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Rome et la conquête de la Méditerranée Occidentale |
La rencontre de deux puissances La révolte gauloise Vers l'Orient La guerre d'Hannibal |
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La rencontre de deux puissances
En arrivant face au rivage de la Sicile, les Romains deviennent rivaux des Carthaginois présents dans l'île depuis plus d'un siècle. Le prétexte en est la défense des Mamertins, 8 000 mercenaires campaniens, maîtres de Messine depuis - 284, qui viennent d'être vaincus par les Grecs de Syracuse, conduits par Hiéron. La raison semble résider dans l'installation d'une garnison punique à Messine. Rome est partagée sur cette expédition. Le Sénat refuse de soutenir les Mamertins mais un vote des comices centuriates les admet au titre d'Italiens transmaritimes et décide l'intervention militaire. Les consuls confirment cette décision, et préparent activement les troupes rassemblées à Rhegion sous le commandement du tribun Gaius Claudius, au printemps - 264. La guerre va être longue, car elle se gagnera sur mer, et à ce moment là, la marine de Rome est insignifiante, le récent conflit avec Tarente l'a démontré. En revanche la flotte punique est puissante et fréquente ces rivages depuis longtemps.
1ère Guerre Punique (- 264 - 241)
Rome utilise les chantiers navals des Etrusques et des cités grecques de l'Italie du Sud, hostiles aux Carthaginois. Ils réussissent à débarquer en Sicile mais sont en lutte contre Carthage et Syracuse simultanément. Cette phase de la guerre est circonscrite à la région de Messine. En - 263, avec 4 légions, soit les 2 armées consulaires, les Romains investissent la majeure partie de la Sicile et menacent Agrigente, Hiéron demande et obtient la paix. La venue de renforts puniques menés par le général Hannon ne fait que retarder la prise de la ville. Mais la faiblesse de la marine romaine ne leur permet pas de conclure et Carthage ne s'avoue pas vaincue. Les légionnaires se cassent les dents face aux forteresses carthaginoises de l'extrémité occidentale bien ravitaillées par la mer.
Les raids puniques lancés depuis les Iles Lipari et cette position qui gêne les concentrations des flottes venues des ports étrusques et de Grande Grèce, incitent les Romains à construire une marine. Et face aux Carthaginois habiles à la manoeuvre, c'est un combat frontal qui est recherché. Ainsi les Romains privilégient l'abordage et avec une arme nouvelle, le "corbeau", l'amiral Duilius remporte la victoire de Myles en - 260.
En - 256, à la suite d'une grande victoire navale à
Ecnome, le Sénat romain décide l'envoi d'une force terrestre
d'environ 15 000 hommes, commandés par le consul Regulus, en Afrique,
au Cap Bon. Tout commence bien, le pillage est profitable et les Carthaginois
sont battus dans la plaine, mais la venue d'un mercenaire spartiate, Xanthippe,
qui commande une armée de mercenaires, change totalement la situation.
Pour Regulus, c'est l'échec complet et seulement 2 000 soldats romains,
sans leur chef, peuvent rembarquer. De plus, la flotte romaine, au retour
est brisée contre les rochers. L'offensive romaine contre les positions
puniques en Sicile se poursuit, les Iles Lipari sont conquises mais, en - 249,
le consul Pulcher subit une grave défaite navale devant Drépane.
La seule grande victoire navale carthaginoise.
carte de la 1ère guerre punique
Rome est sans flotte, et se contente d'une guerre de course. Contre ces "corsaires", Carthage se mobilise pour protéger son commerce et Hamilcar Barcas réussit à éliminer un grand nombre de ces navires. Puis il débarque en Sicile dans la zone romaine, se fortifie au mont Erix qu'il capture et de là, attaque les postes romains. Et 6 années se passent ainsi, les Romains subissent des pertes et ne peuvent l'en déloger. Carthage ne fait rien pour remporter le conflit et sa flotte de guerre est désarmée, tandis que Drépane est assiégée.
A Rome, on a conscience que la victoire ne pourra se conclure que sur la mer et un fort courant civique anime les riches citoyens qui financent une flotte de 200 navires et 60 000 marins. Cette flotte nouvelle ne trouvant pas d'opposition, vient bloquer les ports de Drépane et de Lilybée en été - 242. Les Carthaginois sont forts surpris et ce n'est qu'en mars - 241, qu'une flotte punique est envoyée en Sicile pour ravitailler les cités assiégées et Hamilcar ainsi que pour embarquer des troupes aguerries en remplacement des jeunes marins, pour combattre les Romains. Mais Catulus a bien préparé ses équipages et près des Iles Aegates, le prêteur Publius Valerius Falto remporte une victoire décisive.
La 1ère Guerre Punique plus détaillée
Hamilcar décide de demander la paix, les Romains sont conciliants dans la négociation pour éviter la reprise des combats. Carthage doit évacuer la Sicile et les îles voisines, rendre tous les prisonniers et payer une indemnité de guerre de 2 200 talents en 20 ans. A Rome, on refuse de ratifier l'accord et l'indemnité est portée à 3 200 talents payable en 10 ans.
Rome est épuisée par cette guerre, elle a perdu
700 navires contre 500 pour Carthage. Ceci est du aux tempêtes
et à la méconnaissance du combat naval des consuls,
plus qu'à la résistance des Carthaginois. Ces derniers
rapatrient les mercenaires en Afrique, non payés et rognent
sur la solde promise, les caisses sont vides ! La révolte
éclate, féroce, sur le territoire de Carthage qui doit
mener la pénible Guerre Inexpiable. Quand les garnisons de
Sardaigne favorables aux insurgés, ne peuvent lutter contre
les tribus de l'intérieur et offrent l'île aux Romains,
ceux ci l'acceptent avec empressement. La conquête de la Corse
ou plutôt de ses côtes suit. Rome déclare la guerre
à Carthage suite à l'envoi de troupes puniques en
Sardaigne par Hamilcar. Ce dernier s'incline, Carthage n'est pas
prête à un nouveau conflit. Rome envoie des troupes
soutenir les insurgés et s'emparer des points d'appui
carthaginois.
La révolte gauloise
A peine sortie de cette ruineuse guerre, Rome est obligée de combattre les Gaulois de Cisalpine. La raison de cette guerre est la décision proposée par le prêteur Caius Flaminius de fournir des terres à la plèbe épuisée par la guerre punique. Ces terres sont dans le Picenum, habitées par les Sénons. Aussi les Gaulois de la plaine du Pô craignent que ces faits s'étendent et avec des Celtes venus d'au delà des Alpes se montrent agressifs en - 225. Et tout de suite les Romains sont surpris, les Gaulois qui ravagent l'Etrurie sont vainqueurs à Clusium en tendant une grande embuscade au prêteur et 6 000 soldats romains sont tués.
La réplique romaine est violente et le consul Lucius AEmilius Papus se précipite pour intercepter les envahisseurs. Les Gaulois chargés de butin veulent éviter le combat en remontant vers le Nord. Le consul les poursuit, c'est alors que l'autre consul, Caius Attilius Regulus, revenant de Sardaigne débarque à Pise. Capturant des fourrageurs gaulois, il apprend que l'armée gauloise vient vers lui et qu'elle est suivie par celle d'AEmilius.
Le consul dispose son armée en ordre de bataille et barre la route aux Gaulois. Ces derniers se voyant pris en tenaille se préparent au combat près du cap Télamon en août - 225. Les Gésates et les Insubres s'opposent aux légionnaires d'AEmilius tandis que les Taurisques et les Boiens se tournent vers l'armée d'Attilius. Un violent combat de cavalerie met aux prises les Romains commandés par Attilius et les cavaliers gaulois, Attilius y est tué. Pendant ce temps, les vélites armés chacun de sept javelots, criblent leurs adversaires et cette action désorganise la ligne gauloise d'autant plus que les Gésates combattent nus protégés uniquement par un petit bouclier.
Mais quand les manipules chargent, elles rencontrent une forte résistance. C'est une attaque de flanc de la cavalerie romaine qui permet d'obtenir la victoire. Les pertes gauloises sont lourdes, plus de 40 000 tués et 10 000 prisonniers. Pour "assurer la paix" dans la région, Claudius Marcellus fait la conquête de la Gaule Cisalpine jusqu'aux Alpes. Les Boiens et les Lingons font leur soumission en - 224. Les Anares suivent après la campagne de - 223 au cours de laquelle le Pô est traversé avec de lourdes pertes. L'armée de Caius Flaminius se trouve face aux Insubres et le dos au fleuve. Dans cette situation périlleuse, il propose une capitulation qui est inconsidérément acceptée et il se retire avec ses troupes. Plus tard, il revient par le pays des Cénomans, renforcé de leurs guerriers.
Les Insubres mobilisent 50 000 guerriers et attaquent les Romains. Flaminius, peu confiant envers les Cénomans, les fait passer sur l'autre rive et fait couper les ponts, puis met ses légions en ordre de bataille. Dans cette situation stratégique risquée (la retraite est coupée), la supériorité tactique des légionnaires leur offre la victoire. Les Insubres veulent la paix mais le Sénat exige une soumission complète.
En - 222, avec l'aide des Gésates, les Insubres
rassemblent 30 000 guerriers et combattent les deux armées
consulaires. Après de nombreux combats, le roi celte Viridomar
est tué au combat par le consul Marcus Marcellus, près
de Clastidium (au Sud de l'actuelle Pavie). Le consul Cnoeus Scipio
prend d'assaut la capitale des Insubres Mediolanum (Milan) puis
après la prise de Comum (Cômes) c'en est fini de la
résistance des Insubres. La via Flaminia est poussée
jusqu'à la nouvelle forteresse de Spoletium (Spolète)
puis poursuivie jusqu'à la mer. De nouvelles cités sont
construites sur ces terres conquises ainsi Mutina est ceinturée
de murailles et les colonies de Plaisance et de Crémone
verrouillent le dispositif.
Vers l'Orient
Sur l'autre rive de l'Adriatique, la reine Teuta, veuve du roi Agron, ordonne aux Illyriens "d'attaquer tous les navires rencontrés pour faire du butin et de considérer tous les pays comme des terres ennemies" nous dit Polybe. L'Illyrie est soutenue par le royaume de Macédoine. La tactique est d'attaquer les villes du bord de mer et de repartir avant que des secours ne viennent de l'intérieur. Les actes de piraterie touchent de nombreux navires italiens et des citoyens romains sont capturés et réduits en esclavage. Rome envoie deux ambassadeurs chez la reine en - 229, pour se plaindre des mauvais traitements subis par des citoyens romains. La rencontre est houleuse est la reine fait assassiner le Romain Coruncanius, qui a été le plus brutal. C'est donc la guerre et comme la situation en Espagne menace de mobiliser les troupes, la décision est prise d'aller vite assainir la région.
Les deux consuls sont envoyés, l'un avec une flotte de 200 navires, et l'autre avec le corps expéditionnaire ayant traversé depuis Brindes. Les Illyriens attaquent Epidamme et Corcyre. Cette cité est prise et Issa est assiégée quand la flotte romaine et les forces de débarquement s'avancent devant Apollonie et dispersent les légères birèmes illyriennes. Puis les Romains détruisent leurs châteaux. La reine Teuta est assiégée et doit suivre les prescriptions dictées par Rome et payer une indemnité de guerre. Il n'est plus question de voir la voile d'un navire de guerre illyrien au sud de Lissos, et les cités grecques occupées recouvrent la liberté. Corcyre, Apollonie, Epidamne, les plus importantes places de l'Adriatique entrent dans l'orbite de la république romaine. Ainsi, les Romains, avec réticence, se tournent vers l'Est et prennent ainsi pied sur les côtes de l'actuelle Albanie. Les ports grecs les accueillent comme des sauveurs et recherchent leur protection. Rome est invitée aux Jeux Isthmique dès - 228.
Demetrios de Pharos devient le responsable des terres prises à Teuta. Mais il met à profit les troubles causés par la guerre contre les Gaulois de Cisalpine pour inquiéter les cités nouvellement soumises à Rome ; Corcyre, Appolonie ... A Rome, en prévision des "affaires ibériques" à venir, la décision est prise d'en finir. Une expédition est lancée en -221 en Istrie pour nettoyer les repaires de pirates.
En - 219, les 2 consuls portent la guerre contre Demetrios.
Celui ci
a préventivement fortifié Dimale et s'est
retranché
à Pharos. Les consuls mettent le siège devant Dimale et
la
cité est prise en 7 jours. Cette brillante entrée en
matière
précipite la soumission de beaucoup de cités. Les Romains
s'attaquent ensuite à Pharos et utilisent la ruse. En
débarquant
de nuit le gros des troupes sur une partie déserte de
l'île
et se présentant en petit nombre au port, ils poussent Demetrios
à sortir ses troupes pour interdire le débarquement et
envoyer
des renforts. Les Romains débarqués se glissent entre la
cité et le port et prennent à revers les troupes de
Demetrios.
C'est la défaite totale. Demetrios s'enfuit chez le roi de
Macédoine.
Pharos est pillée et rasée. Le protectorat de Rome
s'étend
sur les cités grecques
La guerre d'Hannibal
En - 236, Hamilcar avait emmené les mercenaires survivants de la Guerre Inexpiable et les recrues des cités libyques ainsi que bon nombre d'éléphants en Espagne. Il avait trompé l'oligarchie carthaginoise hostile aux expéditions militaires en feignant d'aller combattre les "Libyens occidentaux" et ayant atteint les colonnes d'Hercule, il a débarqué en Ibérie.
En - 220, c'est un véritable état barcide qui est établi dans le sud de l'Ibérie riche en cuivre et en argent, avec une agriculture florissante. Le pouvoir oligarchique laisse faire et profite de cette abondance, de même les Romains ne cherchent pas à contrarier le projet. Ils ne sont pas dupes des explications fournies par Hamilcar (fournir à Carthage les moyens de payer l'indemnité de guerre). Mais ils n'envisagent aucunement un projet d'attaque sur Rome en partant de l'Espagne. En fait les Romains sont mal informés.
Tardivement, vers - 226, ils contractent une alliance avec deux cités grecques Sagonte et Emporia et en avisent Hasdrubal qui a remplacé Hamilcar. Les Romains fixent l'Ebre comme limite à ne pas dépasser. Carthage devient dangereuse. Mais Rome qui envisage une prochaine guerre contre Carthage, se propose de la porter directement en Afrique.
Hasdrubal manie volontiers la diplomatie et négocie avec les Romains, mais il est assassiné en - 221. L'armée choisit le fils d'Hamilcar, Hannibal qui reprend le projet paternel de venger l'humiliation de la Sardaigne. Ce dernier attaque vers la Vieille-Castille et prend Salamanque en - 220. Il passe l'hiver avec son armée à Carthagène. Rome y envoie une mission sans résultat. Hannibal prépare l'expédition contre Sagonte, alliée de Rome, qui débute en - 219. Le siège est long (8 mois), Sagonte se défend bien, Carthage et Rome ne réagissent pas. Rome est occupée avec les Illyriens et n'envoie que des ambassades.
Hannibal
L'une d'elle se rend à Carthagène vers Hannibal et
c'est
peine perdue, ce dernier prépare son expédition. Une
autre
part pour Carthage, et c'est une possibilité pour les
négociateurs
romains. Mais le riche butin envoyé de Sagonte et aussi la
crainte
de l'armée réveillent le patriotisme de l'oligarchie.
Alors
l'exigence romaine d'évacuer Sagonte et de livrer Hannibal et
ses
officiers est refusée tout net. C'est la guerre.
Hannibal répartit judicieusement son armée pour défendre l'Ibérie et aussi protéger Carthage, en envoyant les soldats loin de leur lieu de recrutement. Il fait le serment de donner le droit de cité à Carthage aux Libyens s'ils rentrent vainqueurs de Rome. Et au printemps - 218, Hannibal marche vers les Celtes qui sont prévenus de son arrivée et favorables.
Rome pendant ce temps agit peu. Elle a laissé tomber Sagonte pour chasser les pirates Illyriens, et en avril - 218, n'envoie pas ses légions dans le Nord de l'Ibérie protéger ses alliés et barrer la route de l'Italie à Hannibal.
Rome prévoit-elle à ce moment la grande attaque sur l'Italie ?
L'essentiel de l'armée romaine se prépare à l'invasion de l'Afrique. Le consul Publius Cornelius Scipio doit partir avec 2 légions pour l'Ebre mais une révolte des Boiens et des Insubres dans la plaine du Pô le distrait de sa mission. Quand il part enfin, il débarque à Massalia, ayant appris la nouvelle : Hannibal a franchi les Pyrénées! Il a rencontré une résistance farouche et subi des pertes sensibles, mais il dispose de 50 000 fantassins et 9 000 cavaliers et en juillet il atteint le Rhône vers Avignon. Avec son armée de 22 000 fantassins et 2 000 cavaliers, Scipio tient conseil dans Massalia, n'écoute pas les Gaulois qui le pressent de marcher sur Hannibal. Celui ci, pendant ce temps élimine une armée gauloise hostile voulant lui interdire le franchissement du fleuve. Scipio envoie un détachement de cavalerie sur la rive orientale du fleuve. L'armée de Scipio s'ébranle mais il arrive trop tard sur le Rhône.
Hannibal se dirige vers les Alpes qu'il franchit dans les
rigueurs de
l'automne et les attaques répétées des montagnards
aussi l'armée subit de lourdes pertes. Scipio confie ses
légions
à son frère Cnaeus qui les convoie par mer en Espagne
pour
... retenir les renforts puniques. Le plan romain de débarquer
en
Afrique les forces prépositionnées en Sicile devient
caduc.
Les 2 armées romaines sont loin de la route d'invasion.
L'armée d'Hannibal a enfin franchi les Alpes à la mi septembre et se refait chez les Salasses au bord de la Doire. Hannibal ne dispose plus que de 20 000 fantassins et 6 000 cavaliers la plupart sans monture. Il laisse ces "rescapés" souffler 24 jours. Où sont les troupes romaines ?
L'armée de Scipio est en Ibérie aux prises avec les Carthaginois, on ne peut la rappeler. En Sicile, l'armée d'invasion attend avec Tiberius Sempronius. Le consul va t il partir contre Hannibal ?
Tiberius Sempronius choisit de nettoyer les îles autour de la Sicile, il effectue aussi des reconnaissances en Afrique. Il passe ainsi l'été -218.
Il n'y a donc pour arrêter l'envahisseur dans l'Italie du Nord que deux légions affaiblies par les combats livrés aux Boiens et aux Insubres une fois encore révoltés, au printemps - 218. Cela représente 20 000 soldats qui ont fort à faire pour pacifier la Gaule Cisalpine.
Hannibal est libre de poursuivre sa route et comme les Taurins
ferment les portes de leur cité, Taurasia (proche de Turin), il
y met le siège et en 3 jours la prend d'assaut. Il fait alors
appel aux peuples Ligures et Celtes pour renforcer sa maigre
armée.
Scipio prend le commandement des légions et a la difficile mission de bloquer Hannibal et de stopper l'insurrection gauloise. Il franchit le Pô vers Plaisance et se dirige vers les Carthaginois. Hannibal s'avance pour "libérer" les Boiens et les Insubres et se rapproche du Romain. Ils se rencontrent en route commandant chacun un corps de cavalerie, Les Romains bien que renforcés par de l'infanterie légère sont en infériorité numérique. Scipio accepte le combat et la cavalerie lourde punique balaye l'infanterie puis attaque la cavalerie romaine qui est enveloppée par la cavalerie numide. Le consul est blessé et "sauvé" par son fils mais il fait repasser le fleuve aux légionnaires. Les pertes romaines sont lourdes dans cette bataille du Tessin
Devant l'insurrection gauloise qui gagne du terrain, Scipio se
dirige vers la citadelle de Plaisance et s'installe sur les collines
que borde la Trébie. C'est une position forte mais Hannibal
peut piller les magasins de Clastidium et se réapprovisionner.
Tiberius Sempronius vient d'arriver de Sicile et rejoint Scipio. Les
Romains sont à égalité avec les Carthaginois sauf
pour la cavalerie, soit un peu moins de 40 000 soldats. Hannibal
réussit à faire croire à Sempronius qu'il a
remporté un engagement de cavalerie.
C'est en décembre - 218 que se produit la bataille de
la Trébie
Le matin, les troupes légères romaines affrontent les
cavaliers numides qui se replient lentement. Les Romains, emportés
par la poursuite, traversent la Trébie glacée et s'imaginent
victorieux. Les Numides stoppent et l'avant-garde romaine découvre
l'armée d'Hannibal au complet, rangée en ordre de bataille.
L'avant-garde romaine est perdue si le reste de l'armée reste derrière la rivière. Le consul fait traverser précipitamment les légions et les place traditionnellement, l'infanterie au centre, en premier les vélites, puis les hastati, les principes et enfin les triarii. Sur les ailes, la cavalerie comprend des Cénomans.
Les Vélites affrontent les Baléares mais les Romains ont épuisé leurs javelots dans les escarmouches du matin et ils refluent. La cavalerie romaine plie face aux éléphants et la nombreuse cavalerie punique. Cependant les fantassins romains l'emportent face aux ennemis. C'est alors que les cavaliers et les Baléares attaquent les légionnaires sur les flancs. Une troupe d'élite conduite par Magon, le plus jeune frère d'Hannibal survient dans le dos des Romains.
Les ailes et le dos du corps romain sont dispersés mais la première ligne comptant 10 000 soldats se fraie un passage à travers les rangs ennemis. Sempronius s'en sort ainsi mais le reste des légionnaires est écrasé sur les bords de la Trébie en crue. Les pertes sont sévères aussi dans l'armée d'Hannibal mais ce sont essentiellement les Gaulois qui ont souffert.
Hannibal devient le maître de l'Italie du Nord et il établit ses troupes dans leurs quartiers d'hiver près de Bologne. Il essaie d'organiser l'insurrection gauloise et il y gagne 60 000 soldats et 4 000 cavaliers qui gonflent son armée.
A Rome on ne prend pas encore conscience du danger. Pour la prochaine campagne les garnisons de Sardaigne, Sicile et Tarente sont scrupuleusement reconduites et des renforts sont expédiés en Ibérie. Les armées consulaires restent à 2 légions chacune mais la cavalerie est renforcée. Caius Flaminius prend la route de l'Ouest vers Arretium et assure la protection de l'Etrurie. Cnaeus Servilius Germinus s'oriente vers l'Est et Ariminum pour couvrir la Marche. Les deux consuls doivent se retrouver pour combattre Hannibal.
Hannibal devance Flaminius aux défilés des
Appenins et redescend vers l'Ouest mais il s'embourbe dans les marais
gonflés par la fonte des neiges et y perd des hommes, et surtout
des chevaux et du matériel ainsi qu'un oeil. Il lance des
Gaulois et sa cavalerie numide piller les environs puis il provoque
Flaminius et celui ci n'attend pas Servilius mais se lance à
la poursuite du carthaginois.
Hannibal a bien jugé son adversaire et lui prépare
une gigantesque embuscade au lac de Trasimène
Il entre le soir dans la cuvette de Tuoro, dispose ses troupes le long des parois. Au matin, dans la brume, Caius Flaminius suit le même chemin sans aucune reconnaissance. Une fois entrés dans la cuvette, les légions sont bloquées par la cavalerie, le long de la rivière et surprises et assaillies par toute l'armée carthaginoise sans pouvoir se placer. Les Romains ne sont pas en mesure de combattre efficacement sauf dans l'entourage de Caius Flaminius. Celui ci est tué par un cavalier insubre nommé Ducarius. Le combat est bref et 6 000 légionnaires parviennent à sortir du piège, mais ils sont repris par la cavalerie de Marhabal. C'est un désastre : 15 000 tués et autant de prisonniers. Quelques jours plus tard, Marhabal surprend la cavalerie du consul Servilius et lui inflige 4 000 pertes dont le propréteur Gaius Centenius, dans la bataille des marais de Plestia.
L'armée de Flaminius n'existe plus, et Hannibal a perdu moins de 2 000 hommes. L'Etrurie est perdue et à Rome on s'attend à la venue d'Hannibal. Les ponts sur le Tibre sont déjà coupés. Quintus Fabius Maximus devient dictateur pour remettre en 6 mois, les défenses de la ville en état et commander l'armée de réserve : 2 légions nouvelles sont formées et la flotte est rapidement armée. C'est la mobilisation générale.
Mais Hannibal oriente sa marche vers l'Adriatique, traverse
l'Ombrie,
dévaste les exploitations romaines du Picenum, puis il
s'arrête
au bord de la mer pour laisser souffler ses troupes. Il en profite pour
réorganiser son infanterie libyenne sur le mode romain avec les
armes récupérées au combat. Il descend vers le Sud
en longeant la mer. Les Romains qui craignent un assaut sur Rome le
laissent
tranquille. Hannibal tente de rallier les cités sabelliques mais
c'est en vain. Aussi le dictateur Fabius "se montre" avec
l'armée
d'Arminium et les deux nouvelles légions. Mais il est
résolu
à éviter la bataille et compte affaiblir son ennemi par
des
petits combats quotidiens et aussi l'affamer. Hannibal s'adapte
à
son nouvel adversaire, franchit l'Appenin, et capture la cité de
Telesia entre le Latium et la Campanie. Les légionnaires restent
passifs et observent sur les hauteurs le pillage des alliés.
Quintus Fabius Cunctator
www.koronkiewicz.com/ images/
Hannibal n'obtient aucun ralliement et Fabius réussit à le bloquer près de Casilinum. Fabius barre la route et occupe les hauteurs. La nuit tombée, Hannibal dégage son armée par une ruse et les légions subissent des pertes. Hannibal continue son périple chez les Campaniens et les Samnites et s'il ne peut faire alliance avec les peuples qu'il rencontre, il est chargé de butin en passant près de Lucérie. Il prépare un camp retranché pour l'hiver. De nombreux soldats de l'armée d'Hannibal se transforment en fourrageurs.
Le maître de cavalerie Marcus Minucius qui commande en l'absence de Fabius, y voit une occasion favorable et il gène les approvisionnements puniques, livre de nombreux petits combats aux cavaliers carthaginois et oblige Hannibal à replier ses soldats. L'attitude de Fabius le Temporisateur, est critiquée par ses adversaires politiques et par les propriétaires terriens ruinés par Hannibal. Fabius doit partager ses fonctions avec Marcus Minucius. L'armée romaine est séparée en deux, chacune suivant son chef, l'un prudent et l'autre très agressif. Minucius attaque précipitamment Hannibal et il est sur le point d'être écrasé quand Fabius le sauve avec ses troupes.
Rome dans ces circonstances difficiles demeure fière et refuse les secours proposés par Hiéron de Syracuse et des cités de Grande Grèce. Les chefs illyriens sont sommés de payer leurs tributs et Rome exige du roi de Macédoine qu'il lui livre Demetrios de Pharos. Le Sénat, pour terminer cette guerre qui ruine l'Etat, "programme" l'armée la plus nombreuse que les Romains n'aient connue. Pas moins de 8 légions seront levées avec un effectif renforcé d'un tiers. Les Fédérés doivent faire l'effort en proportion. Une neuvième légion commandée par Postumius, doit opérer en Gaule Cisalpine afin de ramener les alliés d'Hannibal chez eux.
Pour une telle armée, il faut un commandement énergique, la dictature à la mode de Fabius n'est plus de mise. Le Sénat réussit à faire élire Lucius AEmilius Paulus qui s'est distingué en Illyrie, tandis que les démagogues choisissent Marcus Terrentius Varro. Hannibal garde l'initiative et attaque vers le Sud, traverse l'Aufide et capture le château de Cannes au milieu des principaux magasins de l'armée romaine. Les anciens consuls Servilius et Regulus n'ont pu arrêter Hannibal. Pour les Romains, il faut livrer bataille au Carthaginois.
C'est au début de l'été - 216, que les nouveaux consuls pénètrent en Apulie avec 80 000 fantassins et 6 000 cavaliers et l'ordre strict de combattre. Hannibal n'a que 40 000 fantassins et 10 000 cavaliers, mais il souhaite la bataille car ces plaines d'Apulie sont propices au déploiement de sa cavalerie et il sait qu'il ne pourra subvenir aux besoins de son armée avec une force ennemie deux fois plus nombreuse, pouvant s'appuyer sur une série de forteresses. Il s'installe sur la rive droite de l'Aufide, à Cannes.
Paulus installe un double camp en face de Cannes, le plus grand sur la rive droite, et le plus petit sur l'autre rive. Cette disposition embarrasse les fourrageurs puniques. Mais Varro ordonne de courir sus à l'ennemi sans attendre. Et il a la voix prépondérante, ce jour là. Une force de 10 000 hommes reste dans le grand camp avec l'ordre d'attaquer celui d'Hannibal pendant la bataille et couper sa retraite.
L'Aufide est presque à sec et les Romains la traversent et se déploient près de leur petit camp. Hannibal suit ce mouvement et s'installe avec sur sa gauche l'Aufide, les Romains ont le fleuve sur leur droite. La bataille peut commencer.
Déroulement de la bataille de Cannes
Le placement des consuls aux ailes pour éviter une
défaite
comme les trois combats précédents n'a pas rétabli
l'équilibre, la cavalerie espagnole est trop forte. En revanche
le manque de consuls au centre face à Hannibal est
préjudiciable
aux légionnaires. Quand la cavalerie romaine est vaincue, Paulus
reprend en main l'infanterie tandis que Varro fuit avec les cavaliers
alliés
de Rome défaits. Hannibal réussit à
détruire
l'armée romaine, y compris la fameuse troisième ligne de
lourds piquiers qui ne peut fuir, car Hasdrubal et ses cavaliers
espagnols
ont bloqué la sortie. Seule la légion de Scipio qui n'est
pas entrée dans la fournaise est intacte. Paulus Aemilius et
Cnaeus
Servilius sont morts ainsi que 2 questeurs, 29 tribuns, 80
sénateurs
et plus de 46 000 soldats romains ou alliés. Dans l'armée
d'Hannibal, il n'y a qu'environ 6 700 tués et surtout des
Gaulois
et des Ibères.
Marcus Claudius Marcellus rassemble les troupes disponibles et se presse pour défendre Capoue, mais Hannibal vient d'y être bien accueilli. Rome réagit en envoyant une garnison à Naples. Marcellus parvient à repousser Hannibal de Nola, et cette "victoire" est un baume pour les Romains. Mais Arpi en Apulie et Uzentum chez les Messapiens se donnent au Punique. L'essentiel des cités du Bruttium, les Hirpins et la majorité des Samnites font de même. La Confédération romaine se lézarde. douze colonies romaines sur trente annoncent qu'elles ne peuvent plus répondre aux exigences de Rome (soldats et argent).
Mais la noblesse résiste en particulier à Capoue, ses intérêts sont trop liés à ceux de Rome. Les Grecs de l'Italie du Sud tiennent bon et résistent énergiquement, comme à Naples ou ferment leur portes comme à Rhegion ou Tarente. A Rome le Sénat n'a qu'un but, rétablir l'unité et la puissance romaine, ainsi quand Varro rentre à Rome, il est accueilli par les sénateurs aux portes de la Ville. Des mesures sont prises pour interdire les rassemblement de foules et la durée du deuil est raccourcie. Rome s'efforce de constituer une nouvelle armée. Toute la population masculine de la Ville est mobilisée même les adolescents et les criminels. Huit mille esclaves sont achetés et armés avec l'engagement de devenir libres s'ils se montrent braves. Les envoyés d'Hannibal chargés de l'échange des prisonniers contre une rançon ne sont pas reçus. Le message est clair pour les alliés, Rome ne transigera jamais! Et pour reprendre la guerre, le Sénat se tourne vers Claudius Marcellus qui incarne le juste milieu entre Fabius Cunctator et Marcus Terrentius Varro.
Il ne s'agit plus d'affronter Hannibal sur le champ de bataille
mais
d'en venir à bout à l'usure. Avec 3 armées
consulaires,
Rome surveille l'armée punique attendant le moment propice pour
attaquer. Tiberius Sempronius Gracchus protège Cumes et Naples
et
il défait les Campaniens avancés jusqu'à Hamae
près
de Naples. Hannibal venu en soutien est repoussé. Compulteria
est
reprise, tandis que le prêteur Marcus Valerius ravage les terres
des alliés d'Hannibal (Lucaniens, Samnites et Hirpins). Hannibal
doit revenir vers la Lucanie et convaincre les Bruttiens. Il occupe
Crotone
et Locres où il reçoit un faible renfort de 4 000
Numides,
et 48 éléphants.
Hors d'Italie, les événements sont favorables pour Rome. En Ibérie les légions conduites par Cneius Scipio ont vaincu Hannon, pris et fortifié Tarragone. La flotte punique menée par Himilcon est surprise près des bouches de l'Ebre sur les plages par la flotte romaine alertée par les alliés massaliotes. Quand les 35 navires de guerres romains arrivent, c'est dans un grand désordre que les vaisseaux puniques sont mis à l'eau. Rapidement deux de leurs unités sont coulées et quatre sont capturées. Himilcon tente de ramener les vaisseaux sur les plages sous la protection d'Hasdrubal. Mais les soldats embarqués sur les navires romains réussissent à capturer 25 autres vaisseaux puniques. L'île d'Ibiza est prise dans la foulée. Puis les légions chassent Hasdrubal en Lusitanie et pillent l'état barcide sans attaquer Sagonte ni Carthagène. En outre, les Romains ont déjoué les projets de l'alliance qu'Hannibal a nouée avec Philippe V de Macédoine.
Mais en Sicile la mort du vieux Hiéron de Syracuse, fidèle allié de Rome est une mauvaise nouvelle car son petit-fils Hieronymos s'allie aux Carthaginois. Dans la Gaule Cisalpine, Rome subit un nouveau désastre, l'armée de Lucius Postumius Albinus est anéantie par les Gaulois. En Italie, une grave crise économique éclate et va amener à l'apparition des publicains. Les défections en Italie se poursuivent, Tarente puis Métaponte, Héraclée et Thurii sont dans l'escarcelle d'Hannibal. Presque toute l'Italie méridionale est en révolte contre Rome qui doit intervenir en Sardaigne. Titus Manlius Torquatus vainc les forces puniques venues soutenir la révolte d'Hanspicora. En Sicile également les hostilités reprennent quand Hieronymos est assassiné et la république nouvellement proclamée appelle Rome à l'aide. Claudius Marcellus débarque avec beaucoup de matériel de siège et tente un coup de main sur Syracuse. Cette cité et une grand partie de la Sicile s'opposent aux Romains en raison de sa brutalité. La résistance de la ville est forte comme ses murailles et Archimède a préparé de puissantes machines et une "artillerie" redoutable. Les transfuges de l'armée romaine et en particulier les rameurs n'attendent rien de bon de la victoire romaine. Au bout de 8 mois de siège, les Romains sont toujours hors les murs. Carthage envoie une armée conduite par Hippocrate et Himilcon. et quand Marcellus profite d'un relâchement des défenses syracusaines pour prendre la citadelle d'Euryalos, les Carthaginois viennent s'opposer aux légionnaires en même temps que les assiégés font une sortie et la flotte punique tente un débarquement. Les Romains résistent dans leurs positions et repoussent l'ennemi. Marcellus maintient le siège et les Carthaginois meurent des fièvres en grand nombre, dans les marais autour de Syracuse.
Claudius Marcellus
Les Romains perdent de nombreux navires en raison de la défense imaginative d'Archimède, mais la flotte romaine maintient le blocus de Syracuse. On résiste encore dans la ville mais le peuple lassé ouvre les portes de la ville que Marcellus laisse piller par son armée. Les Carthaginois tentent un dernier effort et Mutines et les Numides, livrent une guerilla efficace. Mais Carthage le fait remplacer et furieux, il livre Agrigente aux Romains.
Le conflit se prolonge, défensif pour Hannibal qui tente de tenir le pays pour y recevoir des renforts. Le soutien de l'Orient qu'il attend est saboté par le Sénat. Le roi de Macédoine combat une coalition de cités grecques et en Syrie, Antiochos subit la défaite de Raphia par l'armée égyptienne et doit réprimer les révoltes de ses marches orientales. Mais l'armée de Sempronius Gracchus comprenant ces esclaves mobilisés après le désastre de Cannes se débande à la mort de de son général en Lucanie, en - 212. Le siège de Capoue doit être levé. Un engagement de cavalerie voit la cavalerie romaine sévèrement battue par une alliance entre les cavaliers Puniques et Campaniens.
En Ibérie, les proconsuls Gnaeus et Publius Scipio s'opposent à Hasdrubal qui veut rejoindre son frère Hannibal en Italie. En - 215, la rencontre a lieu à Dertosa. Les forces sont en nombre équivalent soit 30 000 soldats dans chaque camp. Face à Hasdrubal qui imite le placement utilisé par Hannibal à Cannes, le centre romain détruit l'infanterie espagnole avant que la cavalerie ne puisse intervenir. Cette victoire romaine détourne de Carthage des chefs Celtibères et d'Hannibal les renforts que Magon devait lui apporter par la mer. Rome réussit à mettre Syphax, le roi des Masaesyles dans son camp et celui ci déclenche une révolte contre Carthage chez les Libyens et remporte une victoire contre les Puniques. Hasdrubal doit rentrer en Afrique pour combattre Syphax. Les Scipio peuvent piller l'état barcide et engager des Celtibères. Hasdrubal soutenu par Massinissa est vainqueur de Syphax et l'oblige à faire la paix. Hasdrubal peut revenir en Ibérie. Ce sont 3 armées puniques qui vont défaire séparément les deux armées des Scipio abandonnées par les Celtibères, dans la vallée du Guadalquivir. La situation devient catastrophique pour les Romains en Ibérie où les frères Scipio sont morts au combat mais Gaius Marcus réunit les débris de leurs légions et refoule les Carthaginois au Sud de l'Ebre.
Pendant ce temps, en Italie, le siège de Capoue se poursuit malgré les efforts d'Hannibal et son équipée vers Rome. En - 211, Syracuse et Capoue sont reprises et la situation bascule. Rome diminue le nombre de ses légions et envoie le jeune proconsul Publius Scipio en Ibérie. Ce dernier commande quatre légions et prend d'assaut en une journée la ville fortifiée de Carthagène, profitant d'une information précieuse, la cité est défendue par de puissantes murailles vers la terre et d'un mur vers la mer et un étang franchissable à marée basse quand le vent souffle du Nord. Une forte attaque retient les défenseurs sur les murailles tandis que 500 légionnaires franchissent le mur non défendu. Scipio capture des navires et d'importants stocks de vivres. Il libère des otages celtibères et gagne la confiance de leurs peuples. Le proconsul remporte une victoire face à Hasdrubal à Baecula et capture 10 000 prisonniers, mais ce dernier réussit à rejoindre la Gaule avec une partie de son armée et les éléphants. L'avance romaine est irrésistible et l'arrivée d'une nouvelle armée punique ne peut rien y changer. En - 206, la bataille d'Illipa marque la fin de l'état barcide. Mais une révolte secoue l'Ibérie et une légion se mutine en raison d'arriérés de solde tandis que Scipio est malade. Une fois guéri, le proconsul apaise la révolte de ses soldats et écrase le soulèvement ibérique. Puis il rentre à Rome sans avoir pu empêcher Magon de quitter l'Ibérie.
En Italie, Hasdrubal ne réussit pas à joindre Hannibal et les consuls Claudius Nero et Livius Salvinator parviennent à vaincre isolément l'armée d'Hasdrubal à la bataille du Métaure en joignant leurs armées et ne laissant qu'un rideau de troupes face à Hannibal. C'est Claudius Nero qui par un audacieux mouvement tournant vient attaque de flanc le corps ibérique et décide ainsi du sort de la bataille et peut être de la guerre. La situation est plus confortable pour Rome qui ne se presse pas de finir le conflit. A Carthage on consent enfin à envoyer à Hannibal des renforts et des moyens. Magon a rassemblé les restes de l'armée d'Ibérie et passant par Minorque débarque près de Genua qu'il détruit et appelle aux armes les Ligures et les Gaulois qui répondent favorablement. Mais Magon n'a pas assez de troupes pour tenter d'attaquer l'Italie.
Hannibal se défend dans le Bruttium et malgré leur grande supériorité numérique, les Romains ne peuvent bloquer ni chasser le Punique. en - 209, le consul Quintus Fulvius reprend la cité de Tarente grâce à la trahison d'un corps de Bruttiens faisant partie de la garnison. Le répression est impitoyable et 30 000 Tarentins sont vendus comme esclaves. Hannibal arrive trop tard, il se retire dans le Métaponte. A Rome le Sénat se prépare à l'étape suivante, transporter une armée en Afrique pour attaquer Carthage et doit en choisir le chef. Malgré sa jeunesse et son indiscipline, Scipio est choisi et se rend en Sicile pour superviser la construction d'une flotte, du matériel de siège et l'entraînement du corps expéditionnaire. Il dispose de "l'armée de Sicile", les deux légions formées des rescapés de la bataille de Cannes. Moins bien pourvu que Regulus durant le premier conflit, il peut recruter en Italie et 7 000 volontaires répondent à son appel.
Au printemps - 204, Scipio quitte la Sicile avec 30 000 légionnaires, 40 navires de guerre et 400 transports et débarque près d'Utique sans incidents. Il voit Massinissa se tourner vers lui. Carthage l'a trahi au profit de Syphax. Scipio met le siège devant Utique mais Syphax lui fait lever avec une puissante armée. Le consul s'en tire par un stratagème, il surprend de nuit ses ennemis en incendiant les huttes de roseau des Numides et en passant au fil de l'épée les Carthaginois venu à leur secours. Mais des renforts venus de Macédoine et d'Ibérie décident Carthage à affronter l'armée romaine. Le consul accepte et dans les Grandes Plaines, il innove en plaçant ses 3 lignes traditionnelles d'infanterie et la cavalerie sur le même plan. Les Carthaginois et les Numides sont rapidement balayés, mais les Celtibères résistent obstinément. Ils sont anéantis. Syphax est capturé, la victoire est complète pour Scipio. Une ambassade punique vient demander au consul la paix et celui ci propose des conditions douces.
Mais en même temps les patriotes rappellent Hannibal et ce dernier quitte aussitôt l'Italie et débarque près d'Hadrumète. Hannibal renoue avec Vermina le fils de Syphax et la trêve est rompue, une flotte romaine est pillée. Hannibal rencontre Scipio pour obtenir de meilleures condition de paix. C'est l'échec, La bataille a lieu à Zama. Le Punique a reçu des renforts gaulois, macédonien et numide. Les mercenaires sont en première ligne derrière les 80 éléphants et les vétérans de l'armée d'Italie ferment la marche. Le consul dispose ses légionnaires en laissant de la place pour laisser les éléphants passer, ces espaces sont remplis par les vélites. La cavalerie romaine est renforcée par celle de Masinissa.
Cette disposition est bénéfique pour
l'armée romaine,
les éléphants sont affolés par les cors et les
trompettes
et sur l'aile gauche se retournent vers leurs lignes et c'est la
pagaille.
tout de même des vélites sont écrasés par
certains
éléphants bien maîtrisés. Mais c'est la
cavalerie
qui va faire la différence. celle dont dispose Scipio surclasse
nettement
celle d'Hannibal et la poursuit.
Quand elle revient de son combat, elle prend à revers la
dernière
ligne punique déjà prise de flanc par les
légionnaires
envoyés par le consul. Les pertes de l'armée d'Hannibal
sont
considérables : 20 000 morts et autant de prisonniers. Hannibal
rallie Hadrumète avec peu de rescapés.
Les conditions de paix sont plus dures. Carthage perd sa flotte,
ses
éléphants, l'Espagne et la conduite de sa politique
étrangère
qui est soumise au contrôle du Sénat. Une indemnité
de guerre annuelle de 200 talents est exigée durant 50 ans. Rome
se venge des populations italiennes alliées d'Hannibal, la
Campanie,
l'Etrurie et le Bruttium paient très cher cette alliance et sur
le territoire confisqué, de nouvelles colonies romaines
s'installent.
Rome devient soudain la première puissance en
Méditerranée
Occidentale et alors qu'elle a jusque là, mené des
guerres
défensives, elle va à présent pratiquer une
politique
conquérante.
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