. Les dix légions sont placées pour
les quartiers d'hiver de manière à ne laisser aucune
partie de la Gaule vide de troupes, soit quatre légions chez les
Belges, deux chez les Eduens, deux près des Carnutes et deux
près des Arvernes. Jules César passe encore l'hiver en
Gaule, à Némétocenna (probablement Arras).
Mais Commios l'Atrébate continue avec ses
cavaliers, de lutter contre Rome et intercepte les convois
destinés aux quartiers d'hiver des Romains. Marc Antoine envoie
son préfet de cavalerie Caïus Volsenus Quadratus à
sa poursuite. Il y met tant de fougue que Commios le blesse à la
cuisse de sa lance et les cavaliers romains voyant leur chef
blessé, blessent et capturent les cavaliers gaulois sans pouvoir
capturer Commios. Ce dernier envoie ses députés à
Marc Antoine et négocie avec lui l'arrêt des combats. La
Gaule est exsangue, dans cette guerre, comme le dit Plutarque, un
million de Gaulois sont morts
et un million sont devenus esclaves.
La
conquête de Massalia - 49
Rome va revenir faire la guerre en Gaule, durant
la guerre civile. Il s'agit cette fois de la fidèle
alliée, Massalia (actuellement Marseille) qui a pris partie pour
Pompée. En effet, cette cité lui doit beaucoup de faveurs
et en particulier un accroissement significatif de territoire au moment
de la guerre de Sertorius. L'oligarchie qui y domine est en union
étroite avec celle de Rome et entretient avec elle des relations
suivies. Tandis que Jules César lutte contre les armées
de Pompée, Massalia qui vient de recevoir Domitius, un des
lieutenants pompéiens et sept galères, lui ferme ses
portes. En outre, Massalia appelle à son secours les Albiques
ou Albices, des Gaulois habitant le Nord-Lubéron. Pendant que
César négocie avec des notables marseillais, Domitius
prend le contrôle de la cité et entreprend de réparer
les navires pour armer dix-sept galères. Jules César vient
avec trois légions investir Massalia, élève des
tours et des mantelets et fait armer douze galères à
Arles. Massalia continue a emmagasiner du blé et tout ce qui
est nécessaire pour soutenir un siège.
Première
bataille navale : Iles du Frioul mai-juin - 49
Un mois plus tard, les galères d'Arles
sont livrées, Jules César doit partir en Hispanie
poursuivre la guerre civile, il laisse Brutus commander la flotte et
Caïus Trebonius poursuivre le siège. La flotte
césarienne est basée près d'une île proche
de Massalia. Dès que la flotte pompéienne est
prête, les Massaliotes ajoutent aux dix-sept galères
beaucoup de barques pourvues d'archers et de combattants albiques et
Domitius fait monter sur d'autres navires des pâtres qu'il a
amené d'Italie. Et cette flotte vient attaquer Brutus. Mais
Jules César a prévu pour cette flotte, l'élite de
ses légions et des centurions volontaires.
Les navires césariens sont moins bien
pilotés et faits de bois vert, ils évoluent plus
lentement. Les Marseillais enveloppent la flotte ennemie et attaquent
les galères, chacune étant assaillie par plusieurs
navires ennemis. Les légionnaires césariens retiennent
les navires ennemis par des mains de fer et des harpons et montent
à l'assaut. Les Albiques et les pâtres combattent avec
courage mais sont vaincus et neuf galères sont prises ou
coulées.
L'attaque de la cité est lancée
par Trebonius sur deux côtés, d'une part vers le port et
d'autre part vers le bras du Rhône. Il fait venir de toute la
Province beaucoup d'hommes et de matériel et ainsi,
élève une rampe de quatre-vingts pieds de haut. Mais
Massalia est bien pourvue en machines de guerre et lancent des perches
de douze pieds de long, armées de fer par le bout, par
d'énormes balistes et ainsi tuent les ouvriers et les soldats,
mais aussi perturbent la construction. Trebonius fait construire une
galerie recouverte de poutres épaisses protégeant les
ouvriers. Le terrasse est également construite sur un assemblage
de poutres capables de résister aux flèches
enflammées. Ce travail est ralenti par les machines des
assiégés et par les sorties fréquentes des
Albiques qui accablent les assaillants de jets d'huile et de poix
brûlantes et sont repoussés.
Deuxième
bataille navale : Tauroentum (Le Brusc) été
- 49
Pompée envoie Nasidius en renfort avec
seize navires dont une partie dotés de proue d'airain. Ce
dernier passe sans encombre le détroit de Messine, y
enlève une galère dans le port. Il approche de Massalia
et y fait parvenir des messagers prévenant de son arrivée
et exhortant les Marseillais à attaquer la flotte de Brutus
dès qu'il sera en vue. Les Marseillais ont
remplacés leur flotte détruite par autant de vieilles
galères remises à neuf et la complètent avec des
barques de pêcheurs couvertes pour protéger des
flèches et remplies d'archers et de machines. Les personnages
marseillais les plus considérables sont montés à
bord. Les navires marseillais rejoignent la flotte de secours. Ils
constituent l'aile droite et la flotte de Nasidius, l'aile gauche.
Brutus a renforcé sa flotte par les prises du combat
précédent qu'il a fait équiper. La flotte
césarienne se dirige vers les ennemis et le combat s'engage.
Les Marseillais sont déterminés et
mettent en difficulté les galères de Brutus. Quand un
navire marseillais est pris par les mains de fer, tous les autres
viennent à son secours et la grêle de flèches
qu'ils lancent, blesse les légionnaires. Deux trirèmes
marseillaises identifient le navire de Brutus et s'élancent de
chaque côté sur lui. Mais Brutus sort si rapidement du
piège que les deux trirèmes se heurtent très
violemment et sont très endommagées. Quelques navires
césariens s'en aperçoivent et ont vite fait de les
couler.
La flotte de Nasidius ne montre aucune ardeur patriotique et rompt
rapidement le combat pour fuir en Espagne sans aucune perte. Les
Marseillais perdent cinq galères coulées et quatre
capturées et une autre encore qui fuit avec la flotte de
Nasidius. Une galère parmi celles qui leur restent, rentre
à Massalia et annonce le désastre. Après un
moment d'abattement, les Marseillais se préparent à
défendre leur cité.
Tour de siège (http://www.xlegio.ru/sources/)
Les légionnaires réussissent
à élever, près des remparts, une tour d'une
hauteur de six étages, d'une façon telle que les
défenseurs ne peuvent l'incendier. Cette tour protège les
autres travaux. Ainsi, les légionnaires construisent une galerie
reliant leur tour à la muraille, d'une longueur de soixante
pieds. Cette galerie est suffisamment solide pour résister aux
quartiers de roche projetés du haut des murailles. Les
Marseillais précipitent sur la galerie, des tonneaux
enflammés, remplis de poix et de goudron qui sont
écartés avec des perches et des fourches.
Les défenseurs ne peuvent défendre leurs murailles et leurs tours en raison de l'artillerie placée dans la tour romaine. En même temps, les sapeurs romains attaquent la tour marseillaise qui s'écroule en partie, tout à coup. Alors, les Marseillais, craignant le pillage de leur cité et sans espoir d'une aide en provenance d'Hispanie, sortent désarmés, la tête couverte de voiles, les mains suppliantes. Trebonius décide d'accorder une trêve et accepte d'attendre la venue de César ce qui irrite les légionnaires voulant entrer dans la cité.
Mais quelques jours plus tard, alors que souffle
un violent mistral et que les légionnaires sont au repos, les
Marseillais font une sortie et mettent le feu aux travaux du
siège. L'incendie attisé par le vent détruit la
tour, la galerie, les mantelets et les machines. Le lendemain, avec
toujours autant de vent, les Marseillais font une autre sortie mais les
légionnaires ne sont pas surpris et en éliminent un grand
nombre. Trebonius fait reconstruire la terrasse, mais il n'y a plus de
bois disponible. On utilise des briques, des planches et du mortier et
en peu de temps l'ouvrage est terminé. Peu de temps
après, Jules César est de retour d'Hispanie tandis que la
cité connait les maladies contagieuses.
Les assiégés sont
décidés à se rendre et livrent leurs armes, leurs
machines, leus vaisseaux et l'argent du "trésor public" en
aoùt - 49. Les
remparts sont détruits. Jules César laisse une garnison
de deux légions et autorise les Marseillais à vivre sous
leur lois. Les Romains établissent un camp sur une colline qui
se nomme "la colline de la garde". L'attitude de César est
liée à la faveur dont jouissait la cité dans
l'opinion romaine.
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