CONFLITS ET BATAILLES DE L'HUMANITÉ |
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ASIE / PROCHE ORIENT / SYRIE PALESTINE Le siège de Tyr : janvier / août - 332 |
Origines du conflit |
Avec les victoires du Granique et d'Issos, Alexandre en 333, n'a plus d'armée perse face à lui et il pense à consolider sa position avant de poursuivre Darius dans son immense empire. La principale menace vient de la flotte perse qui peut interrompre ses voies de communication et soulever la Grèce contre lui. Aussi, il se dirige vers les ports de Phénicie qui se soumettent volontiers sauf Tyr.
Tyr s'est rendue aux Macédoniens mais refuse
l'entrée d'Alexandre dans la vieille ville. Tyr se croit
imprenable et
des envoyés de Carthage présents, exhortent le roi
à
résister. La vieille ville est construite sur un îlot
rocheux,
les hautes murailles sont protégées par environ 700
mètres
de mer profonde et agitée. Alexandre comprend que le
siège
sera long et difficile. Mais il ne peut laisser derrière lui ce
port
et cette flotte hostiles qui seront ravitaillées par Carthage.
Des
envoyés d'Alexandre venus inciter les Tyriens à la paix
sont
massacrés et jetés à la mer. La siège
commence
en janvier - 332
En face de Tyr se trouve Uzzu. Alexandre ordonne de raser la ville et utiliser ses ruines et les bois du mont Liban pour construire la jetée de 180 mètres de large qui doit s'avancer vers Tyr. Les assiégés répliquent en bombardant le chantier avec des catapultes. Alexandre a mobilisé les flottes des autres ports phéniciens, fait construire des tours sur la jetée et répond en pilonnant les pièces ennemies. Puis il part avec des troupes légères répondre aux attaques des paysans, laissant Perdiccas et Cratère diriger les travaux. Pendant son absence, les assiégés préparent un grand vaisseau, chargé à l'arrière de façon à ce que la proue tienne nettement au dessus de l'eau, enduite de matière inflammable. Au contact de la jetée, les rameurs y mettent le feu et rapidement les tours flambent. La ville assiégée se mobilise pour fabriquer toutes sortes d'armes. De retour, Alexandre trouve l'ouvrage détruit par les vagues poussées par un vent violent.
Alexandre décide de reconstruire une chaussée
plus
large (60 mètres) et dirigée face au vent. La
construction
est faite d'arbres, de pierres et de terre entassés et
bientôt
un ensemble compact se forme. Les Tyriens ne restent pas inactifs et
des
plongeurs nagent sous la chaussée et armés de faux,
retirent
les branches d'arbres sur lesquelles la construction repose. Au moment
où
le conquérant doute du projet, "sa" flotte arrive de Chypre
ainsi
que des troupes fraîches venues de Grèce. 190 vaisseaux
sont
disponibles et dissuadent toute attaque de la flotte des
assiégés.
Aussitôt la flotte d'Alexandre entoure les murailles et les
attaque
avec le soutien des engins situés sur la chaussée. Les
Tyriens
réparent toutes les brèches et construisent de nouveaux
murs
intérieurs. Les vaisseaux sont attachés deux par deux
pour
augmenter la stabilité.
L'encerclement de la cité par Alexandre
Des envoyés de Carthage viennent apporter la mauvaise nouvelle. Leur cité est en guerre et se défend contre Syracuse qui a débarqué des troupes en Afrique. Les assiégés envoient par mer nombre de femmes et d'enfants et se sentent plus fort contre les assiégeants. Ils font tomber sur les vaisseaux des poutres équipées de grappins et sur les soldats du sable brûlant qui glisse sous la cuirasse. Quinte-Curce, l'historien latin nous raconte qu'un monstre marin d'une taille extraordinaire vient se placer à la tête de la chaussée puis au pied des murailles de la ville. Chaque camp y voit un heureux présage. Les Tyriens font la fête et enivrés, sortent leur flotte et foncent sur une trentaine de petits navires séparés du reste de la flotte. Alexandre averti fait venir le gros de sa flotte vers le lieu du combat et la poursuite commence. Les Macédoniens ne peuvent rentrer dans le port mais ils prennent ou coulent presque tous les vaisseaux qui étaient sortis.
Après deux jours de repos, les Macédoniens repartent à l'attaque. Alexandre est pressé d'en finir et d'aller conquérir l'Egypte. Les vaisseaux et les machines, sur ce qui est devenu un isthme, s'avancent vers les murailles. Alexandre est au premier rang, au sommet d'une tour, très proche des murs, et fait l'objet de nombreux tirs. Par des ponts volants, les soldats d'Alexandre franchissent les murs. Cette attaque balaie les défenseurs, pendant que les béliers démolissent les remparts et que la flotte pénètre dans le port. Alors les Tyriens sont perdus. Alexandre ordonne de tuer tous les habitants sauf ceux qui sont réfugiés dans les temples. Les Sidoniens qui participent au combat au côté d'Alexandre, protègent les assiégés et en emportent sur leurs vaisseaux jusqu'à Sidon. Alexandre fait pendre 2 000 jeunes gens qui ont survécu aux combats.Les envoyés de Carthage sont autorisés à repartir saufs mais avec une déclaration de guerre. 30 000 Tyriens sont vendus comme esclaves.
Alexandre a changé le paysage et aujourd'hui encore, la
vieille ville est reliée au continent par un isthme.