EUROPE / MÉDITERRANÉE La dynastie des Severes (193 - 235)

La crise de l'année 193  Le conflit entre Septime Sévère et Pescennius Niger  Le règne de Septime Sévère jusqu'en 211  Le règne de Caracalla 211 - 217  L'intermède Macrin 217 - 218  La bataille d'Emèse 218  Le "règne" d'Heliogabale 218 - 222  Le règne de Sévère Alexandre ( 222 - 235)

   
La crise de l'année 193

Le jour même de l'assassinat de l'empereur Commode, Publius Helvius Pertinax, le Préfet de la Ville est présenté aux prétoriens qui l'acclament après la promesse d'un don de 12 000 sesterces par soldat. Il est plein d'expérience (67 ans) et dépourvu d'ambition. Il est dans une situation assez proche de celle de Nerva. Le Sénat le nomme Auguste. il porte le nom de Caesar Publius Helvius Pertinax Augustus. S'apercevant que Commode a laissé les caisses vides, il s'applique à redresser les finances de l'Empire. Il vend les richesses entassées par Commode et tranche brutalement dans les dépenses. Il limite drastiquement les fêtes offertes au peuple et les privilèges des prétoriens mais il ne peut payer la totalité de la somme promise. En outre, il veut rétablir la discipline chez ces soldats qui l'ont un peu oubliée. Le  28 mars 193, alors que Pertinax est devenu impopulaire après des habitants de Rome, trois cents prétoriens investissent le palais impérial et assassinent l'empereur, sous l'instigation de leur Préfet, Quintus Aemilius Laetus. Ce règne a duré 87 jours. Puis les prétoriens mettent l'Empire aux enchères. Deux candidats sont en lice, Titus Flavius Sulpicianus, le beau-père de Pertinax et nouveau Préfet de la Ville et Marcus Didius Severus Iulianus, ancien gouverneur de Belgique sous le règne de Marc Aurèle. Le premier promet aux prétoriens 20 000 sesterces par tête, Julianus en offre 25 000, c'est lui qui est choisi. Le Sénat sommé par les prétoriens de ratifier ce choix, obéit.


Mais le nouvel empereur devient très vite impopulaire et le peuple le conspue lorsque il se présente au cirque. C'est le gouverneur de Syrie Pescennius Niger qui semble préféré. Et la situation de 69, juste après la mort de Néron est en train de recommencer. Dès le 13 avril, à Carnuntum, les légions de Pannonie proclament empereur Septime Sévère. A la fin du mois d'avril, les légions de Germanie et du Danube prêtent serment à Septime Sévère qui se pose en vengeur de Commode et de Pertinax. En début du mois de mai, la Syrie et l'Egypte se déclarent pour Pescennius Niger qui dépêche vers l'Hellespont, des troupes commandées par le proconsul d'Asie, Aemilianus. Pendant ce temps, le légat de Bretagne, Decimus Clodius Albinus se révolte. Didius Severus Iulianus obtient du Sénat qu'il déclare Septime Sévère ennemi public. Le centurion Aquilius Felix est envoyé avec l'ordre de le tuer et Valerius Catulinus est prévu pour le remplacer. Mais Aquilius trahit Julianus et embrasse la cause de Septime Sévère qui le nomme primipile dans la vexillation de la Legio XI Claudia. Julianus ordonne de réparer les tours et les fortifications. Septime Sévère marche sur Rome après avoir selon Dion Cassius, "soumis toutes les villes de l'Europe, à la réserve de Byzance. Julianus fait mettre à mort Laetus de crainte qu'il ne soutienne ce rival. Toutes les cités se rallient à Septime Sévère. Celui ci s'empare de la flotte que Tullius Crispinus devait mener contre lui.<


A la fin du mois de mai, l'empereur envoie Tullius Crispinus vers Septime Sévère pour lui proposer de l'associer à l'Empire. Ce dernier répond en mettant à mort Crispinus. Septime Sévère parvient à gagner les prétoriens qui s'apprêtent à lui céder les assassins de Pertinax. Le 1er juin, le Sénat dépose Didius Severus Iulianus et le condamne à mort. Il est mis à mort peu après par un prétorien. A soixante quatre ans, il a régné soixante six jours. Septime Sévère est à Interamna, actuellement Terni en Ombrie, à une centaine de kilomètres au nord de Rome. Le 2 juin, il reçoit une députation de cent sénateurs. Le lendemain, les officiers du palais impérial quittent Rome et rejoignent Septime Sévère. Ce dernier envoie Heraclius en Bretagne pour offrir le titre de César à Clodius Albinus. Puis il offre un banquet aux prétoriens dans son camp et les fait désarmer. Il élimine les assassins de Pertinax et licencie les prétoriens en leur interdisant sous peine de mort de d'approcher de Rome. Septime Sévère décide que la garde prétorienne doit être accessible aux légionnaires de toutes les provinces. et fixe son effectif à 10 000 soldats au lieu de 5 000. Il remplace les prétoriens par l'élite des légions de Pannonie. Vers le 7 juin, Septime Sévère entre dans Rome et promet de respecter la vie des sénateurs. Cependant, il fait proscrire et éliminer les partisans de Julianus. Il fonde un temple dédié à Pertinax et célèbre son apothéose.




Septime Sévère (146 - 211)
surnommé l'africain (né en Tripolitaine)





Le conflit entre Septime Sévère et Pescennius Niger 193 - 195


Averti du succès de Septime Sévère, Pescennius Niger se décide à agir. Il fait occuper le passage du Taurus et ferme les Portes Ciliciennes, ordonne aux gouverneurs de fermer les ports et les frontières et envoie Asellius Aemilianus investir Byzance puis il en fait la base de ses opérations contre l'Europe. Il demande de l'aide au roi des Parthes Vologèse V ainsi qu'au roi d'Arménie et au roi d'Hatra Barsénius. Ce dernier lui envoie un corps d'archers. Vologèse V s'engage à le soutenir, tandis que le roi d'Arménie reste neutre


Septime Sévère envoie des troupes en Afrique pour défendre contre son rival, cette province devenue vitale pour l'approvisionnement en céréales de Rome. Trente jours après son entrée à Rome, Septime Sévère se dirige vers l'Asie. Il rassemble les armées de toutes les provinces et procède à des levées en Italie. Une légion de Mésie est envoyée en Thrace nous dit Spartien. Septime Sévère arrive avec son armée près de l'Hellespont au début du mois d'août. Pescennius Niger est un rival dangereux; il dispose de neuf légions, peut compter sur la richesse de l'Egypte et bénéficie du soutien des Parthes de Vologèse V. Septime Sévère dispose lui de douze légions.


A la fin de l'été, Septime Sévère est à Périnthe et des accrochages ont lieu entre Marius Maximus, un de ses officiers et Asellius Aemilianus, un officier de l'armée de Niger. Dans un premier temps Aemilianus est vainqueur. Mais en automne, Pescennius Niger se retire à Byzance, puis à Nicée, Aemilianus se replie sur Cyzique. Au début de l'hiver, Marius Maximus débute les travaux du siège de Byzance avec sa Legio I Italica et toutes les troupes de Mésie que lui a confiées Septime Sévère qui veut combattre en Asie.


Au printemps 194, Septime Sévère franchit le Propontide, débarque en Mysie et remporte une victoire à Cyzique au cours de laquelle Aemilianus est tué. Septime Sévère propose à Pescennius Niger une retraite honorable s'il dépose les armes. Il essuie un refus.





Périnthe en Propontide (actuelle mer de Marmara)


La Syrie est troublée par les discordes entre les Samaritains favorables à Niger et les Hébreux qui sont pour Sévère. En été et en Mésopotamie, Abgar IX, le roi d'Osroène et ses alliés Adiabéniens, prennent prétexte de combattre Pescennius Niger pour chasser les garnisons romaines. La situation est stable entre Sévère et Niger. Pour le premier, les cités de Nicomédie, Tyr et Laodicée et pour le second Nicée, Béryte (actuelle Beyrouth) et Antioche. Tiberius Claudius Candidus, un officier de Sévère remporte une victoire contre Pescennius Niger aux Détroits de Nicée et de Céos en Bithynie. Septime Sévère envoie la Legio II Trajana de la Thébaïde vers Alexandrie pour assurer le contrôle de l'Egypte.

A la fin de l'automne, les habitants de Laodicée se révoltent et acclament Septime Sévère. Pescennius Niger distrait des troupes pour mâter la révolte. Septime Sévère qui est bloqué aux Portes Ciliciennes, profite de fortes averses qui font déborder la rivière et emporter les obstacles qui l'empêchait d'avancer, les défenseurs s'effacent. Septime Sévère franchit les portes Ciliciennes et la décision approche dans la plaine d'Issos. Pescennius Niger vient d'Antioche avec les troupes qu'il a pu regrouper. Au matin, les deux armées sont face à face. Les combats sont furieux et fort longs, l'enjeu est important !


Les hommes de Niger déroutent et sont poursuivis par les Illyriens qui en massacrent un grand nombre. Pescennius Niger parvient à rallier Antioche avec peu de soldats. Il voit la situation et désespéré s'enfuit et cherche à rejoindre l'empire parthe. Mais il est découvert par les cavaliers romains du proconsul d'Afrique Publius Cornelius Anullinus qui le pourchassent et lui coupent la tête. En hiver, Septime Sévère reçoit les ambassadeurs du roi Abgar IX, des Adiabéniens et des Arabes Scénites (qui vivent sous la tente) et il rejette leurs propositions.


Au début de l'année 195, Sévère ravage Antioche et installe son Quartier Général à Nisibe où il fonde une colonie. Il remporte plusieurs victoires contre les Parthes qu'il veut punir pour leur aide à Pescennius Niger. Une nouvelle ambassade des Arabes Scénites auprès de Septime Sévère est un échec. En automne, Sévère envoie Laetus, Candidus et Sextius Lateranus contre les Adiabéniens et les Arabes Scénites. L'empereur fait appeler son fils aîné Caracalla, Marcus Aurelius Antoninus et se pose en continuateur de la dynastie antonine.


En début 196, Clodius Albinus, le gouverneur de Bretagne se fait proclamer Auguste par les légions avec le contrôle de la Gaule et de l'Ibérie et vient s'installer à Lugdunum (Lyon). Au printemps, Laetus, Anullitus et Probus remportent des succès dans l'Adiabène (et le district de Singara). Enfin, en juillet, Marius Maximus prend Byzance qui s'est défendue avec acharnement. Sévère en fait détruire la forteresse.




denier en or de 194, émis par Clodius Albinus
origine wikipedia


A l'automne, Virius Lupus, le général de Septime Sévère commandant des forces de Germanie, est battu par Clodius Albinus. Caracalla est nommé César à 8 ans. En décembre, la majeure partie de l'armée de Septime Sévère passe par la Rétie et entre en Gaule par le Jura, tandis que l'empereur passe à Rome pour faire déclarer Clodius Albinus ennemi public par le Sénat. Selon Dion Cassius, le grammairien Numerianus lève des troupes en Gaule en se faisant passer pour un sénateur, inflige des pertes à la cavalerie d'Albinus. Septime Sévère pensant qu'il est réellement sénateur le félicite et lui fait adjoindre de nouvelles troupes. Numérianus en profite pour faire des opérations plus hardies et dérobe à Albinus la somme de soixante millions de sesterces qu'il envoie à Septime Sévère. Pendant ce temps des troubles recommencent en Palestine, créés par les Samaritains et les Hébreux tous hostiles à Septime Sévère. L'Arménie subit des incursions de la part des Alains.


En début 197, Clodius est battu une première fois à Tinurtium près de Tournus, puis Albinus fait retraite vers Lugdunum, Septime Sévère le suit. Le 17 février, la bataille de Lugdunum est décisive. Les deux armées sont d'importance comparable et l'issue reste longtemps incertaine. Dion Cassius précise que l'aile gauche d'Albinus ne tient pas et se replie vers son camp poursuivie par les légionnaires de Sévère. L'aile droite d'Albinus s'avance pour lancer ses traits sur l'ennemi puis se retire et attire les forces de Sévère vers un secteur piégé où ils tombent en désordre et se font mettre en pièces. Septime Sévère intervient avec les prétoriens, mais il est atteint par une balle de fronde en plomb et tombe de cheval. L'armée d'Albinus est en train de remporter la victoire quand la cavalerie de Laetus (pour Septime Sévère) intervient de manière décisive en contre-attaquant de flanc les troupes ennemies qui se voyant victorieuse ne sont plus en ordre de bataille et se débandent rapidement. Les troupes sévériennes les poursuivent jusqu'à Lugdunum et en font un massacre au confluent du Rhône et de la Saône. Clodius Albinus se suicide pour éviter la capture. La cité de Lugdunum est mise à sac pour avoir soutenu Clodius

Le règne de Septime Sévère


Au printemps, Claudius Candidus lutte en Ibérie, contre les dernières troupes albiniennes regroupées autour de L. Novius Rufus. La province de Bretagne est divisée en Bretagne supérieure et Bretagne Inférieure et le légat impérial est remplacé par deux praesides. Le 2 juin, Septime Sévère rentre à Rome avec son armée. Né à Leptis Magna dans l'Africa Proconsularis, c'est le premier empereur africain et berbère. Il augmente la solde des légionnaires et leur permet de vivre avec une femme, en dehors du camp et hors des heures de service. L'empereur réhabilite Commode et grâce à la correspondance d'Albinus, fait mettre en accusation 64 sénateurs dont 29 sont punis de mort.




Le roi Vologese V  (roi de 191 à 207)
origine wikipedia
      


A la fin de l'été, Septime Sévère quitte Rome pour faire la guerre aux Parthes qui ont envahi l'Arménie et la Mésopotamie. En automne, il est devant Nisibe où Laetus est assiégé par l'armée parthe. Le roi des Parthes Vologèse V se retire. En conséquence, avant la fin de l'année, le roi Abgar IX s'allie avec Septime Sévère et lui fournit un corps d'archers et ses deux fils en otage. Mais en Britannia, l'absence des légions se fait sentir. La pression des peuples au nord des murs d'Hadrien et d'Antonin, oblige le gouverneur Virius Lupus à acheter la paix aux Meats et aux Calédoniens.


Au début de l'année 198, Vologasos II, roi arsacide d'Arménie, devant la retraite du roi des Parthes, conclue la paix avec Septime Sévère. Suite au projet de Trajan, une province de Mésopotamie est créée avec Nisibe pour capitale, correspondant à la partie septentrionale de l'espace entre le Tigre et l'Euphrate, mais la cité d'Hatra résiste au siège des légionnaires. Les troubles de Palestine sont réprimés par Septime Sévère. Caracalla est proclamé Auguste et Geta est fait César. A la fin de l'été, Septime Sévère est sur l'Euphrate et marche vers Babylone et Séleucie qu'il reprend. En novembre, il prend Ctésiphon et fait 100 000 prisonniers. En 199, Septime Sévère retourne à Hatra pour l'assiéger mais c'est encore l'échec et il n'insiste pas. La plupart des soldats des provinces occidentales retournent dans leur pays.


En 200, l'empereur recherche toujours les partisans de Pescennius Niger. A la fin de l'année, il quitte la Syrie et fait un voyage en Egypte avec sa femme Julia Domna et Caracalla en passant par la Palestine où il rend les honneurs funèbres à Pompée. En 201, Septime Sévère remonte le Nil, visite les Pyramides, Memphis et Thèbes puis retourne en Syrie. Cette année là, en Africa Proconsularis, la forteresse de Golas (Bu Njem) est construite sur le cours de l'oued El-Kébir, en bordure du désert, à l'est de Leptis Magna pour contrôler la zone désertique au sud. En janvier 202, Il se rend par la mer en Thrace puis visite les camps de Pannonie et de Mésie. Il rentre à Rome et après le triomphe parthique, il reçoit fastueusement Abgar VII. L'année suivante, il part voyager en Afrique, d'abord l'Africa Proconsularis, puis la Mauretania Caesariensis et peut être la Mauretania Tingitania (de l'actuelle Libye au Maroc).  En 205, le gouverneur de Britannia, Alfenius Senecio restaure le Mur d'Hadrien et vainc les Méates et les Calédoniens. Pendant ce temps en Italie du Sud, le brigand Bulla Felix profite des difficultés économiques pour rassembler des mécontents en Italie du Sud et vit impunément de pillage. Il échappe toujours à ses poursuivants. Septime Sévère furieux charge un tribun de ses gardes du corps et une nombreuse cavalerie de le capturer. Selon Dion Cassius, il commande une troupe de 600 hommes. En 207, il est pris, livré par sa maîtresse et condamné à mort, sa bande est dispersée. Caracalla remporte un succès contre les Germains en Rétie et porte le surnom de Germanicus.


En 208, Septime Sévère, las de toutes les attaques des barbares contre la Britannia et des querelles entre ses fils, prépare une expédition dans cette province. Il est âgé et perclus de la goutte et fait le voyage en litière. Arrivé en Britannia, avec Caracalla et Geta, ainsi qu'une forte armée, Septime Sévère voit venir des députés envoyés par les Méates qui sont derrière le Mur d'Antonin et des Calédoniens qui vivent derrière eux. Il ne reçoit pas leur soumission et se prépare à la guerre. Il laisse le gouvernement de la Britannia à Geta qu'il nomme Auguste et part vers le nord avec Caracalla. Là point de villes ni de routes, mais des forêts et des marais nombreux ! Sévère va jusqu'en Calédonie et il faut jeter des ponts sur les fleuves et abattre des forêts pour avancer. C'est Caracalla qui dirige l'expédition. Les Calédoniens ne cherchent pas la bataille, mais des légionnaires sont attirés par des boeufs ou des moutons laissés exprès à leur intention et tombent dans des embuscades. On cite le chiffre considérable de 50 000 pertes dans l'armée romaine. Mais Septime Sévère continue jusqu'à l'extrémité nord de l'île et la signature d'un traité lui octroyant une part notable du territoire des Barbares.


Et l'armée romaine retourne en pays ami. Pendant cette campagne chez les Calédoniens, Caracalla a tenté d'assassiner Sévère. Ce dernier fait réparer le Mur d'Hadrien. La paix ne dure pas longtemps. Les Calédoniens reprennent leurs attaques, alors Septime Sévère donne l'ordre à Caracalla d'entrer dans leur pays et de n'épargner personne pas même la femme qui porte son enfant. Et cet ordre est exécuté. Les Calédoniens se joignent aux Méates, alors Septime Sévère se prépare à les combattre en personne mais il meurt à Eboracum (York) le 4 février 211, âgé de soixante cinq ans, probablement de la goutte






L'empereur Caracalla (188 - 217)
Musée National Archéologique de Naples






Le règne de Caracalla 211 - 217

Nommé Lucius Septimius Bassianus à la naissance en 188, renommé Marcus Aurelius Antoninus Bassianus pour le rattacher à la dynastie des Antonins, il est plus connu sous le sobriquet de Caracalla qui est le nom d'un vêtement gaulois à capuchon et manches longues porté souvent par cet empereur lorsqu'il est enfant. A la mort de Septime Sévère, ses deux fils Caracalla 23 ans et Geta 22 ans doivent régner ensemble.

Caracalla fait la paix avec les barbares et rapporte la frontière au Mur d'Hadrien puis quitte la Britannia et rentre à Rome avec sa mère et Geta. Mais les deux frères ne s'entendent pas du tout et à Rome la situation est unique ! Le palais impérial est partagé entre les deux frères qui ont chacun une armée et se méfient l'un de l'autre. A la fin de l'année, la situation est bloquée et un partage de l'Empire est décidé. Caracalla est empereur pour l'Europe et l'Afrique moins l'Egypte, Geta est empereur pour l'Orient. Mais Julia Domna est opposée à ce partage et cherche à rapprocher les deux frères. Alors Caracalla se range à l'avis de sa mère et accepte le principe d'une entrevue avec son frère dans les appartement de Julia Domna. Mais le 26 février 212 quand les deux frères sont réunis, des centurions sortent de leurs cachette et frappent Geta qui est achevé par Caracalla qui reste seul empereur. Ce dernier feint de se réfugier chez les prétoriens en leur affirmant qu'il vient d'échapper à un complot contre l'empire qui a tué son frère et pour faire bonne mesure il fait don d'une gratification spéciale à chaque prétorien. Il élimine ensuite tous les proches de son frère et s'approprie leurs biens. Dion Cassius écrit que Caracalla dit aux prétoriens, après l'assassinat de son frère Géta : «Mon voeu le plus cher est de vivre avec vous et, sinon, de mourir avec vous car je ne crains pas la mort et je veux finir ma vie à la guerre». Et il suit la politique de son père en favorisant les soldats.


En fait, il partage le pouvoir avec sa mère Julia Domna. En 212, l'empereur, par la constitutio antonina, octroie le droit de citoyenneté romaine à tous les citoyens libres de l'empire, à l'exception des deditices, les peuples conquis, soumis par la force et les Egyptiens qui ont un statut inférieur. Habitué depuis l'enfance à accompagner son père dans les campagnes militaires, soit contre les Parthes, soit contre les Calédoniens, et ayant semble-t-il commandé l'expédition contre les Hébreux, dans la lutte contre Pescennius Niger, il ne tarde pas à monter une expédition contre les Chattes et surtout contre les Alamans qui menacent les Champs Décumates. En 213, l'empereur voyage en Gaule Narbonnaise et à la fin de l'été, franchit le limes Raeticus. Vers le début octobre, il remporte une nette victoire contre les Alamans sur le Rhin, mettant les Champs Décumates à l'abri de leurs raids pour une vingtaine d'années. Après cette victoire la frontière est renforcée par des constructions de pierre, une ligne continue ponctuée de tours. L'empereur rentre à Rome.


En 214, Caracalla part pour la Thrace au printemps contre les Iazyges. Il combat aussi les Quades et les Carpes. En été il fait fuir les Goths en plusieurs combats. En Automne il traverse  l'Hellespont, manque de périr dans une tempête et rend de grands honneurs à la mémoire d'Achille à Ilium. Il passe l'hiver à Nicomédie. Au printemps 215, l'empereur se rend à Antioche. Il menace Vologèse VI, le roi des Parthes, de la guerre s'il ne lui livre pas Tiridates, le frère de Vologèse IV et Antiochus, Vologèse s'exécute. Dans la guerre que se font Vologèse VI et son frère Artaban V, ce dernier l'emporte. Vologèse est réduit à la possession de Babylone et des provinces méridionales.


En 215, Caracalla se dirige vers Alexandrie et ordonne de grands massacres pour punir  les critiques que des citoyens de la ville ont adressées au sujet de la mort de Geta sous une forme ironique, appelant l'empereur : "Maximus Geticus" (très Grand Gétique). Soucieux d'imiter Alexandre le Grand, Caracalla masse des troupes en Orient.


En 216, Caracalla s'empare par traîtrise de Severus Abgarus IX, le roi d'Osroène et d'Edesse, l'envoie prisonnier à Rome et fait d'Edesse et du royaume une colonie romaine. En mai, l'empereur entre en Arménie et fait prisonnier le roi Khosro Ier et toute sa famille. En été, les troupes romaines dirigées par le comédien ou danseur Théocrite selon la volonté de Caracalla, sont battues en Arménie. En fin d'année, Caracalla demande la main de la fille du roi Artaban V, franchit le Tigre, et avec toute l'armée romaine rejoint la Mésopotamie pour les noces impériales, près de Ctésiphon. Quand tout le monde est réuni, Caracalla donne le signal, les légionnaires massacrent les convives parthes, le roi Artaban V s'échappe de justesse. L'empereur viole les tombeaux des rois d'Adiabène qu'il prend pour ceux des Arsacides, ravage un morceau de la Médie et retourne en Mésopotamie puis hiverne à Edesse. En Hispanie, la Gallecia et Asturia est constituée en province.


En avril 217, un complot est ourdi par le Préfet du prétoire Marcus Opelllius Macrinus (Macrin), mais selon Hérodien, Maternianus, un des plus fidèles amis de l'empereur, lui écrit de se méfier de Macrin. Le courrier est dépouillé par ce même Macrin pendant que Caracalla est occupé à une course de chars. Macrin doit agir vite, il persuade un centurion qui appartient à la garde personnelle de l'empereur. Le 8 avril 217, le centurion Martialis tue l'empereur sur la route de Carrae lorsque celui ci, visitant le temple de la Lune avec une petite escorte, se met à l'écart pour quelques instants. Ce centurion est immédiatement tué par la flèche d' un archer scythe placé non loin de là. Le règne de Caracalla a duré six ans et deux mois, il est âgé de vingt-neuf ans.





L'intermède Macrin (217 - 218)

Face à la menace représentée par les princesses syriennes et la désertion des troupes qui rejoignent Heliogabale, Macrin réagit de suite comme l'écrit Dion. Il envoie des troupes contre ce rival.

La bataille d'Emèse

La bataille commence plutôt en faveur de Macrin le 8 juin 218. Bien que Gannys contrôle les défilés qui sont en avant du village et range avec habileté ses soldats, les soldats soutenant Heliogabale combattent avec beaucoup de faiblesse. Il faut que que Julia Maesa et Julia Soaemias s'élancent de leurs chars et retiennent les fuyards par leurs larmes et que Heliogabale lui même, se présente à cheval au milieu d'eux, par une sorte d'inspiration divine, comme s'il allait se jeter au milieu des ennemis pour que cette fuite s'arrête. Le chef qui commande les soldats fidèles à l'empereur, Ulpius Julien, est massacré, abandonné par ses soldats. Voyant cela, Macrin sachant qu'il va être attaqué à Antioche et que ses troupes ont basculé pour soutenir Heliogabale, prend la fuite vers l'Occident et envoie son fils chez Artaban V.

Mais Macrin est retrouvé par les légionnaires, à Archelaïde près de Zeugma et décapité en juillet 218 et le fils est rattrapé avant la frontière et subit le même sort. Le règne de Macrin dure un an deux mois et trois jours, il est âgé de cinquante ou cinquante quatre ans.

Heliogabale (204 - 222)
(origine wikipedia)

Le "règne" de Heliogabale (218 - 222)

Le nouvel empereur commence par sauver Antioche promise au pillage, en promettant aux soldats deux mille sesterces par tête. Cette somme est payée par les habitants d'Antioche qui préfère cette solution là. Heliogabale est rapidement confronté à une sédition fomentée par Basilianus; le gouverneur de l'Egypte et Marius Secundus, le gouverneur de la Phénicie, tous deux nommés par Macrin. Les hérauts d'Heliogabale sont mis à mort et ils refusent de le reconnaître pour empereur. Mais quand la perte de Macrin est officielle, de graves émeutes éclatent à Alexandrie, Marius Secundus et beaucoup de soldats périssent tandis que Basilianus s'enfuit en Italie où il est pris, renvoyé à Nicomédie et mis à mort par ordre d'Heliogabale.    

Le Sénat peu satisfait de l'âge d'Heliogabale, lui reconnaît néanmoins le titre d'Auguste et le reconnaît empereur. Le nouvel empereur fait périr tous les gouverneurs de provinces qui sont restés fidèles à Macrin, tels que les gouverneurs de Syrie, d'Arabie, de Chypre et de Pannonie, "ainsi que les principaux chevaliers qui entouraient Macrin" écrit Dion Cassius. Des émeutes éclatent en Bythinie et en Cappadoce, en septembre, Verus, le légat de la Legio III Gallica et Maximus Gellius, le légat de la Legio IV Scythica sont accusés d'aspirer à l'empire et suppliciés. Heliogabale passe l'hiver à Nicomédie et laisse sa grand-mère Julia Maesa et sa mère Julia Soaemias, les "princesses syriennes", gouverner.

En Septembre 219, après un voyage à reculons, Heliogabale entre dans Rome. Il apporte sur un char d'or tiré par des chevaux blancs, la pierre noire d'Emèse, le bétyle (météorite) d'El Gabal. Les Romains sont curieux de voir ce nouvel empereur. Mais il est surtout occupé par la mise en valeur de son dieu et il fait construire un temple sur le mont Palatin, consacré à El Gabal, dieu solaire qui n'est pas tout à fait inconnu des Romains. En effet dans leur panthéon, il y a Appollon-Helios des Grecs et avant cela un dieu romain, Sol qui n'est pas l'objet d'un culte spécifique. Ce début de règne inaugure une série de décisions qui vont scandaliser les Romains pourtant ouverts aux religions orientales. Il va, en effet, déménager les symboles des grandes divinités romaines dans ce temple puis progressivement chercher à placer son dieu au-dessus de tous les autres et profanation pour les Romains, enlever et épouser la Grande Vestale Aquilia Severa a la fin de l'année 220.
Heliogabale en outre, entraîne la cour dans de surprenantes débauches, on le surnomme l'Assyrien !

En 221, les "princesses syriennes" conscientes de la réprobation générale, poussent l'empereur à adopter son cousin, avant que toute la famille soit bannie. Le 10 juillet 221, Heliogabale fait César Alexandre Sévère. Ce jeune homme qui est l'opposé de l'empereur : vertueux, sage et patient, est bientôt populaire auprès de l'armée. Alors Heliogabale devient soupçonneux et veut se débarrasser de son cousin. La situation devient explosive, les prétoriens encouragés par les "princesse syriennes" se soulèvent contre l'empereur et veulent le supprimer. Les prétoriens commencent par faire périr les proches de l'empereur. Heliogabale se cache dans un coffre pour fuir plus tard mais il est surpris, tué et jeté dans le Tibre à l'âge de dix-huit ans après trois ans, neuf mois et quatre jours de règne. Et le jeune Alexandre Sévère est aussitôt fait Auguste par le Sénat et l'armée.

L'empereur Sévère Alexandre 208 - 235
Musée du Capitole

Le règne de Sévère Alexandre (222 - 235)

La cousin d'Heliogabale n'a que 13 ans quand il est nommé Auguste aussi sa mère Julia Mamaea exerce le pouvoir avec un conseil de gouvernement composé de douze sénateurs choisis par les "princesse syriennes". Dans les premières mesures, on peut noter le retour de la pierre noire à Emèse. Pendant ce temps, chez les Parthes, le roi Artaban V remplace le roi d'Arménie Tiridatès, client de Rome, par son frère Chosroès. Puis Ardashir remporte sur Artaban V, en 224 la victoire à la bataille d'Hormizdaghan et l'empire sassanide se créée aux dépens de l'empire Parthe. Julia Maesa meurt en 223. Le conseil de gouvernement tente de rétablir un régime civil et stable ainsi que le rôle du sénat. C'est un retour à la tradition sévérienne marqué par une réaction morale et religieuse après les débordements sous le règne d'Heliogabale.

Cette politique ne convient pas aux prétoriens qui le font savoir en 228 quand Ulpien, le préfet du prétoire veut restaurer la discipline de l'armée et diminuer leurs privilèges. Au cours d'une émeute, les prétoriens assassinent Ulpien sous les yeux de l'empereur. Mais l'activité des Sassanides préoccupe (Ardachir assiège Atra et échoue) et les impôts sont augmentés pour faire face aux dépenses. Les Germains s'agitent aussi et Varius Macrinus, un parent d'Alexandre Sévère remporte une victoire contre les Alamans en Illyrie. Enfin, il faut répondre à l'offensive du roi Ardachir contre la Mésopotamie et la Cappadoce. Alexandre Sévère part donc en 231 pour une campagne qui s'annonce rude.

Mais comme il préfère la diplomatie à la guerre, l'empereur envoie une ambassade cher le roi sassanide qui ne change pas son point de vue ni sa politique du fait accompli. Il continue de faire des incursions et de prendre ce qui est aux Romains. Ardachir pénètre en Mésopotamie, fait un riche butin et assiège Nisibe. Alors appelé par les généraux, Alexandre Sévère enrôle tous les hommes aptes au service des armes en Italie et dans les provinces. Et il part vers l'Orient après avoir fait un discours bien reçu par l'armée. Il avance rapidement, traverse l'Illyrie où il puise encore des troupes en nombre et atteint Antioche. Là il recommence à envoyer une ambassade vers Ardachir qui n'est pas reçue. En revanche, le roi sassanide envoie comme ambassadeurs quatre cents jeunes Perses de grande taille, couverts de bijoux et sur des chevaux de qualité pour intimider les Romains. Et selon Hérodien, ces ambassadeurs viennent dire :

«  que le grand roi Artaxerce ordonnait aux Romains et à leur prince d'abandonner toute la Syrie et toutes les provinces d'Asie qui font face à l'Europe, et de laisser les Perses régner jusqu'à I'Ionie et la Carie, sur toutes les nations que séparent d'Europe la mer Égée et le Pont Euxin; car tout ce territoire appartenait aux Perses, depuis leurs ancêtres. »

Alexandre Sévère ordonne qu'on se saisisse de ces Perses et les dépouille du luxe de leur costume, puis il les exile en Phrygie, leur accordant des terres pour y habiter et à cultiver. Puis il avance vers l'Euphrate et divise cette immense armée en trois corps. Le premier a pour mission de monter vers l'Arménie dont le roi, l'arsacide Khosroes est un allié, et de là , envahir la Médie. Le second corps a pour objectif d'avancer à l'est vers le confluent du Tigre et de l'Euphrate. L'empereur prend la tête du troisième corps, le plus nombreux, qui doit avancer au centre, face à un ennemi divisé.

Le corps envoyé en Arménie, franchit avec peine les hautes montagnes et dévaste la Médie, faisant un riche butin. Ardachir marche vers la Médie avec toutes les forces disponibles, mais l'altitude élevée pénalise la cavalerie sassanide qui ne peut envelopper les légionnaires. Ardachir apprend qu'une autre armée romaine dévaste les campagnes dans la partie orientale de lempire sassanide. Alors Ardachir, part vers l'Orient avec toute son armée, laissant les forces qu'il juge suffisantes pour défendre la Médie.

Alexandre Sévère, avec le plus important corps, ne suit pas le plan et reste en retrait, soit qu'il craint pour sa vie, soit pour obéir aux recommandations de sa mère Julia Mamaea nous dit Hérodien. Le résultat de cette défaillance est la perte du corps qui est parti pour l'Orient. Il se heurte au roi Ardachir et toutes ses troupes qui cernent les Romains. Les légionnaires sont "arrosés" de flèches et incapables de se battre. Ils périssent tous. Alexandre Sévère est malade et l'armée fort en colère contre lui. Il décide de rappeler le corps qui est en train de ravager la Médie et cette retraite coûte beaucoup de pertes aux légionnaires en raison du froid. L'empereur à Antioche se rétablit rapidement et il tente de regagner l'amour de ses soldats par d'abondantes largesses tout en rassemblent de nouvelles troupes pour faire face à une nouvelle incursion des Perses. Mais les Sassanides sont très affaiblis par cette guerre, en particulier les combats en Médie et Ardachir a licencié son armée.

Les Sassanides sont rejetés de la Cappadoce et de la Mésopotamie. Alexandre Sévère est tiré de la situation chez les Sassanides, mais il reste à Antioche profitant de la paix en 232. Mais des nouvelles inquiétantes arrivent en provenance d'Illyrie !

"Les Germains franchissent le Rhin et le Danube, et envahissent en corps nombreux, les villes et les villages.".

Carte des peuples francs au IIIème siècle (wikipedia)

Les troupes illyriennes sont indignées, l'empereur a perdu, par négligence les affaires d'orient et il hésite à s'occuper de celles du nord !
Mais Alexandre Sévère et son entourage commencent à craindre pour l'Italie, bien plus proche des Germains que des Perses ! L'empereur prépare son départ en fortifiant les camps et les citadelles et en complétant les garnisons. Il laisse les troupes qu'il juge suffisantes pour garder les provinces d'orient et rentre à Rome où il fait une entrée triomphale
En 234, Alexandre Sévère part, toujours avec sa mère, punir les incursions des Germains. Dans ses troupes, il a emmené des Maures et des archers venus d'orient, d'Osroène et même de Parthie qui étaient attirés par l'or romain. Il juge que ces soldats sont adaptés à la guerre contre les Germains qui sont redoutables au corps à corps. Mais, installé dans la région de Mayence, Alexandre Sévère se met à négocier la paix avec les Germains et leur promet tout ce dont ils ont besoin. Les légionnaires sont mécontents de cette attitude de l'empereur et veulent combattre les Germains. L'empereur refuse de les écouter. Le légat de la Legio IV, le thrace Maximin complote avec les autres chefs militaires et les pousse à la rébellion. Les légionnaires pleins de mépris pour cet empereur soumis aux volontés de sa mère, décident de renverser l'empereur et de déclarer Auguste Maximin. Ce dernier semble surpris, refuse tout d'abord et se résigne. Il leur commande d'aller immédiatement vers l'empereur pour surprendre les soldats qui l'entourent. Le lendemain 18 mars 235,  quand les troupes de Maximin approchent, les légionnaires qui entourent l'empereur cessent de vouloir le défendre et quand Maximin est en vue et qu'il les exhorte, ils se rangent à ses côtés et proclament Maximin empereur comme leurs camarades. Sévère Alexandre retourne avec peine dans sa tente et retrouve Julia Mamaea. Maximin envoie un tribun et quelques centurion pour éliminer Sévère Auguste et ceux qui opposent une résistance. c'est ainsi qu'Alexandre Sévère et sa mère sont morts après un règne de treize ans et neuf jours. Le Sénat convaincu qu'il ne peut résister faute de troupes à ses ordres, approuve cette "élection".

Ainsi finit la dynastie des Sévères et commence une période d'anarchie militaire qui dure jusqu'à l'année 268.

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