CONFLITS ET BATAILLES DE L'HUMANITÉ |
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ASIE / PROCHE ORIENT
L'Empire
sassanide
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Les origines La campagne de Valérien 259-260 Le règne de Sapor II le Grand Le grand règne de Khosroes Ier La fin de l'empire sassanide L'armée sassanide |
Comme descendant de Darius, Ardachir revendique l'empire achéménide entier et il envoie des ambassadeurs à l'empereur Sévère pour lui donner l'ordre d'évacuer l'Asie Mineure, la Syrie et ce qui avait appartenu à l'empire achéménide. Il fait face à une coalition dirigée par le roi d'Arménie, l'arsacide Khosroes, conquiert la Bactriane et le Belouchistan et soumet les Kouchans mais l'empereur romain, Alexandre Sévère n'a pas apprécié les paroles des ambassadeurs et il marche avec ses légions contre le nouveau maître de la Perse. un corps de son armée est vainqueur en 232 et il prend le surnom de Parthique et de Persique. Les légionnaires traversent l'Arménie et dévastent la Médie et la Mésène, mais le corps qui attaque Ctésiphon est détruit. Les Romains comprennent qu'ils ont un nouveau voisin belliqueux et se retirent. Ardashir cesse de revendiquer les provinces romaines d'Orient. Mais Rome est entrée dans la période délicate qu'on appelle l'anarchie militaire et les empereurs ne restent pas longtemps sur le trône. Ardashir s'installe à Ctésiphon, fait reconstruire la cité de Séleucie du Tigre. En 238, Les Sassanides profitent du faible nombre des légions romaines pour investir la Syrie et Sapor ou Shapur ou Châhpur, le fils et successeur d'Ardachir, prend la cité d'Hatra, alliée des Romains et la détruit en 240. Les Sassanides récupèrent l'Arménie et la Mésopotamie que les légions évacuent. La trêve maintenue depuis Alexandre Sévère est rompue.
En 241, Ardachir abdique et son fils Sapor 1er lui
succède sur le trône. Le nouveau roi se tourne vers l'Est
met à sac la capitale d'été kouchane, Begram puis
annexe le riche royaume des Kouchans, à la limite de l'Inde et
de l'Afghanistan. Sapor s'empare de Peshawar, occupe la vallée
de l'Indus et traverse l'Hindou Kouch. La campagne se poursuit par la
conquête de la Bactriane qui devient un protectorat sous le
nom de Kushahsha, l'Oxus est atteint. La dynastie kouchane
du grand Kanishka est déposée. En 243, quelques empereurs romains plus tard,
Gordien III intervient en Orient quand Sapor menace la Syrie. La campagne
est victorieuse pour les Romains qui reprennent Carrhae et remportent une
nette victoire à Rhesaena, s'emparent de Nisibis mais Sapor les
arrête en 244 à Misikhé sur l'Euphrate, capture un
grand nombre de prisonniers et oblige Gordien III à la retraite.
L'Arménie et la Mésopotamie sont reprises par les Sassanides.
L'empereur
Gordien meurt des suites d'une chute de cheval, près de
l'Euphrate et son préfet du prétoire, Julius Philippus
dit Philippe l'Arabe, lui succède. Rome renonce à sa
suzeraineté sur le royaume d'Arménie ainsi qu'en
Mésopotamie, laissant les mains libres au roi des rois. L'accord
conclu entre les deux puissances stipule que les prisonniers romains
sont libérés contre le versement d'un rançon de
500 000 aurei, et qu'un tribut annuel sera versé, mais Rome
conserve ses conquêtes jusqu'à Anatha. Cette victoire
conforte la position de Sapor auprès de ses vassaux. Profitant
de la paix avec son ennemi romain, Sapor consolide son pouvoir et
"punit" les rebelles qui refusent sa suprématie, ainsi en 250,
il fait campagne dans le Khorassan. En 252, Sapor occupe
l'Arménie, élimine son roi Tiridate II et place son
fils Hormizd-Ardaschir sur le trône. C'est un motif de guerre
pour Rome qui rassemble ses légions en Syrie mais Sapor agit
rapidement et avec l'aide de l'Arménie, remporte une victoire
contre les légions à Barbalissos sur l'Euphrate en 252.
Il ravage la Syrie entière et un fonctionnaire syrien, Mariades
prend le pouvoir à Antioche et lui fait allégeance. En
254, Sapor prend cette ville et la détruit, ses habitants sont
déportés en Perse où ils participent à la
création de nouvelles cités. Sapor assiège la
cité de Doura Europos sur l'Euphrate en 256 et la prend. La
situation dans l'empire romain se dégradant suite aux invasions
et à la guerre civile, le tribut n'est plus payé. Sapor
menace l'Egypte et ses cavaliers avancent en Asie Mineure.
La campagne de Valérien
254 - 260:
En 254, l'empereur Valérien s'embarque
pour l'Orient avec une forte armée, repousse les Goths qui se
sont répandus dans les détroits, reprend Byzance et
reconquiert la Syrie. Puis il revient vers la Cappadoce chasser des
partisans perses et la peste décime son armée. Sapor se
replie vers le Haut Euphrate, aux environs d'Edesse qu'il assiège
avec ses forces intactes ainsi que Carrhes. Valérien se décide
à entrer en Mésopotamie pour protéger Edesse.
L'armée sassanide remporte la victoire face aux légionnaires
affaiblis et mal approvisionnés et capture l'empereur Valérien
pendant des pourparlers ainsi que de très nombreux
légionnaires, (70 000), qui vont bientôt construire le grand
barrage de Sostra, sur le fleuve Karun, en Susiane.
La Syrie est soudain sans défense, l'armée sassanide
la dévaste ainsi que la Cilicie et la Cappadoce. Les troupes
impériales romaines ne se montrent pas. L'opposition à
cette occupation vient d'ailleurs. Un général romain
"indépendant", nommé Kallistos ou Ballista réussit
à attaquer les Perses qui assiègent Pompeleioupolis, en
venant par navires depuis la Cilicie, à éliminer plusieurs
milliers d'ennemis et à capturer le harem royal. Sapor bat
précipitamment en retraite et sur le chemin du retour, il subit
des pertes sensibles du fait des attaques du gouverneur de
Syrie-Phénicie, Septimius Odaenathus,
Odénath de Palmyre (ancienne Tadmor, la cité des
palmiers). Ce dernier prend ses distances avec l'empire romain et mène
la contre-offensive. Avec ses chameliers, il réunit les débris
des légions romaines et peut être quelques partisans des
derniers Arsacides à ses troupes palmyréniennes et chasse les
troupes sassanides de Syrie, d'Arménie et de Mésopotamie.
Il semble que l'Arménie échappe à l'autorité
des Sassanides. L'armée sassanide est battue devant les murs de
Ctésiphon. Sapor semble passer le reste de son règne à
combattre Palmyre où Odénath assassiné est
remplacé par sa femme Septimia Bathzabbai,
Zénobie en grec, qui fonde un éphémère empire
d'Orient. Aurélien est vainqueur de la princesse Zénobie
que Sapor n'a pas soutenu, il remporte quelques victoires face aux Sassanides
et négocie un traité de paix avec Sapor.
Zénobie, reine de Palmyre
La situation en Gaule, en Bretagne et en Dacie, puis l'invasion du Nord de l'Italie par les Alamans, empêche Aurélien et son successeur Probus de faire la guerre aux Sassanides ce qui rend le règne de Bahram Ier ou Varham 1er "paisible". Mais son successeur, Bahram II
ou Vahram II, qui règne depuis 276 se heurte en 282 à Carus, le nouvel empereur qui veut venger la mort de Valérien. L'invasion de l'Arménie est suivie de celle de la Mésopotamie, et Ctésiphon comme Séleucie sont occupées. Carus atteint le Tigre lorsqu'il est assassiné, ou foudroyé dans sa tente, mais le traité de paix confirme la cession de ces deux provinces à Rome. En effet, en même temps que les légions entraient en territoire sassanide, une grave insurrection a éclaté à l'Est.
Le vice-roi du Séistan, le propre frère du roi des rois, veut s'emparer du trône et a le soutien du prince kouchan Vasudeva II. L'armée romaine veut rentrer et retraite dans la province d'Asie. Dioclétien signe un traité de paix en 287 avec Bahram II. En 293, Narses, le fils de Sapor 1er, détrône son petit neveu Bahram III et restaure l'unité de l'empire. Il pratique une politique
hostile à Rome et entre en campagne en direction de Carrhes et ses cavaliers occupent rapidement l'Arménie, L'Osroene et la Syrie jusqu'à Antioche. Galère, le César de Dioclétien revient en toute hâte du Danube et tente de l'arrêter en Mésopotamie en 297 mais la victoire reste aux Sassanides près de Calinicum. Narses évince le roi Tiridate III d'Arménie
que Dioclétien a mis en place. Mais ce dernier envoie des contingents illyriens et sarmates en renfort en Orient et Narses est vaincu et blessé sur l'Araxe. Caius Galerius Valerius Maximianus, Galère, envahit la Mésopotamie, prend Nisibis et entre dans Ctésiphon. En 298, Narses doit accepter la perte des provinces mésopotamiennes, celle de 5 provinces de la rive gauche du Tigre et un protectorat sur l'Arménie au traité de Nisibis. De nouveaux territoires constituant la Petite Arménie sont perdus.
Dioclétien fait construire un limes fortifié pour barrer les routes du désert de Syrie. Incapable de juguler la menace kouchane, Narses marie son fils Hormizd II à une princesse kouchane pour obtenir une attitude bienveillante de sa famille.
Carte de l'empire sassanide
Le règne de Sapor II le Grand :
Le fils posthume d'Hormizd II, Sapor II, monte sur le
trône vers 309, c'est alors un enfant et une longue
régence voit sa mère et les Grands de l'Empire
gouverner. C'est une période de paix avec Rome qui
connaît la longue guerre civile se terminant par le triomphe de
Constantin. Le royaume kouchan profite d'un certain dynamisme pour
gagner des territoires. Une fois aux commandes, la première
campagne du roi des rois est destinée aux provinces orientales.
La puissance Kouchane est écrasée, le territoire est
rattaché à l'empire. Une révolte Lakhmide est écrasée. Une
fois tranquillisé de ce côté, Sapor II veut effacer
ces traités de paix qui amputent l'Empire sassanide de nombreuses
provinces occidentales. Les hostilités envers l'empire de
Constantin commencent vers 337 et l'objectif de Sapor est la prise des
grandes forteresses en Mésopotamie romaine, Nisibis, Singara et
Amida. L'empereur Constantin meurt à Nicomédie avant de
lancer sa campagne. Sapor lance trois offensives en vain contre
Nisibis et si les combats contre Constance II sont favorables la
décision ne vient pas. Le siège de Singara en 344 est
violent, les légionnaires ont l'avantage et le siège
doit être levé par l'armée sassanide tandis que la
Transoxiane est pillée par des nomades. Puis la stratégie
romaine devient plutôt défensive, on construit des forts
avec Nisibis comme centre principal. Cette cité est
assiégée trois fois par Sapor mais les défenses
tiennent jusqu'en 360. Sapor II prend peu à peu le dessus.
C'est vers 350 qu'une nouvelle invasion survient à l'Est, ce
sont des Huns Blancs appelés "Chionites Hephtalites".
Ces combats sont suffisamment âpres pour que les
négociations s'engagent et aboutissent à l'accord
suivant : le Shah fournit des terres où les envahisseurs pourront
s'installer tandis que Grumbates, leur roi, fournira des troupes au roi
des rois pour lutter contre les Romains. Alors Sapor peut se consacrer
à son principal ennemi qui tente d'obtenir un règlement
pacifique mais en vain. Alors que Constance est mobilisé sur
le Danube, Sapor décide une vigoureuse campagne en territoire
romain, concrétisée par la reprise de l'Arménie,
l'invasion de la Syrie et la prise, au bout de 73 jours de siège,
de la cité romaine d'Amida, sur le Haut Tigre, vers 359. Ce
retard et les pertes significatives, on parle de 30 000
vétérans, détermine la fin précipitée
de la campagne. En 360, l'armée romaine envahit l'Arménie
mais se retire, frappée par la famine. L'empereur Constance
demande à son César, Julien des renforts de Gaule que
celui ci ne peut lui envoyer. En effet, les Gaulois se sont
révoltés contre la décision de l'empereur et
ont proclamé Julien empereur.
Mais en 363, c'est au tour de l'empereur Julien de faire une
campagne contre les Sassanides. Il rassemble une armée de 60 000
hommes et bien pourvu en navires de guerre et de transport, il
bénéficie du soutien du roi d'Arménie Archak II.
Julien conduit une armée en suivant l'Euphrate et une seconde
armée conduite par Archak fait diversion dans le district de
Chiliocome, au nord de la Mésopotamie. Les Romains prennent les
fortifications ennemies le long de l'Euphrate tandis que Sapor refuse
le combat. En juin, Julien remporte la victoire de Maranga où
les cataphractes et les clibanaires sassanides sont repoussés
avec de lourdes pertes. Sapor demande la paix qui est refusée
et se replie derrière les fortifications de Ctésiphon.
Julien peu équipé en engins de siège, se retire
et suit le Tigre en comptant attirer l'armée perse hors des
murs pour l'attaquer dans la plaine. L'armée sassanide se tient
à son rôle de harcèlement de l'ennemi et
l'armée romaine ne peut tenir et doit se replier vers
l'Assyrie. Quelques jours plus tard, Julien est blessé
mortellement d'une flèche d'origine inconnue au cours d'une
escarmouche contre son arrière garde, ce dernier s'est
précipité pour rassembler ses troupes sans mettre sa
cuirasse. Sapor impose à son successeur Jovien, un traité
de paix très favorable pour les Sassanides qui restitue les
provinces de la rive gauche du Tigre, la suzeraineté sur
l'Arménie et une partie de la Mésopotamie. Ce
traité de 363, inaugure la plus longue période de
paix entre les deux puissances ennemies, il prévoie aussi
la défense des passes du Caucase, les Sassanides
élèvent des fortifications et installent des
garnisons dont l'entretien est financé en partie par Rome.
Sapor II
Sapor a alors les mains libres pour intervenir en
Arménie, d'abord au Nord vers l'Azerbaïdjan, où
Archak réussit à lui infliger des pertes mais
bientôt au Sud ou une trahison fait pénétrer les
Sassanides dans son royaume et peu à peu les nobles
arméniens abandonnent leur roi qui ne sait résister aux
invites de Sapor, mi menaçant, mi enjôleur. Une fois entre
ses mains, Archak est enfermé au Khouzistan, au "Château
de l'Oubli" où après une longue captivité, il se
donne la mort. Aussitôt Sapor envoie une armée prendre le
contrôle de l'Arménie. La résistance de la veuve
d'Archak, réfugiée dans la forteresse d'Atakert, permet
aux nobles Arméniens de se ressaisir, tandis que le fils
d'Archak, Pap
est mis à l'abri chez les Romains. A la demandes des nobles
arméniens, l'empereur Valens autorise Pap à rentrer
en Arménie mais ne lui accorde pas le soutien de troupes
romaines pour éviter de relancer la guerre en Orient quand
les Goths sont menaçants sur le Danube. Sapor furieux envahit
l'Arménie et la ravage, puis il p lace des
garnisons dans tous
les lieux fortifiés. Pap est contraint à la fuite, la
reine mère est capturée ainsi que le trésor royal.
Rome finit par réagir et l'empereur Valens envoie Arinthaeus
à la tête d'une armée attaquer les garnisons perses
qui sont bientôt chassées et Pap peut retrouver son
trône vers 369. Mais Valens n'est pas prêt à la
guerre pour l'Arménie et il abandonne Pap. La fin du long
règne de Sapor est marquée par des persécutions
envers les chrétiens tout à fait suspects depuis
l'empereur Constantin. Vers 377, Sapor doit faire campagne pour
arrêter les Huns et les repousser dans le Caucase. Quand il
meurt, l'empire sassanide est puissant, nettement plus
étendu qu'à son avènement.
En 379, son frère Ardachir II lui succède très âgé, après une carrière de gouverneur de l'Adiabène. La lutte entre le trône et les nobles prend davantage d'ampleur et affaiblit la monarchie. Après un règne écourté par ces grands féodaux (379 - 383), Sapor III monte sur le trône et l'absence de combat avec Rome se justifie par les invasions et usurpations qui menacent les Romains et par l'agitation que les Huns Hephtalites entretiennent à l'Est. En 390, un traité est signé entre Théodose 1er et Bahram IV Kermansham qui établit la paix entre les deux puissances. L'Arménie est partagée entre les deux empires, l'est revient aux sassanides tandis que l'ouest est sous domination romaine. Son frère Yazdgard Ier Ulathim règne dès 399 et se montre tolérant avec les chrétiens et les juifs ce que les Romains apprécient. Les Huns Hephtalites ont pris la place des Kouchans et forment un état puissant de part et d'autre de l'Indû-Kûch, la guerre reprend vers 415. En 419 la destruction d'un temple de Zoroastre et le refus de l'évêque Abdas de le reconstruire provoque des persécutions contre la communauté chrétienne. A la mort de Yazdgard en 421, la compétition est très vive entre ses trois fils.
Yazgard 1er Ulathin (399 - 420)
Bahram V Ghûr triomphe avec l'aide du prince de Hira,
Al Mondir, un chef Lakhmide, son père nourricier, et d'une
troupe de cavaliers arabes et aussi de cavaliers perses. Il
arrête l'expansion des tribus hepthalites de l'Est et
très vite se heurte à la nouvelle Rome. A la suite
des persécutions contre les chrétiens lancées
par son père, ces derniers fuient en territoire byzantin.
Bahram les réclame et il essuie un refus de Théodose.
Ceci provoque une nouvelle guerre de 421 à 422 où les
Romains d'Orient remportent des victoires, font de nombreux
prisonniers et avancent jusqu'en Azarène et ravagent cette
province. Puis ils font le siège de Nisibis. Bahram envoie
la majorité de ses troupes sur cette ville et malgré
leur nombre, les Sassanides sont battus. Bahram demande la paix
qui est signée en 422 et prévoit pour 100 ans la
liberté de culte accordée par Bahram aux
chrétiens et réciproquement les zorastriens
peuvent pratiquer en territoire byzantin. Bahram repousse une attaque
des Huns Hephtalites en 427 et étend son influence dans ce
secteur. En 428, en Arménie, il dépose le roi Ardaches IV
et en fait une province de l'empire.
Archer sassanide du IVème siècle (Musée de l'Ermitage)
Yazdgard (Yezdegerd) II lui
succède en 438, d'abord conciliant sur le plan religieux, il se
montre un zélé zoroastrien dans les années
450 et décide de convertir l'Arménie au
mazdéisme alors que les Hephtalites menacent à l'Est.
Pendant qu'il est occupé de ce côté, c'est la
révolte générale en Arménie et les troupes
sassanides sont battues. Yazdgard à la tête de son
armée attaque l'Arménie que Constantinople ne peut
soutenir, en pourparler avec les Huns. Son commandant Mihr-Narseh
remporte une coûteuse victoire à la bataille
d'Avaraïr appelée aussi Vartanants, le 2 juin 451,
où le chef arménien Vartan Mamikonian et de
nombreux princes arméniens meurent au combat. Yazdgard
élimine les
insurgés et déporte les chefs des grandes familles en
Iran. Mais les pertes subies, la "guérilla" que livre les
Arméniens et la menace des Hephtalites à l'Est,
l'empêchent d'imposer le mazdéisme.
Son fils aîné Hormizd III, lui succède en
457, il était précédemment roi de la
Sacastène, mais il subit l'attaque de son frère Peroz
et la guerre civile dure pendant deux années, leur mère
Denagh règne en leur absence à Ctésiphon. Hormizd
est vaincu et fait prisonnier à Reyy en 459, il y laisse la vie.
Peroz est couronné la même année et il doit
immédiatement protéger ses frontières du Nord et
de l'Est. Il réussit à maintenir la paix avec l'Empire
Byzantin et ce dernier le soutient en lui versant de l'or. Il est
appelé par l'invasion des Hephtalites dans le Tokaristan. Mais
sa campagne tourne court, il est vaincu et fait prisonnier. Il doit
payer une forte rançon et laisser son fils Kavadh en otage le
temps de rassembler l'argent, provenant peut être de l'empereur
Zenon. Un fois son fils libéré, Peroz après avoir
assaini ses finances, décide d'attaquer les Hephtalites, il "se
perd avec son armée" dans le désert oriental puis il est
vaincu et tué en 484. L'empire sassanide est envahi et pillé
pendant deux ans. Un tribut est payé à l'empire Hun. Un
noble de Karen, Zarmihr rétablit la situation et facilite
l'avènement de Valash ou Balash, l'un des frères de
Peroz.
Ce dernier règne 4 ans mais Zarmihr reste omnipotent. La révolte de Zareh, le frère de Valash est jugulée. Le roi est destitué en 488, aveuglé et remplacé par le fils de Peroz, Kavadh 1er ou Qobad, qui hérite d'une situation calamiteuse. La situation économique est sombre, et il faut payer le tribut aux Hephtalites avec lesquels il a de bonnes relations. L'or de Constantinople est sollicité mais l'empereur Anastase réclame en compensation la cité de Nisibis. Kavadh entend exercer son pouvoir et il élimine Zarmihr. La paix est rétablie avec les Arméniens rebelles et leur chef Vahan. Un mouvement "révolutionnaire" secoue l'empire, initié par Mazdak, il prône l'égalité primitive, la mise en commun des biens et des femmes. Le roi Kavadh se rallie à cette doctrine, peut être pour briser la noblesse. Les troubles s'étendent et les Arméniens sont menaçants. Un complot organisé par le haut clergé et des nobles partisans de Zarmihr, détrône le roi et le jette en prison, au Château de l'Oubli, en 496 et le remplace par son frère Zamasp.
Mais il est de retour sur le trône vers 500 et il
entreprend de consolider le pouvoir royal et conduit une
sévère répression des mazdakites responsables de
pillages. Cela lui apporte le soutien du clergé. Les Hephtalites
qui ont aidé le roi à reconquérir son trône,
lui réclament des subsides qu'il ne peut leur fournir. Kavadh
demande une aide financière aux Byzantins et l'empereur Anastase
refuse. En 502, Kavadh lui fait la guerre, envahit la
Mésopotamie avec des Hephtalites et des Arabes du Hira,
enlève diverses forteresses et enfin, capture Amida après
un siège acharné. Les Byzantins réagissent
faiblement car les Huns ravagent les Balkans, mais ils
réussissent à stabiliser les positions en dépit
des désaccords entre leurs généraux. Kavadh est
distrait de cette guerre par une invasion hephtalite par les portes
Caspiennes et il accepte une trêve de 7 années avec les
Byzantins. Pendant ce temps, Anastase convoque ses
généraux et identifie la position clé de la
défense, à proximité de la frontière. Il
choisit le site de Dara et entreprend la construction d'une forteresse
massive. Malgré cela, la trêve dure 20 années
pendant lesquelles, la lutte contre les Huns se poursuit. La
reprise des combats vient du refus de l'empereur Justin d'accepter
la demande d'adoption et de garantir la succession que Kavadh
présente pour son fils Khosroes. La guerre
commence bien pour Kavadh qui inflige des revers aux Byzantins en
Arménie et en Haute Mésopotamie.
Mais Justinien succède à Justin en 527 et réorganise la défense en construisant des ouvrages défensifs majeurs sur le front oriental et en nommant un nouveau commandant : Bélisaire. Pendant ce temps les troubles provoqués par le mouvement mazdakite se développent. Kavadh s'appuie sur les zoroastriens et les chrétiens pour condamner le mouvement, les chefs sont éliminés. Dès 530, Kavadh est vaincu en Arménie et Bélisaire triomphe de l'armée sassanide devant sa base de Dara avec 20 000 soldats contre 40 000 ennemis. Mais en 531, Bélisaire doit suivre ses soldats qui "réclament une offensive" et son armée de 20 000 soldats en partie infanterie et en partie cavaliers, poursuit une armée sassanide, venue piller la région de l'Euphrate. Cette force, choisie par le roi Kavadh, est composée exclusivement de 15 000 cavaliers et comprend environ 5 000 sarracènes montés, commandés par Alamundaros (Al Mundhir IV), un chef Lakhmide. Bélisaire la suit à une journée de marche et ne cherche pas à l'affronter, mais ses troupes et en particulier les Isauriens, voyant l'armée perse au bord de l'Euphrate, font une telle pression sur le général que ce dernier accepte de livrer bataille. Une attaque conjointe des cavaliers sarracènes et des cavaliers lourds sassanides converge vers le flanc droit byzantin constitué par des auxiliaires arabes dirigés par Aretas. Ceux ci prennent la fuite, et le flanc droit de l'armée byzantine est contourné. La situation est rapidement critique et toutes les troupes perses et sarracènes exterminent les Isauriens et d'autres éléments d'infanterie. Mais Bélisaire maintient sa ligne et arrête les charges de cavalerie. A la tombée de la nuit, il réussit à faire traverser l'Euphrate au reste de son armée et les fait évacuer par bateaux, vers Callinicum. C'est une victoire mais les pertes sassanides sont élevées et une paix "perpétuelle" est signée en 532 par le nouveau souverain sassanide, Khosroes ou Khosro Ier. Justinien qui veut conquérir l'Afrique du nord et la Sicile, accepte de verser 11 000 livres d'or et de retirer ses troupes de Dara. Que s'est il passé ?
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Carte de l'Empire
Sassanide (en rose) et ses voisins, à l'Est l'Empire Gupta
(en violet) et
à l'ouest l'Empire romain d'Orient (en vert) origine :
http://guidecultureldeliran.over-blog.com/
Khosroes Anuchiravan (à l'âme immortelle), monte sur le trône malgré l'opposition de son frère aîné Kawûs, au moment de l'épreuve de force entre les nobles et le peuple et il sort plus puissant qu'aucun de ses prédécesseurs, de cette longue lutte. Il corrige les désordres causés par les mazdakites et réforme l'armée en donnant aux quatre divisions de l'empire un commandement séparé et leurs propres troupes. A côté des paysans lourdement armés pour les campagnes, une milice est créée avec d'autres paysans plus légèrement équipés. Les prisonniers sont déportés en Iran et soumis à un "service militaire" obligatoire, tels les Alains, les Khazars qui sont entrés jusqu'en Arménie. Pour protéger les frontières, des tribus barbares sont installées et représentent une défense extérieure vis à vis des nomades. De puissantes fortifications sont édifiées le long des passes de Derbend et une muraille verrouille les passages au Sud Ouest de la Mer Caspienne. Les hostilités reprennent avec Byzance pour un litige entre l'État Ghassanide tributaire des Romains et le roi d'Hira, vassal de Khosroes. Khosroes envahit la Syrie, prend Antioche et la brûle et sa population est déportée dans un
faubourg de Ctésiphon pour y fonder une nouvelle Antioche, Vêh-Antiokh-Khosroes (Roûmaghân, la ville des Romains) selon Procope. Un armistice est signé en 545 mais la paix attend 562 et elle est prévue pour durer 50 ans. En 540, Khosroes refuse de payer le tribut habituel aux Hephtalites, mais ces derniers ne peuvent forcer l'application de l'accord. Une vingtaine d'années plus tard, alliés aux Turcs, les Sassanides écrasent les Hephtalites dont le territoire est partagé entre les coalisés, ce qui fixe la frontière orientale de
l'empire sur l'Oxus, les Hephtalites sont éliminés. La frontière Nord tient face aux Huns et dans le Sud, appelé par les Himyarites pour lutter contre les Ethiopiens, l'empire sassanide avance jusqu'au Yémen qui est annexé en 571. Byzance s'inquiète de ce renouveau de la puissance sassanide et de son expansion, et déploie une activité diplomatique intense pour former une coalition. Mais des troubles en Arménie montrent la supériorité militaire sassanide. La Mésopotamie est envahie et dévastée. Khosroes meurt quand les négociations s'engagent. Ainsi se termine le long règne qui marque l'apogée de la monarchie sassanide.
Hormizd IV lui succède en 579 et veut maintenir la
suprématie du trône sur la noblesse et le clergé.
Mais il est bientôt en difficulté et s'appuie sur les
chrétiens ce qui heurte les zoroastriens tandis que l'active
diplomatie byzantine l'oblige à combattre sur trois fronts. Le
général Vahram Tchûbin, vainqueur des Turcs dans
l'Est et des Huns du Nord, est plus malchanceux contre les
Byzantins. Le roi le sanctionne pour ces échecs et Vahram se
révolte. Le roi est capturé et mutilé puis
jeté en prison. Il est remplacé par son fils Khosroes II
Abharvez en 590. Vahram est issu d'une des plus grandes familles de la
noblesse arsacide et soutenu par son armée, s'empare de
Ctésiphon et se proclame roi des rois sous le nom de Vahram VI.
Khosroes se réfugie auprès de l'empereur Maurice. Ce
dernier lui fournit des troupes pour renverser Vahram qui disparaît
vite et reconquerir le trône en 591. Cette aide n'est pas gratuite,
Dara et Maïpherqat sont cédées ainsi que la majeure
partie de l'Arménie. Quelques années plus tard, Khosroes II
profite de l'assassinat de l'empereur Maurice pour attaquer Byzance, il
reprend l'Arménie et Edesse, traverse la Cappadoce, prend
Césarée et la Chalcédoine et atteint le Bosphore
en 610. En 611, ses troupes s'emparent de Damas puis de Jérusalem
qui est pillée en 614. En 616, l'armée occupe Gaza, entre
en Egypte, prend Alexandrie, remonte le Nil et atteint l'Ethiopie.
L'armée sassanide prend Ancyre et assiège Constantinople
avec le soutien des Avars, mais c'est un échec. L'empire sassanide
est au plus haut tandis que l'empire Byzantin semble très
vulnérable et ne résiste guère
en raison de la pression des Avars et
des Slaves sur d'autres fronts.
Mais en 622, Heraclius, le nouvel empereur Byzantin prépare la riposte. Les Byzantins reprennent l'offensive, chassent l'ennemi de l'Asie Mineure et remportent des victoires en Arménie contre le commandant en chef de l'armée sassanide Schahr-Barâz. Le Pont et la Cappadoce sont évacués. Heraclius obtient une trêve avec les Avars et il pénètre en Médie et dans l' Azerbaïdjan puis il se coordonne avec les Khazars, ses alliés et se dirige vers la vallée du Tigre, remporte une victoire décisive à Ninive en 627 puis assiège Ctésiphon. Khosroes fuit mais il est assassiné par les siens quand il refuse de signer la paix avec Heraclius. Les conquêtes en Afrique et en Anatolie sont perdues. Son fils Kavadh demande la paix aux Byzantins. C'est en juillet 629, que les Accords d'Arrabissos sont conclus. Pendant quatorze ans, une dizaine de rois va se succéder sur le trône, membres de la famille royales ou usurpateurs, parmi ces souverains, deux femmes, Bûrândûkht qui signe la paix définitive avec l'empire byzantin vers 630 et Azarmedûkht qui ne règne que quelques mois (décembre 631, mars 632), filles de Khosroes II. Enfin, un prince sassanide est découvert à Istakhr où il se cachait et couronné dans cette ville sous le nom de Yazdgard III. Avec le général Rostam, il reprend Ctésiphon mais un danger nouveau pointe du Sud.
La fin de l'empire sassanide :
Sous le califat d'Abou Bakr, le successeur immédiat de
Mahomet, la volonté de réunir tous les Arabes
entraîne les cavaliers musulmans dans la steppe syrienne. La
cité de Hira, la capitale des Lakhmides, est prise en 633 et de
ce point de départ, les incursions en Mésopotamie se
multiplient. Yazdgard riposte et remporte en octobre 634, la bataille
d'Al-Jisr ou du Pont, à proximité de la cité de
Hira.
Il s'agit de l'exploitation d'une situation favorable par Bahman, le
chef de l'armée perse face à Mothanna qui conduit la
cavalerie arabe et suit l'armée ennemie en traversant
l'Euphrate sur un pont fait de bateaux. Dès que la cavalerie
arabe a franchi le fleuve, elle
ne trouve pas de place pour se déployer et subit une charge
d'éléphants qui les refoule dans le fleuve, sur 9 000
cavaliers seulement 3 000 peuvent se regrouper, pour le reste, un tiers
est mort au combat, un autre tiers s'est noyé et le dernier
tiers a pris la fuite. Le lendemain, Bahman ne peut poursuivre les
vaincus car il doit partir pour Ctésiphon où une
révolte a éclaté. Après la victoire des
Arabes contre les
Byzantins à
Yarmouk en 636, la Syrie est occupée et Omar, le nouveau calife,
peut redéployer ses
troupes pour mener l'offensive contre Yazdgard III. En 637, le Shah
veut reprendre la cité de Hira, son
général Rostam Farrokzad commandant une
armée de 100 000 hommes, traverse l'Euphrate et livre bataille
à Kadisiyya, près de la ville moderne d'Hilla en Irak. Il
rencontre Sa`d ibn Abī Waqqās qui est à la tête de 30 000
cavaliers arabes comprenant des renforts venus de Syrie.
Le terrain steppique est favorable aux musulmans. L'armée
sassanide domine son adversaire pendant les deux premiers jours et en
particulier les cavaliers arabes souffrent des charges
d'éléphants. Mais la bataille dure quatre jours et
bascule quand les cavaliers arabes attaquent les
éléphants avec des flèches et des javelots et que
ces derniers fuient en écrasant les troupes sassanides.
Profitant de ces ouvertures dans les rangs perses, un assaut est
donné contre le général
Rostam. Il est capturé et décapité. C'est la fuite
chez les Perses qui subissent de très lourdes pertes, on
évoque le nombre de 70 000 tués. Dans la foulée
Ctésiphon est assiégée mais elle vient
d'être évacuée. Les vainqueurs mettent la main sur
d'importantes richesses et remportent une nouvelle victoire à
Jaloula, Yazgard et sa cour se réfugient dans le Zagros et le
roi envoie des parlementaires pour négocier la cession du
territoire situé à l'ouest du Tigre. Les Arabes refusent
et le roi tente de sauver son empire et recrute de nouvelles troupes.
Il est à nouveau vaincu à Jaloula, puis à Qasr-e
Shirin et Masabadhan, la Haute Mésopotamie est perdue tandis que
l'Arménie est occupée. Une nouvelle bataille a lieu en
642, celle de Nahavand (ou Nihawend ou Nehavend). Cette fois encore la
supériorité numérique des Sassanides est
écrasante, mais cette armée est encerclée et prise
au piège dans une vallée étroite et perd
près de 100 000 soldats. Yazgard s'enfuit à Merv, c'est
la fin de l'empire sassanide. En 643, un nouveau combat est perdu
à Reyy puis c'est à Stakhr que Yazgard perd la Perside et
se réfugie au Khorassan. Il
n'est plus qu'un roi en fuite comme Darius III après la bataille
de Gaugameles. Il finit par être abandonné et,
épuisé, il demande dans un moulin l'asile pour la nuit.
Il est assassiné pendant son sommeil, en 651. Son fils se
réfugie à la cour de Chine qui entretient des rapports
diplomatiques avec l'empire sassanide. Sous le nom de Peroz III, il
gouverne un petit territoire à Zarandj (actuellement en
Afghanistan), pour l'Empire chinois
des T'ang jusqu' à sa mort en 677.
La principale force de cette armée est la cavalerie
lourde. Composée de nobles, elle est cuirassée, bien
protégée par des plaques de fer et
particulièrement bien entraînée. La monture est
également protégée. Sapor II est intervenu pour
que la cavalerie soit plus minutieusement protégée. Ainsi
ils n'étaient exposés aux flèches que par de
toutes petites ouvertures nécessaires à la vue par
exemple. Ils utilisent la lance (cataphractaires), mais aussi l'arc,
l'épée, la hache de bataille et la masse (clibanari).
Les archers de cavalerie sont capables de tirer en arrière
pendant leur retraite. L'élite de cette cavalerie est
nommée les Immortels comme chez les Achéménides
et les Arméniens sont aussi de bons cavaliers. Une partie de
cette cavalerie sassanide est légèrement armée,
elle sert d'éclaireurs et se recrute principalement chez les
mercenaires Kouchans, Khazars ou même Hephtalites. Même
s'il existe des armées sassanides entièrement
montées, la cavalerie représente en moyenne le tiers
de l'armée. L'infanterie comprend des archers, des frondeurs
et des javeliniers, ainsi que des fantassins lourds, armés
de lances ou d'épée, dont la Sogdiane fournit de
bonnes unités. Les archers tiraient une grande quantité
de flèches derrière un rideau de boucliers. L'armée
sassanide emploie davantage d'éléphants que ses
prédécesseurs les Parthes. Ils soutiennent les cavaliers
et viennent de l'Inde. Une autre évolution par rapport à
leurs prédécesseurs se manifeste dans la
poliorcétique (art des sièges) où les scorpions et
balistes romains sont imités et en défense des
liquides bouillants sont versés sur les assaillants.
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