CONFLITS ET BATAILLES DE L'HUMANITÉ |
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Rome et la conquête de la Méditerranée Orientale |
La deuxième guerre macédonienne La guerre contre Antiochos III La bataille de Magnésie du Sipyle - 190 Le Traité d'Apamée - 188 La troisième guerre macédonienne La bataille de Pydna 22 juin - 168 Les révoltes des Grecs |
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La guerre est engagée par Rome et le prêteur Valerius Laevinus à la tête de la flotte de Brundisium et d'un corps d'armée vient reprendre Oricum et défendre Appollonie et y laisse une garnison. Le camp macédonien est attaqué et Philippe, bloqué, est réduit à détruire ses vaisseaux et à fuir à pied vers la Macédoine. Mais la menace d'un débarquement dans le Sud de l'Italie demeure et l'allié de Philippe V, le roi de Syrie Antiochos III, est une autre menace. Pour ce dernier, Rome propose au roi Ptolémée IV Philopator, en guerre contre le Syrien, de combattre à ses côtés.
Pour "occuper" Philippe V, Valerius Laevinus profite de
l'hostilité des états grecs contre la Macédoine
pour former une coalition sous la protection de la République,
dans laquelle on trouve les Etoliens, Pergame ainsi que les tribus de
Thrace et d'Illyrie. Ayant comme seule alliée la Ligue
Achéenne comprenant l'essentiel du Péloponnèse,
Philippe V doit se défendre partout et difficilement sans
flotte. En dix ans, la Grèce s'épuise et chacun pense
à la paix. Rome n'y est pas favorable mais les Epirotes en
facilitent la recherche. Puis Rome préparant l'expédition
de Scipio en Afrique se résout à la paix. La situation
d'avant la guerre est rétablie et Philippe V s'en sort bien. La
paix est signée dans l'hiver - 206 - 205.
Cette guerre improprement
appelée 1ère guerre de Macédoine n'a jamais vu la
légion rencontrer la phalange. Philippe V développe une
politique de puissance en Mer Egée et inquiète Pergame et
Rhodes qui lui déclare la guerre. En - 201, une alliance se noue
entre Rome, Rhodes et Pergame. D'Egypte, une demande de tutelle de
l'enfant roi Ptolémée V Epiphane est portée au
Sénat.
En - 200, après beaucoup d'hésitations, la demande de secours d'Athènes présentée à Rome par Céphisodore et une intervention "musclée" du consul Sulpicius Galba aux comices curiates, la guerre est déclarée à Rome contre la Macédoine dont l'alliance avec l'état séleucide et la politique hostile aux alliés des Romains fournissent un excellent motif aux ambitions de quelques chefs militaires romains. Pour éviter tout trouble de la part des peuples d'Italie hier encore alliés d'Hannibal, six légions sont prévues pour défendre l'Italie. Le consul Sulpicius à l'automne - 200, débarque deux légions de l'armée de Scipio, 1 000 cavaliers numides et des éléphants tandis qu'une flotte romaine prend Chalcis d'Eubée et y pille les magasins du roi. Puis les Romains passent l'hiver à Appolonie pour les fantassins et à Corcyre pour la flotte. Pendant ce temps, l'armée macédonienne ravage l'Attique et s'empare de plusieurs cités dont celle d'Abidos qui lui oppose une résistance opiniâtre.
Une première rencontre entre Romains et
Macédoniens a lieu aux confins de la Macédoine où
L. Apustius se livre au pillage et ramasse du butin. Au passage d'un
fleuve, l'arrière-garde romaine est attaquée par
Athénagoras et les Macédoniens sont repoussés avec
de lourdes pertes. L'année - 199 n'apporte pas de
résultats en dehors d'un combat de cavalerie favorable aux
Romains sur le site d'Ottolobos. Philippe appelle Antiochos à
son secours. Le nouveau consul, Publius Villius Tapulus doit faire face
à une mutinerie et rétablir la situation. Aussi en - 198,
après deux années "improductives", le jeune Quinctius
Flamininus est choisi comme consul avec pour mission d'entrer
immédiatement en guerre contre le roi et il apporte le renfort
de 8 000 légionnaires.
Statère
d'or
représentant Philippe V de
Macédoine
Titus Quinctius
Flamininus
Soucieux de faire interagir ses troupes et la flotte, Flamininus décide de rester près de la mer et de forcer les gorges de l'Aoos dans l'actuelle Albanie. Auparavant une entrevue a lieu entre le consul et le roi. Alexandre propose de rendre ses conquêtes récentes et indemniser le préjudice subi par les villes grecques. Mais la négociation échoue quand on demande à Alexandre d'abandonner les plus anciennes conquêtes et en particulier la Thessalie.
Quarante jours plus tard, les Romains sont toujours devant cet obstacle infranchissable qui barre la route d'invasion de la Thessalie. Mais un chef Epirote arrive opportunément et offre la solution à Flamininus : un berger connaissant parfaitement la montagne offre de mener les Romains au dessus du camp macédonien. Et pendant qu'un corps d'élite de 4 000 légionnaires et 300 cavaliers marche de nuit, des attaques romaines maintiennent la pression pendant deux jours. Le corps avancé allume un feu comme signal et le camp macédonien est bien vite investi. Alexandre doit fuir jusqu'en Macédoine, laissant 2 000 soldats sur le terrain. Aussitôt les Epirotes rompent leur alliance avec la Macédoine. Pendant ce temps les Etoliens passent à l'attaque en Thessalie, rejoints rapidement par les Romains. La Grèce du Nord est bien vite subjuguée. Le consul décide alors d'attaquer Corinthe, la citadelle macédonienne face aux Achéens et renforcée par celles de Rhodes et de Pergame, la flotte romaine investit les cités voisines et fait pression sur les Achéens.
Ceux ci ne tardent pas à se rallier aux Romains et
Corinthe est bien vite attaquée par terre et par mer. Mais cette
forteresse inexpugnable est défendue par 1 300 transfuges
italiens, anciens de l'armée d'Hannibal qui se battent avec une
énergie farouche. Une trève de 4 mois est conclue et
Philippe veut négocier. Il se montre diplomate avec les Romains
et néglige leurs alliés. Le roi propose de nouvelles
concessions mais reste décidé à conserver des
points d'appui en Grèce. Mais Flamininus et ses alliés
exigent l'évacuation de la Grèce entière, y
compris la Thessalie qui est une partie de la Macédoine depuis
un siècle et demi. Philippe refuse et obtient un délai
pour plaider sa cause devant le Sénat, en échange il doit
évacuer immédiatement ses garnisons de la Phocide et de
la Locride. A peine les ambassadeurs de Philippe sont ils
arrivés au Sénat qu'ils sont sommés de
répondre à cette question :
le roi abandonne-t-il les places de Démétriade, Chalcis
et Corinthe ?
Les ambassadeurs ne pouvant répondre sont renvoyés sans
perspective de paix. Flamininus voit son mandat prolongé et a
carte blanche pour terminer le conflit. En outre le Sénat lui
envoie le renfort cinq mille hommes d'infanterie, trois cents chevaux
et trois mille soldats de marine selon Tite Live. Ses deux
prédécesseurs, Sulpicius Galba et Villius Tapulus se
placent sous ses ordres.
Philippe reste seul avec les Béotiens et les Acarnaniens pour alliés. Mais il veut se battre jusqu'au bout, et il renforce la garnison de Corinthe, et enrôle jusqu'aux vieillards pour compléter sa phalange. La campagne de - 197 commence. Flamininus envoie une partie de la flotte attaquer les Acarnaniens qui sont rapidement assiégés dans Leucate. Thèbes est prise par une ruse et les Béotiens abandonnent Philippe de Macédoine.
Simulation de la phalange
(du site Wikipedia)
La bataille de Cynocéphales - 197
Le consul attaque en Thessalie avec le soutien de 8 000 Grecs, essentiellement des Etoliens, et l'approvisionnement est régulièrement fourni par la flotte. Le roi vient à sa rencontre. Flamininus près de Phères détache des éclaireurs tandis que Philippe, à Larissa, se presse vers l'ennemi.
L'armée de Philippe comprend une phalange de 16 000 combattants, 2 000 peltastes, 2 000 Thraces et autant d'Illyriens, 1 500 auxiliaires de différents peuples et 2 000 cavaliers.
Le consul dispose d'une trentaine de milliers de soldats auxquels s'ajoutent les Grecs dont 500 Crétois de Gotyne, 300 Appoloniates, 2000 fantassins et 400 cavaliers Etoliens, les cavaliers numides et les éléphants.
La bataille est livrée en juin, près de Scotussa, sur un terrain vallonné appelé Cynocéphales, en grec Kunoskephalai " têtes de chien". L'armée macédonienne occupe une hauteur. L’action est engagée, dans le brouillard. L'avant-garde romaine est repoussée dans la vallée. Philippe voyant la réussite des premiers combats engage l'aile droite qu'il commande tandis que Flamininus attaque son aile gauche avec le soutien des éléphants et des Etoliens. Ce corps d'armée macédonien commandé par Nicanor n'a pas fini sa mise en place et il est enfoncé, les phalangites sont effrayés par les éléphants.
Un tribun voyant le parti à tirer de l'avancée de la phalange dirigée par Philippe, dirige une vingtaine de manipules de l'aile de Flamininus vers l'arrière de ce corps et l'attaque. Les phalangites, incapables de faire demi-tour et de combattre individuellement sont massacrés jettent leurs boucliers et fuient poursuivis par les légionnaires qui reculaient auparavant. Philippe monté sur une colline se rend compte du désastre, quitte le champ de bataille avec peu de troupes et se rend à Tempé. Le camp macédonien est pillé par les Etoliens selon Tite-Live. Le consul fait poursuivre les fuyards et soudain il voit des macédoniens relever leurs sarisses. Ignorants que c'est la manière dont ils se rendent, les légionnaires les chargent. Les deux phalanges perdent 13 000 soldats, 8 000 tués et 5 000 prisonniers selon Polybe.
En même temps, Philippe subissait d'autres échecs
:
En Carie, les troupes de Rhodes obtiennent une victoire et obligent
l'ennemi à se réfugier dans Stratonicée.
A Corinthe, Les Achéens conduits par Nicostrate, repoussent la
garnison avec des pertes.
En Acarnanie, Leucate qui a bien résisté, est prise
d'assaut.
C'est la fin pour Philippe et c'est lui qui demande à traiter. Flamininus veut terminer l'affaire rapidement car Antiochos menace. Aussi il maintient le royaume de Macédoine et doit modérer les Etoliens qui veulent continuer la guerre. Philippe doit abandonner toutes ses possessions qu'il détient en Grèce, dans la mer Egée et en Asie. Il doit livrer tous ses navires sauf 5 bateaux légers et l'hekkaidékère, son navire amiral, et payer 1 000 talents, 500 immédiatement et 50 chaque année pendant dix ans. Tous les Grecs d'Europe et d'Asie sont libres. C'est ce que nous raconte Polybe.
Mais Tite-Live nous précise que le roi a interdiction de lever plus de 5 000 hommes de troupes, d'élever des éléphants de guerre et de faire la guerre sans l'autorisation du Sénat, ce qui rappelle le sort fait à Carthage.
Le Sénat prit son temps pour ratifier les clauses du traité et pour rassurer les Grecs inquiets de cette présence militaire romaine, le consul profite des Jeux Isthmiques pour proclamer solennellement la liberté des peuples grecs en - 196. Mais Flamininus est fort mécontent de l'attitude des Etoliens qui se montrent pillards, revendiquent la victoire et accusent les Romains de prendre la suite de Philippe comme "gardien des entraves de la Grèce".
Les ambassadeurs d'Antiochos sont avertis que Rome n'acceptera pas que leur roi intervienne dans les cités autonomes d'Asie, comme Lampsaque et Smyrne, ni qu'il conduise la guerre en Europe, alors que ce dernier est déjà en Chersonèse.
Mais Antiochos intervient dans les Détroits pour combler le vide laissé par Philippe. Avec une armée puissante et ses éléphants fournis par un souverain indien, Antiochos vient de remporter sur l'Egypte, la victoire du Pannion, de reprendre la Palestine et la Coelésyrie et de prendre Ephèse en - 197 et occupe les rivages de l'Hellespont. Rhodes est encore menacée et Pergame est encerclée. Cela suffit pour inquiéter le Sénat mais en outre le roi accueille Hannibal à sa cour.
Antiochos fait la paix avec Ptolémée V Epiphanes et lui donne sa fille Cléopâtre en mariage. Flamininus avec de nombreuses cités grecques force le tyran de Sparte Nabis à abandonner Argos et les cités du littoral puis pendant l'été - 194; Flamininus et les légions évacuent la Grèce.
A l'automne - 192, les Etoliens se trouvant "mal traités" par Rome font appel au Séleucide qui débarque en Grèce près de Démétriade, une cité alliée de Romains que les Etoliens viennent de prendre. Malgré les conseils d'Hannibal, l'armée est bien petite : 10 000 fantassins, 500 cavaliers et 6 éléphants, venant "au secours de l'indépendance grecque". En contradiction avec les rapports favorables des Etoliens, aucun autre peuple grec sauf les Athamaniens ne soutient l'expédition. Mais les Etoliens fournissent 4 000 soldats. Et Antiochos réussit à mettre les Béotiens dans son alliance, cependant la Macédoine se range du côté romain.
A ce moment, une armée romaine dirigée par le prêteur Marcus Baebius, composée de 25 000 légionnaires, débarque à Apollonie. Antiochos a peu d'alliés mais il agit et il se dirige vers Chalcis que Flamininus a renforcée avec une garnison de 1 000 soldats Achéens et Pergaméniens. Chalcis refuse de se rendre puis devant les troupes du Séleucide au complet, lui ouvre les portes. Antiochos écrase une division romaine arrivée trop tard à Delium. L'Eubèe est tenue par le Séleucide.
Pendant l'hiver, Antiochos et ses alliés lancent une offensive en Thessalie et occupent les Thermopyles. Appius Claudius arrivant d' Apollonie libère Larissa et s'y installe. Antiochus cesse sa campagne d'hiver et se retire à Chalcis puis se marie avec une Chalcidienne et oublie cette guerre jusqu'à la fin de l'hiver.
Pendant ce temps, Marcus Baebius et Philippe se sont rejoints
et dès le printemps, ils attaquent en Thessalie et placent des
garnisons dans toutes les villes conquises. L'arrivée des
légionnaires précipite les redditions. Le consul Manius
Acilius Glabrio débarque avec 20 000 fantassins, 2 000 cavaliers
numides et 15 éléphants, il envoie l'infanterie vers
Larissa, et avec la cavalerie, rejoint Philippe assiégeant
Limnion. Les Athamans et la garnison dirigée par Philippe de
Mégalopolis se rendent rapidement. Les forces romaines
atteignent 40 000 hommes et Antiochos ne dispose d'aucun renfort et
décide de se fortifier dans les Thermopyles. Il donne l'ordre
aux Etoliens de garder le sentier par
lequel Xerxès a contourné les Spartiates.
Le roi fait construire une double palissade, des murs avec les pierres trouvées en abondance, et creuser un double fossé. Puis il envoie les Etoliens défendre les cités d'Héraclée et Hypata. Le consul installe son camp tout près d'Antiochos qui soudainement inquiet, demande aux Etoliens de s'installer sur les sommets pour interdire le passage aux légionnaires. Cet ordre est diversement suivi : 2 000 d'entre eux occupent les sommets de Callidromos, Rhodonte et Tichious, tandis que 2 000 restent à Héraclée.
Porcius Caton part avec 2 000 légionnaires vers le Callidromos, il trouve les Etoliens endormis et en massacre un bon nombre. Flaccus en revanche ne peut s'emparer de Rhodonte et Tichious. Dans les retranchements, les sarissophores, le bataillon d'élite macédonien, repoussent les Romains, bien secondés par une pluie de flèches, de javelots et de balles de fronde. L'arrivée de Porcius Caton sur une colline dominant le camp d'Antiochos change la situation. Les sarissophores ne peuvent tenir en première ligne et se replient, gardant la pointe de leur pique en avant. Mais la pression se fait trop forte et les légionnaires de Caton du haut de la montagne disloquent la phalange déjà assaillie par le consul.
Comme Antiochus n'a rien prévu pour la retraite, son armée est exterminée et seulement 500 soldats l'accompagnent à Chalcis, et rapidement vers Ephèse. Philippe est bien dédommagé en Thessalie. Les peuples grecs qui ont soutenu le Séleucide demandent la paix y compris les Etoliens mais devant les conditions strictes que leur impose le consul, ils reprennent les armes et résistent deux mois dans les murs de Naupacte. Au dernier moment, Flamininus leur obtient une trêve. La paix règne en Grèce.
Rome se prépare à poursuivre la guerre en Asie mais il est nécessaire pour cela de dominer sur mer. Caius Livius Salinator dirige la flotte alliée comprenant 75 navires italiens et 25 vaisseaux de Pergame plus quelques navires puniques. L'amiral Polyxénidas commande la flotte séleucide comprenant des navires de Tyr et de Sidon, basée près de Chios. Il est en infériorité numérique mais il sait que les Rhodiens vont renforcer l'adversaire et il accepte le combat. C'est la bataille de Corycos, les deux navires puniques détachés de la flotte sont attaqués et l'un d'eux immobilisé est capturé A l'abordage, les Romains l'emportent par la tactique du grappin. La fuite permet à Polyxénidas de limiter les pertes à 23 navires sur 70 et sa flotte se réfugie dans le port d'Ephèse.
Rome rallie les cités grecques d'Asie Mineure tandis qu'Antiochos rassemble une forte armée et reconstitue une puissante flotte de guerre dans le port d'Ephèse. Hannibal en rassemble une autre en Phénicie.
Au début de l'année - 190, la flotte romaine qui a hiverné dans le port de Cane appareille pour l'Hellespont avec les vaisseaux de Pergame tandis que les Rhodiens ont pour mission de "surveiller" l'escadre d'Ephèse. Caius Livius doit enlever les forteresses entravant le passage. Il s'empare de Sestos et menace Abydos quand il apprend que la flotte rhodienne de 36 navires vient d'être surprise dans le port de Samos. Seuls 7 navires ont pu s'échapper.
Seleucos accepte la soumission de Samos, Phocée et Cyme. Caius Livius rassemble la flotte et avec 20 navires rhodiens force l'amiral Polyxénidas à se réfugier dans le port d'Ephèse. L’amiral romain, Lucius AEmilius Regulus vient de Rome avec vingt vaisseaux relever Caius Livius. Pergame est menacée par les troupes d'Antiochos et celles de Seleucos. La flotte romaine tente de soutenir son alliée mais sans troupes d'infanterie !
Le siège est mené sans efficacité et Eumène réussit à renforcer la défense de la ville par un corps achéen et effectuer des sorties qui repoussent les Celtes qu'utilise Antiochos dans le siège de Pergame. La "flotte d'Hannibal" se dirige vers la mer Egée et rencontre aux bouches de l'Eurymedon une escadre rhodienne dirigée par Eudamos. Bien que disposant d'une flotte supérieure en nombre, Hannibal est battu dans sa seule bataille navale. Antiochos perd une autre bataille en - 190. L'amiral Polyxénidas rencontre la flotte romaine sous le promontoire de Myonnesos. Il a une légère supériorité numérique mais les Romains "enveloppent" l'aile gauche de l'ennemi qui perd 42 navires. Plus aucune flotte ne vient disputer la mer aux Romains.
Le commandement de l'expédition est confié
à Publius Cornelius Scipio, le vainqueur d'Hannibal qui se
trouve justement chez Antiochos, et à Lucius Scipio son
frère. L'armée romaine se rend en Thrace pendant les
batailles navales funestes pour le Séleucide si bien que lorsque
les légions débarquent en Asie, les envoyés du roi
viennent demander la paix. Les cités d'Ilion et la
majorité des cités éoliennes et ioniennes ainsi
que Pergame soutiennent les Romains. Scipio traverse à son tour
et
à Antiochos qui propose le paiement de la moitié des
frais de guerre et l'abandon de ses possessions en Europe et des
cités grecques d'Asie Mineure, il exige le remboursement de tous
les frais de guerre et l'abandon des territoires au delà du
Taurus. Antiochos tente d'acheter le général romain,
c'est un échec. Il décide d'affronter les Romains.
Antiochos a rassemblé une troupe importante entre 70 et 80 000 soldats dont 12 000 cavaliers mais l'ensemble est de faible qualité et une pluie soudaine va handicaper les archers persans. En face Scipio est malade et les légions et les alliés de Pergame, de la Ligue Achéenne et de Macédoine totalisent 35 000 hommes. La rencontre a lieu à Magnésie du Sipyle près de Smyrne. Antiochos divise son armée en deux parties, l'une rassemble les Cataphractes (cavalerie lourde) sur les ailes, l'infanterie gauloise et cappadocienne, la phalange de type macédonien de 16 000 hommes, qui manquant de place se déploie sur 32 rangs, l'autre regroupe les troupes légères : les peltastes, archers et frondeurs, les troupes montées sur dromadaires, et les chars à faux. Une cinquantaine d'éléphants sont placés entre la phalange et la cavalerie lourde.
Les Romains couverts sur la gauche par le fleuve, massent leur
cavalerie (3 000 chevaux) et l'infanterie légère sur leur
droite où Eumène commande. A l'arrière, seize
éléphants d'Afrique ferment la marche. Antiochos qui
dirige la moitié de la cavalerie lourde à l'aile droite,
attaque la gauche romaine et bouscule les quelques escadrons qui lui
font face puis attaque le camp romain. Pendant ce temps les chars
à faux placés en première ligne s'avancent.
Eumène envoie les archers crétois, les frondeurs et les
cavaliers équipés de javelots, s'approcher en ordre
dispersé et tirer sur les attelages des chars qui sont
repoussés vers les dromadaires et le désordre atteint la
cavalerie. Les auxiliaires sont gagnés par la panique et fuient,
laissant les cataphractes découverts, que la cavalerie romaine
attaque et disloque. L'aile gauche est maintenant en déroute, et
la panique gagne la phalange qui ne peut utiliser ses sarisses. Les
légionnaires avancent et jettent leur javelots sur les ennemis
vacillants. Les éléphants ne peuvent arrêter les
Romains qui sont habitués depuis
Pyrrhus et la bataille de Bénévent puis les guerres
puniques à les combattre. La première ligne de la
phalange est enfoncée et la réserve détruite.
Le camp romain est défendu par 2 000 soldats
commandés par le tribun M. Aemilius, qui voyant la
déroute romaine sur son aile gauche, sort du camp avec ses
troupes et force les fuyards à retourner au combat et
arrête Antiochos. Attale le frère d'Eumène, vient
renforcer les Romains avec deux cents cavaliers. Antiochos prend la
fuite. Les Romains victorieux se précipitent vers le camp
séleucide et sont arrêtés par les palissades et les
ennemis qui se sont réfugiés là. Les cavaliers
d'Eumène ainsi que les Romains poursuivent les fuyards. Enfin
les légionnaires forcent le passage et font un carnage. Le
brouillard matinal et la pluie incessante ont gêné les
troupes séleucides et en particulier les archers et les
frondeurs. Les pertes séleucides annoncées sont de 50 000
tués et prisonniers et 3 000 cavaliers et 15
éléphants ce qui compte tenu de la confusion est
possible. Les Romains perdent 300 légionnaires et 24 cavaliers,
Eumène subit 25 pertes. Le butin est immense.
Après ce désastre, Antiochos demande la paix
à tout prix. Les conditions sont les mêmes qu'avant la
bataille. Le roi doit évacuer l'Asie Mineure. L'armée
romaine reste dans le pays aux frais du vaincu jusqu'à la fin
des négociations. L'indemnité de guerre est de 15 000
talents pendant 12 ans. La livraison d'Hannibal est aussi
exigée. Le proconsul
Manlius Vulso, au printemps - 189, traverse la Carie, la Psidie et la
Pamphilie pour conclure avec les dynastes locaux des traités
d'amitié et faire du butin. Puis il pénètre en
grande Phrygie, le pays des Galates et leur
fait subir une écrasante défaite sur le mont Olympias.
Le Traité
d'Apamée en Phrygie - 188
Les conditions précédentes sont reprises ainsi que la
livraison de tous les prisonniers et les transfuges. Antiochos doit
livrer tous ses éléphants et il ne doit plus en avoir. Il
doit livrer sa flotte et ne pourra à l'avenir posséder
plus de 10 navires cataphractes et leur parcours sont limités.
Il ne peut embaucher des mercenaires dans les territoires soumis aux
Romains. Antichos doit livrer 20 otages. Enfin du blé doit
être fourni à Rome et une indemnité de 350 talents
sera versée au roi Eumène. Le Proconsul Manlius Vulso et
10 commissaires romains représentent la République dans
ce traité et règlent tous les litiges en cours.
Les territoires repris au Séleucide ne sont pas annexés par Rome. Les cités qui se sont soumises à Rome sont déclarées libres, le reste vient grossir les états alliés de Pergame et Rhodes. La Lycaonie, les deux Phrygies, la Mysie, la Lydie et l'Ionie sont pour Pergame. Les Rhodiens obtiennent la Lycie, sauf Telmesse, la partie de la Carie bordant l'île de Rhodes, et les terres proches de la Pisidie. Rome agit pour la liberté des Grecs d'Asie.
Hannibal se réfugie en Crète puis en Bithynie, à la cour du roi Prusias qu'il aide dans ses rapports difficiles avec Eumène. Ainsi comme Prusias est vaincu sur la terre ferme, il continue la lutte sur mer. Hannibal est le responsable d'une surprenante victoire en donnant l'ordre d'enfermer quantité de serpents dans des cruches d'argiles et de les envoyer au milieu du combat sur les navires ennemis. Les marins d' Eumène fuient le combat.
L'armée romaine et les dix commissaires reprennent le chemin de l'Italie conduits par le Proconsul Manlius Vulso. Ils sont chargés de butin en passant par la Chersonnèse et arrivés en Thrace, la route devient étroite. A partir de Cypséla, les gorges incitent Manlius à partager l'armée en deux corps, les bagages circulant au milieu. Soudain 10 000 Thraces se montrent sur les hauteurs. Le premier corps passe et l'attaque se produit sur les bagages contenant le butin. Le pillage commence et les légionnaires accourent, un combat acharné s'engage. Les Thraces connaissant le terrain luttent jusqu'au soir et ils partent avec suffisamment de butin. Les deux camps perdent beaucoup de combattants. Une autre embuscade tendue par d'autres Thraces est repoussée avec plus de succès
Le royaume séleucide n'est plus une puissance. Quelques
années plus tard, le roi vient piller de nuit le temple de Bel
à Elymaïs et le peuple averti à temps tue le roi et
toute sa troupe.
Le Sénat réagit avec retard. En - 172,
Eumène vient à Rome et y décrit la situation. Le
Sénat décide immédiatement et secrètement
la guerre, et envoie des garnisons dans les ports épirotes. Une
ultime ambassade est envoyée en Macédoine et
Persée
lui répond qu'il est prêt à signer un nouveau
traité avec Rome sur un strict pied d'égalité et
que celui signé par Philippe V est considéré comme
nul. A ce moment, Persée est capable d'occuper la Grèce,
éliminer un corps romain de 5 000 soldats stationné
à Appolonie et sérieusement gêner le
débarquement des légionnaires. Mais il gaspille un temps
précieux en de stériles pourparlers avec son ami et
ancien consul Quintus Marcius Philippus. Il diffère son attaque
et tente de préserver la paix avec Rome. Le Sénat
éconduit ses envoyés, expulse les Macédoniens
d'Italie et embarque les légions. La diplomatie romaine
infléchit les positions de la Ligue Achéenne, des
Etoliens et de la Thessalie dans un sens moins favorable à la
Macédoine. L'hiver est fini, des garnisons sont placées
aux endroits stratégiques et Persée n'a rien fait. Quand
les légions en juin - 172, atteignent la côte occidentale,
Persée n'est pas sorti de son royaume. Mais tous les Grecs
restent neutres ou proposent leurs flottes aux Romains. La
Macédoine est bien seule.
Son armée comprend une phalange de 21 000 hommes, et 4 000 cavaliers plus environ 17 000 mercenaires. En face, Rome a mobilisé 30 000 légionnaires et 10 000 auxiliaires numides, grecs et pergamiens. Une flotte de 38 quinquérèmes commandée par Gaius Lucretius emporte 10 000 soldats pour assiéger les places. Le consul Publius Licinius Crassus dirige l’armée de terre, laisse une force importante en Illyrie pour menacer l'ennemi à l'ouest et prend la route d'Appolonie en Thessalie. Mais Persée ne cherche pas à l'arrêter, il renforce les garnisons et attend les Romains à l’entrée de la vallée de Tempé, le seul passage entre la Thessalie et la Macédoine. Le consul Licininius peut ainsi traverser l'Epire, l'Athamanie et rencontre l'ennemi à Sicurion. Ce sont les cavaliers et les troupes d'infanterie légère des 2 camps qui s'affrontent, Persée n'engage pas sa phalange, suivant les recommandations du Crétois Evandre. Mais les Romains sont vaincus et perdent 2 500 tués et 600 prisonniers. Mais aussitôt Persée demande la paix en renonçant à ses conquêtes. Le consul lui répond qu'il doit se mettre avec son royaume à la discrétion du Sénat.
Mais il subit un échec à Oreos sur l'île d'Eubée, où la flotte romaine est au mouillage. Persée l'attaque par surprise et lui prend vingt transports avec leur cargaison et s'empare aussi de quatre quinquérèmes. Les Romains sont vainqueurs d'un combat de cavalerie à Phalanna. Terrifié, Persée évacue la Thessalie et ainsi se prive d'une possible insurrection grecque. Il n'y a plus de combats entre les deux armées. Persée va punir les Dardaniens et chasser de Thrace les soldats de Pergame. L'armée romaine d'Illyrie s'efforce de refouler les garnisons macédoniennes de Thessalie et prend Ambracie d'assaut tandis que Gallus Lucretius prend Haliarte et que Coronée capitule, tous les habitants sont vendus comme esclaves. L'indiscipline est grande dans l'armée romaine et le nouveau consul Hostilius est incapable de lancer une offensive. La flotte commandée par un nouveau chef Lucius Hortensius fait inutilement le tour des ports de Thrace.
L’armée de l’ouest, commandée par Appius Claudius, connaît aussi une suite d’échecs. Une première tentative en Macédoine échoue et au début de l’hiver, les passages de la frontière sud étant bloqués par la neige, Persée vient en force contre Appius, lui reprend de nombreuses cités et lui fait 6 000 prisonniers. Appius se fait battre par la garnison d'une cité qu'il assiège. L'armée du consul Hostilius tente de franchir les monts Cambuniens, pour pénétrer ensuite en Macédoine, et est refoulée avec des pertes. L'inquiétude gagne dans Rome, un nouveau consul Quintus Marcius Philippus est chargé de conduire une nouvelle armée comprenant plus d'alliés italiens que de Latins en Macédoine.
C'est au début du printemps - 169 que le nouveau consul, venu de Rome avec les troupes prévues pour renforcer les légions de Macédoine, retrouve à Brindes le prêteur Marcius Figulus, nouveau commandant de la flotte, et embarque. Ayant débarqué près d'Ambracie, le consul, se dirige vers la Thessalie. La flotte entre dans le golfe de Corinthe et poursuit jusqu'à Chalcis. Le consul Quintus Marcius Philippus rejoint le consul A. Hostilius dans les environs de Palépharsale. Persée est renseigné sur tous les mouvements des Romains, mais il ignore quel passage les ennemis vont prendre pour envahir la Macédoine aussi, il fait garder toutes les passes. Le consul marche dans des conditions difficiles et son armée avance lentement. Mais il arrive à Héraclée et en vue de l'armée macédonienne. Le consul détache quatre mille légionnaires armés légèrement pour constituer une avant-garde capable d'occuper des positions avantageuses, mais le chemin est si difficile qu'il faut deux jours pour arriver près du camp macédonien. Les Romains installent un camp et le consul rejoint cette avant-garde et ordonne aux soldats de se reposer alors qu'ils sont décidés à combattre immédiatement.
Le lendemain, les légionnaires marchent au combat et
rencontrent Hippias qui, avec 12 000 macédoniens, garde cette
partie du "front". Les combats sont difficiles dans ce relief car il
est
juste possible de combattre à trois de font. Il y a beaucoup de
blessés et peu de tués. Deux jours se passent ainsi et
Persée ne renforce pas ses positions. Le consul en revanche,
remplace régulièrement les troupes fatiguées et
confiant à Popilius la garde du camp, envoie un
détachement ouvrir un passage par des chemins difficiles,
soutenus par des auxiliaires de Pergame et de Numidie tout en gardant
un rideau de troupes face à Hippias pour dissimuler le mouvement
du gros des troupes. La descente vers la vallée est très
difficile pour les éléphants, mais un ingénieux
système de poutres formant des "ponts", permet d'avancer en
sécurité. L'armée romaine atteint la plaine.
Persée se voyant "tourné" par les légions, prend
peur et reflue vers Pydna. Puis il se reprend et revient à son
poste. Les Romains n'ont plus de nourriture et vont reculer,
quand la forteresse de Tempé se rend avec ses magasins bien
remplis. La situation reste inchangée à l'approche de
l'hiver. Le
consul renforce sa position mais ne peut avancer La flotte
romaine intervient à Démétriade en vain et
Appius Claudius dans l'ouest, est trop affaibli pour attaquer.
A Rome, les alliés se dérobent, Genthios le roi d'Illyrie est passé du côté de la Macédoine et attaque les légionnaires. Eumène mobilisé par la menace galate préfère la négociation et Rhodes a un comportement trouble. Persée refuse de payer le prix demandé par Clondicus et sa horde comprenant 10 000 cavaliers gaulois et autant de 10 000 fantassins qu'il a fait venir du Danube. Le Sénat décide d'envoyer le consul de l'année - 168, Lucius Aemilius Paullus (Paul Emile), un homme d'expérience qui s'est illustré en Ibérie et en Ligurie, relever Quintus Marcius Philippus de son commandement. Il occupe les défenseurs macédoniens par des combats répétés tandis qu'il envoie Publius Cornelius Scipio Nasica vers la côte pour tromper Persée. En fait, ce corps occupe le col de Pythion peu gardé, en réaction, Persée envoie Milo et un contingent de 12 000 soldats arrêter Scipio, mais le combat est favorable aux Romains qui enlèvent la forteresse de Pétra et le roi, une fois de plus tourné, doit reculer vers Katerini où il reconstitue de nouvelles défenses sur un terrain favorable à la phalange. Persée décide de ne plus reculer et de livrer bataille.
La bataille de Pydna 22 juin - 168
Quand Paul Emile arrive sur les lieux, l'armée
macédonienne est en ordre de bataille. Le terrain est plat et
adossé à des collines reliées entre elles. Les
Romains se déploient au début des collines et Paul Emile
attend le retour de Scipio Nasica. Les deux armées sont
séparées par un ruisseau et sont de force comparable :
44 000 soldats du côté macédonien, dont 21
000 phalangites.
38 000 soldats pour les Romains et la cavalerie est en nombre
égal, 4 000 unités dans chaque camp.
Dans les deux armées, l'infanterie lourde (phalange et
légion) est placée au centre, flanquée par
l'infanterie légère et aux ailes la cavalerie et les 22
éléphants chez les Romains.
Paul Emile attend que son camp soit devenu une forteresse et
l'affrontement vient d'un incident impliquant une bête de somme
de l'armée romaine qui s'échappe près du ruisseau
et est capturée par des Thraces. Quelques ligures interviennent
mais un corps de 800 Thraces les repoussent et finalement, la phalange
s'en mêle et ses 32 rangs sur un kilomètre et demie de
largeur est irrésistible. L'aile droite de l'armée
romaine subit la plus forte pression, une partie de ses alliés
fuient le champ de bataille, les Romains reculent et remontent les
collines. La phalange les suit et le relief ouvre des brèches
où Paul Emile envoie ses légionnaires en manipules. Le
combat est
morcelé et les phalangites sont assaillis, et certains tentent
de fuir vers la plage où les unités de la flotte romaine
les détruisent. Pendant ce temps, les éléphants
soutiennent une attaque de la cavalerie sur l'aile droite. La cavalerie
grecque de l'aile gauche déroute, les chevaux ne tenant pas face
aux éléphants et l'aile gauche de la phalange est ainsi
attaquée à revers. L'unité d'élite des
fantassins macédoniens, l'agêma comprenant 3 000 soldats,
résiste jusqu'au dernier, protégeant la fuite de la
cavalerie et de Persée vers Pydna. La phalange est
anéantie, à la tombée de la nuit, 20 000
phalangites restent sur le sol et les jours suivants, les Romains
capturent 5 000 fuyards et 6 000 soldats grecs à Pydna qui sont
vendus comme esclaves. La cité de Pydna est pillée.
Localisation de Pydna (image
Wikipedia)
Pendant que la Macédoine fait sa soumission,
Persée se réfugie dans l'île de Samothrace avec
quelques serviteurs qui l'abandonnent quant il tue Evandre et alors il
se rend à Paul Emile. Le prêteur Lucius Anicius termine sa
campagne contre l’Illyrien Genthios. Il prend sa flotte et sa capitale
: Scodra, les deux rois, entrent ensemble enchaînés, dans
Rome et participent au triomphe du vainqueur en novembre - 107. Le
Sénat ne veut plus de puissante Macédoine comme obstacle
à ses visées, aussi celle ci est divisée en 4
fédérations républicaines :
- celle de Pella regroupe les pays voisins de la Thessalie
- celle de Thessalonique renferme la Péninsule chalcidique
- celle d'Amphipolis regroupe les régions de l'est
- celle de Pelagonia est au centre.
Les mines d'or et d'argent sont fermées. La
moitié du produit de la taxe foncière estimée
à 100 talents est envoyée chaque année à
Rome. Le pays est désarmé, la forteresse de
Démétriade est rasée. Les anciens officiers du roi
et leur fils adultes sont sommés de quitter la Grèce et
de
vivre en Italie. L'Illyrie de Genthios subit un sort comparable. Le
pays est divisé en trois parties, la flotte est partagée
entre les villes grecques de la côte. L'Epire est
livrée au pillage par Paul Emile et 150 000 habitants sont
vendus
comme esclaves. Amphipolis est enlevée aux Etoliens tandis
qu'Athènes reçoit Délos et Lemnos;
Avec ses alliés, Rome se montre humiliante. Avec
Pergame, elle tente d'opposer Eumène et son frère Attale
en privilégiant ce dernier et en lui offrant deux villes. Mais
comme ils restent unis, Rome déclare soudain ces villes
libres. Quand les Galates envahissent le royaume de Pergame,
Eumène demande l'aide de la République qui finit par
garantir ..... l'indépendance du peuple galate. A propos de
Rhodes, le Sénat exploite les paroles insensées de
marchands rhodiens qui peu avant la bataille de Pydna, avait
menacé de guerre celui des deux belligérants qui
s'obstinerait à poursuivre la guerre qui ruine leur commerce.
Rome est intraitable et prive Rhodes de ses possessions en terre ferme,
la Lycie et la Carie.
La création d'un port franc à Délos ruine
définitivement le commerce de Rhodes.
Les révoltes des Grecs
A ce moment là, vers - 160, Rome n'a décidé aucune
annexion. Le Sénat ne songe qu'à établir en
Orient, une situation mettant Rome à l'abri des menaces et
économisant les légions. Aussi le meilleur moyen pour
cela reste de garder un Orient divisé avec des gouvernements
favorables à la paix romaine. Rome s'appuie traditionnellement
sur les élites mais en Grèce, les conflits internes sont
violents et à Sparte par exemple on assiste à des
soulèvements favorables au peuple. Dans l'ancienne
Macédoine, le mécontentement couve en raison des
taxes
imposées par Rome. Quand en - 152, en Thrace apparaît un
pseudo Philippe se proclamant fils de Persée, la
Macédoine s'enflamme. Repoussé en Macédoine, il se
tourne vers Démétrius Sôter le souverain de Syrie
qui le remet au Sénat. Installé dans une cité
italienne, il s'échappe et arrivé à Milet, il est
arrêté, les commissaires romains le laissent partir
! Il retourne en Thrace, y trouve appui et recrute une
armée avec laquelle il occupe partiellement la Thessalie.
Les Macédoniens le soutiennent et une seule légion
commandée par le prêteur Manius Juventius Thalna est
envoyé contre lui. Cette expédition se solde par un
désastre, le prêteur est tué ainsi que de nombreux
légionnaires. Andriscos, tel était le nom de cet
usurpateur, profite du fait que Rome est en guerre contre Carthage. Il
conquiert la Thessalie et le Sénat réagit. Une
armée consulaire commandée par Quintus Coecilius
Metellus, appuyée par la flotte de Pergame, envahit la
Macédoine. Une première rencontre de cavalerie tourne
à l'avantage des Macédoniens mais leur armée est
affaiblie par les désertions. Andriscos fait une faute, il
divise ses troupes en deux corps et en envoie un en Thessalie. Metellus
gagne ainsi une seconde bataille de Pydna en - 148. Andriscos se
réfugie en Thrace mais il est livré à Metellus qui
l'a poursuivi. Et en -146, le Sénat décide de
transformer la Macédoine en province romaine.
Mais dans le Sud, la situation se tend rapidement, Sparte veut
quitter l'alliance Achéenne. En réponse, le peuple de
Corinthe se soulève, massacre les Spartiates qui sont
trouvés là et les députés romains doivent
fuir rapidement. En - 148, Damocritos, le stratège des
Achéens envahit la Laconie. Une ambassade romaine lui demande
d'attendre l'arrivée des commissaires, c'est en vain, un
combat a lieu où 1 000 Spartiates trouvent la mort. Enfin la
commission présidée par Aurelius Orestes intervient, les
combats sont arrêtés et la conférence se tient
à Corinthe. La volonté de Rome est l'arrêt de
l'annexion de Sparte et l'abandon de toutes leurs conquêtes
depuis la seconde guerre de Macédoine : soit Corinthe,
Orchomène, Argos, Sparte et Héraclée. Les
Achéens sont étonnés et en colère. Metellus
descend de la Macédoine avec ses légions et Critolaos de
Mégalopolis, un stratège de la Ligue marche à sa
rencontre avec des Chalcidiens et des Béotiens. Le choc a lieu
à Scarphée en Locride en - 146, Critolaos est
écrasé et meurt au combat. La guerre se poursuit dans le
Péloponnèse, Diaeos de Mégalopolis arme jusqu'aux
esclaves et rassemble 14 000 hommes, il se poste à Leucopetra,
verrouille l'isthme de Corinthe et attend les troupes du consul
Mummius. C'est une nouvelle défaite, Corinthe est prise sans
combat. Mummius veut terroriser les Grecs, alors il fait égorger
les hommes, vendre les femmes et les enfants, puis il livre la
cité au pillage et à l’incendie. Thèbes est
ravagée, les Ligues Achéenne et Béotienne sont
dissoutes et toutes les cités sauf Athènes, Delphes
et Sparte, sont condamnées à verser le tribut et soumises
à un gouvernement oligarchique. La Grèce devient la
province d'Achaïe administrée par le proconsul de
Macédoine.
La même année,
Scipio Emilien prend et détruit Carthage.
Rome et la conquête de la Méditerranée occidentale | |
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